lundi 29 juin 2020

« Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme » / (324,610)

Note: encore plus de 100 visites hier! -
 Merci pour la fidélité à méditer avec nous  la Parole de Dieu.
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Bonjour!
Mardi 30 juin 2020


Peinture photographiée à la Maison Le Cénacle à Cacouna
Très belle représentation du Christ apaisant la tempête.
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Jésus, debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme » (Mt 8, 23-27)
Alléluia. Alléluia.

J’espère le Seigneur,

et j’attends sa parole.
Alléluia. (cf. Ps 129, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
    En ce temps-là,

    comme Jésus montait dans la barque,

ses disciples le suivirent.
    Et voici que la mer devint tellement agitée
que la barque était recouverte par les vagues.
Mais lui dormait.
    Les disciples s’approchèrent et le réveillèrent
en disant :
« Seigneur, sauve-nous !
Nous sommes perdus. »
    Mais il leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs,
hommes de peu de foi ? »
Alors, Jésus, debout, menaça les vents et la mer,
et il se fit un grand calme.
    Les gens furent saisis d’étonnement et disaient :
« Quel est donc celui-ci,
pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

            – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Jésus dort. Jésus dort dans la tempête. Si la question pouvait se poser, voilà sans doute un épisode que nous aimerions bien effacer de l’Évangile, pour éviter qu’il ne prenne corps dans nos vies ! Combien de crises avons-nous traversées avec ce sentiment désagréable d’être seuls dans la barque ? Pire, combien de fois n’avons-nous pas éprouvé le sentiment que Jésus nous a abandonné dans la tempête ? Certes, même dans ces moments-là, nous savons bien qu’il est là, puisque la foi nous le dit. Mais l’expérience nous dit aussi que nous ne maîtrisons alors plus rien et que tout semble reposer sur nous seuls. Tirons au moins de cette lecture la consolation de voir les apôtres eux-mêmes déconcertés par ce genre de situation et, par-dessus tout, réjouissons-nous que Jésus nous apprenne comment les vivre : dans la foi !
Pourtant, dès le début, les circonstances semblent nous éloigner d’une question strictement liée à la foi. Les apôtres, en effet, avaient la foi pour choisir de monter dans la barque avec Jésus. Ils avaient même une foi grande, qui leur permettait de voir en Jésus, endormi, leur unique sauveur : « Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus ». Voilà d’ailleurs une interpellation qu’il ne faut jamais hésiter à faire nôtre.
Mais la parole de Jésus est très claire : « Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? » Jésus reproche manifestement à ses disciples leur manque de foi et, en illustration de sa maîtrise des éléments et des événements, il calme alors la mer et les vents. Comment nous expliquer cette contradiction ? Que notre foi n’est jamais ni assez grande ni assez pure, nous le savons bien… Faut-il vraiment passer par ces frayeurs pour l’apprendre ?
Peut-être la clé de lecture est-elle dans l’interpellation des compagnons de Jésus. Que font-ils ? Ils cherchent à réveiller Jésus… Ils ont perdu la maîtrise des événements et cherchent un moyen de la reprendre (et vite, car le naufrage peut venir avec chaque vague). L’attitude que dénonce Jésus est donc celle qui conduit à donner plus d’importance à ce que nous pouvons faire de notre vie qu’à ce que la foi nous permettrait d’en faire.
La pointe de cet épisode est en effet que ce ne sont pas les disciples qui réveillent Jésus, mais Jésus qui réveille leur foi chancelante ; il était nécessaire qu’il le fasse un jour de grande tempête. Quand les jours nous sourient, nous avons tôt fait de nous attribuer les succès rencontrés ou de nous faire croire que notre réussite est conséquence de notre fidélité au Seigneur. Or la foi ne s’exprime pas dans ces registres. La foi nous permet de nous conduire en enfants de Dieu, elle nous donne de faire une totale confiance à notre Père des Cieux, en toutes circonstances, et à de tout recevoir de lui avec reconnaissance. C’est cette attitude filiale que Jésus nous montre en action et qui lui permet de dormir dans la tempête : il sait que rien ne peut le séparer de l’amour de son Père, il sait que rien ne lui arrivera qui ne pourrait contribuer à son bien.
C’est ainsi que l’interpellation de Jésus nous rejoint. Nous sommes frappés que Jésus dorme alors que les éléments sont déchaînés ; si nous étions entièrement entrés sous le régime de la foi, si nous étions pleinement abandonnés entre les mains du Père, nous nous étonnerions que certains dans cette barque ne parviennent pas trouver le sommeil.
C’est pourquoi Jésus ne calme les éléments qu’une fois la foi des disciples réveillée. Jésus n’est pas là pour rendre service à ceux qui restent au seuil de la vie de foi mais pour bannir la peur qui nous tient éloigné de Dieu. Il nous enseigne que le monde de la peur est celui qui prétend rester hors de Dieu, hors de son atteinte. Mais celui qui s’abandonne à lui connait des jours paisibles.
La démonstration ira plus loin, nous le savons. Cet épisode est une préparation évidente à la Passion, une préparation aux jours où Jésus, en toute confiance malgré la solitude radicale qui écrasera son âme, s’endormira dans la mort, pour se relever bientôt, dominant les forces du mal, glorieux jardinier du paradis restauré.
Que son interpellation de ce jour soit pour nous une occasion de le laisser réveiller notre foi, pour nous apprendre à le laisser diriger notre vie, en toutes circonstances. Là est un des plus beaux secrets du Royaume.
Abbé Philippe Link - Merci!
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Cette parole serait attribuée à saint Jean Bosco:
«On a autre chose à faire 
de que "focucer" sur ce qui ne va pas bien...»
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Diacre
au cœur de notre monde tel qu'il est:
 agité parfois ou calme à d'autres moments, 
mais qui a besoin de nous 
et d'une Parole de Dieu réconfortante.
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Aujourd'hui, 30 juin, au lendemain de la solennité des apôtres Pierre et Paul, l'Église fait mémoire des chrétiens de Rome que l'empereur Néron fit périr d'une manière atroce dans le cirque du Vatican, après les avoir rendus responsables de l'incendie de la ville de Rome en juillet 64. Au dire de Tacite, ils étaient "une multitude immense". On pense que Pierre fut du nombre des victimes.
(Livre des heures - 30 juin)
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Qui perd sa vie, la trouveras!
Il n'est par de plus grand amour
que de mourir pour celui qu'on aime.
Entourés que nous sommes de témoins, 
marchons les yeux fixés sur le Christ.

Qui perd sa vie, la trouveras!
(Invocation - Liturgie de heures - jour)

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«Nous avons le choix de nos émotions. 
Choisir entre avoir des émotions agréables 
ou des émotions douloureuses 
est à la portée de chacun de nous.»
(Léon Robichaud dans "Ce que je cois, je le deviens".)
(C'est le livre que je commence à relie; je l'avais lu en 2017.)

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Merci pour la lumière de ce jour!
Que Dieu nous bénisse!
-- + --
Bonne journée!
Jean-Yves

dimanche 28 juin 2020

« Sois le berger de mes agneaux, sois le berger de mes brebis » / Ce que nous avons appris durant le confinement... / (324,490)

Note: Près de 200 visites de ce blogue hier! 
Merci pour la confiance! Continuons à prier ensemble.
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"En pastorale, ce que nous avons appris durant le confinement..."
Voir des informations en date d'hier, dimanche le 28 juin.
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Bonjour!
Lundi 29 juin 2020


Photo prise dans la basilique de Sainte-Anne d'Aurey, Bretagne, France
(Le pied droit de Pierre est usé par les vénérations des fidèles.)

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Fête de saint Pierre et saint Paul
Voici la Parole de Dieu de ce jour 

PSAUME

(Ps 18A (19), 2-3, 4-5ab)
R/ Par toute la terre s’en va leur message. (Ps 18, 5)
Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.
Le jour au jour en livre le récit
et la nuit à la nuit en donne connaissance.

Pas de paroles dans ce récit,
pas de voix qui s’entende ;
mais sur toute la terre en paraît le message
et la nouvelle, aux limites du monde.

ÉVANGILE

« Sois le berger de mes agneaux, sois le berger de mes brebis » 
(Jn 21, 15-19)
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Alléluia. Alléluia.
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »

Alléluia. (Jn 21, 17)


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Jésus se manifesta à ses disciples au bord du lac.
Après le repas, il dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean,
m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis :
quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même
pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux,
tu étendras les mains,
et c’est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort
Pierre rendrait gloire à Dieu.
Sur ces mots, il lui dit :
« Suis-moi.»

– Acclamons la Parole de Dieu.
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Pourquoi saint Paul et saint Pierre sont-ils fêtés ensemble alors ...

Commentaire...
Rien « dans la vie », comme on dit, ne prédisposait ces deux hommes que la liturgie rapproche aujourd’hui dans une même fête, à se rencontrer et moins encore à œuvrer ensemble. Un point commun cependant, au départ : tous deux sont de race juive. Un grand point commun à l’arrivée : tous deux meurent en apôtres de Jésus Christ.
Le premier s’appelle Simon du nom du second fils de l’ancêtre Jacob. Le second porte le nom de Saül comme le premier roi concédé par Dieu au peuple d’Israël. 
Simon est un pêcheur de Bethsaïde et passe le plus clair de son temps sur les eaux du lac de Tibériade. C’est un Galiléen, plongé au cœur de cette terre, carrefour des nations païennes. Viens à ma suite, je ferai de toi un pêcheur d’hommes. Laissant là l’épervier, il part aussitôt à la suite de Jésus. Il devient son disciple. Quelques temps après, au terme de toute une nuit en prière, sur les flancs de la montagne, Jésus l’appelle à nouveau et le place en tête des Douze, et il reçoit alors comme eux le nom d’apôtre. 
De même que celui qui vous a appelés est saint, écrira-t-il un jour dans sa première lettre aux étrangers de la diaspora, devenez saints vous aussi dans toute votre conduite (1,17). Prêchant le premier d’exemple, en bon pasteur et modèle du troupeau de Dieu (3,2), le disciple Simon, l’apôtre Pierre deviendra, tout simplement : saint Pierre. 
Quel itinéraire : la Galilée, la Samarie, Jérusalem, avec cette nuit mémorable et terrible, celle de l’agonie de son Seigneur, où, voulant marcher, lui aussi, à sa suite, sur les eaux de la mort, il prend peur tout à coup, car le vent avait tourné, une fois encore, et était devenu contraire (Mt 14,24.30). Et puis le matin radieux du saint Jour de Pâques. Le vent fou d’amour, redevenu favorable cette fois, au plein feu du Jour de Pentecôte (Ac 2,2.47). 
 Jérusalem encore, Joppé, Césarée Maritime, Antioche et Rome enfin. Il sera donc : saint Pierre de Rome. À l’endroit même de son martyre, on bâtira une église sous le vocable et à la mémoire de son nom. Vous donc, comme des pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel (1 P 2,5).
« Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ? Qui donc es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus que tu persécutes » (Ac 9,4-5). Alors, ce circoncis du huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu, fils d’Hébreu, quant à la Loi un Pharisien, quant au zèle un persécuteur de l’Église, quant à la justice que peut donner la Loi, un homme irréprochable, se relève (Ph 3,5-6). Aveuglé de lumière, terrassé en sa chair, ébranlé en ses certitudes, et se reconnaissant enfin le premier des pécheurs (1 Tm 1,15) ! Deux ans au désert, Jérusalem, Antioche, Chypre… La Cilicie, la Galatie, la Lydie, la Mysie, la Macédoine…. Éphèse, Philippes, Thessalonique, Athènes, Corinthe… Tout le nord du Bassin méditerranéen parcouru en de multiples voyages missionnaires et, pour finir, pour lui aussi, la ville de Rome. Il y mourra également martyr du Christ.
Près de la colline vaticane, à l’emplacement du cirque de Néron, l’apôtre Pierre est crucifié. Sur la route d’Ostie, hors des remparts, l’apôtre Paul est décapité. 
Nous fêtons, aujourd’hui, ces deux colonnes de l’Église. Louons Pierre et Paul pour l’exemple inoubliable de leurs vies. Nous aussi, malgré tant de diversités, d’itinéraires multiples, nous voici profondément unis par la même foi en Jésus Christ, le Sauveur de tous les hommes, et l’appartenance à son Église universelle par laquelle il a plu à Dieu de faire passer le salut. 
Quelle grâce d’appartenir à cette Jérusalem nouvelle où tout ensemble fait corps ! Le salut vient des Juifs, avait dit Jésus à une femme païenne de Samarie. À présent, avec Pierre et Paul, nous pouvons le redire : Nous sommes tous fils de Dieu par la foi au Christ Jésus. Vous tous en effet, baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ. 
Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme, car tous vous ne faites qu’un dans le Christ (Ga 3,27-28). Mais si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. Vraiment les dons et les appels de Dieu sont sans repentance et ses promesses de toujours à toujours ! 
Comme le dit l’oraison de la messe de cette fête, nous pouvons refaire cette prière : Seigneur, tu nous as donné ce jour de sainte joie pour fêter les bienheureux Apôtres Pierre et Paul ; accorde à ton Église une fidélité parfaite à leur enseignement, puisqu’elle reçut par eux la première annonce de la foi. 
Saint Pierre et saint Paul de Rome, priez avec nous ! priez pour nous ! 
Abbé Philippe Link - Merci!
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Je termine aujourd'hui le livre d'André Daigneault: 
«Au cœur de la misère la miséricorde

Voici la dernière phrase:
«Oui au cœur de toute misère il y aura toujours la miséricorde.»
de André Daigneault, 
Éditions Sciences et Culture - Le Renouveau Charlesbourg - Seconde édition 1993)

IL ne faut jamais désespérer...

Dans l'introduction de son livre il écrivait:
«La misère a besoin de la miséricorde 
comme le feu a besoin du bois. 
«Sans moi vous ne pouvez rien faire» dit Jésus.»

Ce livre m'a aidé à passer à travers cette période du confinement...
Merci pour ce livre que j'avais en bibliothèque 
et que le Seigneur m'a fait redécouvrir...
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«De toutes tes angoisses, je te délivre.»
(Ps 34,18)
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Je crois en la présence agissante de Dieu dans nos vies.
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Bonne journée!

Jean-Yves
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Qu'avons-nous appris, en pastorale durant ce confinement?
(Voir dimanche 28 juin, plus bas...). 
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samedi 27 juin 2020

« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille »( / 324,292)

Bonjour!

Ce dimanche: ouverture des églises dans le diocèse.
(50 personnes)


Cathédrale de Sainte-Anne
Messe à 10 h 30 (50 personnes)
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Dimanche 28 juin 2020
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui ne prend pas sa croix n’est pas digne de moi. Qui vous accueille m’accueille » (Mt 10, 37-42)
Alléluia. Alléluia.

Descendance choisie, sacerdoce royal, nation sainte,
annoncez les merveilles de Celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière.
Alléluia. (cf. 1 P 2, 9)
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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,

Jésus disait à ses Apôtres :
    « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la gardera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Jésus est venu sur notre terre pour nous donner la paix. Mais la paix qu’il donne n’est pas celle que nous imaginons. Sa paix n’est pas la tranquillité, le repos sécurisant. La paix selon Jésus est le fruit d’une soif inassouvie, d’un élan, d’un sursaut. Le lieu de sa paix est une traversée, une pâque vers un plus grand que soi. Dieu est notre paix. Jésus est lui-même la paix qu’il promet. Le pacifié est celui qui ne regarde plus sa vie depuis lui-même, mais depuis le Christ. Il trouve sa paix dans l’accueil du Christ dans sa vie. Il reçoit la paix de ce qu’il ne cherche plus à sauver sa vie. Il consent à la croix qui le dépossède de ce qu’il croit posséder. Entre l’effroi de la mort inexorable et l’acceptation de notre finitude, le Christ est là réconciliant l’inconciliable. Il ouvre un chemin de vie dans la mort.
Il arrive que tomber et se relever ne soit qu’un seul et même mouvement. Comme mourir et naître, se perdre et se trouver. Peut-être est-ce la condition pour accéder parfois à une paix qui surpasse toute intelligence. Une paix qui ne pose aucune condition, ne propose aucune solution. Une paix qui ne réduit pas nos contradictions, mais élargit notre cœur, notre vie au-delà des contraires qui ne cessent de nous tirailler.
N’oublions pas que Jésus s’adresse dans notre page d’Évangile à ses disciples qui ont choisi de le suivre. Quelqu’un a fait irruption dans leur vie sous la forme d’un appel : Suis-moi. Jésus est venu à l’improviste contredire ce qu’ils étaient. Les pécheurs ont dû laisser leurs filets et leurs barques. Le publicain, sa collecte de l’impôt. Le zélote, sa fougue à chasser l’occupant romain. Jésus est le contradicteur qui sème une vie nouvelle. Il va chercher dans le fonds de l’homme sa capacité 
à être pleinement un vivant. La relation de Jésus à son disciple ne peut laisser indemne. Cette épreuve d’altérité est pour une nouvelle naissance à soi, une naissance d’en haut. Bien sûr, on peut toucher sans se laisser toucher. On peut parler sans entendre en retour. On peut contourner ce qui en l’autre est inédit. Mais qui a rencontré Jésus n’arrivera pas à oublier son visage, n’arrivera pas à faire taire ses paroles de feu qui remontent en soi dans le silence.
Oui, Jésus est une menace pour notre tranquillité, notre confort ! Il sème un amour nouveau en nos cœurs. Un amour autre, un amour divin, un amour absolu. Un amour surnaturel qui frotte en nous avec l’amour naturel de l’enfant pour ses parents
et des parents pour leur enfant. C’est dans ce frottement que Jésus conduit non pas à l’opposition mais à un dépassement. Son amour n’exclut pas. Il inclut toutes nos affections légitimes. Mais cet amour ouvre à une espérance inédite : notre avenir est en Dieu et non en l’homme, fut-ce notre père, notre mère, notre enfant. Désormais notre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Le disciple est tourné vers le Christ, le trésor de sa vie et son unique espérance. Il part marcher à sa suite en ne préférant rien ni personne à son amour.
Seigneur, aide-moi à me perdre en toi. Et aide-moi à t’accueillir en moi. Puisque tu m’aimes le premier, comment ne pas t’aimer en entier ?
Abbé Philippe Link - Merci!
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Ouvrons les portes de nos églises...
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«La seule manière de surmonter la vie, c'est de l'aimer.»
(Georges Bermanos)
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«Tu te réjouiras de toutes les bonnes choses 
dont le Seigneur ton Dieu t'a gratifié, toi et ta maison.»
(Dt 26,11)
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En pastorale, ce que nous avons appris 
durant cette période de  confinement...

1. Il y a la mission qui se continue, qui se poursuit... Nous pouvons encore être présents, signifiants et même efficaces; les événements peuvent être des "signes des temps"...
2. Aller sur le terrain et sortir de nos murs...
3. Notre attention aux autres est au cœur de nos relations et de nos témoignages... 
4. Il y a nécessité de garder le contact pour répondre aux besoins et aux soifs de ce monde dans lequel nous sommes insérés...
5. La technologie est une aide précieuse dans notre vie pastorale mais ne remplace pas les contacts et rencontres personnelles... 
6. Importance de se trouver des temps d'arrêt pour mieux repartir... 
7. Se rappeler que ce n'est pas notre mission mais la mission de Dieu qui se poursuit ici et maintenant (super important)... 
8. Et encore... 

Bon dimanche!
Jean-Yves

vendredi 26 juin 2020

« Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. » Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri. / (324,223)

Note: Plus de 271 visites hier! Merci à tous les visiteurs et priants venus un moment...
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Bonjour!
Samedi 27 juin 2020


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob » (Mt 8, 5-17)
Alléluia. Alléluia.
Le Christ a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.
Alléluia. (Mt 8, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
    En ce temps-là,
    comme Jésus était entré à Capharnaüm,
un centurion s’approcha de lui et le supplia :
    « Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé,
et il souffre terriblement. »
    Jésus lui dit :
« Je vais aller moi-même le guérir. »
    Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
    Moi-même qui suis soumis à une autorité,
j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient,
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
    À ces mots, Jésus fut dans l’admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
    Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident
et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob
au festin du royaume des Cieux,
    mais les fils du Royaume seront jetés
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
    Et Jésus dit au centurion :
« Rentre chez toi,
que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Et, à l’heure même, le serviteur fut guéri.

    Comme Jésus entrait chez Pierre, dans sa maison,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
    Il lui toucha la main,
et la fièvre la quitta.
Elle se leva,
et elle le servait.

    Le soir venu, on présenta à Jésus beaucoup de possédés.
D’une parole, il expulsa les esprits
et, tous ceux qui étaient atteints d’un mal, il les guérit,
    pour que soit accomplie
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Il a pris nos souffrances,
il a porté nos maladies.

            – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

La demande vient à nouveau d’un « exclu », mais pour d’autres raisons que le lépreux rencontré hier. Il s’agit d’un étranger, un païen, et de surcroît un officier de l’armée occupante.
Personnage en principe peu sympathique, mais qui manifeste pourtant une étonnante délicatesse de cœur : il se déplace personnellement pour « venir à Jésus et le supplie » de guérir son serviteur, c’est-à-dire son esclave.
Ce n’est cependant pas par intérêt – pour ne pas perdre « un bon instrument de travail » – qu’il s’implique ; mais par compassion devant la terrible souffrance de cet homme sur lequel il a pourtant droit de vie et de mort.
Jésus a perçu le travail de la grâce dans le cœur du centurion et consent à sa demande : « Je vais aller le guérir » ; ce qui sous-entend : « Je vais me rendre au chevet du malade ».
Or le centurion sait fort bien qu’un Juif n’a pas le droit d’entrer dans la maison d’un incirconcis sous peine de contracter une impureté rituelle. S’il s’adresse néanmoins à Jésus, c’est donc qu’il croit sans hésitation en la puissance performative de la Parole du Maître.
Celui-ci n’a pas besoin de s’approcher du patient pour effectuer sur lui des passes comme le faisaient les thaumaturges de l’époque. Si la parole d’un centurion a autorité sur des soldats, a fortiori la Parole de Jésus saura-t-elle s’imposer à la maladie, même à distance.
Cet officier souligne cependant qu’il ne tient son autorité sur ses subalternes que parce que lui-même est soumis à un supérieur. Autrement dit, il ne fait que représenter l’autorité militaire qui s’exprime efficacement à travers lui.
Le centurion a donc pressenti que Jésus opère avec la puissance de Dieu lui-même dont il est l’envoyé plénipotentiaire ; c’est pourquoi il s’adresse à lui en le nommant « Seigneur ».
On comprend l’étonnement émerveillé de Jésus : Notre-Seigneur jubile en constatant l’accès de ce païen à la foi.
L’universalité de la Bonne Nouvelle s’affirme dans les faits : tout homme qui consent à se rendre attentif à l’action de l’Esprit, peut reconnaître la Seigneurie du Christ, le Verbe de Dieu venu dans la chair pour nous restaurer dans la vérité de notre filiation adoptive.
Le plus surprenant, c’est qu’en fin de compte Jésus ne prononce même pas de parole de guérison à proprement parler. Il se contente d’annoncer au centurion la réalisation de ce qu’il espérait en venant à sa rencontre.
Car la Parole qui guérit et qui sauve, c’est la Personne même de Jésus, le Verbe de Dieu livré pour nous. En reconnaissant Jésus, ce païen s’est non seulement laissé investir par la grâce, mais il en est devenu le médiateur pour son serviteur.
Il n’y a pas que les païens qui ont besoin de guérison : tout porte à penser que la belle-mère de Pierre était une juive pratiquante, bien intégrée dans la communauté religieuse de Capharnaüm.
Elle représente dans notre récit la nation sainte, celle qui devait accueillir le Messie pour le donner au monde ; et voilà qu’elle est incapable d’exercer son ministère en raison d’une fièvre qui la cloue au lit.
Pour qu’elle puisse se lever et le servir, il faut d’abord que Jésus lui prenne la main, en signe de compassion et qu’il la rétablisse elle-aussi en relation avec Dieu, en la délivrant de la fièvre du péché.
« Le soir venu, on lui amena beaucoup de possédés » : y avait-il donc tant de cas de possession en Israël du temps de Jésus ?
Ou bien s’agit-il d’hommes et de femmes qui, hier comme aujourd’hui, ont besoin de la Parole de Jésus pour être libérés de leurs multiples aliénations ?
Hélas peu de nos contemporains sont encore conscients du besoin de libération qui affecte tout homme depuis le péché des origines.
L’évangéliste souligne que dans chacune de ces guérisons, Jésus intervient dans un élan de solidarité, et par compassion pour le triste état de notre humanité : « Il a pris nos souffrances, il a porté nos maladies » (Is 53, 4).
Ne faut-il pas entendre dans cette insistance, une invitation à ouvrir nos cœurs à l’action de l’Esprit, afin que le Christ puisse continuer à travers nous ce ministère de compassion, comme le centurion nous en donne l’exemple ?
Cela suppose que nous commencions par nous laisser saisir la main par Jésus, afin d’éprouver d’abord nous-mêmes la puissance de libération et de guérison de sa Parole.
« Seigneur je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et je serai guéri » de mon égoïsme, de mon indifférence, de ma peur de m’engager.
Dis seulement une parole et je pourrai me lever pour te servir en servant mes frères, dans la paix et la joie de l’Esprit.
Abbé Philippe Link - Merci!
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Bonne journée!
Jean-Yves