mercredi 20 novembre 2024

« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » / Il y a 60 ans: la restauration de diaconat permanent... / (486,308)

 Bonjour!

Jeudi 21 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! » (Lc 19, 41-44)

Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    lorsque Jésus fut près de Jérusalem,
voyant la ville, il pleura sur elle, en disant :
    « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour
ce qui donne la paix !
Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux.
    Oui, viendront pour toi des jours
où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi,
t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
    ils t’anéantiront,
toi et tes enfants qui sont chez toi,
et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n’as pas reconnu
le moment où Dieu te visitait. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus, pourquoi pleures-tu ? Le cœur du Christ est plein d’amour pour les âmes. Si seulement nous connaissions le don de Dieu, le don de son amour ! Ce texte d’évangile nous montre combien le Christ nous aime. Pensons également à la manifestation de l’amour du Christ, à la mort de son ami Lazare. Quand les yeux du Christ se sont ont remplis de larmes ceux qui étaient là ont dit,  » Voyez comme il l’aimait. » (Jn 11, 36).

Dans ce passage, nous voyons combien le Christ aime les âmes représentées par la ville entière de Jérusalem. Il pleure parce qu’ils ne l’ont pas écouté. Il pleure parce qu’ils n’ont pas voulu lui ouvrir leur cœur. Il pleure parce qu’il désire leur bonheur et leur salut et eux, ils errent loin du berger ; ce bon berger qui désire ardemment les mener aux pâturages verdoyants. Seigneur, en me voyant, pleures-tu sur moi ?

« Cela est resté caché à tes yeux ». Comment faire pour nous assurer que rien ne reste caché à nos ’yeux’, c’est à dire à notre conscience ? Si nous ne voulons pas commettre d’erreur pour notre destin éternel, ni être victimes d’une conscience déformée, nous devons adopter comme guide et principe de vie de rechercher et d’accomplir toujours la volonté de Dieu. Que cela plaise ou non à nos sens, nos idées ou notre entourage ! Cela veut dire que, si nous choisissons de ne pas aligner notre conscience sur la volonté de Dieu, nous choisissions librement de subir les effets d’une conscience déformée ; comme le Christ le précise dans ce passage, ce qui peut nous donner la paix restera alors caché à nos yeux. Ce n’était pas le cas au début, mais en raison d’une déformation de la conscience, une erreur dans le jugement peut se produire, nous empêchant de reconnaître le moment où Dieu nous visite.

Le deuxième Concile de Vatican parle de la conscience de cette façon : « la conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et Sa voix se fait entendre » (Gaudium et Spes, 16). Cela signifie donc que, quand nous entrons dans notre conscience spontanément, par la réflexion, ou plus formellement, par l’examen de conscience, Dieu nous rend visite. Quels moments privilégiés ! Comment ne pourrions-nous pas attendre avec impatience notre examen de conscience ?

Même la crainte de trouver quelque chose que nous devons changer en nous devrait être attendu avec impatience puisque finalement c’est l’amour de Dieu qui nous invite à nous approcher de lui. Ce serait terrible d’entendre le Christ nous dire,  » tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait.  » Adoptons une attitude nouvelle d’enthousiasme en attendant d’être seuls avec Dieu pendant nos examens de conscience.

Seigneur, mon but est de ne jamais te faire pleurer mais de te plaire en tout. Accorde-moi la grâce de t’écouter attentivement pendant ma prière et mon examen de conscience. Je ne veux pas manquer une seule grâce, un seul mot, et oui, Seigneur, particulièrement un mot de désapprobation de ta part. Enseigne-moi la docilité à ton esprit de sorte que je puisse reconnaître les moments où tu visites mon âme, pour m’aimer et pour me guider vers la vie éternelle.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Il y a 60 ans: la restauration du diaconat permanent

Le 21 novembre 1964 est la date du 60ième anniversaire de la publication par le pape saint Paul VI de la constitution dogmatique sur l’Église «Lumen gentium»; le numéro 29 proposait alors le rétablissement du diaconat permanent. Ce ministère était à la fois nouveau et ancien. Ancien parce que bien présent dès les débuts de l’Église et nouveau dans le paysage ecclésial d'aujourd'hui..

Lumen G no 29 dit: « Au degré inférieur de la hiérarchie, se trouvent les diacres auxquels on a imposé les mains « non pas en vue du sacerdoce, mais en vue du service ». La grâce sacramentelle, en effet, leur donne la force nécessaire pour servir le peuple de Dieu dans la ‘’diaconie’’ de la liturgie, de la Parole et de la charité, en communion avec l’évêque et son presbytérium ». […]

Cette constitution prévoyait également ceci : « le diaconat pourra, dans l’avenir, être rétabli en tant que degré propre et permanent de la hiérarchie » à l’initiative des évêques dans leurs diocèses, et que « ce diaconat pourra être conféré à des hommes mûrs, même mariés, ainsi qu’à des jeunes gens aptes à cet office, mais pour lesquels la loi du célibat doit demeurer ferme ».

Le diaconat permanent s'est développé de façon un peu différente, dans l'Église selon les besoins des diocèses dans le monde. Il n'y a pas de modèle unique, mais des cultures diaconales diocésaines. Cette diversité est le signe d'une dynamique pour un ministère encore en construction et qui cherche à s'adapter aux évolutions du monde et de l'Église, là où il se vit.

Les diacres sont des acteurs de lien qui peuvent jouer un rôle important au plan de la synodalité. Ils renouvellent l'attention que doit porter l'Église aux plus pauvres et aux plus fragiles; ils invitent toute l'Église à être davantage servante et missionnaire. Ils encouragent les évêques et les prêtres, qui sont diacres aussi, à renouveler cette dimension de leur appel.

Enfin, le diaconat permanent – dans sa singularité ministérielle et dans ses visages multiples – doit maintenant être envisagé et articulé avec l’évolution des autres ministères ordonnés et laïcs institués, et la participation plus large des baptisés dans cette Église plus missionnaire.

Pour nous de l'Église de Sainte-Anne, le premier diacre qui fut ordonné par Mgr Charles-Henri Lévesque fut Monsieur Jean-Marc Rioux (Denise Turbide) de Montmagny le 3 septembre 1983. Actuellement, nous sommes 8 diacres permanents en service, avec l'évêque et le presbytérium dans le Diocèse de Sainte-Anne. 

 Jean-Yves Fortin, diacre, responsable diocésain. (Sources diverses)      

Bonne journée!

Jean-Yves 


mardi 19 novembre 2024

« Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? » / (486,262)

Bonjour!

Mercredi 20 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? » (Lc 19, 11-28)

Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    comme on l’écoutait,
Jésus ajouta une parabole :
il était près de Jérusalem
et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu
allait se manifester à l’instant même.
    Voici donc ce qu’il dit :
« Un homme de la noblesse
partit dans un pays lointain
pour se faire donner la royauté et revenir ensuite.
    Il appela dix de ses serviteurs,
et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ;
puis il leur dit :
“Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”
    Mais ses concitoyens le détestaient,
et ils envoyèrent derrière lui une délégation
chargée de dire :
“Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.”

    Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté,
il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent,
afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté.
    Le premier se présenta et dit :
“Seigneur, la somme que tu m’avais remise
a été multipliée par dix.”
    Le roi lui déclara :
“Très bien, bon serviteur !
Puisque tu as été fidèle en si peu de chose,
reçois l’autorité sur dix villes.”
    Le second vint dire :
“La somme que tu m’avais remise, Seigneur,
a été multipliée par cinq.”
    À celui-là encore, le roi dit :
“Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.”
    Le dernier vint dire :
“Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ;
je l’ai gardée enveloppée dans un linge.
    En effet, j’avais peur de toi,
car tu es un homme exigeant,
tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt,
tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”
    Le roi lui déclara :
“Je vais te juger sur tes paroles,
serviteur mauvais :
tu savais que je suis un homme exigeant,
que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt,
que je moissonne ce que je n’ai pas semé ;
    alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ?
À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.”
    Et le roi dit à ceux qui étaient là :
“Retirez-lui cette somme
et donnez-la à celui qui a dix fois plus.”
    On lui dit :
“Seigneur, il a dix fois plus !
    – Je vous le déclare :
on donnera
à celui qui a ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
    Quant à mes ennemis,
ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux,
amenez-les ici
et égorgez-les devant moi.” »

    Après avoir ainsi parlé,
Jésus partit en avant
pour monter à Jérusalem.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les deux premiers serviteurs se sont généreusement mis au travail, pour faire fructifier l’argent qui leur avait été confié. Ils présentent fièrement le fruit de leurs efforts, sans toutefois s’en attribuer le mérite : ce sont les « pièces d’or » qui ont fructifié et en ont apporté d’autres. Certes il leur a fallu se mettre généreusement au service des dons de Dieu – pardon du Maître – mais ils sont conscients qu’ils n’auraient rien pu faire sans la confiance de celui qui leur avait distribué ses biens. Il est remarquable qu’ils ne remettent pas le fruit de leur travail : ils se contentent de présenter au « Seigneur » la pièce confiée, enrichie de ce qu’elle a rapporté. Et de fait le Maître non seulement ne la leur réclame pas, mais il leur donne « autorité » sur de bien plus grands biens.

Ces serviteurs ont manifesté leur fidélité en ne changeant rien à leur attitude au moment du départ de leur Maître. Ils lui demeurent étroitement unis par la confiance qu’il leur a faite ; et leur réponse consiste à se montrer digne de cette élection en se mettant généreusement au travail pour faire fructifier le dépôt confié.

Le dernier serviteur par contre se hâte de cacher « dans un linge » cette pièce qui lui brûle les doigts. La peur du Maître le ronge, et dévoile l’ambiguïté de son cœur ; elle trahit probablement son appartenance au groupe des opposants au prétendant à la couronne. Le Roi n’est pas dupe : l’absence du bon sens élémentaire dans la gestion du bien confié n’est pas due à un simple manque de créativité, mais est révélatrice d’une volonté de nuire, de même que la restitution hâtive du bien, signifie un refus de servir. Aussi ce « mauvais serviteur » sera-t-il juger sur ses propres paroles et se verra-t-il retirer la pièce d’or à l’effigie du Roi – entendons l’image de Dieu restaurée en nos cœurs par la grâce – qui va enrichir le plus entreprenant des serviteurs.

Entre la venue du Verbe dans la chair et le retour en gloire du Christ Roi de l’univers, s’étend le temps de la patience et de la miséricorde de Dieu, offerte à tous sans exception. Mais celui qui aura méprisé le don de Dieu et aura refusé de se mettre au service de son Fils, celui-là se trouvera confronté aux ténèbres de la mort qu’il aura délibérément choisies, en n’entrant pas dans le dynamisme de la charité qui ouvre à la Vie.

Seigneur je t’en prie : purifie-moi de toutes les fausses images de toi que je véhicule inconsciemment ; toutes ces idoles d’un Dieu exigeant, jaloux du bonheur de l’homme, revendicateur, méchant, dur, cruel, etc. Donne-moi de pouvoir entrer dans la louange des Vivants qui exultent de joie dans la lumière de ton Amour et chantent ta gloire “au son des harpes, du cor et des cymbales triomphantes” (cf. Ps 150). Délivré de mes peurs, je pourrai alors te servir dans la liberté filiale et produire les fruits de charité que tu attends de moi.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 18 novembre 2024

« Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » / (486,220)

 Bonjour!

Mardi 19 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...




Alléluia. Alléluia.
Dieu nous a aimés,
il a envoyé son Fils
comme Pardon pour nos péchés.
Alléluia. (1 Jn 4, 10b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
    Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
    Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
    Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
    Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
    Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
    Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
    Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
    En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus vient de guérir l’aveugle Bar Timée, qui se met à sa suite « en rendant gloire à Dieu ». C’est donc ensemble qu’ils entrent dans Jéricho, ville la plus basse du monde : enfouie à plusieurs centaines de mètres sous le niveau de la mer. Pourtant pour le visiteur non averti, cette oasis a quelque chose de paradisiaque, avec ses orangeraies et ses palmeraies jouissant de la fraîcheur d’une source qui ne tarit jamais. Jéricho symbolise la cité terrestre, où l’homme s’est « installé » dans l’oubli de ses origines et de sa destinée de gloire ; cité que Jésus ne fait que traverser pour inviter ses habitants à se réveiller de leur torpeur, et à se mettre en marche à sa suite vers Jérusalem, symbole de la cité céleste.

Dans cette ville vit un autre aveugle, du nom de Zachée. Lui non plus ne peut pas « voir » Jésus, « à cause de la foule » des péchés qui lui encombraient la vue ; de plus il était « de petite taille » : une humanité bien diminuée, rétrécie, à force d’être repliée sur elle-même dans une quête insatiable des biens terrestres. Pourtant son désir n’est pas totalement étouffé ; peut-être même est-il exacerbé par la nausée de cette course effrénée à l’avoir et au pouvoir qui ne lui ont apporté que déception et dégoût de soi. Il a soif de relations vraies, dans lesquelles il ne serait plus réduit à un « collabo », un traître, un voleur ; qu’il est certes ; mais auquel il refuse d’être réduit. En entendant prêcher ce Jésus de Nazareth, il a perçu un autre discours que celui de ses concitoyens. Il n’est plus identifié à son péché : un chemin de miséricorde s’ouvre devant lui, l’invitant à la conversion, à la réconciliation avec Dieu, avec lui-même, et peut-être même avec ses accusateurs. L’espérance sourd dans son cœur comme une eau vive : il ne peut s’empêcher de répéter sans cesse la « carte d’identité » du Dieu de ses Pères, que le Rabbi vient de commenter : « Le Seigneur, tendre et miséricordieux, lent à la colère et riche en grâce et en fidélité » (Ex 3’, 6). Encore tout excité de sa découverte, Zachée grimpe dans un sycomore, signifiant par ce geste qu’il s’appuie sur l’arbre de la Torah pour justifier son audace de se rapprocher du Maître, alors qu’il est plus enfoncé dans le péché que Jéricho dans la terre.

« Jésus leva les yeux et l’interpella » : aussi grand que soit notre péché, aussi profonde que soit notre déchéance, pourvu que nous grimpions par la foi dans l’arbre de la promesse, nous y croiserons le regard de notre Rédempteur. Non pas le regard d’un juge nous scrutant du haut des cieux, mais le regard d’un frère en humanité qui s’est chargé du fardeau de tous et de chacun, et qui lève les yeux vers nous des profondeurs où sa solidarité l’a conduit. Le regard du « bon pasteur, du vrai Berger, qui connais ses brebis et que ses brebis connaissent, et qui donne sa vie pour ses brebis » (cf. Jn 10, 11-15).

« “Zachée, descends vite” : à quoi bon chercher à t’élever vers Dieu, alors qu’il est descendu jusqu’à toi ? “Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi”. » Zachée n’en croit pas ses oreilles : il était monté sur son arbre pour « voir » Jésus impunément, et voilà que c’est lui qui est « vu » par le Maître, qui en plus s’invite dans sa maison ! L’événement fait spontanément sourire, et bon nombre de cantiques et autres chansons ont été composées autour de ce récit. Pourtant, ne le revivons-nous pas à chaque Eucharistie ? Ne sachant trop comment nous présenter devant Dieu, dans la conscience du triste état de notre humanité, nous nous abritons derrière sa Parole qui nous redonne courage et dans laquelle nous puisons des raisons d’espérer. Poussant l’audace jusqu’à nous approcher de l’autel pour la seconde partie de la célébration, nos yeux ébahis découvrent l’humilité du Fils de l’homme venant à nous sous les humbles apparences du Pain et du Vin, et mendiant l’hospitalité de notre cœur. Puissions-nous comme Zachée le « recevoir avec joie », et dans l’élan d’une conversion sincère, entrer dans la dimension de partage, qui confirme l’accueil de l’Esprit Saint dans nos vies.

Seigneur, chaque jour tu m’offres ton salut, car “tu es venu chercher et sauver ce qui était perdu”. Ne permets pas que l’indifférence ou une fausse conception de la rédemption m’éloigne de la source de la grâce ; mais donnes-moi de m’approcher de toi avec humilité et confiance, toi qui es descendu jusqu’en nos Jéricho terrestres pour nous emmener avec toi dans la Jérusalem céleste

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 17 novembre 2024

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue » / (486,119)

Bonjour!

Lundi 18 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je retrouve la vue » (Lc 18, 35-43)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Alors que Jésus approchait de Jéricho,
un aveugle mendiait, assis au bord de la route.
    Entendant la foule passer devant lui,
il s’informa de ce qu’il y avait.
    On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.
    Il s’écria :
« Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! »
    Ceux qui marchaient en tête
le rabrouaient pour le faire taire.
Mais lui criait de plus belle :
« Fils de David, prends pitié de moi ! »
    Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène.
Quand il se fut approché, Jésus lui demanda :
    « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Il répondit :
« Seigneur, que je retrouve la vue. »
    Et Jésus lui dit :
« Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. »
    À l’instant même, il retrouva la vue,
et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu.
Et tout le peuple, voyant cela,
adressa une louange à Dieu.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La guérison de l’aveugle de Jéricho est le dernier miracle accompli par Jésus avant d’entrer dans sa Passion. Il en constitue donc probablement une clé de lecture.

La foule « arrive », entourant Jésus qui « passe ». Le cortège est bien organisé : certains « marchent en tête » sans doute pour frayer un chemin au milieu des curieux qui se pressent sur le passage du Rabbi. La péricope n’attribue pas de rôle particulier aux disciples, qui semblent immergés dans le groupe anonyme. Animés par les mêmes sentiments que ceux qui se pressent autour du Maître, ils cherchent à s’assurer une bonne place, dans l’entourage immédiat de celui qui s’apprête sans aucun doute à établir son Règne à Jérusalem. Saint Luc vient en effet de préciser dans les versets qui précèdent immédiatement notre récit, que les Douze eux-mêmes « ne comprirent rien » à la troisième annonce de la Passion : « le sens de ces paroles leur restait caché, et ils ne voyaient pas de quoi Jésus parlait » (Lc 18, 34). Bref : ils sont aveugles mais n’en ont aucune conscience.

Face à ces personnages en mouvement : Bar Timée – nous connaissons son nom par l’Évangile de Saint Marc – est « assis au bord de la route », immobile, incapable d’aucune initiative et totalement dépendant de son entourage. Pourtant du fond de sa nuit, il a perçu bien plus profondément qui est Jésus que ceux qui l’entourent et prétendent l’assister dans ses projets. Alors qu’on l’informe du passage de « Jésus le Nazaréen » (origine géographique), il crie son espérance en s’adressant à « Jésus, fils de David » (origine transcendante), ce qui est incontestablement un titre messianique. Paradoxalement, l’aveugle a discerné l’identité de Notre-Seigneur plus sûrement que ceux qui prétendent voir ; peut-être parce que dans sa pauvreté, il a renoncé à toute ambition et s’est ouvert à la lumière de la grâce. Il ne prétend pas imposer à Jésus ses projets : il se contente de crier vers lui sa détresse et d’invoquer sa pitié ; ce qui suppose qu’il croit en sa compassion et s’en remet d’avance à son discernement. 

Cette foi confiante libère la puissance de l’Esprit : « Vois ». Il recouvre la vue, mais l’intervention de Jésus est bien plus qu’un simple acte thaumaturgique puisqu’il ajoute : « Ta foi t’a sauvé ». Ce salut est explicité dans l’attitude adoptée par le miraculé : « Il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu ». « Suivre Jésus » est le propre du disciple ; l’aveugle se met en route à la suite du Christ alors que celui-ci monte à Jérusalem pour y vivre sa passion. Il le suit « en rendant gloire à Dieu », car à la lumière de l’Esprit – et contrairement aux Douze – il « se mit à voir » le mystère de grâce que Jésus s’apprête à accomplir à travers l’humiliation de la Croix.

« Voyant cela », la foule, devenue « le peuple », « adressa, elle aussi, ses louanges à Dieu ». On peut se demander sur quoi porte le « voir » de la foule ? Il est peu probable que ce soit le miracle accompli par Jésus en faveur de l’aveugle : Notre-Seigneur a accompli tant d’autres prodiges qui ne suscitèrent pas cette réaction. L’évangéliste suggère plutôt que c’est lorsque les hommes « voient » le mystère de la Passion avec les yeux de la foi, qu’ils deviennent « le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu, chargé d’annoncer les merveilles de celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 P 2, 9). La véritable guérison dont la foule des disciples – et en particulier les Douze – ont besoin bien plus que Bar Timée, est de croire en la Parole de leur Maître qui leur révèle le sens de la Croix. Alors seulement leurs yeux s’ouvriront et ils pourront eux-aussi suivre Jésus en rendant gloire à Dieu, entraînant à leur suite le peuple de ceux qui croiront en leur parole.

Seigneur je confesse ma cécité ; je crois, mais augmente ma foi. J’ai tant de mal à entrer dans la logique de ta Passion : ne pouvais-tu pas sauver le monde par un autre chemin ? Ne pouvais-tu pas vaincre le Prince de ce monde dans l’éclat de la puissance ? Moi aussi, comme les Douze, je voudrais t’enseigner les voies de la sagesse humaine pour éviter la folie de la Croix, oubliant que “la folie de Dieu est plus sage que l’homme et que la faiblesse de Dieu est plus forte que l’homme” (1 Co 1, 25). Pardon Seigneur d’être si lent à croire que ta toute-puissance se déploie dans la faiblesse (cf. 2 Co 12, 9

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 16 novembre 2024

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » / (486,051)

Bonjour!

Dimanche 17 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche... 


ÉVANGILE

« Il rassemblera les élus des quatre coins du monde » (Mc 13, 24-32)

Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
    « En ces jours-là,
après une grande détresse,
le soleil s’obscurcira
et la lune ne donnera plus sa clarté ;
    les étoiles tomberont du ciel,
et les puissances célestes seront ébranlées.
    Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées
avec grande puissance et avec gloire.
    Il enverra les anges
pour rassembler les élus des quatre coins du monde,
depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

    Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres
et que sortent les feuilles,
vous savez que l’été est proche.
    De même, vous aussi,
lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
    Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas
avant que tout cela n’arrive.
    Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.
    Quant à ce jour et à cette heure-là,
nul ne les connaît,
pas même les anges dans le ciel,
pas même le Fils,
mais seulement le Père. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’Évangile est d’une honnêteté extraordinaire : oui, la venue du Seigneur en gloire sera précédée par de grandes ténèbres.
 Le Catéchisme de l’Église catholique affirme ainsi que le Royaume ne s’accomplira pas par un triomphe historique de l’Église, selon un progrès ascendant (CEC n° 677).
Mais ce même Catéchisme poursuit : le Royaume s’accomplira par une victoire de Dieu sur le déchainement ultime du mal (id.).

Victoire de Dieu, victoire de la vérité, victoire du Christ qui, comme il le dit lui-même, « rassemblera ses élus des quatre vents » (Mc 13,27). Jésus vient et rassemble.
Sa venue rassemble !
Et de ce fait même, sa venue est jugement, puisqu’elle sépare ceux qui se laissent attirer et ceux qui refusent sa « parousie »
c’est-à-dire sa présence.

C’est bien cela que confesse le Credo : avec l’Église nous croyons
que Jésus reviendra dans la gloire « pour juger les vivants et les morts ».

Voilà un article du Credo que nous n’aimons pas.
Et pourtant… quelle espérance extraordinaire
dans ces quelques mots. Pourquoi ?
Déjà pour une raison :
l’avenir n’est pas un chaos où il n’y aurait plus ni mal ni bien.
L’avenir est le triomphe de la vérité et de l’amour.
Le jugement est en soi une libération de toute emprise du mal.

Mais il y a plus : le jugement est confié
au Dieu fait homme,
à Celui qui de l’intérieur connaît notre humanité ;
à Celui qui nous dira : « C’est moi. N’ayez pas peur » (Jn 6,20).
Et plus encore : à Celui qui pour nous a versé son sang
pour que l’étau du péché et de la mort se desserrent et qu’advienne notre vraie liberté.

Oui, nous serons jugés.
Par un jugement particulier au moment de la mort,
puis par le jugement dernier à la fin des temps
lorsque sera manifeste la conséquence dans l’histoire de tous nos faits et gestes.

Serons-nous jugés selon la justice de Dieu
ou bien selon la miséricorde de Dieu ?
Si nous étions jugés sans justice,
ce serait un mensonge, une caricature de l’amour.
Si nous étions jugés sans miséricorde,
que deviendrions-nous ?
L’Amour véritable, c’est la surabondance de la justice,
surabondance débordant la stricte justice
mais sans jamais la détruire,
car la justice doit être et demeure la forme fondamentale de l’amour.

Comment la justice pourra être intérieure à la miséricorde
et la miséricorde intérieure à la justice ?
Cela nous ne le découvrirons que par l’expérience de Dieu,
nous ne le découvrirons
qu’en nous laissant immerger dans l’Amour de Dieu.

Nous serons jugés.
Seront mis en lumière notre conduite
et le secret de nos cœurs. Alors, dit le Catéchisme, sera condamnée l’incrédulité coupable
qui a tenu pour rien la grâce offerte par Dieu.
Et l’attitude par rapport au prochain révélera l’accueil ou le refus de la grâce et de l’amour divin (cf. CEC n° 678).

Mais par grâce, puissions-nous tous entendre le Seigneur nous dire : « Entre dans la joie de ton Seigneur » (Mt 25,21). C’est bien cela qui ressort de l’Écriture
et en particulier du livre de Daniel :
 « Les sages brilleront comme la splendeur du firmamentet ceux qui ont rendu la multitude justeresplendiront comme les étoiles à tout jamais » (Dn 12,3). Que le Seigneur nous donne de vivre si pleinement
notre responsabilité d’hommes et de femmes,
notre responsabilité de chrétiens et de chrétiennes,
que nous puissions ainsi resplendir de joie au Ciel.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 15 novembre 2024

« Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? »( / 485,982)

Bonjour!

Samedi 16 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? » (Lc 18, 1-8)

Alléluia. Alléluia.
Par l’annonce de l’Évangile,
Dieu vous appelle à partager
la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
    « Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
    Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
“Rends-moi justice contre mon adversaire.”
    Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
“Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
    comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »

    Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
    Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
    Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Voilà sans doute une des paraboles les plus controversées de l’Évangile ! Qui d’entre nous ne s’est pas plaint un jour ou l’autre de ne pas avoir été exaucé, malgré une supplication insistante et persévérante ? Mais avant d’accuser le Seigneur de ne pas agir selon sa promesse, relisons d’abord à quoi il s’est engagé.

Dans le verset introductif, l’évangéliste nous donne la clé de lecture de la parabole : Jésus veut « montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager ». Et la question du Seigneur qui clôture ce passage, nous montre la condition de l’exaucement de notre prière instante : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? ». Il s’agit donc de faire monter vers Dieu une prière de foi persévérante. Reste à préciser l’objet de cette prière ; or c’est probablement sur ce point que notre lecture est habituellement un peu trop rapide. 

Le Seigneur ne s’engage pas à exaucer toutes nos prières, mais seulement celle dont le contenu est précisé dans la promesse qui conclut la parabole : « Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice ». Dieu ne nous promet donc pas de répondre sans délai aux requêtes concernant nos intérêts personnels – même les plus légitimes – mais à la demande qui porte sur notre justification, car lui seul peut « nous faire justice », étant le seul à pouvoir pardonner nos fautes. Tel est en effet le sens biblique de l’expression utilisée par Jésus : « faire justice ».

Pour nous inciter à « crier vers Dieu jour et nuit » en le suppliant de nous réconcilier avec lui, Jésus met en scène deux personnages, qui dans les Ecritures représentent le type même de l’oppresseur et de l’opprimé, à savoir le juge inique, et la veuve sans défense ni recours. Le juge d’une bourgade quelque peu retirée était un notable tout-puissant qui n’avait pratiquement de compte à rendre à personne ; le nôtre n’en rend même pas à Dieu. Face à cet homme, une veuve : lorsqu’on sait le peu de poids de la parole d’une femme dans la société juive de l’époque, on devine que le juge ne s’inquiète guère de ses lamentations. Pourtant, dans le bras de fer qui s’engage, c’est cette dernière qui l’emporte : elle parvient à « user » l’arrogance du juge, qui cède pour échapper aux insistances de la plaignante.

Rebondissant sur l’effet provoqué par la parabole sur son auditoire, Jésus s’élève au niveau spirituel, par une argumentation a fortiori qu’il affectionne particulièrement : si cet homme mauvais finit par exaucer le vœu de cette pauvre femme qui lui « casse la tête », d’autant plus Dieu qui est bon, « fera-t-il justice à ses élus, et sans tarder ».

Mais alors, pourquoi faut-il « prier sans se décourager », si l’exaucement est immédiat ? Pourquoi faut-il frapper avec insistance à la porte de la miséricorde, si le Seigneur répond positivement sans nous faire attendre ?

Si la nécessité d’une prière ininterrompue – « il faut prier toujours » – n’est pas due au manque de disponibilité de notre interlocuteur divin, il reste qu’elle s’impose en raison de la rapidité avec laquelle nous retombons dans le péché ! Autrement dit : Notre-Seigneur nous exhorte à ne pas nous décourager, non pas devant la lenteur du pardon de Dieu, mais devant la promptitude avec laquelle, à peine relevés, nous trébuchons à nouveau…

« Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? » Trouvera-t-il un homme assez humble pour persévérer, sans se décourager, dans l’aveu de sa faute et la confession de la miséricorde de son Sauveur ? « Jésus, Fils de Dieu, Sauveur, aie pitié de moi, pécheur » : la prière dite « de Jésus », résume bien cette attitude de componction qui attire sur nous la miséricorde divine. Si les moines du désert – ces géants dans la foi – ne se lassaient pas d’implorer le Seigneur au moyen de cette oraison jaculatoire qui exprime l’attitude intérieure de l’homme devant son Dieu, peut-être aurions-nous intérêt à en approfondir le sens et en pratiquer la méditation ?

Entre la voie de l’oubli de Dieu, sur laquelle se sont engagées nos cultures sécularisées qui exaltent l’autosuffisance de l’homme, et la voie de l’humble reconnaissance de notre besoin impérieux et constant de salut, le choix s’impose. Jésus nous adresse cette invitation à prier avec persévérance au moment où lui-même s’avance courageusement vers Jérusalem pour y offrir en notre nom le sacrifice rédempteur – cette suprême prière d’intercession au cours de laquelle il va remettre notre vie à tous entre les mains de son Père dans un irrésistible élan d’amour. La Croix où le Christ s’est fait péché pour nous, est la Parole de vérité qui nous révèle dans un même regard, le poids de notre faute, et la toute-puissance de la miséricorde divine. Mais « le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 14 novembre 2024

« Le jour où le Fils de l’homme se révélera » / (485,900)

Bonjour!

Vendredi 15 novembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Le jour où le Fils de l’homme se révélera » (Lc 17, 26-37)

Alléluia. Alléluia.
Redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Alléluia. (Lc 21, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé,
ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme.
    On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche
et où survint le déluge qui les fit tous périr.
    Il en était de même dans les jours de Loth :
on mangeait, on buvait,
on achetait, on vendait,
on plantait, on bâtissait ;
    mais le jour où Loth sortit de Sodome,
du ciel tomba une pluie de feu et de soufre
qui les fit tous périr ;
    cela se passera de la même manière
le jour où le Fils de l’homme se révélera.
    En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse,
et aura ses affaires dans sa maison,
qu’il ne descende pas pour les emporter ;
et de même celui qui sera dans son champ,
qu’il ne retourne pas en arrière.
    Rappelez-vous la femme de Loth.
    Qui cherchera à conserver sa vie la perdra.
Et qui la perdra la sauvegardera.
    Je vous le dis :
Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit :
l’une sera prise, l’autre laissée.
    Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain :
l’une sera prise, l’autre laissée. »
    Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent :
« Où donc, Seigneur ? »
Il leur répondit :
« Là où sera le corps,
là aussi se rassembleront les vautours. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’eau (Noé) et le feu (Loth) sont traditionnellement les éléments purificateurs, qui détruisent les scories pour que resplendisse de tout son éclat la substance précieuse. A condition bien sûr que la rouille n’ait pas tout rongé, auquel cas il ne restera plus grand-chose après la purification. Toutes nos activités d’ici-bas, même les meilleures, si elles ne sont pas finalisées sur le Royaume, appartiennent à cette terre et passeront avec elle. Malheureux celui qui n’a pas d’autre préoccupation, dont l’horizon se limite à ce monde : ses œuvres disparaîtront avec lui dans l’oubli. Il sera inutile en ces jours-là de rassembler les biens que nous aurons accumulés : ils ne nous serviront à rien dans le monde nouveau. Si nous restons les yeux rivés sur ce qui est derrière nous sur cette terre, faute d’avoir appris à scruter l’invisible pour y discerner les signes du Royaume, nous subirons comme la femme de Loth le sort réservé à la création ancienne.

La question des disciples – « Où donc Seigneur ? » est pour le moins surprenante. Jésus invite à la vigilance par rapport à un événement qui affectera la création tout entière au « jour » de Dieu ; or la demande de précision porte sur le lieu particulier où ces événements se dérouleront. La réponse de Jésus donne à penser : les charognes ne font pas long feu en Palestine ; immédiatement les vautours les ont repérées et viennent nettoyer leur carcasse. Ainsi en sera-t-il au Jour du Fils de l’homme : seuls ceux qui seront reconnus vivants, parce qu’ils auront accueilli la Parole de vérité et de vie, passeront dans le monde nouveau. Quant à ceux qui n’auront eu d’autre souci que de « chercher à conserver leur vie » en ce monde, dans l’oubli de la vie éternelle que le Christ est venu leur offrir, le feu purificateur tombera inexorablement sur eux comme sur les autres, mais il les consumera car la flamme ne trouvera rien qui lui résiste.

L’avertissement est un appel vigoureux à la prise de conscience de notre responsabilité. Le Seigneur nous rappelle jour après jour la précarité de nos existences et le caractère éphémère de ce monde : que faisons-nous de ses mises en garde ? Ciel et terre passeront, la Parole de Dieu ne passera pas. Or que nous demande-t-elle sinon de vivre dans la charité ? Celui qui aime connaît Dieu ; il demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Il échappe dès lors au jugement puisqu’il est déjà né à la vie éternelle.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves

Une citation de Marie-Carmen prononcée ce matin par Claire Jacques à l'émission "La Victoire de l'Amour":

"Si tu es dans un moule, t'es cuit."

Quelle réflexion peut-on faire autour de ça dans le cadre de notre vie?