jeudi 30 septembre 2021

« Celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » / «Dieu de miséricorde...» / (366,750)

 Bonjour!

Vendredi 1er octobre 2021

Un sentier dans la campagne française...

(Chez un ami à Lormes - Merci Bernard.)

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10, 13-16)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait :
    « Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
il y a longtemps que leurs habitants
auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre.
    D’ailleurs, Tyr et Sidon
seront mieux traitées que vous lors du Jugement.
    Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ?
Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras !

    Celui qui vous écoute
m’écoute ;
celui qui vous rejette
me rejette ;
et celui qui me rejette
rejette celui qui m’a envoyé. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Corazine, Bethsaïde, Capharnaüm : trois villes de la terre de Jésus, trois villes qui ne se sont pas converties. Trois villes qui ont reçu la visite du Sauveur et ont ignoré sa parole. Jésus ne les condamne pas, mais il pleure sur elles. Il pleure sur leur aveuglement. Jadis, même les villes les plus pécheresses ont su voir dans les miracles un appel de Dieu à changer de vie. Comment Capharnaüm, le premier lieu où Jésus a prêché et fait des miracles, comment la ville où il a habité a-t-elle pu l’ignorer ?

L’erreur de ses villes n’est pas d’avoir refusé d’écouter Jésus mais de ne pas l’avoir accueilli pour ce qu’il est : l’envoyé de Dieu, Dieu lui-même.

Cette rencontre n’a pas eu lieu par manque d’ouverture. Pas par manque d’amitié ou d’amour pour Jésus. L’égarement ne vient pas d’un manque d’intérêt mais d’une relation mal située. Capharnaüm a donné un toit au Messie mais ne s’est pas située en créature face au Créateur, en pécheur face au Sauveur, en disciple face au Maître.

Ce mystère d’aveuglement est le mystère de notre propre relation à Dieu. La ville, nous le savons, est la personnification du peuple qui l’habite. Elle représente l’âme sous un mode d’intimité et de profondeur. Les villes sur qui Jésus pleure ce sont donc ses amis, ses familiers, nous. Tous ceux qui l’aiment mais qui ne lui donnent pas la possibilité de leur apprendre à l’aimer vraiment. Tous ceux qui le connaissent mais ne le laissent pas assez se révéler lui-même. 

Tous ceux-là sont ces villes qui rompent peu à peu leur relation à Jésus, sans violence, par la rondeur et la tiédeur d’un quotidien fait d’habitudes et de certitudes. Peu à peu, ils n’ont plus besoin de l’entendre, et finalement ils ne l’acceptent que dans la mesure où il peut être maîtrisé ou compris. Or Dieu est l’Au-delà de tout. Et, par l’intimité de leur communion, rejeter l’Envoyé est rejeter celui qui l’envoie.

Seigneur, fais-nous en ce jour la grâce de la prière. C’est elle qui nous permet de nous situer en vérité face à toi. Elle permet à la parole de tes envoyés, les apôtres, leurs successeurs et tous les témoins de l’évangile, de prendre forme en nous. La forme de ton visage. Elle fait de nous des chrétiens et nous donne envie de le devenir.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Dieu de miséricorde

Tu nous aimes pour la vie.

Dieu de miséricorde

Tu nous aimes à l'infini.

Avec Toi nous rendons grâce

Alléluia, Alléluia.

Avec Toi nous rendons grâce,

Alléluia, Alléluia.»

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«Retournez-vous, voici l'Esprit

Du Seigneur, au vent de la nuit

Qui passe au monde:

Accueillez-le, ne craignez rien,

À la croisée de vos chemins,

Laissez-vous couvrir de son ombre.»


(Hymne / Liturgie des heures / Ce jour)

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À Québec: un clocher de la basilique.

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Bonne journée!

Jean-Yves

mercredi 29 septembre 2021

« Votre paix ira reposer sur lui » / Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada / (366,659)

 Bonjour!

Jeudi 30 septembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12)

Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
parmi les disciples
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
“Paix à cette maison.”
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
“Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
    Mais dans toute ville où vous entrerez
et où vous ne serez pas accueillis,
allez sur les places et dites :
    “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds,
nous l’enlevons pour vous la laisser.
Toutefois, sachez-le :
le règne de Dieu s’est approché.”
    Je vous le déclare :
au dernier jour,
Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

En envoyant des disciples à la moisson, qui avait bien été semé par le Verbe du Père, mais qui demandait à être récolté avec sollicitude par l’ouvrier, Jésus déclare aux siens : « Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». On aura connu des encouragements plus motivants, plus enthousiasmants ! La tâche de l’évangélisateur, nous le savons et Jésus nous le rappelle dans l’évangile de ce jour, la tâche de l’évangélisateur est difficile, pleine de risques et de défis. Comme un agneau au milieu des loups, l’évangélisateur se sent parfois sans défense.

Aujourd’hui, la mission se révèle urgente et nécessaire dans la mesure où nous devons affronter avec courage une situation qui se fait toujours plus diversifiée et plus prenante, dans le contexte de la sécularisation de notre société et face à un engourdissement et à une espèce de somnolence, d’amnésie ou d’apathie généralisée dans nos communautés.

Pour vivre notre identité missionnaire et mener à bien la vocation de prêcher Jésus Christ et son Évangile à toutes les nations, vocation qui incombe à tous les baptisés, à chacun d’entre nous, nous devons nous nourrir de lui, de son Corps et de son Sang, de façon à nous renforcer dans la foi et être prêts à surmonter les difficultés que l’évangélisation doit affronter dans notre monde. Le Bon Pasteur ne saurait redouter les loups pour son troupeau, car les disciples que nous sommes sont envoyés non pour être une proie, mais pour répandre la Grâce.

Pour répandre sa Grâce, le Seigneur nous a fait le don merveilleux de l’Eucharistie. Recueillie autour de l’autel, l’Eglise comprend mieux son origine et son mandat missionnaire. Eucharistie et mission forment un binôme inséparable. Dans l’Eucharistie, l’Eglise découvre sa vocation missionnaire fondamentale car pour évangéliser le monde, comme nous disait Saint Jean-Paul II, il faut des apôtres “experts” dans la célébration, l’adoration et la contemplation de l’Eucharistie. L’Eucharistie est bien l’école et la source de la mission, car elle représente un itinéraire de participation au mystère du pain vivant pour la vie du monde.

La forme première et fondamentale de l’être et de l’action missionnaire est le témoignage. Évangéliser c’est tout d’abord témoigner, de façon simple et directe, du Dieu révélé par Jésus Christ, dans l’Esprit Saint. Notre foi dans l’Eucharistie se renforce en la donnant à tous. En effet, celui qui rencontre le Christ dans l’Eucharistie ne peut manquer de proclamer à travers sa vie l’amour miséricordieux du Rédempteur. L’expérience de la miséricorde de Dieu dans notre vie est le chemin pour savoir partager la foi en particulier avec ceux qui ne possèdent pas ce don, qui ne le connaissent pas ou qui l’ont abandonné.

L’Eucharistie est en quelque sorte la source et le sommet de toute évangélisation. Évangéliser en offrant le Pain de la vie, qui est le Christ, telle est notre mission commune de baptisés. Faisons en sorte que chaque fois que nous entrons dans l’assemblée eucharistique en tant que disciples, nous puissions en sortir en tant qu’apôtres, en tant qu’évangélisateur. Développons aussi une spiritualité adoratrice de l’évangélisation, car il y a un lien particulier entre adoration et fécondité apostolique. Adorer, c’est déjà agir, c’est déjà évangéliser ! Car évangéliser sans adorer devient du prosélytisme ; adorer sans évangéliser, de l’évasion !

Puisse l’Esprit Saint, qui est l’âme de Tout apostolat, nous donner ce zèle de feu, cette liberté et cette joie pour la Mission. Rassurons-nous : l’essentiel a déjà été fait. Le Seigneur, par son Esprit a déjà semé, planté, arrosé, taillé. A nous revient simplement la charge de devenir les ouvriers de la moisson et à nous abandonner à la Providence Divine. Cette charge se comprend et s’affermit dans le mystère de l’Eucharistie que nous nous apprêtons à célébrer. Notre Eglise est faite pour la croissance. Alors n’ayons pas peur de gagner de nouveaux adorateurs au Christ-Jésus ! Demandons-lui, humblement, dans notre prière, de nous fortifier par son Eucharistie, dans le zèle de sa mission.

Seigneur Dieu, maître de la terre, nous te prions d’envoyer dans ta moisson de nombreux ouvriers, des hommes désintéressés, des artisans de paix, nourris de ta Sainte Eucharistie. Qu’ils proclament par leurs paroles et par toute leur vie que ton Règne est arrivé et que la puissance du mal est vaincue.


Abbé Philippe Link / Merci!

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On est à Rivière-Ouelle, près du fleuve.

Qui m'a fourni cette photo? / Merci!

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Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Le 30 septembre 2021 marquera la toute première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux enfants disparus et aux survivants des pensionnats, leurs familles et leurs communautés. La commémoration publique de l’histoire tragique et douloureuse des pensionnats et de leurs séquelles durables est un élément essentiel du processus de réconciliation.

La création de ce jour férié fédéral est le résultat d'amendements législatifs apportés par le Parlement. Le 3 juin 2021, le Projet de loi C-5, la Loi modifiant la Loi sur les lettres de change, la Loi d’interprétation et le Code canadien du travail (Journée nationale pour la vérité et la réconciliation) a reçu la sanction royale.

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«On ne peut pas changer ce qu'on ne peut pas mesurer.»

(Mgr Éric de Moulins-Beaufort - France)

(Cette réflexion peut s'appliquer très bien aussi à nous, les Canadiens, dans notre réflexion qui nous tient depuis un bon moment avec nos peuples des Premières Nations.)

Bonne journée!

Jean-Yves


mardi 28 septembre 2021

« Vous verrez les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » / (366,580)

 Bonjour!

Mercredi 29 septembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Vous verrez les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme » (Jn 1, 47-51)

Alléluia. Alléluia.
Tous les anges du Seigneur, bénissez le Seigneur :
à lui, haute gloire, louange éternelle !
Alléluia. (Dn 3, 58)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui,
il déclara à son sujet :
« Voici vraiment un Israélite :
il n’y a pas de ruse en lui. »
    Nathanaël lui demande :
« D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond :
« Avant que Philippe t’appelle,
quand tu étais sous le figuier,
je t’ai vu. »
    Nathanaël lui dit :
« Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël ! »
    Jésus reprend :
« Je te dis que je t’ai vu sous le figuier,
et c’est pour cela que tu crois !
Tu verras des choses plus grandes encore. »
    Et il ajoute :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l’homme. »

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au –dessus du Fils de l’Homme » (Cf. Evangile). La nouveauté de l’Incarnation rédemptrice réside en ceci que les cieux se sont ouverts, que le Verbe de Dieu qui demeure dans le sein du Père s’est fait chair, qu’il a planté sa tente parmi nous (cf. Jn 1, 14). Ce sont les anges qui ont été les premiers à passer à travers cette frontière qui avant Jésus était infranchissable pour l’homme se révélant ainsi messagers de notre salut accompli dans le Verbe de Dieu fait chair. Nous rencontrons les anges à l’Annonciation, à la Nativité. Nous les retrouvons à la Résurrection et ce seront encore eux qui nous annonceront le retour glorieux de notre Seigneur lorsqu’il « viendra dans sa gloire, et tous les Anges avec lui, pour siéger sur son trône de gloire » (Mt 25, 31).

Dans ce service de la réalisation du dessein divin de notre salut, saint Michel, saint Gabriel et saint Raphaël, que nous fêtons aujourd’hui, tiennent une place toute particulière. Chaque fois qu’il est besoin d’un déploiement de force, c’est Michel qui est envoyé à notre secours. Gabriel, quant à lui, nous aide à ne pas oublier Celui qui est venu comme le Dieu des armées, le vaillant des combats, pour nous arracher aux ténèbres de la mort et du péché. Et si par malheur l’Ennemi venait à nous blesser, Raphaël vient nous soigner et nous guérir, comme il le fit pour les yeux de Tobie.

L’admiration, que la fidélité des anges nous inspire, rejaillit jusqu’à Toi Seigneur. La splendeur de ces créatures spirituelles nous laisse entrevoir comme Tu es grand et combien Tu surpasses tous les êtres.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 27 septembre 2021

« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » / (366,499)

 Bonjour!

Mardi 28 septembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem » (Lc 9, 51-56)

Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Comme s’accomplissait le temps
où il allait être enlevé au ciel,
Jésus, le visage déterminé,
prit la route de Jérusalem.
    Il envoya, en avant de lui, des messagers ;
ceux-ci se mirent en route
et entrèrent dans un village de Samaritains
pour préparer sa venue.
    Mais on refusa de le recevoir,
parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
    Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent :
« Seigneur, veux-tu que nous ordonnions
qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? »
    Mais Jésus, se retournant, les réprimanda.
    Puis ils partirent pour un autre village.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Rejeté par les samaritains, Jésus devra l’être également par ses coreligionnaires pour entrer dans sa gloire. Il faut qu’il soit d’abord « élevé de terre » (Jn 12, 32) et rassemble autour de l’étendard de la Croix « les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52), avant de pouvoir faire descendre sur ses disciples « une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur eux. Alors ils seront ses témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).

C’est donc pour féconder la future mission de ses Apôtres que Notre-Seigneur va affronter sa Passion. L’entourage du Seigneur est loin de communier à ses dispositions intérieures. Enfermés dans leur conception humaine d’un Messie glorieux à qui rien ne résiste, et se souvenant qu’Elie avait fait tomber le feu du ciel sur les soldats envoyés par le roi Akhazias (2 R 1, 10-14), les disciples envisagent de venger l’affront fait à leur Maître. Sûrs d’être investis de sa puissance, ils lui proposent de détruire le village samaritain qui a refusé l’hospitalité au Messie de Dieu. Une fois de plus, leur réaction manifeste combien il leur était difficile – comme pour nous d’ailleurs – d’accueillir la Parole de Jésus dans une « bonne terre » (Lc 8, 8), c’est-à-dire dans un cœur désencombré de ses a priori et disposé à se laisser instruire.

Pourtant, tout au long de ses enseignements, Notre-Seigneur n’a cessé d’insister sur le caractère bienveillant de sa mission. Depuis son discours-programme à Nazareth où il se présente comme « envoyé [de la part de Dieu] pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Lc 4, 8), jusque sur la croix où il intercède pour ses bourreaux – « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 3-4) – Jésus nous révèle la tendresse miséricordieuse du Père : « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10). Mais il faudra que les disciples soient confrontés au drame de la Croix pour que « les écailles tombent de leurs yeux » (cf. Ac 9, 18) ; puis qu’ils soient bouleversés par la Résurrection pour se convertir à l’inouï de Dieu dans la lumière de l’Esprit : « “Vous n’avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ?” Et, en partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur expliqua, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait » (Lc 24, 25-27).

Seigneur, dans ce monde qui te rejette, qu’il est difficile de garder cette attitude de compassion et de bienveillance que tu as toujours manifestée à l’égard de tes détracteurs. Ne permets pas que nous en rajoutions à ta souffrance en étant cause de conflits, de divisions, voire de violence. “Reprends-nous vivement” lorsque nous prétendons défendre le Royaume de l’amour au moyen des armes de ce monde, et apprends-nous à invoquer sur ceux qui refusent de t’accueillir, le seul Feu que tu consens à répandre sur terre : celui de ton Esprit de charité et de paix.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 26 septembre 2021

« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand » / (366,424)

 Bonjour!

Lundi 27 septembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand » (Lc 9, 46-50)

Alléluia. Alléluia.
Le Fils de l’homme est venu pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
Alléluia. (cf. Mc 10, 45)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    une discussion survint entre les disciples
pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand.
    Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur,
prit un enfant, le plaça à côté de lui
    et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom cet enfant,
il m’accueille, moi.
Et celui qui m’accueille
accueille celui qui m’a envoyé.
En effet, le plus petit d’entre vous tous,
c’est celui-là qui est grand. »

    Jean, l’un des Douze, dit à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser des démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il ne marche pas à ta suite avec nous. »
    Jésus lui répondit :
« Ne l’en empêchez pas :
qui n’est pas contre vous est pour vous. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Voici les apôtres se disputant pour savoir quel est le plus grand ! Pour les aider, Jésus répond d’abord à leur question avec une parabole d’un nouveau genre. Pour une fois, il ne s’agit pas d’un récit, mais d’un geste prophétique : un enfant est placé au milieu du groupe.

À l’époque, un enfant n’avait pas d’existence sociale. L’image que donne Jésus n’est donc pas celle de la naïveté érigée en absolu. Dans le contexte de l’annonce de la Passion, Jésus veut expliquer à ses disciples ce que va être le chemin du Fils de l’Homme : celui de l’innocent que tout le monde méprise. Il en sera de même pour ses disciples. La grandeur chrétienne est cachée dans ce qui méprisable aux yeux des hommes.

Dès lors, pour accueillir Dieu, il faut accueillir son envoyé, que la Passion aura rendu méprisable aux yeux des hommes. Nous nous situons volontiers dans la position de la victime innocente. Mais la question inverse se pose avec force dans cette parole du Seigneur. Comment se fait-il que le visage du Christ n’apparaisse pas aux yeux des bourreaux ? Comment pouvons-nous faire du mal à nos frères, sans réaliser que nous brandissons le fouet sur Jésus ? Comment peut-on si facilement rejeter Dieu ?

Parce qu’il vient à nous sous les traits insignifiants du laissé-pour-compte.

Que l’Esprit de Vérité ouvre nos yeux à toutes les occasions qui nous sont offertes d’accueillir l’envoyé de Dieu, qu’il nous donne de choisir en toutes circonstances la seule place qui convient aux disciples du Christ : la dernière.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 25 septembre 2021

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » / (366,336)

 Bonjour!

Dimanche 26 septembre 2021

Un sentier à la montagne du Collège

Photo: Isabelle Fortin - Merci.

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la » (Mc 9, 38-43.45.47-48)

Alléluia. Alléluia.
Ta parole, Seigneur, est vérité ;
dans cette vérité, sanctifie-nous.
Alléluia. (cf. Jn 17, 17ba)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
    Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
    celui qui n’est pas contre nous
est pour nous.
    Et celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.

    Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou
une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
    Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
    Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
    Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
    là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Qui n’est pas contre nous est pour nous ». Quelle admirable leçon, pleine de tolérance, de largeur de vue, constructive, libératrice, ne ressort-elle pas de cette attitude et de ces propos de Jésus ! Non, nous n’avons pas à juger à la hâte, et moins encore à condamner. Pourquoi faudrait-il jalouser le bien que font les autres, les qualités, les talents et même les charismes qui émanent de leur vie ? Il est finalement si apaisant, nous dit aussi équivalemment Jésus, de vivre dans la charité et la bienveillance. Nous le savons bien : l’envie attriste et rend malheureux, mais la miséricorde et le pardon réjouissent le cœur et rendent l’âme heureuse.

Un simple verre d’eau, au contraire, donné sans arrière-pensée, au nom de notre appartenance au Christ, enrichit notre vie et nous rapproche de Dieu. Ce n’est pas en vain que saint Jean de la Croix a pu dire : le plus petit acte de pur amour a plus de prix aux yeux de Dieu que toutes les œuvres du monde réunies !

C’est donc l’ouverture et non l’exclusive que prône Jésus. L’exercice de la fraternité et non la recherche du pouvoir. La tolérance éclairée au lieu de la condamnation sans appel : « Qui n’est pas contre nous est pour nous » !
Quelle formule ! Celui qui fait le bien n’est pas à craindre pas plus que celui qui est juste, droit et bon, même s’il ne fait pas partie de notre groupe et de ce qu’on pourrait appeler notre cercle de pratiquants. Car nous sommes tous créatures de Dieu et lui seul en finale est à même de sonder les reins et les cœurs.

Oui, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l’avenir, tout est à vous nous rappelle l’apôtre Paul, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu (1 Co 3,22-23).
Il saura bien rendre à chacun selon ses œuvres. Dès lors, une seule chose compte : Tout faire pour plaire à Dieu sans oublier jamais qu’il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père ! (Jn 14,2)

Cela ne veut pas dire pour autant que l’on peut tout faire, tout tolérer et laisser aller. « Tout m’est permis » dit aussi saint Paul, « mais tout n’est pas profitable ». 
Et il ajoute « tout m’est permis mais je ne me laisserai, moi, dominer par rien » (1 Co 6,12). Cela aussi est libérateur !

C’est donc bien en ce sens que parle également Jésus, dans la suite de l’Évangile d’aujourd’hui. Après l’avoir entendu faire preuve de large tolérance ne soyons donc pas surpris de le voir continuer, sur un ton plutôt sévère. Jésus ne peut accepter en effet que l’on scandalise et entraîne dans la chute un seul de ces petits qui croient en lui, en le poussant au mal, ou en le détournant de la lumière de l’Évangile.

Le mal ainsi commis, continue le Christ Jésus, ne mérite alors que d’être jeté au fond de la mer (cf. Mi 7,19). Tout ce que nous dit ensuite le Seigneur revient à nous montrer d’une manière fort imagée mais combien ferme, tant il nous aime, que nous devons tout mettre en œuvre pour fuir les occasions de faire le mal.

Retenir votre main, si elle vous pousse à mal agir ;
arrêter vos pas s’ils vous conduisent vers ce qui est répréhensible. Détourner vos yeux s’ils vous entraînent à convoiter injustement ou à condamner.

Ne voyons pas dans de tels propos ce qui relèverait d’un moralisme désuet et excessif, de la part du Seigneur Jésus. Il est sûr qu’il nous parle ici de façon tranchée ! Mais ce n’est pas nous que pourfend le glaive de sa parole. C’est entre le bien et le mal, le juste et le vrai, la lumière et les ténèbres, qu’il émonde nos sarments gourmands. Il nous montre aussi combien il est pris par le désir, le brûlant désir (Jn 15,6), de nous voir parvenir au bien qui seul peut nous épanouir en nous faisant éviter le mal qui ne peut que nous abîmer !
Ses paroles sont finalement combien éclairées et si joyeusement libératrices !

Comment ne pas pour finir, graver en notre cœur cette belle parole de saint Paul qui résonne pour chacun et chacune de nous, tout cela de façon admirable : « Ne te laisse pas vaincre par le mal sois vainqueur du mal par le bien » ! (Rm 12,21)


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 24 septembre 2021

« Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. Les disciples avaient peur de l’interroger sur cette parole » / (366,256)

 Note: nous avons eu plus de 100 visites hier. Merci de faire connaître la parole de Dieu.

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Bonjour!

Samedi 25 septembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. Les disciples avaient peur de l’interroger sur cette parole » (Lc 9, 43b-45)

Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme tout le monde était dans l’admiration
devant tout ce qu’il faisait,
Jésus dit à ses disciples :
    « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant :
le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. »
    Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole,
elle leur était voilée,
si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens,
et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Rebondissant sur la confession de foi de Saint Pierre, Jésus avait essayé une première fois d’annoncer sa Passion désormais proche ; mais en vain : le premier des Apôtres n’avait pas pu entendre cette prophétie qui n’entrait pas dans ses vues sur les conditions de l’avènement du Règne de son Maître. Entre la première et la seconde annonce que nous venons d’entendre, se situent la Transfiguration et la libération-guérison d’un enfant possédé. D’une part une confirmation par le Père de l’identité profonde de Jésus : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai élu, écoutez-le » (9, 36) ; de l’autre une guérison suivie d’un geste symbolique : « Jésus menaça l’esprit impur, il guérit l’enfant et le remit à son père » (9, 43).

L’inclusion de ces épisodes entre les deux annonces de la Passion du Fils de l’homme, nous invite à établir un lien étroit entre les événements relatés et la Pâque de Notre-Seigneur : par sa Passion victorieuse, Jésus va nous arracher à l’emprise de l’ennemi qui nous tient en son pouvoir, et nous remettre à son Père afin qu’il soit aussi notre Père.

Dieu désire faire de nous ses enfants : tel est le cœur de la Bonne Nouvelle ; et c’est pour réaliser ce dessein de salut qu’il a envoyé son Fils unique, car lui seul est « digne de prendre le livre et d’en ouvrir le sceau » (Ap 5, 2). Or, comment a-t-il « remporté la victoire, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David » (Ap 5, 5) ? Ni par puissance, ni par force, mais par la folie de la Croix (1 Co 1,18). C’est par son immolation que l’Agneau triomphe ; c’est par l’effusion de son sang qu’il « rachète pour Dieu des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation » (Ap 5, 9).

Voilà ce que nous avons « à bien nous mettre en tête nous aussi : le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes » pour triompher de la violence aveugle par sa patience et sa douceur ; pour tuer la haine par le glaive de l’amour et de la miséricorde. Si nous voulons travailler et nous mettre en peine avec Jésus pour le salut du monde, il nous faut réentendre ce qu’il vient de dire à ses proches quelques versets plus haut : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Lc 9, 23).

« Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux ». Ils ne pouvaient pas envisager que le Messie se fasse proche de l’homme au point de s’en rendre solidaire dans la souffrance et la mort. Le pouvons-nous davantage de nos jours ? Un Dieu qui s’humilie à ce point entre-t-il dans nos vues sur ce que devrait être sa toute-puissance ? Pourtant que vaudrait pour nous l’amour de Dieu s’il était incapable de nous arracher à la tombe ? Et comment nous en arracherait-il sans y descendre ? Certes nous pouvons adhérer rationnellement à cette explication. et néanmoins, nous aussi, « nous avons peur d’interroger le Maître sur ces paroles » concernant sa Passion, tant elles heurtent notre a priori et révèlent notre peur de la souffrance.

Puisse la Parole de Dieu triompher de nos résistances et nous donner l’audace de l’espérance afin de pouvoir discerner, au cœur des épreuves et des contradictions qui nous accablent, l’aube du jour de Dieu qui s’annonce. Jour de joie et de victoire pour ceux qui se seront engagés de tout leur cœur dans le combat de l’amour contre la haine, du pardon contre la rancœur, de la réconciliation contre la discorde, fusse au prix de leur propre vie : « Qui veut sauver sa vie la perdra ; mais qui perd sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 24).

Seigneur, Père Saint, toi seul peut nous révéler l’insondable mystère de la Rédemption et nous faire pressentir dans la folie de la Croix de ton Fils, la révélation de son Amour miséricordieux. Envoie sur nous l’Esprit de vérité, car sans lui, nous sommes aussi démunis que les Apôtres et nous ne comprenons pas davantage qu’eux les Paroles de Jésus. Que le Paraclet nous conduise à la vérité toute entière en dévoilant pour nous le sens caché des Ecritures. Nous t’en prions, Père : plonge-nous dans le Feu de Pentecôte, car comment pourrions-nous témoigner au cœur du monde de la victoire du Ressuscité, si nous ne vivons pas de sa vie ?


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves