dimanche 28 février 2021

« Pardonnez, et vous serez pardonnés » /Prière: À la gloire de notre Dieu. /(346,331)

 Bonjour!

Lundi 1er mars 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Pardonnez, et vous serez pardonnés » (Lc 6, 36-38)

Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant !
Tes paroles, Seigneur,  
sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant ! (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera :
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,
qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira de mesure aussi pour vous. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...


Jésus ne demande pas à tout le monde de vendre tous ses biens et de les donner aux pauvres. Mais il nous demande néanmoins à tous d’« avoir du cœur » au quotidien.

Pour bien se faire comprendre, il précise son propos par quelques préceptes qui sont à la portée de tout homme de bonne volonté, ne refusant pas l’assistance de l’Esprit : « ne jugez pas, ne condamnez pas, pardonnez, partagez ». S’il s’agit d’avoir du cœur « comme notre Père », c’est donc que lui non plus ne juge pas, ne condamne pas, mais pardonne, et donne, « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans notre tablier ».

Il pourrait sembler que la motivation suggérée par Notre-Seigneur ne soit pas pure, puisqu’il nous invite à un subtil calcul : ne jugez pas afin de ne pas être jugés vous-mêmes. Il s’agirait davantage d’une stratégie intéressée que d’un appel à l’amour, qui est nécessairement gratuit. En fait Jésus ne fait qu’opposer deux logiques entre lesquelles il nous invite à choisir : soit nous appartenons à ce monde, et nous n’échapperons pas à sa spirale de violence, que l’engrenage de jugements et de condamnations tente en vain de juguler ; soit nous entrons dans la famille de Dieu notre Père dont nous adoptons le comportement, qui consiste à laisser parler en toutes circonstances son cœur compatissant et miséricordieux. 

De même que le mal se nourrit du mal, le bien aussi provoque un effet « boule de neige » : celui qui donne et persévère dans cette attitude, en ne jugeant pas ceux qui « en profitent », en ne condamnant pas ceux qui refusent la réciprocité, celui-là verra la fécondité de son attitude, car « la mesure dont nous nous servons pour les autres, servira aussi pour nous ». Peut-être ne serons-nous témoins de ce triomphe de l’amour que dans le Royaume des cieux, mais nous sommes sûrs que le Seigneur accomplit sa Parole et comble ceux qui donnent sans compter.

« Ayez du cœur » : devant cette parole si simple et si vraie, comment ne sentirions-nous pas « la honte nous monter au visage » (1ère lect.). La « sclerocardia », la dureté de cœur, voilà « l’iniquité », c’est-à-dire l’injustice fondamentale, la rupture d’Alliance qui vient briser l’harmonie au sein de la famille de Dieu, et plus largement au sein de tout l’ordre créé. Oui « nous avons fait le mal » : non seulement nous avons laissé le mal s’installer en nous et au milieu de nous, mais nous l’avons fait proliférer, en refusant la logique de l’amour, en nous fermant à la joyeuse dépendance de la charité, en revendiquant une autonomie mensongère, stérile, mortifère. C’est pourquoi, unissant notre supplication à celle du prophète Daniel et du psalmiste nous prions :

« Ah Seigneur, Dieu grand et redoutable, qui gardes ton Alliance et ton amour à ceux qui t’aiment, nous avons commis l’iniquité, nous avons été rebelles » (1ère lect.). Mais « ne retiens pas contre nous nos péchés ; délivre-nous, efface nos fautes pour la cause de ton nom ! » (Ps 78). « A toi Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon : que nous vienne bientôt ta tendresse ! Aide-nous Dieu notre Sauveur pour la gloire de ton nom ! » Donne-nous un cœur nouveau, mets en nous un esprit nouveau : que nous puissions aimer dans la simplicité d’une foi vivante par la charité.


Abbé Philippe Link - Merci!

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Prière:
À la gloire de notre Dieu
 
Nous te louons, Dieu notre Père,
pour la manifestation de ta gloire
dans ta création et dans notre vie.
 
Nous nous réjouissons, Jésus Christ, Fils du Père,
pour l'oeuvre de salut et de guérison
que tu accomplis en nous à chaque jour.
 
Nous reconnaissons, Esprit saint,
ta puissance infinie d'amour et de consolation,
Toi qui agis en nous et nous dynamise.
 
Puisse notre langage humain te plaire toujours,
Dieu trois fois Saint,
autant dans nos moments de recherche et de silence
que dans nos manifestations de grande communion.
 
Qu'il nous soit donné de te louer
et de célébrer ta gloire chaque jour
en étant accueillants et disponibles.
 
Que l'expression de ton amour infini et déjà partagé
 grandisse en nous jusque dans la plénitude éternelle,
 là où tout se dépasse et s'accomplit.
 
Que ce même amour se reflète dans notre vie
avec une intensité qui dérange,
et réveille la foi endormie
de ceux et celles qui nous entourent.
 
Que notre foi s'incarne toujours plus dans notre vie
à travers les événements qui nous arrivent.
 
Que notre espérance qui nous fait tendre
vers un bonheur infini et indescriptible, se développe.
 
Que notre amour, qui anticipe la communion parfaite,
éclaire la nuit de ceux et celles qui ont perdu le goût de vivre.
 
Et que, par notre témoignage,
d'autres hommes et d'autres femmes se lèvent
pour travailler à la construction de ton Royaume
avec Marie, notre mère et en communion avec l'Église.
 
Alléluia! Amen.
 

Jean-Yves Fortin, diacre



Bonne journée!

Jean-Yves

samedi 27 février 2021

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » /Un moment de réflexion pour la semaine... / (346,275)

 Bonjour!

La vie nous apprend tous les jours à grandir.

Dimanche 28 février 2021

Voici la Parole de Dieu de ce 2e dimanche du Carême...


ÉVANGILE

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Mc 9, 2-10)

Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
De la nuée lumineuse,
la voix du Père a retenti :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! »
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (cf. Mt 17, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci
est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Si nous avons pris au sérieux la vie chrétienne, et notamment ce Carême, nous avons choisi le dépouillement. L’un de nous aura choisi de pardonner avec le sentiment de faiblesse qui l’accompagne avec le renoncement à faire valoir ses droits. Une autre parmi nous aura choisi de faire un don conséquent aux plus pauvres ; un autre aura commencé à exercer la correction fraternelle prenant le risque d’être rejeté.

Vient un moment où nous hésitions, où nous sommes inquiets, troublés, peut-être même anxieux : est-ce vraiment cela que Dieu me demande ? Dieu veut-il ce dépouillement ? La réponse vient clairement aujourd’hui : oui ! Oui, écoutez mon Fils, suivez-le, avec lui prenez le chemin de la pauvreté évangélique.

En ce dimanche, il faudrait que tous nous laissions Dieu marquer nos cœurs en profondeur par la Transfiguration de Jésus.

Laissons s’imprimer en nous le visage resplendissant de lumière de Jésus transfiguré. C’est un visage humain, très humain, familier de la vie, de la souffrance, et en même temps irradié de lumière, d’une beauté sublime. Un visage beau, beau, beau, qui brille en pleine nuit… et dont Moïse et Élie sont les garants qui nous mettent en confiance.

Laissons venir en nous la nuée lumineuse, avec son goût paradoxal d’une réalité incompréhensible comme un brouillard où l’on se perd, et d’une réalité qui nous guide très sûrement en pleine nuit. Un brouillard lumineux où nous perdons nos repères à nous, pour nous repérer en Dieu et y trouver une puissante sécurité intérieure.

Et laissons résonner jusqu’au profond de nous la voix du Père avec une autorité infiniment forte et infiniment humble : « Celui-ci est mon Fils, l’Aimé, écoutez-le ». La voix qui doit ultimement nous guider ce n’est pas celle du monde, c’est celle de Jésus.

Laissons entrer en nous aujourd’hui, le goût du ciel, le souffle de Dieu, la promesse de l’éternité.

Le monde, la vie sont pleins de sensations de toutes sortes : il s’agit aujourd’hui de laisser entrer en nous, une autre sensation qui imprègne cet au-delà de l’âme qu’est notre esprit. Une certitude du cœur qui est la certitude du Ciel, de ce Ciel où nous mène tout droit le dénuement vécu avec Jésus. Le Ciel, très beau, très sûr, qui goûte une joie qui n’a pas de limite une joie qui recueille éternellement tous les cœurs pauvres, tous les crucifiés de cette vie, les pardonnés, les "tendressés", les abandonnés.

Voilà ce que nous goûtons en cette Eucharistie pour reprendre d’un pas plus confiant le chemin du dépouillement, le chemin de Jésus.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Regardez la beauté du monde et s'y blottir 

avec le sentiment d'être le bénéficiaire de ce cadeau de Dieu 

et d'être bien petit et peu digne de cela 

nous ouvre à la possibilité de mieux percevoir le visage de Dieu, 

ami de ses créature et de sa Création.»

(Jean-Claude Lavigne)

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«Il n'y a pas de saint sans passé, ni de pécheur sans avenir. 

Il suffit de répondre à l'invitation du Seigneur

 avec un cœur humble et sincère.»

(Pape François)

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«Dieu se découvre dans le sentiment de gratitude.»

(Martin Steffens)

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«Le chemin se fait en cheminant.»

(Antonio Madrado)

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«Le désir est l'essence de l'homme.»

(Spinoza)

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Tout cela est TRANSFIGURATION...

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Un moment de réflexion pour cette semaine:

-Pour vous, qui suis-je?

- Où se trouve la montagne sur laquelle je rencontre le Seigneur?

- "Celui-ci est mon Fils... Écoutez-le!" - Comment j'écoute Jésus, mon monde, les gens que je rencontre, que j'approche, qui m'approchent?

- Qu'est-ce que ma vie me révèle aujourd'hui? Qu'est-ce que je peux transformer?

Je marcherai 
en présence du Seigneur 
                sur la terre des vivants...            
Par sa grâce, Il transformera ma vie 
au jour le jour... 
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Bon dimanche!

Jean-Yves, diacre

vendredi 26 février 2021

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait / (346,210)

  La vie nous apprend tous les jours à grandir.

Bonjour!



Samedi 27 février 2021

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48)

Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
Voici maintenant le moment favorable,  
voici maintenant le jour du salut.
Gloire au Christ,
Parole éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur. (2 Co 6, 2)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Hier Jésus soulignait la différence essentielle entre l’interprétation de la Loi enseignée par les pharisiens et celle qu’il propose à ses disciples. Pour les premiers, l’homme serait capable d’obtenir sa justification par son observance rigoureuse des prescriptions légales. La Thora est un don de Dieu à son peuple, mais le salut serait le fruit des efforts du croyant, c’est-à-dire de celui qui croit en l’origine divine de la Loi et est intégré par la circoncision à la nation sainte.

 


Pour Jésus, le salut est incontestablement d’un tout autre ordre. En imaginant qu’elle soit à notre portée, la justice morale qui consisterait dans une obéissance formelle aux préceptes de la Loi, ne suffirait pas à nous justifier devant Dieu. Car nos actions demeureraient toujours naturelles. Or l’homme avait été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu afin de pouvoir accueillir l’Esprit Saint, et de laisser celui-ci accomplir ses œuvres en nous. 

C’est cette synergie entre la nature et la grâce que Notre-Seigneur est venu restaurer en nous afin que nous puissions nous comporter comme des « fils de notre Père qui est aux cieux », conformément à ce que nous sommes réellement devenus par la foi au Fils unique. C’est au nom de cette recréation dans l’Esprit Saint, rendue possible par la grande purification dans « le Sang et l’eau », que Jésus peut nous inviter à un comportement radicalement nouveau, et totalement hors de portée de nos pauvres forces naturelles.

« Saluer nos frères et aimer notre prochain » est déjà pour nous tout un programme ; mais « aimer nos ennemis et prier pour ceux qui nous persécutent » est franchement au-delà de nos moyens. Lorsque Jésus ajoute : « Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait », il est clair que l’obéissance à un tel précepte présuppose une transformation radicale de tout notre être ; bien plus : un dépassement de notre existence naturelle, nécessairement imparfaite. Seule une participation à la vie divine (2 P 1, 4) peut nous permettre d’adopter le comportement de notre Père sur base d’une certaine communion à sa nature. L’injonction du Christ suppose donc que nous devenions fils et filles de Dieu au sens ontologique du terme, et non pas en un sens analogique : pour atteindre l’état de perfection, il nous faut naître à la vie divine. Ce qui suppose bien sûr une intervention inouïe de la part de Dieu, car comment l’homme pourrait-il s’enfanter lui-même à une réalité d’une toute autre nature ?

Nous touchons à nouveau du doigt combien toute prétention à l’auto-justification est étrangère au christianisme. Nous ne pouvons qu’accueillir cette initiative divine déconcertante et signifier notre consentement avec les paroles de la Vierge Marie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se fasse pour moi selon ta Parole » (Lc 1, 38). Pour que ce germe de vie divine, qui fut déposé en nous au jour de notre baptême, puisse grandir, mûrir et donner son fruit, il nous faut bien sûr veiller sur sa croissance, exposer la terre de notre humanité à la rosée céleste de l’Esprit dans la prière ; accompagner les étapes de la croissance de l’enfant de vie divine que nous portons en nous par les sacrements appropriés ; le nourrir de la manne eucharistique – quotidiennement si possible, hebdomadairement à tout prix pour éviter qu’il ne meure d’inanition. Tout vient de Dieu, mais notre part consiste à nous montrer responsables de son don, en coopérant activement à l’œuvre de la grâce.

Chaque matin le Seigneur renouvelle avec nous son Alliance : « Aujourd’hui le Seigneur te déclare qu’il est ton Dieu, et il t’invite à être son peuple particulier » (cf. 1ère lect.) ; bien plus : il t’accueille comme son fils et sa fille bien-aimés. « Aujourd’hui le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ses commandements et ses décrets, de les garder et de les observer de tout ton cœur et de toute ton âme », afin d’être « un peuple consacré au Seigneur ton Dieu » (Ibid.).

Tel est le projet inouï que Dieu nourrit pour ses enfants : déverser sa propre vie lumineuse dans la grisaille de notre humanité marquée par le péché ; nous couvrir de sa gloire, nous prendre sous la nuée de son Esprit, afin de nous enfanter à la vie divine. C’est pour nous élever jusqu’à lui qu’il n’a pas craint de descendre jusqu’à nous ; pour nous faire naître à la vie divine qu’il est né dans le sein de la Vierge ; pour nous introduire dans la liberté filiale, qu’il a pris notre condition d’esclave ; pour nous couvrir de sa gloire, qu’il a pris sur lui l’opprobre de notre réprobation. Ce mystérieux échange, cet abaissement ineffable, Notre-Seigneur le renouvelle quotidiennement dans chaque Eucharistie, afin qu’en communiant à ce qu’il a voulu être pour nous, nous devenions ce qu’il voudrait que nous soyons en lui : des fils et des filles de Dieu son Père et notre Père.

Seigneur nous confessons notre indifférence et notre ingratitude. Chaque jour tu renouvelles pour nous la merveille de notre salut, et nous passons sans même y prêter attention, dispersés dans nos multiples activités, éparpillés dans nos préoccupations. Donne-nous de retrouver, au milieu des événements qui se bousculent autour de nous, le vrai sens de notre vie ; de discerner au cœur de ce monde qui passe, la présence du Royaume qui ne passera pas, et de travailler à son avènement par une conversion sincère et généreuse. Donne-nous de puiser nos forces aux sources vives de l’Esprit, dans ta Parole et dans l’Eucharistie, pour « garder tes exigences, observer tes commandements et marcher selon ta loi » (Ps 118) d’amour.


Abbé Philippe Link - Merci!

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La première étape de toute prière consiste à se recueillir 

pour faire de la place à Dieu dans notre cœur 

 et se mettre en sa présence.


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«La foi rend possible les choses humainement impossibles.»

(Benoît XVI)

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«Dieu, qui ensoleille le grand chêne, 

n'oublie pas la petite fleur qui le prie humblement 

dans l'herbe du sentier.»

(Pierre L'Ermite)


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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 25 février 2021

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » / (346,143)

 La vie nous apprend tous les jours à grandir.

Bonjour!

Vendredi 26 février 2021

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Mt 5, 20-26)

Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
Rejetez tous les crimes que vous avez commis, 
faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau.
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance. (Ez 18, 31)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas
celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Notre-Seigneur sait bien qu’un mouvement spontané de colère peut nous aveugler au point de réduire la responsabilité de nos actes. Par contre l’insulte relève d’une volonté déterminée de nuire à la réputation de l’autre. Quant à la malédiction elle représente le comble de la malice puisqu’elle constitue la singerie inversée de la bienveillance divine : elle veut en effet consciemment détruire, en recourant à des puissances spirituelles démoniaques supposées accomplir les malheurs invoqués sur la victime. Voilà pourquoi celui qui « maudit son frère sera passible de la géhenne de feu » : il sera livré aux puissances auxquelles il a recours pour nuire à son prochain.

Ces paroles de Notre-Seigneur ne doivent pas être entendues comme des menaces proférées par un Dieu courroucé mais l’énoncé des conséquences de nos actes pervertis par le péché. Dieu lui, ne désire pas la mort du méchant mais « plutôt qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive » (1ère lect.). Aussi, après avoir dénoncé le mal et ses conséquences, Jésus poursuit-il son enseignement en exposant la fonction positive de la colère. Il s’agit de mobiliser cette puissance pour la mettre au service du dessein de Dieu, en particulier de l’unité de la famille humaine et non pas de sa division, de sa dispersion en factions ennemies. 

Ainsi donc « “si ton frère a quelque chose contre toi”, même si tu ne te souviens pas de lui avoir causé du tort, loin de t’enflammer de colère pour cette injustice et de contre-attaquer avec violence, laisse plutôt l’Esprit transformer cette passion en vertu constructrice : “va te réconcilier avec ton frère” ». En clair : puise dans ta colère la force de rétablir l’unité avec ton prochain.

Telle est l’offrande qui plaît à Dieu et qu’il désire que nous présentions sur son autel. N’en doutons pas : « si nous nous détournons de notre méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, nous sauverons notre vie ; si nous ouvrons les yeux et nous détournons de nos fautes, nous ne mourrons pas mais nous vivrons » (1ère lect.).

Seigneur nous le croyons « près de toi est l’amour, l’abondance du rachat, c’est toi qui nous libères de toutes nos fautes et nous arraches aux profondeurs où elles nous avaient entraînés » (Ps 129). Donne-nous en ce temps de carême de nous laisser convertir par ta grâce afin que nous nous détournions de tous les péchés que nous avons commis, que « nous observions tous tes commandements et pratiquions le droit et la justice » (1ère lect.). Renouvelés dans l’Esprit Saint nous pourrons alors devenir des artisans de la réconciliation de la famille humaine et des bâtisseurs de la cité de la paix, la Jérusalem nouvelle où tu régneras pour les siècles.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Benoît XVI a écrit:

 «Nous ne pouvons pas communiquer avec le Seigneur, si nous ne communiquons pas entre nous. Si nous voulons nous présenter à Lui, nous devons également nous mettre en mouvement pour aller les uns à la rencontre des autres. C'est pourquoi il faut apprendre la grande leçon du pardon: ne pas laisser notre âme être rongée par le ressentiment, mais ouvrir notre cœur à la magnanimité de l'écoute de l'autre, ouvrir notre cœur à la compréhension à son égard, à l'éventuelle acceptation de ses excuses, au don généreux des nôtres».

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                                                                                                                            «Vivre l'instant présent signifie danser dans l'univers, 

sentir la brise du vent, la chaleur du soleil

 et la douceur de l'air la nuit.»

(Anthony J. Ciorra)

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❤ Bonne fête, Frédérike!

(Notre petite-fille)


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Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 24 février 2021

« Quiconque demande reçoit » / (346,090)

 Bonjour!

Jeudi 25 février 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Quiconque demande reçoit » (Mt 7, 7-12)

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu ;  
rends-moi la joie d’être sauvé.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (Ps 50, 12a.14a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Demandez, on vous donnera ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, on vous ouvrira.
En effet, quiconque demande reçoit ;
qui cherche trouve ;
à qui frappe, on ouvrira.
Ou encore :
lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils
quand il lui demande du pain ?
ou bien lui donnera un serpent,
quand il lui demande un poisson ?
Si donc vous, qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus votre Père qui est aux cieux
donnera-t-il de bonnes choses
à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le cheminement d’Israël avec son Dieu, et l’Alliance scellée sur l’Horeb, s’enracinent dans l’expérience du salut offert lors de la traversée de la Mer Rouge. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est avant tout le Dieu qui sauve : c’est en arrachant les siens au danger qui les menace, qu’il leur prouve son amour. Toute la Bible est jalonnée de ces interventions victorieuses de Dieu, obtenues parfois en des circonstances tragiques et par l’intermédiaire d’être fragiles, afin qu’il apparaisse clairement que c’est l’Éternel qui a agi. Le livre d’Esther est un des fleurons de ces hauts-faits divins. En réponse à la foi et la prière confiante de la reine Esther, Dieu va sauver son peuple de l’extermination et retourner contre ses ennemis le châtiment qu’ils prétendaient lui infliger. 

Toutes ces interventions du Très-Haut dans l’histoire ne sont cependant que des préfigurations de l’œuvre de salut par laquelle Dieu notre Père nous sauve définitivement du péché et de son cortège de souffrances, quand il ressuscite son Fils Jésus-Christ de la mort, relevant avec lui tous ceux qui lui sont incorporés par la foi.

Lorsque Notre-Seigneur se fait insistant pour que nous ayons l’audace de demander « de bonnes choses » à « notre Père qui est au ciel », nul doute que c’est au salut qu’il fait allusion. Qu’y a-t-il en effet de meilleur que la vie éternelle qu’il nous offre en partage dans l’Esprit ? L’œuvre rédemptrice accomplie par Jésus en notre faveur, est bien plus importante que la libération des Hébreux de l’oppression de l’Egypte, ou que la délivrance de Juda des mains du roi de Perse : c’est l’humanité toute entière que Notre-Seigneur arrache à l’esclavage du Satan et à une mort absurde, pour l’introduire dans la liberté filiale et la vie divine.

Mais si nous voulons être des témoins crédibles de cette Bonne Nouvelle, il nous faut avoir expérimenté nous-mêmes cette libération et avoir goûté au moins les prémisses de cette liberté et cette vie nouvelles dans l’Esprit. C’est pourquoi il est important de céder aux invitations particulièrement insistantes de Notre-Seigneur, qui martèle son intervention de verbes à l’impératif – « demandez, cherchez, frappez » – accompagnés de promesses tout aussi affirmatives d’exaucement – « vous obtiendrez, vous trouverez, la porte vous sera ouverte ».

Les images utilisées par Jésus sont à vrai dire assez déroutantes : qui en effet serait assez pervers pour « donner une pierre à son fils qui lui demande du pain, ou un serpent quand il lui demande un poisson ? » Mais ne pourrait-on lire dans ces exemples une discrète allusion au Tentateur, qui invitait Notre-Seigneur à transformer les pierres du désert en pains (Mt 4, 3) ? Le « serpent » substitué au « poisson » de façon malveillante, n’évoquerait-il pas la présence du Menteur, qui s’est insinué dans le cœur de l’homme pour y pervertir sa relation filiale à Dieu le Père ?

La suite semble confirmer cette interprétation tout en ouvrant malgré tout sur une vision d’espérance par un argument « a fortiori » que Jésus affectionne particulièrement : « Si vous qui appartenez au mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus notre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! » Autrement dit : si nous, qui par le péché sommes voués à la mort, nous savons néanmoins donner à nos enfants la nourriture dont ils ont besoin pour entretenir cette vie éphémère, a fortiori Dieu notre Père saura-t-il manifester sa paternité divine en nous donnant le Pain du ciel en qui nous aurons la vie éternelle (cf. Jn 6, 33).

Libérés dès lors de la peur de la mort qui nous enfermait dans l’égoïsme, nous pouvons enfin sortir de la revendication opiniâtre de nos « droits », pour entrer dans la joyeuse liberté filiale, qui trouve sa joie à accomplir pour les autres, ce que jusque-là nous exigions qu’ils fassent pour nous.

« De tout mon cœur Seigneur je te rends grâce, car tu as répondu à mon appel : ta droite me rend vainqueur » (Ps 137). C’est pourquoi je veux proclamer à tous mes frères que tu es le Dieu qui libère et qui sauve ceux qui comptent sur lui. Oui tu es un Père pour tes enfants : tu nous protèges, tu nous nourris, tu nous conduis au chemin de la vie par ton Fils Jésus-Christ, et dans la lumière de l’Esprit. « Seigneur éternel est ton amour : n’arrête pas l’œuvre de tes mains » (Ibid.).


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Tout être humain est un artiste dans l'âme, 
puisqu'il a été crée à l'image et à la ressemblance de Dieu. 
Si nous en sommes bien conscients, 
c'est une oeuvre d'art que nous allons effectuer 
lorsque nous transformons 
l'ordinaire de la vie quotidienne
 avec le pinceau de la grâce de Dieu.»
(Anthony J. Ciorra)
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Bonne journée!

Jean-Yves