lundi 30 janvier 2023

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » / À propos de Développement et Paix... /Prière: Nourrir l'espoir - Première partie - ... (D & P pour le Carême 2023..). 397,774)

 Bonjour!

Mardi 31 janvier 2023

Voici la parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » (Mc 5, 21-43)

Alléluia. Alléluia. Le Christ a pris nos souffrances, il a porté nos maladies. Alléluia. (Mt 8, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus regagna en barque l’autre rive,
et une grande foule s’assembla autour de lui.
Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment :
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité.
Viens lui imposer les mains
pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui,
et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu’elle l’écrasait.

Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…
– elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens
sans avoir la moindre amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré –
… cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus,
vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta,
et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent :
« Tu vois bien la foule qui t’écrase,
et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait cela.
Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors :
« Ma fille, ta foi t’a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore,
des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue,
pour dire à celui- ci :
« Ta fille vient de mourir.
À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l’accompagner,
sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue.
Jésus voit l’agitation,
et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l’enfant,
et ceux qui étaient avec lui ;
puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit :
« Talitha koum »,
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
– elle avait en effet douze ans.
Ils furent frappés d’une grande stupeur.
Et Jésus leur ordonna fermement
de ne le faire savoir à personne ;
puis il leur dit de la faire manger.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le point commun entre Jaïre et la femme bénéficiaire de la guérison, est leur ardent désir d’une intervention salvifique de Notre-Seigneur, l’un en faveur de sa fille, l’autre pour elle-même. Tous deux vont d’ailleurs obtenir l’objet de leur espérance comme réponse à leur acte de foi.

Si nous relisons l’ensemble des deux récits imbriqués, nous découvrons que l’attitude de la femme hémorroïsse est proposée au chef de la synagogue, comme modèle de l’attitude de foi, une foi qui est instantanément exaucée, parce qu’elle établit en communion avec la personne du Sauveur.

Il faut sans doute pousser plus loin encore notre quête, car Saint Marc nous invite explicitement, à travers la correspondance des chiffres, à établir un lien entre la femme « qui avait des pertes de sang depuis douze ans » et « la jeune fille qui avait douze ans ». Lorsqu’on se souvient que douze ans est l’âge où les jeunes filles étaient données en mariage, on peut risquer l’interprétation symbolique suivante : la femme hémorroïsse représente l’humanité devenue stérile en conséquence du péché qui la rend impure. Mais alors que tout semblait perdu, voilà qu’elle peut retrouver sa jeunesse, sa vitalité et sa fécondité moyennant la foi ; une foi vivante par la charité, qui fait d’elle la jeune fille en âge de noce, que l’auteur de l’Apocalypse voit « descendre du ciel, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » (Ap 21, 2).

Seigneur Jésus, accorde-nous la force de nous “débarrasser de tout ce qui nous alourdit, et d’abord du péché qui nous entrave si bien, en fixant nos yeux sur toi, qui es à l’origine et au terme de notre foi”. Que renouvelés dans cette vertu théologale, nous obtenions de toi d’être “sauvés” nous aussi, et de “vivre” de la vie de ton Esprit. Puissions-nous te plaire en toutes choses afin qu’au jour où nous paraîtrons devant toi, tu t’approches de nous comme l’Epoux de nos âmes, nous invitant à entrer avec toi dans la Paix et la Joie de la Cité sainte où Dieu sera tout en tous (1 Co 15, 28).


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « La lecture d’aujourd’hui c’est un compendium parfait d’espoir, et l’exclusion absolue de tout motif de désespoir. » (Saint Pierre Chrysologue)

  • « Nous demandons à Dieu beaucoup des guérisons de problèmes, de besoins concrets, et ce bien de le faire, mais ce que nous devons Lui demander instamment c’est une foi chaque fois plus solide, à fin que Le Seigneur renouvelle notre vie. » (Benoît XVI)

  • « Jésus exauce la prière de foi, exprimée en paroles (le lépreux, Jaïre, la cananéenne,; le bon larron), ou en silence (les porteurs du paralytique, l' hémorroïsse qui touche son vêtement, les larmes et le parfum de la pécheresse). Guérison des infirmités ou rémission des péchés, Jésus répond toujours à la prière qui l'implore avec foi (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.616)

À propos de Développement et Paix...

+ Développement et Paix – Caritas Canada est l’organisme officiel de solidarité internationale de l’Église catholique au Canada. Il travaille en partenariat avec des organisations locales dans plus d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen-Orient pour accroître la justice dans le monde et agir en solidarité avec les personnes les plus vulnérables.

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PRIÈRE: 

NOURRIR L'ESPOIR...

Dieu d'amour!

«Nous croyons que nous formons une grande famille humaine.Tu nous appelles à marcher ensemble et à reconnaître la dignité de chaque personne.

Nous croyons que nous partageons une Maison commune. Tu nous appelles à prendre soin de toute la Création.

Nous croyons que la vie est sacrée.Tu nous appelles à traiter toutes les  personnes avec bonté et compassion à la manière du Christ. 

Nous croyons en ton règne de justice, de paix et d'amour. Tu nous appelle à mettre ta Parole en pratique afin de construire un monde plus juste, plus humain et plus fraternel.»

(À suivre demain...) 

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Bonne journée!

jean-Yves 

dimanche 29 janvier 2023

« Esprit impur, sors de cet homme ! » / (397,744)

 Bonjour!

Lundi 30 janvier 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Esprit impur, sors de cet homme ! » (Mc 5, 1-20)

Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus et ses disciples
    arrivèrent sur l’autre rive,
de l’autre côté de la mer de Galilée,
dans le pays des Géraséniens.
    Comme Jésus sortait de la barque,
aussitôt un homme possédé d’un esprit impur
s’avança depuis les tombes à sa rencontre ;
    il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l’attacher,
même avec une chaîne ;
    en effet on l’avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
    Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
    Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
            et cria d’une voix forte :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ?
Je t’adjure par Dieu,
ne me tourmente pas ! »
    Jésus lui disait en effet :
« Esprit impur, sors de cet homme ! »
    Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L’homme lui dit :
« Mon nom est Légion,
car nous sommes beaucoup. »
    Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
    Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
    Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
    Il le leur permit.
Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils se noyaient dans la mer.
    Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s’était passé.
    Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et revenu à la raison,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
    Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé
et ce qui était arrivé aux porcs.
    Alors ils se mirent à supplier Jésus
de quitter leur territoire.
    Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
    Il n’y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre à la maison, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
    Alors l’homme s’en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l’admiration.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus passe en Décapole, région essentiellement païenne, où les juifs sont en minorité. Rien n’est dit sur le motif du voyage de Jésus ; mais la suite du récit semble indiquer qu’il vient dans cet endroit uniquement pour y rencontrer le malheureux tombé sous l’emprise des démons.

La description impressionnante suggère qu’il s’agit d’un cas de possession particulièrement grave : on ne parvient plus à le maîtriser ; les forces du mal se déchaînent et obligent le malheureux à s’auto-détruire. Traditionnellement le cimetière est le lieu des démons impurs, ce que confirme leur demande d’être envoyés dans les porcs : les esprits impurs cherchent les animaux impurs ; ils passent du cimetière à la mer, deux lieux symbolisant la mort.

La possession est décrite comme une dissociation interne : l’homme est écartelé entre deux motions contradictoires qui s’affrontent et le déchirent : « Voyant Jésus de loin », il accourt vers lui. La promptitude de sa réaction laisse supposer qu’il l’attendait ; son attitude en dit long : il se prosterne devant le Seigneur dans un geste d’adoration, d’abandon, de supplication. Mais lorsqu’il ouvre la bouche, c’est un autre qui parle en lui et qui tente de maîtriser le Seigneur par une adjuration.

Le parallèle avec l’analyse de Saint Paul au chapitre 7 de la lettre aux Romains, nous laisse entrevoir que ce genre d’aliénation ne nous est peut-être pas étrangère ; qu’elle pourrait même représenter le triste sort de notre humanité gisant sous le joug du péché : « Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? (Rm 7, 15-24) »

L’épisode du démoniaque Gérasénien nous concerne donc tous. Même si nous ne sommes pas « possédés » au sens fort du terme, ne sommes-nous pas dans l’incapacité d’accomplir le bien auquel nous aspirons ? Or c’est précisément au creux de cette prise de conscience que la Bonne Nouvelle apparaît dans toute sa puissance libératrice : Jésus délivre ce malheureux par la seule autorité de sa Parole souveraine ; l’homme retrouve instantanément ses esprits et adopte un comportement normal, unifié dans la recherche du Bien qu’il reconnaît en Jésus. Quant aux démons – aux nombreux démons puisqu’ils sont légion ! – ils sont définitivement rayés de la carte. Le message est clair : lorsqu’au matin de Pâques, Notre-Seigneur surgit vainqueur des grandes eaux de la mort, il brise définitivement le joug qui pesait sur nos épaules ; le Verbe de Dieu est descendu dans notre mort pour nous donner part à sa vie, et renvoyer dans l’abîme celui qui nous avait asservi à la mort.

Averti de la libération du possédé et de l’aventure des porcs précipités dans la mer, l’entourage s’inquiète : en séparant aussi radicalement le pur de l’impur, Jésus met fin au compromis entre le bien et le mal auquel l’humanité avait consenti depuis le péché des origines. Mais l’exigence de cet ordre nouveau que le Seigneur vient instaurer, effraye les concitoyens de l’ex-possédé, comme chacun de nous. La suite du récit va nous démontrer que ces appréhensions ne sont pas fondées, mais constituent une ultime tentative de l’Ennemi cherchant à nous détourner du Sauveur. En effet, lorsque l’homme guéri exprime le désir de rester avec celui qui l’a délivré, Jésus ne le lui permet pas : « Rentre chez toi, auprès des tiens » ; le Seigneur n’est pas venu pour s’approprier ceux qu’il délivre d’un plus fort ; il restaure l’homme dans sa liberté, lui donne à nouveau accès à son intériorité profonde ; le rétablit sur sa terre d’humanité, le rend à la vie familiale et sociale.

« Annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » : sauvés de nos compromissions aliénantes avec le mal, réconciliés avec notre intériorité profonde, nous n’avons pas besoin d’être physiquement avec le Seigneur pour être son apôtre. Si nous faisons silence dans la prière, nous découvrirons sa présence au fond de nos cœurs à nouveau illuminés par la grâce, et nous pourrons nous aussi témoigner devant les hommes de « tout ce qu’il a fait pour nous dans sa miséricorde ».

Comment se fait-il Seigneur que tu nous aies libérés et que pourtant nous ployons encore sous le joug de l’ennemi ? Serait-ce donc que nous t’empêchons de déployer ta victoire dans nos vies ? Comme le malheureux de l’Évangile, nous courrons au-devant de toi pour recevoir la délivrance, et en même temps, nous craignons que ton intervention nous fasse souffrir davantage. Guéris nous Seigneur de ce manque de confiance en toi et donne-nous de croire qu’il te suffit de dire une seule parole pour que nous soyons sauvés. Nous pourrons alors assurer ce témoignage de proximité que tu nous confies, et annoncer à nos proches tout ce que tu as fait pour nous dans ta miséricorde.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « C’est comme si Jésus disait: Sors de ma maison, que fais-tu dans ma demeure? Je veux entrer: Sors de cet homme, de cette demeure préparée pour moi » (Saint Clément de Rome)

  • « Le chrétien est quelqu’un qui porte en lui un désir profond: celui de la rencontre avec son Seigneur aux côtés des frères… C’est ce qui nous rend heureux! » (Pape François)

  • « Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital de la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui se réalise normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1.856)

Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 28 janvier 2023

« Heureux les pauvres de cœur » / ( 397,706)

 Bonjour!

Dimanche 29 janvier 2023

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« Heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 1-12a)

Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux !
Alléluia. (Mt 5, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    voyant les foules,
Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
    Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
    « Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
    Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
    Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
    Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
    Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
    Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La route des Béatitudes, c’est la route de Dieu vers l’homme, c’est son chemin d’enfouissement. Celui qui est tout devient ce qui n’est rien, ver non point homme, honte du genre humain, rebut du peuple. Dieu s’est fait homme jusqu’à perdre toute ressemblance humaine car il a voulu embrasser toute l’humanité jusque dans sa défiguration extrême. Élevé sur la croix, Jésus dit : « Tout est accompli ». Tout est accompli car Dieu est allé jusqu’au bout de notre humanité. À la croix, l’homme s’est voilé la face car il a eu peur de lui-même, peur de voir son humanité vulnérable. Mais Dieu est allé rencontrer l’homme jusque dans sa fragilité. 

Là, au Golgotha, il ne reste plus que l’affligé, l’humble, le persécuté. Car le riche, l’orgueilleux, le satisfait ont fui devant leur frère exposé dans sa nudité. Oui, c’est une route de béatitude ce chemin de Dieu vers l’homme car c’est une route de vérité. Dépouillé du superflu, de la vaine gloire, du factice, du mensonge, l’homme visité par Dieu est l’homme vrai. Joie de cet enfouissement qui est révélation de l’homme.

« Mais ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose » (1 Co 1,29) nous dit saint Paul. Les Béatitudes ont conduit Dieu à l’homme mais désormais elles conduisent l’homme à Dieu. Le crucifié est ressuscité ! L’homme blessé a été glorifié. Dieu entraîne l’homme sur ce chemin de kénose car c’est au plus bas que l’homme peut trouver le Très-Haut, le Sauveur de l’humanité. L’homme est glorifié en Dieu quand il accepte de s’abaisser. L’homme est libéré quand il sait se voir tel qu’il est en vérité. Sur la route des Béatitudes, Jésus dit à chacun : « Reconnais que tu es cet homme blessé, bien souvent affligé par le cours de la vie, pauvre au plus profond de toi-même, crucifié par ton péché qui veut te faire trébucher. Regarde la croix et vois ta pauvreté. Accueille cette blessure en toi et offre-la moi. Toi le riche qui veut secourir le pauvre, tu ne rencontreras pas le pauvre tant que tu ne t’accepteras pas comme un pauvre.

 Toi qui es dans la joie, tu ne consoleras pas celui qui est triste tant que tu n’auras pas pleuré sur ton manque d’amour ». Il ne peut pas se connaître celui qui n’a pas connu ou reconnu sa pauvreté ni son indigence. Les Béatitudes sont route de vérité sur soi et par là-même route vers Dieu qui est le seul Sauveur de l’homme. Plus on est lucide sur soi, plus on voit Dieu qui fait des merveilles dans nos vies. Alors au creux de nos misères, nous pouvons dire « heureux sommes-nous » car nous savons combien c’est la miséricorde de Dieu qui nous rend notre dignité.

Si la croix, transfigurée par la résurrection, a été le terme de la route des Béatitudes conduisant Dieu à l’homme, la croix est aussi la porte d’entrée des Béatitudes pour l’homme qui vient à Dieu. Jésus ne dit pas : « Bienheureuse ta souffrance, ta blessure, … ». Non, il dit : « Bienheureux es-tu, car je suis avec toi dans ta souffrance. Ma croix plantée dans ta blessure va donner un fruit de vie. Par ma résurrection, j’ai ouvert la voie du bonheur dans ton humanité. Réjouis-toi car, si tu es ce crucifié, celui qui n’est rien, alors tu es ce ressuscité, le tout de Dieu ». Oui, bienheureux sommes-nous d’avoir un tel Sauveur. Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Vous ne devez pas craindre d’être calomniés par les hommes, mais de devenir lâches et flatteurs, parce qu’alors vous ne seriez qu’un sel fade que le monde foulerait aux pieds. Car c’est là l’effet du sel, de piquer les plaies et de causer une douleur cuisante à tous ceux qui s’abandonnent à la mollesse » (Saint Jean Chrysostome)

  • « Le mot bienheureux. Il est comme un refrain qui nous rappelle l’appel du Seigneur à parcourir avec lui un chemin qui, malgré tous les défis, est la voie du vrai bonheur » (François)

  • « "Bienheureux les pauvres en esprit" (Mt 5, 3). Les béatitudes révèlent un ordre de félicité et de grâce, de beauté et de paix. Jésus célèbre la joie des pauvres, à qui est déjà le Royaume » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.546)


   Diacre   

   au cœur de notre monde   

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 27 janvier 2023

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? / Quelques pensées... / (397,668)

 Bonjour!

Samedi 28 janvier 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4, 35-41)

Alléluia. Alléluia. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle. Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Passons sur l’autre rive » : cette invitation, apparemment motivée pour permettre au Seigneur d’échapper quelques instants à la foule, résume en fait toute la mission de Jésus. Elle dévoile le sens profond des « paraboles » que Jésus avait partagées tout au long de la journée avec ceux qui étaient venus l’entendre. Notre-Seigneur est venu se mêler à notre humanité marquée par le péché, et que menacent sans cesse la dégradation et la mort, pour nous conduire « sur l’autre rive », celle de la vie en plénitude. Là « il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien aura disparu, et la mort ne sera plus » (Ap 21, 4). Telle est la joyeuse espérance qui devrait nous faire affronter sereinement les épreuves, les tempêtes, les souffrances de notre vie. Certes, nous aurons encore à affronter la mort : la Pâque de Jésus ne l’a pas supprimée ; elle l’a seulement traversée. Mais désormais nous ne sommes plus seuls pour ce grand passage vers l’autre rive, et même si « les vagues se jettent sur notre barque, au point qu’elle se remplisse d’eau », nous croyons que Jésus nous a déjà sauvé.

Tout cela est sans doute relativement facile à confesser lorsque la mer est calme ; et certes c’est en ces moments-là qu’il nous faut fortifier notre foi et nourrir notre espérance, afin de « tenir » dans les bourrasques. Ceci dit, celles-ci nous surprendront toujours, car elles sont par définition inattendues et importunes. N’est-ce pas lorsque le Seigneur « dort sur le coussin, à l’arrière de notre barque », c’est-à-dire dans ces moments où il nous semble être seuls, abandonnés, que l’Ennemi déchaîne la tempête, dans l’espoir de nous faire chavirer ? C’est déjà un miracle si dans notre désarroi nous avons le réflexe des apôtres, qui réveillent leur Maître par leurs cris, au lieu de chercher à nous en sortir par nous-mêmes. Certes « l’amour parfait bannit la crainte », mais en attendant, il vaut mieux subir le doux reproche de Jésus devant le manque de vigueur de notre foi, que de couler à pic !

On peut d’ailleurs s’étonner que le Seigneur demande aux disciples : « Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Leur appel de détresse n’était-il pas tout au contraire une manifestation de confiance ? S’ils n’avaient pas cru en sa puissance sur les éléments déchaînés, à quoi bon le réveiller ?

Il faut nous rendre à l’évidence que le Seigneur attendait autre chose de ses disciples, à savoir qu’ils aient non seulement foi en leur Maître, mais qu’ils aient aussi la certitude que leur communion d’amour avec lui leur donnait part à sa puissance sur l’Ennemi. Car c’est bien de ce dernier qu’il s’agit : pour désigner l’action de Jésus sur le vent – « il l’interpella avec vivacité » – saint Marc utilise en effet le même verbe que celui par lequel il décrivait la prise de pouvoir de Notre-Seigneur sur les démons.

Puisse notre foi être de plus en plus vivifiée par une vraie charité, afin qu’étroitement unis à notre Maître par une communion d’amour de chaque instant, nous puissions participer à son autorité souveraine et demeurer en toutes circonstances dans la paix de l’Esprit.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Avec la prière récitée correctement, les chagrins fondent comme neige au soleil » (saint Jean-Marie Vianney)

  • « Les apôtres ne doivent pas craindre les menaces : le Christ – quoique silencieux – est dans la barque, et par cela même, elle n’a jamais coulé » (Benoît XVI)

  • « La référence première et ultime de cette catéchèse sera toujours Jésus Christ lui-même qui est " le chemin, la vérité et la vie " (Jn 14, 6). C’est en le regardant dans la foi que les fidèles du Christ peuvent espérer qu’il réalise lui-même en eux ses promesses, et qu’en l’aimant de l’amour dont il les a aimés, ils fassent les œuvres qui correspondent à leur dignité » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1.698)



«Les êtres humains ne peuvent réussir leur vie 

que 'ils laissent dans leur cœur une place à Dieu.»

(Anselm Grün)

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«Notre vie est un chemin vers Dieu.»

(Anselm Grün)

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«Nous devons prendre soin de notre corps 

afin que l'âme s'y sente bien.»

(Hildegarde de Bingen)

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Bonne journée!

Jean-Yves 




jeudi 26 janvier 2023

« L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment » /Prière à l'Esprit Saint... / (397,641)

 Bonjour!

Vendredi 27 janvier 2023

Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« L’homme qui jette en terre la semence, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence grandit, il ne sait comment » (Mc 4, 26-34)

Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia.  (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »

Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus continue à enseigner la foule par deux nouvelles paraboles. Mais ici le sujet change : il s’agit de faire comprendre ce qu’il en est du règne de Dieu.

Dans un premier temps, Jésus compare le règne de Dieu à un grain de blé jeté en terre qui va se développer jusqu’au jour où, étant arrivé à la maturité d’un bel épis, il sera moissonné par celui qui l’a semé.

Ce qui est frappant ici, c’est l’enchaînement paisible des différentes étapes du développement de cette semence : la graine puis l’herbe, l’épi et enfin le blé plein l’épi. On a l’impression d’une croissance inexorable dans le temps, que rien ne semble pouvoir arrêter ni maîtriser. « Nuit et jour », nous dit Jésus, que le semeur « dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit » et, rajoute-t-il, « il ne sait comment ». Le règne de Dieu commence donc par la rencontre d’une semence avec la terre ; rencontre du germe divin avec la terre de notre humanité.

Parfois, peut-être, trouvons-nous que le temps se fait long avant d’observer dans notre existence des fruits de conversion. Quelques-fois, peut-être, avons-nous l’impression que rien ne s’opère ; comme si Dieu s’était retiré, tel cet homme après avoir jeté son grain de blé.

Tout cela n’est qu’apparence. Sans faire de bruit, patiemment mais de façon déterminée et continue, la graine de vie divine semée en nous croît au rythme des nuits et des jours de notre histoire pour porter un fruit de vie.

La grâce de Dieu ne violente pas notre nature. Elle ne se surajoute pas à elle. Mais de l’intérieur, elle vient la féconder. Elle inscrit son déploiement au cœur même de nos existences pour les conduire à la plénitude du don, à produire de nombreux épis qui à leur tour donneront beaucoup de grains de blé.

A nous de nous ouvrir à la semence de vie divine de la Parole du Fils de Dieu venue à la rencontre de la terre de notre cœur. A nous de croire à sa puissance transformante pour ne pas faire obstacle à son dynamisme de fécondité. Alors, le jour où le semeur – entendons Dieu – reviendra et manifestera explicitement son action, il trouvera sans aucun doute dans notre champ quelque chose à moissonner.

Et comme pour stimuler notre foi en cette force de croissance qui dépasse notre entendement, Jésus nous livre une deuxième parabole : celle de la graine de moutarde qui devient la plus grande de toutes les plantes potagères.

Quel contraste entre l’état initial et l’état final ! Ne nous décourageons donc pas devant la fragilité des apparences. Dieu se plaît à déployer sa puissance à partir de ce qui est petit et insignifiant.

Mais attention, ce qu’il opère est toujours orienté vers le don et n’est pas que démonstration de sa toute-puissance. Si la graine de moutarde devient la plus grande des plantes du jardin c’est pour permettre aux oiseaux du ciel de venir faire leur nid à son ombre. La grâce de Dieu fait donc de chacun de nous une source de bénédiction pour ses frères. C’est ainsi que peu à peu advient le salut universellement promis et que se construit irrésistiblement le Royaume de Dieu au milieu de nous.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Toi aussi sème le Christ dans ton jardin, où fleurira la beauté de tes actes et où se respirera l’odeur des vertus les plus diverses » (saint Ambroise de Milan)

  • « La faiblesse est la force de la semence, sa puissance celle de se diviser. Le règne de Dieu est comme cela : une petite réalité à échelle humaine, composée des pauvres de cœur, de ceux qui ne comptent pas seulement sur leur propre force, mais sur celle de l’amour de Dieu » (Benoît XVI)

  • « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu (...). C’est à eux qu’il revient, d’une manière particulière, d’éclairer et d’orienter toutes les réalités temporelles auxquelles ils sont étroitement unis, de telle sorte qu’elles se fassent et prospèrent constamment selon le Christ et soient à la louange du Créateur et Rédempteur » (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 898)

  Prière

Prière à l’Esprit Saint

Nous voici devant toi, Esprit Saint,
rassemblés en Ton Nom.
Toi seul es notre guide :
fais de nos cœurs Ta demeure.
Apprends-nous le chemin à prendre
et comment le parcourir.
Nous sommes de faibles pécheurs :
ne nous permets pas de cultiver le désordre.
Ne permets pas que l’ignorance nous conduise
par le mauvais chemin,
ni que la partialité influence nos actions.
Permets que nous trouvions en Toi notre unité,
afin d’avancer ensemble vers la vie éternelle,
sans nous écarter de la voie de la vérité et de ce qui est bon.
Nous Te le demandons,
à Toi qui es à l’œuvre en tout temps et en tout lieu,
dans la communion du Père et du Fils,
pour les siècles des siècles.

Amen.

Bonne journée!

Jean-Yves 

mercredi 25 janvier 2023

« La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous » / (397,606)

 Bonjour!

Jeudi 26 janvier 2023

Voici la parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« La lampe est apportée pour être mise sur le lampadaire. La mesure que vous utilisez sera utilisée pour vous » (Mc 4, 21-25)

Alléluia. Alléluia. Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. Alléluia. (Ps 118, 105)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« Est-ce que la lampe est apportée
pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ?
N’est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?
Car rien n’est caché,
sinon pour être manifesté ;
rien n’a été gardé secret,
sinon pour venir à la clarté.
Si quelqu’un a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Il leur disait encore :
« Faites attention à ce que vous entendez !
La mesure que vous utilisez
sera utilisée aussi pour vous,
et il vous sera donné encore plus.
Car celui qui a,
on lui donnera ;
celui qui n’a pas,
on lui enlèvera même ce qu’il a. »

— Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La péricope de la liturgie de ce jour est intitulée dans nos Bibles « la lampe et la mesure ». La double exhortation à l’attention – « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » et « Faites attention à ce que vous entendez ! » – suggère que cette péricope est au cœur de l’enseignement de Jésus – ce que confirme l’analyse de la structure générale de cette section, dont elle occupe le centre.

La finalité de la lampe est d’éclairer toute la demeure : quel dommage – bien plus : quelle absurdité – de la mettre « sous le boisseau ou sous le lit » ! La suite de l’interpellation, qui se rattache à ce qui précède par un « car », ne découle pas vraiment de ce que Jésus vient de dire. La place d’une lampe n’est à aucun moment et en aucun cas sous un lit ; alors que ce qui est « caché », l’est légitimement, à condition de le manifester au moment opportun. Il fut un temps où il était légitime de garder des choses « secrètes », mais il s’agit de discerner le moment où il faut les proclamer « au grand jour ». C’est précisément en nous rendant attentifs au mystère caché au cœur de nos vies, que les paraboles nous avertissent que ce « kairos » (temps opportun) est advenu. Le Verbe lumière a fait irruption dans nos ténèbres ; en lui les promesses de Dieu trouvent enfin leur sens et leur accomplissement ; ce qui en elles demeurait encore caché est maintenant clairement manifesté ; ce qui paraissait secret, est dévoilé et mis en lumière pour être partagé entre tous.

Ce premier volet de l’intervention de Jésus souligne l’initiative divine qui met fin au temps d’attente et invite à prendre conscience de l’irruption du Royaume, fût-il encore en germe. La seconde partie insiste sur notre responsabilité personnelle dans l’accueil et la croissance de cette réalité nouvelle. Dieu donne gratuitement et en surabondance la lumière, symboles de la vie nouvelle qu’il nous offre en son Fils. Mais de même que le dévoilement de la lumière se constate à l’illumination qu’elle provoque, ainsi l’ouverture à la grâce divine doit se percevoir au rayonnement d’une vie transformée. Le fruit de l’accueil de l’initiative divine est le partage de la fécondité nouvelle : la lumière qui éclaire se donne sans compter. C’est à « la mesure dont nous nous servons » pour partager ce que nous avons nous-mêmes reçu, que sera évaluée notre participation au Royaume. Ou pour le dire autrement : celui qui est devenu citoyen du Royaume de l’amour, se reconnaît à la logique du don qui oriente ses discernements et ses actions.

Seigneur, que ta Parole nous réveille de nos somnolences ; qu’elle nous arrache à nos tiédeurs. Ne permets pas que nous laissions mourir la flamme de notre baptême, alors que notre monde a un besoin urgent de lumière, de vérité et de vie. Nous avançons vers toi Seigneur avec un cœur sincère, purifié par ta miséricorde de ce qui souille notre conscience, et dans la certitude que donne la foi : remplis-nous d’assurance, afin que nous témoignions au grand jour, par le rayonnement d’une charité inventive, de la force transformante de ta Parole et de ton Esprit. Alors que les médias annoncent, triomphants, la fin du christianisme, accorde-nous la force de continuer sans fléchir d’affirmer notre espérance ; donne-nous d’être attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à aimer et à bien agir. Dès à présent nous te rendons grâce de nous avoir exaucés, car tu es fidèle, et accomplis toujours ce que tu as promis.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves