mercredi 30 décembre 2020

Le Verbe s'est fait chair / (341,227)

Bonjour!



Jeudi 31 décembre 2020

Voici la Parole de Dieu 
de ce dernier jour de l'année...

ÉVANGILE

Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 1-18)

Alléluia, Alléluia.
Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
A tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Alléluia. (cf. Jn 1, 14a.12a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean


Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le dernier jour de l’année est mis sous le signe de la vigilance : « Nous sommes à la dernière heure, affirme saint Jean dans la 1ère lecture : l’AntiChrist doit venir ». Le discours semble à première vue assez inquiétant, annonçant une apocalypse imminente. Une lecture plus attentive nous invite cependant à nuancer : « Il y a dès maintenant beaucoup d’antichrists » précise l’hagiographe, « nous savons ainsi que nous sommes à la dernière heure ». Cette « dernière heure » fatidique n’est donc pas l’instant d’une déflagration finale qui embraserait le monde lorsque l’iniquité serait arrivée à son comble. Il s’agit du temps qui s’écoule entre l’« Heure » de l’intronisation du Fils de l’Homme, établi par sa résurrection Seigneur et Roi de l’univers, et le « Jour » de son retour dans la gloire en Juge universel.

Autrement dit nous sommes nous aussi dans ce temps de « la dernière heure » ; nous en voulons pour preuve l’argument proposé par saint Jean lui-même : n’y a-t-il pas « beaucoup d’antichrists » dans notre monde ? Le même auteur inspiré précise en effet quelques versets plus loin : « Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Voilà l’Antichrist, celui qui nie le Père et le Fils » (1 Jn 2, 22). Sur base de cette définition, nous sommes obligés hélas de nous rendre à l’évidence : les « antichrists » sont particulièrement nombreux de nos jours.

« Le Verbe était la vraie lumière ; il était dans le monde, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu ». Tel est bien le drame de notre humanité ; devenue aveugle à la vraie lumière, elle affirme insolemment « Dieu est mort » et se hâte d’usurper sa place. Pauvre homme, ridiculement juché sur le trône qu’il s’est laborieusement taillé dans le roc d’un monde qui passe et qui demain ne sera plus !

Ne croyons pas que ces propos visent uniquement les ennemis « extérieurs » de la foi. L’antichrist vit en chacun de nous, il se tapit dans cette part obscure de nous-même que saint Paul désigne comme « le vieil homme », c’est-à-dire ce qui en nous appartient au monde ancien et refuse de se soumettre à la royauté du Christ et à l’hégémonie de l’Esprit Saint.

Que le glaive à double tranchant de la Parole qui sort de la bouche de celui qui tient « les clés de la mort et de l’Hadès » (Ap 1, 18), tranche dans le vif de notre humanité divisée, afin que nous puissions devenir des fils de lumière sans ombre, resplendissants de la gloire du Christ, « gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité ».


Abbé Philippe Link - Merci!

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Prière

« Dieu caché,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce fruit nouveau-né
Dans la nuit qui t'engendre à la terre
Tu dis seulement :
Le nom d'un enfant,
Le lieu où tu enfouis ta semence
Explique-toi par ce lieu-dit
Que l'Esprit parle à notre esprit

Dans le silence ! » (Hymne) 


Photo prise devant la cathédrale de Rimouski

(Jean-Yves)

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Merci de m'avoir accompagné durant cette l'année.

Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 29 décembre 2020

« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » / (341,143)

Bonjour!

Mercredi 30 décembre 2020


«Dieu que nul œil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu:
Fais que son voile se déchire.»
(Hymne - Liturgie des heures)
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Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

PSAUME

(Ps 95 (96), 7-8a, 8b-9, 10)

R/ Joie au ciel ! Exulte la terre (Ps 95, 11a)

Rendez au Seigneur, familles des peuples
rendez au Seigneur la gloire et la puissance,
rendez au Seigneur la gloire de son nom.

Apportez votre offrande, entrez dans ses parvis,
adorez le Seigneur, éblouissant de sainteté :
tremblez devant lui, terre entière.

Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Le monde, inébranlable, tient bon.
Il gouverne les peuples avec droiture.
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ÉVANGILE

« Elle parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Lc 2, 36-40)

Alléluia, Alléluia.
Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre.
Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu.
Venez tous adorer le Seigneur !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
quand les parents de Jésus vinrent le présenter au Temple,
il y avait aussi une femme prophète,
Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser.
Elle était très avancée en âge ;
après sept ans de mariage,
demeurée veuve,
elle était arrivée à l’âge de 84 ans.
Elle ne s’éloignait pas du Temple,
servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière.
Survenant à cette heure même,
elle proclamait les louanges de Dieu
et parlait de l’enfant
à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

Lorsqu’ils eurent achevé
tout ce que prescrivait la loi du Seigneur,
ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.

L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait,
rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui.

– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

Anne – « Dieu est miséricorde » – fille de Phanuel – « Dieu est lumière » – de la tribu d’Aser – « bonheur » – prophétise rien que par son nom! C’est sous les voûtes obscures du Temple, dans le jeûne et la prière, qu’elle attendait que le Dieu de lumière fasse resplendir sa miséricorde pour le bonheur de son peuple. Convoquée par l’Esprit tout comme le vieillard Siméon, elle s’approche de Marie et de Joseph qui lui présentent l’Enfant de vie divine en qui cette femme désormais âgée, reconnaît l’accomplissement de la promesse et de sa longue attente.

Par le ministère prophétique de ces deux vieillards, Siméon et Anne, dont les yeux déjà s’éteignent, Jésus est annoncé comme la « lumière » – ce qui implique que nous sommes dans les ténèbres – comme « miséricorde » – dénonçant ainsi notre péché – et comme promesse de « bonheur » – soulignant l’absurde d’une vie sans Dieu. Telle est en trois mots, la Bonne Nouvelle que nous apporte cet Enfant de la part de Dieu son Père et notre Père. Par toute sa vie, sa mort et sa résurrection, Notre-Seigneur explicitera le sens de ces paroles.

Siméon nous avait avertis : cet Enfant « sera un signe de division » ; il nous oblige à prendre position entre le monde, dominé par la triple concupiscence – « les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil de la richesse » – et les réalités d’en haut, c’est-à-dire la volonté du Père que nous a fait connaître Jésus. Ce combat nous traverse et nous divise intérieurement ; il « dévoile les pensées secrètes » de nos cœurs pervertis ; mais nous savons que nous pouvons trouver dans « la Parole de Dieu qui demeure en nous », la force pour vaincre le Mauvais.

Encourageons-nous les uns les autres sur ce chemin étroit et escarpé et réveillons notre courage, car « le monde avec ses désirs est en train de disparaître ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.


Abbé Philippe Link - Merci!

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Prions:

- pour les chrétiens du Nigéria...


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«Une année de grâce et de bénédiction,

 une année d'étonnement, d'émerveillement 

où j'ai à apprendre encore à aimer Dieu en moi 

et à m'aimer en Dieu... 

Dans l'action de grâce, je m'avoue que l'être humain 

est toujours le même au fil des ans 

et qu'il ne cesse de devenir ce qu'il est.»

(René Pageau)

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Crèche, grandeur nature - Basilique de Québec



Bonne journée!

Jean-Yves



«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut»

 Bonjour!

Mardi 29 décembre 2020


La crèches des sentons...
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5e Jour dans l'octave de la Nativité.
«Cet enfant, né de la Vierge, se nommera Emmanuel, Dieu avec-nous. 

Du psaume 45:

«Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s'effondrent au creux de la mer;
ses flots peuvent mugir et s'enfler,
les montagnes, trembler dans la tempête:

Il est avec nous;
le Seigneur de l'univers;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob!»
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 
(Lc 2,22-35):
Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: «Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur», et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.

Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit: «Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d'Israël, ton peuple».

Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui. Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: «Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction, et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient dévoilées».

Commentaire: Abbé Daniel MEYNEN (Saint Aubain, Namur, Belgique)

«Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, car mes yeux ont vu ton salut»

Aujourd'hui, 29 décembre, nous fêtons le saint Roi David. Mais c'est toute la famille de David que l'Église veut honorer, et surtout le plus illustre de tous: Jésus, Fils de Dieu, Fils de David! Aujourd'hui, dans cet éternel “aujourd'hui” du Fils de Dieu, l'Ancienne Alliance, celle du temps du Roi David, reçoit son accomplissement et sa plénitude. Car, comme le relate l'Évangile de ce jour, l'Enfant-Jésus est présenté au Temple par ses parents pour accomplir la Loi ancienne: «Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: ‘Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur’» (Lc 2,22-23).

Aujourd'hui, l'ancienne prophétie s'éclipse pour faire place à la nouvelle: Celui que le Roi David avait annoncé en chantant ses psaumes messianiques est enfin entré dans le Temple de Dieu! C'est aujourd'hui le grand jour où celui que Saint Luc appelle Siméon va bientôt quitter ce monde d'obscurité pour entrer dans la vision de la Lumière éternelle: «Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples» (Lc 2,29-32).

Nous aussi, qui sommes le Temple de Dieu dans l'Esprit (cf. 1Co 3,16), soyons attentifs à recevoir Jésus en nous. Si nous avons le bonheur de pouvoir communier en ce jour, demandons à Marie, la Mère de Jésus, d'intercéder pour nous auprès de son Fils: que le vieil homme meurt et que l'homme nouveau (cf. Col 3,10) naisse enfin dans tout notre être, afin que nous soyons les nouveaux prophètes, ceux et celles qui annoncent au monde entier la présence du Dieu trois fois saint, Père, Fils, et Saint-Esprit!

Comme Siméon, soyons prophètes par la mort du “vieil homme”! Comme le disait le Pape Jean-Paul II, «la plénitude de l'Esprit de Dieu s'accompagne (…) avant tout dans la disponibilité intérieure qui provient de la foi. Cela, le vieillard Siméon, ‘homme juste et pieux’ sur qui ‘reposait l'Esprit Saint’, en eut l'intuition au moment de la présentation de Jésus au Temple».

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«Il est avec nous, le Seigneur de l'univers; citadelle pour nous , le Dieu de Jacob!»

«Pour accomplir l'impossible, le Dieu de l'impossible a fait lui-même le premier pas.»

(Carlo Caretto)

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«Incroyable paradoxe de Dieu qui de Tout-Puissant s'est fait tout petit, afin de pouvoir être accueilli et aimé par les hommes.»

(Pascal Montavit)

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«À partir du Verbe fait chair, foyer de tout ce qui existe, tout désormais se met en route sous l'impulsion de l'amour vers le Visage de Dieu.»

(Karl Rahner)

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Bonne journée!

Jean-Yves

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dimanche 27 décembre 2020

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » / (340,985)

 Bonjour!

Lundi 28 décembre 2020



La fête des saints Innocents

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » (Mt 2, 13-18)

Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons
toi, dont témoignent les martyrs.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
    Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
    où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.

    Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
    Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie :
    Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte :
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Avouons-le : nous n’aimons pas cet épisode des Saints Innocents. Il nous choque, mais nous n’osons pas l’avouer parce que c’est une page d’Evangile. Pourquoi Dieu n’intervient-il pas ? Pourquoi laisse-t-il assassiner ces enfants ? Même si pour les historiens leur nombre n’aurait pas dépassé une dizaine, c’est encore dix de trop ! La mort d’un seul enfant innocent est un scandale insoutenable dont nous avons du mal à ne pas rendre Dieu (au moins indirectement) responsable du fait qu’il ne l’a pas empêché. D’autant plus qu’il a envoyé un Messager céleste pour informer Joseph : il a su préserver son Fils mais ne semble guère se soucier des autres. N’aurait-il pas pu envoyer quelques légions d’Anges pour avertir ces dizaines de milliers de victimes du raz-de-marée qui les menaçait ?

Je ne me ferai pas l’avocat du Bon Dieu : il n’a guère besoin de défenseur ! Mais tout bon procès commence par essayer de reconstituer aussi objectivement que possible les événements. Certes l’intervention de l’Ange va sauver Jésus… cette fois-ci ! Mais c’est pour qu’il puisse atteindre l’Heure où il se livrera en pleine conscience et dans un plein consentement à ses bourreaux ; car telle est la condition du sacrifice d’amour.

Cela ne signifie pas pour autant que la mort des enfants victimes de la haine d’Hérode soit stérile, comme le serait la souffrance injustifiable de tant de millions d’enfants tout au long de l’histoire, qui n’étaient pas en état de faire de leur calvaire un acte de liberté. Pour pressentir quelque peu le retournement de situation que l’incarnation rédemptrice introduit dans le mystère du mal, il nous faut impérativement lire les événements à partir du point où ils trouvent un sens radicalement nouveau, c’est-à-dire à la lumière de la Pâque de Notre-Seigneur. Lorsque du haut de la croix Jésus fait de sa mort un sacrifice d’amour qui ouvre le ciel à tous les brigands repentant de notre humanité ; lorsqu’il intercède pour tous les bourreaux de l’histoire, ce n’est pas seulement sa vie livrée qui prend sens, mais celle de tous ceux qu’il récapitule en lui, c’est-à-dire toutes les victimes innocentes dont le sang rejaillit sur notre pauvre humanité marquée par le péché. C’est en leur nom que Jésus intercède auprès du Père pour leurs bourreaux : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » ; avant d’ajouter : « En tes mains je remets mon esprit ».

Dès lors, si l’Église « canonise » ces enfants qu’elle célèbre sous le nom des « Saints Innocents », c’est pour signifier qu’ils ont été, dans leur vie comme dans leur mort, étroitement unis à celui qui est notre « défenseur devant le Père : Jésus-Christ le Juste. Il est la victime offerte » qui fait de toutes les morts innocentes des sacrifices parfaits de charité, consumés dans le Feu de son Amour divin.


Abbé Philippe Link - Merci!

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 La neige est toute fondue...

 Certains cours d'eau sont comme ceci actuellement...

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Bonne journée!

Jean-Yves

«Les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur» / (340,916)

 Bonjour!

Dimanche 27 décembre 2020



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

  (Lc 2,22-40): Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi: Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi présenter en offrande le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur: un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C'était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui. L'Esprit lui avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie du Seigneur. Poussé par l'Esprit, Syméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l'enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient. Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant: «Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples: lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple». Le père et la mère de l'enfant s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère: «Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. —Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée—. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre».

Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S'approchant d'eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Commentaire: Abbé Joan Ant. MATEO i García (Tremp, Lleida, Espagne)

«Les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur»

Aujourd'hui, nous fêtons la Sainte Famille. Notre regard s'étend à tout ce qui entoure le centre de la crèche —Jésus— afin de contempler tout près de Lui, Marie et Joseph. Le Fils éternel du Père passe de sa famille éternelle à sa famille terrestre composée par Marie et Joseph. Quelle importance doit avoir une famille aux yeux de Dieu pour que ce soit la première chose qu'il procure à son Fils sur terre!

Jean Paul II, dans sa lettre apostolique Le Rosaire de la Vierge Marie, a fait remarquer à nouveau l'importance capitale de la famille comme base de l'Église et de la société humaine, et nous exhortait à prier pour la famille et à prier le Rosaire en famille afin de revitaliser cette institution. Si la famille va bien, la société et l'Église iront bien.

L'évangile nous dit que l'Enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse. Jésus a ressenti la chaleur d'une famille qui se construisait à travers les relations réciproques de l'amour. Comme ce serait bon et profitable si nous nous engagions plus à construire notre famille!: en ayant plus d'esprit de sacrifice et de prière, avec amour réciproque avec une plus grande capacité pour comprendre et pardonner. Nous goûterions déjà —comme dans le foyer de Nazareth— le ciel et la terre! De nos jours, la reconstruction de la famille est une des tâches les plus urgentes. Les parents, comme le rappelle le Concile Vatican II, jouent un rôle irremplaçable: «Le rôle des parents est, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l'amour et la piété envers Dieu et les hommes, qui favorise l'éducation intégrale, personnelle et sociale de leurs enfants». C'est dans le cercle de la famille que nous apprenons le plus important: à être des êtres humains.

Finalement, pour les chrétiens parler de la famille c'est parler de l'Église. L'évangéliste Saint Luc nous dit que les parents de Jésus l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. Cette offrande est une image de l'offrande du sacrifice du Fils au Père, fruit duquel sont nés les chrétiens. L'approfondissement de cette bienheureuse réalité nous ouvrira l'esprit à une plus grande fraternité et nous conduira à aimer l'Église encore plus.

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Bonne journée!

Jean-Yves 

vendredi 25 décembre 2020

« Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père » / Saint Étienne, diacre et martyr... / (340,794)

 Bonjour!


 Cet arbre est situé devant l'église
 à Saint-Roch-des-Aulnaies
(Photo: Jean-Yves)
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«À pleine voix chantons pour Dieu
Nos chants de joie, nos chants de fête!
Dieu est présent dans un enfant
Sa gloire habite notre terre!
À pleine voix chantons pour Dieu
Nos chants de joie, nos chants de fête!»
(Hymne - Soir de la nativité)
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Vendredi 26 décembre 2020

Fête de saint Étienne, diacre et premeir martyr

L'un des sept diacres élus par l'assemblée des Apôtres. 
Étienne se révéla un prophète puissant 
en parole et en actes de bienfaisance. 
Sa courageuse profession de foi devant le Sanhédrin 
et ses accusations sévères soulevèrent la colère 
d'un groupe d'opposants qui le lapidèrent hors de Jérusalem. 
Étienne est un des patrons des diacres d'aujourd'hui. 

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père » (Mt 10, 17-22)

Alléluia, Alléluia.
Béni soit au nom du Seigneur, celui qui vient ;
Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Alléluia. (Ps 117, 26a.27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu


En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois
à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera,
ne vous inquiétez pas
de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire
vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin,
celui-là sera sauvé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Méfiez-vous des hommes » : venant de la part de Jésus, cette injonction peut surprendre. L’Evangile ne nous exhorte-t-il pas tout au contraire à la charité qui « excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout » (1 Co 13, 7) ? C’est qu’il nous faut comprendre autrement la parole et l’intention du Seigneur. Il faudrait plutôt entendre : « Prenez de la distance dans vos relations aux hommes ». En clair : Jésus ne nous invite pas à nous replier frileusement dans un ghetto ecclésial, mais il nous recommande de garder un espace de discernement dans nos relations humaines.

Par ce conseil de prudence, Notre-Seigneur veut éviter notre assimilation progressive au monde, à coups de compromissions répétées, que nous serions inévitablement amenés à concéder si nous ne gardions pas une « distance dans nos relations aux hommes ». Combien de croyants de nos jours, sous prétexte de ne pas se singulariser, de « respecter les autres dans leurs convictions et leurs choix de vie », ou de ne pas perdre la considération de leur entourage, commencent par taire leur référence aux valeurs chrétiennes, pour finalement renoncer aux exigences d’une vie évangélique. Nous savons comme il est facile de céder à la tentation de « faire comme tout le monde », pour préserver sa tranquillité.

C’est pour éviter ce piège de la confusion, que Jésus nous invite fermement à garder une distance par rapport aux opinions et aux comportements des hommes immergés dans le monde et soumis aux influences de son Prince. Nous sommes « le sel de la terre. Mais si le sel vient à s’affadir, avec quoi salera-t-on ? Il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens » (Mt 5, 13). Pour remplir son rôle le sel doit être enfoui dans l’aliment tout en gardant sa saveur originale ; ainsi le chrétien doit-il être au cœur du monde, sans se confondre avec lui. Cette position est loin d’être confortable, mais le Seigneur nous a avertis : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître : il suffit pour le disciple qu’il devienne comme son maître » (Mt 10, 24-25). Autrement dit : s’il est fidèle à la Parole de son Maître, le disciple subira la même contradiction douloureuse que lui. Nous puisons cependant notre consolation et notre force dans cette promesse de l’Apôtre : « elle est sûre cette parole : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous tenons ferme, avec lui nous régnerons » (2 Tm 2, 11-12).

Peut-être opposerons-nous à cette invitation au témoignage, l’objection déjà formulée par le prophète Jérémie : « Ah ! Seigneur Dieu, je ne saurais parler, je suis trop jeune » (Jr 1, 6), je n’ai aucune instruction, je suis timide, incompétent, … La réponse du Seigneur est claire : « Ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz, ni comment vous le direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là. Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous ».

Le témoin, ne peut être que le Christ Jésus lui-même, car « nul ne connaît le Père si ce n’est le Fils » ; Notre Seigneur ajoute cependant : « … et celui à qui le Fils veut bien le révéler » (Mt 11, 27). Il nous faut donc comme « Etienne, rempli de l’Esprit Saint, garder nos yeux fixés sur le ciel » (1ère lect.), afin de voir comme lui « la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite du Père ». C’est de la contemplation du Seigneur vainqueur de la mort que procédera notre témoignage et c’est en renouvelant notre espérance de le rejoindre au-delà de la mort, que nous trouverons la force d’affronter victorieusement nos contradicteurs, avec les armes de la miséricorde : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ibid.).

Nous ne savons rien de la date du martyr de saint Etienne. Il est hautement improbable que ce fût en décembre puisqu’il semble avoir offert sa vie en sacrifice peu après Pâques, c’est-à-dire au printemps. C’est donc délibérément que l’Eglise fait mémoire du premier des martyrs au lendemain de Noël. La pédagogie est claire : elle veut d’emblée tourner nos regards vers le terme du mystère de l’Incarnation. La naissance de l’Enfant dans la nuit de Noël, préfigure l’avènement de l’homme nouveau au matin de Pâques. C’est en suivant les traces du Fils de l’Homme que nous entrerons avec lui dans la gloire du Fils de Dieu. Les saints sont ceux qui ont eu accès à la seconde naissance, parce qu’ils ont osé parcourir le chemin qui conduit à la vie, en passant par le Golgotha.

Que la contemplation de ce mystère de grâce renouvelle notre courage et nous pousse à témoigner sans peur de la Bonne Nouvelle, nous souvenant de la Parole de Notre-Seigneur : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai moi aussi pour lui devant mon Père qui est aux cieux » (Mt 10, 32).

Seigneur, il y a quelques heures à peine nous chantions la Bonne Nouvelle de la naissance de ton Fils, Jésus Christ notre Sauveur ; et déjà tu nous invites à tourner nos regards vers le terme de son parcours, c’est-à-dire vers sa Pâque, son passage de ce monde vers toi par le porche étroit de la Croix.

 Seigneur, toi que dans l’Esprit reçu de ton Fils nous pouvons déjà appeler « notre Père », ne permets pas que notre foi défaille quand vient l’épreuve. « Sur tes serviteurs que s’illumine ta face ; sauve-nous par ton amour ». Comble de ta force « ceux qui ont en toi leur refuge », afin qu’ils puissent témoigner avec assurance « à la face du monde » de la joyeuse espérance que tu nous offres en Jésus, vainqueur du péché et de la mort.


Abbé Philippe Link - Merci!

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Rivière-Ouelle
(Photo: Jean-Yves)
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En ce jour:
354: Le pape Libère fixe la date de naissance du Christ au 25 décembre.
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Bonne journée!

Jean-Yves 

Nativité 2020 / Homélie de l'abbé Michel Talbot, curé de l'Unité missionnaire de l'Ouest - Montmagny - Merci! /(340,772)


Photo: crèche de l'évêché

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 NATIVITÉ 2020

Parole de Dieu: Isaïe 9, 1-6; Psaume 95 (96); Tite 2, 11-14; Luc 2, 1-14
Une lumière resplendit dans la nuit
Le prophète Isaïe proclame que le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. (9, 1) À bien des égards, ne peut-on pas se reconnaître dans ce peuple qui marchait dans les ténèbres? Bien sûr, nous formons une société riche et prospère mais, en ce temps de pandémie, n'est-elle pas profondément marquée par de nombreuses formes de pauvreté, par la solitude, la désespérance, le vide spirituel, bref par des situations de vie qui nous plongent dans une grande obscurité? Pensons un instant aux personnes gravement malades, celles de la Covid, mais aussi toutes les autres affectées de diverses maladies, à tous les intervenants qui procurent des soins de santé, à nos aînés, en particulier ceux et celles qui sont seuls, aux personnes handicapées, aux victimes d’actes criminels, aux gens découragés et à beaucoup d'autres qui peinent et qui pleurent. À bien y penser, n'avons-nous pas besoin de lumière, de libération, de présence aimante, de joie, d'espoir?
Qui peut apporter cette lumière sinon Jésus qui naît dans l’obscurité du monde pour éclairer nos nuits de solitude, de suffisance, d’indifférence, de désespoir et de désenchantement? Dans la naissance du Sauveur, la grâce de Dieu s’est manifestée, la lumière a resplendi. Mais comment la recevons-nous? Quelle ouverture lui faisons-nous? Osons-nous croire qu'elle peut nous faire du bien et nous rendre heureux et heureuses?
Des bergers interpellés
Cette lumière, cette bonne nouvelle d’un Dieu-avec-nous, pourquoi ne pas la recevoir à la manière des bergers, c'est-à-dire avec un profond respect et une grande joie? Comme eux, nous sommes des gens ordinaires. Nous nous préoccupons quotidiennement du nécessaire et nous ne soupçonnons pas que nos attentes, limitées et modestes, puissent être infiniment dépassées. Mettons-nous à la place des bergers et écoutons simplement le message de l’ange qui révèle le sens de l’événement de la naissance de Jésus: Aujourd’hui vous est né un Sauveur […] Il est le Messie, le Seigneur. (Lc 2, 11)
Comment ces titres résonnent-ils à nos oreilles? Que signifient-ils? Conviennent-ils à un enfant qui vient de naître? Oui, si l’on considère que l’enfant emmailloté et couché dans une mangeoire deviendra l’homme qui sera recouvert d’un linceul et couché dans un tombeau. Ces titres de gloire conviennent parfaitement à l'enfant de la crèche, car ce sont ceux que les croyants lui donneront après sa résurrection. Comme les bergers, nous sommes appelés à accueillir dans la foi et la joie la bonne nouvelle qui sera pleinement déployée à Pâques. Noël anticipe déjà la foi pascale, car après sa résurrection, Jésus sera effectivement reconnu comme Sauveur, Christ et Seigneur.
Lui faire une place centrale
Ce Jésus, à la fois si petit et si grand, lui ferons-nous une place, si petite soit-elle? Dans la crèche, en tant que nouveau-né, il est faible et fragile, mais il est au centre de l'attention et il donne ainsi un sens à tout ce qui se passe autour de lui. De la même manière, si nous lui réservons un espace au milieu de nos préoccupations et difficultés, il donnera un sens nouveau à tout ce que nous vivons.
Jésus naîtra-t-il en nous? Une chose est sûre, il souhaite s’insérer dans notre vie, prendre sa place au milieu de nos soucis et de nos souffrances, de nos joies et de nos projets, il désire naître en nous pour y faire resplendir sa lumière, sa joie et sa paix. Il n’en tient qu’à nous de lui ouvrir la porte de notre cœur, de pratiquer une petite ouverture de foi pour pouvoir lire dans les petits signes du quotidien la bonté infinie de Dieu qui vient à notre rencontre. Oserons-nous y croire? C'est la grâce que je nous souhaite.

Michel Talbot, ptre - Curé de l,Unité missionnaire de l'Ouest / Diocèse de Sainte-Anne. MERCI!
Jean-Yves

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » / (340,716)

 Bonjour!

Vendredi 25 décembre 2020

NOËL!!!



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre.
Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu ;
venez tous adorer le Seigneur.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
Tous, nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Avec le Prologue du Quatrième Évangile, nous atteignons au sommet de la révélation du mystère de l’Incarnation.
En des termes d’une simplicité limpide, le disciple bien-aimé, sous l’inspiration de Dieu, nous livre une pensée d’une grande hauteur et profondeur. Cette composition mystique, en forme d’hymne contemplatif, nous introduit dans le secret dessein de l’amour de Dieu.
De Dieu s’abaissant jusqu’à nous, pour nous élever au partage de sa gloire.
Nous n’en finirons jamais de méditer ces paroles de lumière et de vie.

Saint Jean, au regard d’aigle, comme la tradition aime le représenter, nous conduit d’abord à scruter l’invisible en nous faisant remonter au plus loin et au plus haut.
À contempler cette Parole de Dieu dans le commencement (Jn 1,1).
Cette Parole qui était à la fois Dieu et auprès de Dieu (1,1-2).
Celui par qui tout a été créé et en vue de quoi tout a été fait.
Car, en nous créant à son image et comme sa ressemblance, le Père voyait déjà le Fils unique venir, à la plénitude du temps,
parachever, racheter et récapituler toute l’humanité en lui (Ep 1,9-10). Pour devenir notre plénitude, ne fallait-il pas
qu’il obtienne en tout la primauté (Col 1,18-19) ?

Ainsi le Fils de Dieu est-il devenu Fils de l’homme.
Il s’est fait homme dans l’homme pour faire de tous les hommes des fils de Dieu (Ga 4,6) !

Et le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous (Jn 1,14). La Révélation par la Parole est devenue vivante Incarnation de la Parole en personne ! Si nous croyons en lui, nous sommes déjà en partage de vie éternelle (5,24). Dès ici-bas, nous voici héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ (Rm 8n17). Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2,20).
Nous devenons ainsi participants de la divinité (2 P 1,4).
Son amour, sa joie, sa paix, sa lumière nous sont donnés.
Mais sommes-nous disposés à les accueillir pour en vivre ?

Si oui, un nouveau monde, pas à pas, peut se construire. Un homme nouveau, au jour le jour, peut renaître d’en haut et de nouveau (Jn 3,3.7).
Un temps nouveau se lève, porté par l’espérance de l’éternité.
Nous voilà rendus à une vie nouvelle pour qui la mort n’est plus une impasse.
Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu et grâce pour grâce (1,16). Son Père st notre Père, son Dieu est notre Dieu (20,17).
Quelle prodigieuse réalité !

C’est vrai : Dieu, personne ne l’a jamais vu.
Mais le Fils qui est dans le sein du Père, lui, nous l’a fait connaître (1,18).
Un jour, ce sera pour chacune et chacun de nous, l’ultime Noël.
Le dernier adieu à cette terre, mais pour notre naissance au ciel.
Le vrai commencement est, décidément, toujours devant !
Ainsi allons-nous, de fête de Noël en fête de Noël, vers la fête sans fin du Noël éternel. Ce Jour de Dieu où nous verrons enfin, à notre tour,
le vrai visage de l’Emmanuel.
Les yeux dans les yeux, dans l’allégresse du face à face (1 Co 13,12).


Abbé Philippe Link - Merci!

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Joyeux Noël!

Jean-Yves