vendredi 26 avril 2024

« Celui qui m’a vu a vu le Père » / (462,041)

La joie d'être diacre 
au service du monde au nom de l'Église.

   Bonjour!   
Samedi 27 avril 2024
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 7-14)

Alléluia. Alléluia.
Si vous demeurez dans ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 8, 31b- 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus vient de nous dire qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Notre-Seigneur avait précisé que ce chemin conduisait à la « maison de son Père » (Jn 14, 2), dont il est la « porte » par laquelle il nous faut « passer » pour découvrir Dieu en sa paternité. La foi nous est ainsi révélée dans son essence, comme une communion d’amour avec Jésus-Christ, qui en nous unissant à lui, nous rend participant dans l’Esprit à sa propre filiation divine. Merci Jésus pour ton amitié ! Merci pour ton amitié qui nous élève à la dignité de fils de Dieu.

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père » : pour Jésus il s’agit d’une conclusion logique ; il est impossible de s’unir à lui dans une authentique « connaissance », sans être uni par le fait même au Père, puisqu’il est dans le Père et que le Père est en lui. Et comme les disciples ont déjà entamé ce « chemin » de foi en s’attachant à leur Maître, « dès maintenant ils connaissent le Père, dans la mesure même où ils sont en communion avec son Fils : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».

Ce qui ne signifie pas que cette connaissance soit déjà parfaite : « …vous connaîtrez mon Père » : il s’agit d’un futur, d’une promesse, dont les disciples goûtent les prémices, mais dont ils ne sont pas encore pleinement héritiers, comme le souligne la demande de Philippe – qui est aussi la nôtre. Ils se sont mis en chemin, mais apparemment l’accès à la demeure du Père n’est pas encore ouvert, puisque Jésus s’apprête à « partir pour leur préparer une place » (Jn 14, 2). Ce n’est pas pour lui-même que le Seigneur entreprend ce voyage, puisqu’il est établi définitivement dans la demeure du Père, au point que celui-ci accomplit en lui ses propres œuvres. C’est donc pour ses disciples – c’est-à-dire pour chacun de nous – que Jésus va se mettre en chemin, lui qui est pourtant la plénitude de la Vérité et possède la Vie éternelle.

Nous savons bien que l’obstacle qui barre encore la route et nous empêche d’accéder au Père n’est autre que notre péché, qui nous enchaîne au Prince de ce monde. C’est lui que le Seigneur s’apprête à affronter : « le père du mensonge, homicide dès les origines » (cf. Jn 8, 44). Choisissant librement d’être solidaire jusqu’au bout avec ceux que le Père lui a confié, Jésus va s’engager dans l’impasse du mensonge et de la mort dont il va briser les verrous, afin d’ouvrir à nouveau le chemin de la vérité et de la vie, et nous donner accès ainsi à la demeure du Père.

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi ». L’œuvre du Fils qui les résume toutes, est sa victoire sur la mort. Accomplir les mêmes œuvres signifie donc que nous aussi, nous triompherons de la mort ; et ceci en vertu de notre foi, qui nous unit au Prince de la vie, et en lui à la Source de la vie. Dans la mesure même où Jésus demeure en nous et que nous demeurons en lui, la mort n’a plus aucun pouvoir sur nous. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25) : nous tous qui sommes insérés dans le Corps du Christ par la foi, nous ne pouvons plus mourir parce que nous participons dès à présent à la vie du Ressuscité. Voilà pourquoi Jésus peut ajouter : « Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». Le « Fils » est entendu ici au sens du Christ total, Tête et Corps, désormais inséparablement unis dans une même communion d’amour. De même que le Père qui demeure en Jésus, accomplit en lui ses propres œuvres, le Fils continue à accomplir ses œuvres – et il en accomplira même de plus grandes – en chacun de ses disciples qui lui sont unis par la foi.

Que ce mystère nous dépasse, Seigneur ! Comment croire que non seulement tu t’intéresses à nous, mais que nous demeurons déjà en toi, et que par l’Esprit Saint, tu désires agir en nous et poursuivre à travers nous ton œuvre de salut ? Mais ce n’est pas en réfléchissant à ce mystère que nous allons en vivre : mieux vaut le mettre en pratique, et oser faire les premiers pas qui te permettront d’intervenir dans nos vies et d’y révéler ta présence et ton action. N’as-tu pas « fait de nous la lumière des nations pour que, grâce à nous, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (1ère lect.) ? Les apôtres ont obéi au commandement du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 20) ; et c’est par cette obéissance de la foi qu’ils ont vu se déployer dans leur vie les œuvres de puissance de l’Esprit. Puissions-nous retrouver la foi simple et vigoureuse de Paul et de Barnabé pour annoncer avec assurance la Parole de salut, afin qu’elle « se répande dans toutes les régions » comme une eau vive, purifiant et fécondant notre terre.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Méditation

Frère Raphaël de Bouillé

Frère Raphaël de Bouillé

Couvent Saint-Thomas-d'Aquin à Lille

Abracadabra !


J’ai toujours été mal à l’aise avec les enseignements dans lesquels Jésus dit qu’il exauce les prières. Je crois en effet que Dieu peut exaucer les prières, et pourtant, comme vous sans doute, j’ai beaucoup de prières inexaucées !
Certains chrétiens ont l’habitude d’ajouter l’expression « au nom de Jésus » pour appuyer leurs prières de demande. Je voudrais une bonne note, au nom de Jésus. Abracadabra ! Bonne note ! 
L’an dernier pendant un temps de retraite spirituelle, j’ai cherché, dans l’enseignement de Jésus, les passages où il promet d’exaucer les prières. Dans l’évangile de Marc, j’ai retenu ce verset : « Quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. » (Mc 11, 25) J’ai compris que la réponse aux prières est liée à la miséricorde. La prière n’est pas un usage de mots magiques qui contraignent Dieu. Elle est consentement à son œuvre de miséricorde. Le vrai miracle, c’est celui de la miséricorde de Dieu qui devient miséricorde en moi pour les autres.                                     

Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 25 avril 2024

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » / (461,939)

 Bonjour!

Vendredi 26 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-6)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie,
dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé :
vous croyez en Dieu,
croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père,
il y a de nombreuses demeures ;
sinon, vous aurais-je dit :
“Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place,
je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi,
afin que là où je suis,
vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais,
vous savez le chemin. »
Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas.
Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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   Commentaire...

Avec le chapitre quatorze de saint Jean, le discours de Jésus après la Cène se poursuit par son enseignement sur la condition des disciples au temps de la séparation, dans l’attente de Pâques, puis dans la période post-pascale que l’on appelle aussi le temps de l’Église.

« Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père beaucoup pourront trouver leur demeure… » Cet appel à garder confiance, à ne pas perdre courage, à croire en lui, redit la Parole du Seigneur à son peuple au moment de l’entrée en terre promise : « Ne t’ai-je pas donné cet ordre : sois fort et tiens bon ! Sois sans crainte ni frayeur, car le Seigneur ton Dieu est avec toi dans toutes tes démarches. » (Jos 1, 9). Jésus présente ainsi sa Passion désormais toute proche comme la porte d’accès à la terre promise de la Maison du Père.

C’est comme si Jésus disait à ses disciples : « Vous avez cru en Dieu, vous avez écouté sa voix ; vos pères ont cru en Moïse et l’ont suivi durant la traversée du désert. Croyez maintenant aussi en moi qui suis l’Envoyé du Père, et suivez-moi sur le chemin que j’ouvre devant vous. Ce chemin conduit à votre véritable Terre de liberté, à la véritable Terre promise qui est la Maison du Père, la vie du Père. »

La demeure où Jésus va entrer préparer une place pour les apôtres avant de les y introduire, c’est la vie du Père : « Là où je suis, vous serez aussi ». Or Jésus est dans le Père. Vers ce « lieu » qu’est le Père Jésus est le passage, le chemin vivant. Par sa Parole de lumière qui est la vérité, il nous conduit au Père qui est la vie. En nous unissant à lui dans la foi, nous accédons à la vie filiale et nous avons dès lors le droit de demeurer avec lui et en lui dans la Maison du Père.

A travers l’évangile de ce jour, Jésus nous invite à nous laisser arracher à nos vies inauthentiques, à toutes ces terres d’Egypte où nous sommes retenus captifs. Pour cela, nous devons accepter que sa Parole vienne faire la vérité et la lumière sur toutes ces complicités avec le mal qui nous aliènent et nous maintiennent dans leurs chaines. Notre Seigneur nous appelle à nous mettre en route sur les chemins de l’Evangile vers la demeure du Père, les yeux fixés sur lui, qui est à la fois le chemin et le terme du chemin en tant que vivant de la vie du Père. Telle est bien la condition du disciple.

Seigneur, libère-nous de tous ces lieux d’esclavage que ta Parole nous dévoile. Qu’elle nous attire sur l’unique chemin de ton évangile. A travers toutes les obscurités de ce monde, qu’elle soit la nuée lumineuse qui nous permette de ne pas nous égarer et de garder le cap afin qu’un jour, pleinement restaurés en toi dans notre filiation avec le Père, nous puissions goûter sans fin le bonheur de jouir de sa vie divine.

Abbé Philippe Link -  Merci!

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«Notre vie est un chemin vers Dieu.»

(Anselm Grün)

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Bonne journée  !

Jean-Yves 

mercredi 24 avril 2024

Nous proclamons un Messie crucifié, il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. / (461,675)

 Bonjour!

Jeudi 25 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



Alléluia. Alléluia.
Nous proclamons un Messie crucifié,
il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Co 1, 23a-24b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit :
    « Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
    Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
    Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
    ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »

    Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
    Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La fête de Saint Marc vient interrompre la lecture continue de l’Évangile de Jean qui nous est proposée durant le temps pascal. Nous savons que la finale du deuxième Évangile – reconnue cependant comme inspirée – n’est pas de la plume de saint Marc : elle est l’œuvre d’un transcripteur tardif, soucieux de ne pas clore l’Évangile sur la mention de la « peur » des femmes venues au tombeau au matin de Pâques. « Bouleversées » par l’annonce que vient de leur faire un « jeune homme vêtu d’une robe blanche, assis à droite » (16, 5), elles « s’enfuirent loin du tombeau ». La description de la rencontre suggère pourtant une apparition du Ressuscité, que les femmes n’ont pas reconnu, mais dont le message a néanmoins été transmis « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié : il est ressuscité. Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit » (16, 6-7). L’ajout postérieur appelé « finale canonique » et que nous lisons aujourd’hui, vient préciser, à partir des autres récits d’apparitions du Ressuscité, le contenu de la mission confiée par Jésus à ses apôtres, mission qu’ils devront exercer au cœur de la vie des hommes, dans leur « Galilée » quotidienne où le Seigneur les précède.

« Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient ». Ce verset est parmi ceux qui explicitent le mieux la mystérieuse synergie entre l’envoyé et son Maître, tout à l’image de celle qui unit le Père et le Fils pour une même action salvifique. Le Seigneur « travaille » par ses disciples, avec eux et en eux afin de continuer à rassembler les enfants dispersés de Dieu son Père autour de l’étendard de sa Croix glorieuse, d’où il continue à appeler tous les hommes au salut. Le « travail » dont il est question est en effet le travail d’enfantement du monde nouveau, commencé par la Passion-Résurrection du Seigneur, continué tout au long de l’histoire par l’Eglise, en union étroite avec le Christ vivant en elle.

Aujourd’hui comme hier, il est urgent de proclamer la « Bonne Nouvelle » de la Croix glorieuse de Jésus, l’Arbre de Vie qui nous délivre de la peur de la mort. Mais pour pouvoir annoncer de façon convaincante ce mystère, il est indispensable que nous osions d’abord nous y exposer nous-mêmes, et que nous nous laissions guérir de nos résistances à cette épiphanie déconcertante de l’amour. Car nous aussi nous sommes encore dans les douleurs de l’enfantement à la réalité nouvelle inaugurée par la Pâque de Notre-Seigneur. Chaque jour nous avons à rechoisir sa seigneurie, c’est-à-dire à lui faire acte d’allégeance dans la foi. Ce qui implique que nous renoncions à notre autonomie orgueilleuse pour nous « tenir humblement sous la main puissante de Dieu » (1ère lect.). Or « nous revêtir d’humilité » est un « travail » ardu que nous ne saurions ni sous-estimer – ni encore moins éluder, car nous régresserions vers une religiosité hypocrite, le disciple n’étant plus à l’image de son Maître.

Ce combat de l’humilité est d’ailleurs étroitement lié à celui de la foi, comme le confirme Saint Pierre : « le démon comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi » (1ère lect.). Le démon ne cherche rien d’autre qu’à nous détourner du salut gratuitement offert en Jésus-Christ, en nous faisant miroiter une illusoire prétention à l’auto-suffisance, qui nous permettrait de nous passer de la foi. Hélas, « celui qui refusera de croire sera condamné », car « Dieu s’oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce ».

Tout missionnaire de l’Evangile devrait demander quotidiennement d’avoir « le cœur bouleversé d’entendre » (Ac 2, 3) cette Parole qui nous crie l’amour de Dieu et nous le rend visible sur le visage de son Christ : « Il m’a aimé et c’est livré pour moi » (Ga 2,20). Notre foi pourra alors devenir communion d’amour et de vie, permettant au Seigneur de « travailler avec nous » et par nous, « confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnent ».

Vierge Marie, tu exhortais Sainte Faustine à développer trois vertus : “l’humilité, l’humilité et l’humilité” ; c’est elle en effet qui fait la vérité dans nos vies, nous purifie de l’orgueil, et nous dispose à l’accueil de la grâce. Apprends-nous à aimer l’humilité, à la rechercher, à la cultiver en ne refusant pas les petites humiliations de la vie quotidienne. Ta fille de prédilection, Saint Bernadette, ne disait-elle pas : “Il faut beaucoup d’humiliations pour faire un peu d’humilité !”. Aide-nous, Marie, malgré notre répulsion spontanée, à accepter avec joie le travail d’“humblification” entrepris par l’Esprit Saint, car il n’est pas d’autre chemin pour purifier notre foi, et devenir un disciple du Christ qui lui ressemble.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Comme le soleil, création de Dieu, est un et le même partout dans le monde, de même la prédication de la vérité resplendit partout et illumine tous ceux qui veulent parvenir à la connaissance de la vérité » (Saint Irénée de Lyon)

  • « Nous sommes tous appelés à être des écrivains vivants de l’Évangile, des porteurs de la Bonne Nouvelle à tout homme et femme d’aujourd’hui » (François)

  • « Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entré dans son accomplissement. Nous sommes déjà à " la dernière heure " (1 Jn 2, 18). " Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. Le renouvellement du monde est irrévocablement acquis et, en toute réalité, anticipé dès maintenant : en effet, déjà sur la terre l’Église est parée d’une sainteté imparfaite mais véritable " (Concile Vatican II). Le Royaume du Christ manifeste déjà sa présence par les signes miraculeux (cf. Mc 16, 17-18) qui accompagnent son annonce par l’Église (Mc 16, 20) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 67)

Bonne journée!

Jean-Yves 


mardi 23 avril 2024

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde » / (461,426)

Bonjour!

Mercredi 24 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde » (Jn 12, 44-50)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus s’écria :
« Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit,
mais en Celui qui m’a envoyé ;
et celui qui me voit
voit Celui qui m’a envoyé.
Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde
pour que celui qui croit en moi
ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle,
moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde,
mais le sauver.
Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles
aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée :
c’est elle qui le jugera au dernier jour.
Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé :
le Père lui-même, qui m’a envoyé,
m’a donné son commandement
sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle.
Donc, ce que je déclare,
je le déclare comme le Père me l’a dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Celui qui croit en moi », c’est-à-dire qui s’attache à moi comme un disciple à son maître, celui qui s’unit à moi par les liens d’un sincère amour d’amitié, ce n’est pas seulement avec moi qu’il entre en communion, mais également avec Celui qui m’a envoyé, car je demeure en Lui comme Il demeure en moi (cf. Jn 10, 38). En réalité, c’est pour vous révéler son visage de Père qu’il m’a envoyé ; aussi « ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit », afin que celui qui écoute mes paroles reconnaisse la voix du Père et qu’il le suive (cf. Jn 10, 4).

Ce que « je dis et déclare conformément au commandement du Père », c’est qu’Il désire être également votre Père, pour vous combler de sa vie divine. Il est la Source de la Vie ; je suis le canal de la grâce par lequel vous pouvez vous approcher de la Source et boire les eaux vives de l’Esprit (cf. Jn 7, 37-38).

Il m’est difficile de vous parler de la vie divine, car depuis que le péché vous a séparés de Dieu, vous ignorez ce dont je vous parle. C’est bien pourquoi je suis obligé de faire appel à votre foi. Croyez-moi : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11, 27). Or « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8), lumière (cf. 1 Jn 1, 5) et vie. Et moi qui suis le Verbe, la Parole de Dieu, je suis depuis les origines auprès de Lui, car je suis son Fils unique, partageant sa divinité (cf. Jn 1, 1-2). « En moi est la vie, et la vie est la lumière des hommes » (Jn 1, 4) ; c’est pourquoi « moi, qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » de la mort, mais qu’il ait la lumière de la vie. « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 17). Celui qui croit en moi et demeure fidèle à ma parole, échappe au jugement, car il connaît la vérité et la vérité le rendra libre (cf. Jn 8, 32).

Mais « celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles », rejette Celui qui m’a envoyé, et se coupe par le fait même de la Source de la vie. Malheureux est-il : par son obstination, il demeure dans les ténèbres du mensonge et de la mort, prisonnier du démon auquel il fait inconsciemment allégeance et dont il réalise les desseins. Amen, amen, je vous le dis : « Si quelqu’un reste fidèle à ma parole, jamais il ne connaîtra la mort » (Jn 8, 52), car le jugement que je prononce de la part du Père est un jugement de miséricorde et non de condamnation. « Dieu en effet a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ; ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jn 3, 16), car « le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main » (Jn 3, 36). Oui en vérité : ceux qui écoutent ma voix, « je leur donne la vie éternelle : jamais ils ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a donnés, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Car le Père et moi, nous sommes Un » (Jn 10, 28-30).

Seigneur, que ton visage s’illumine pour nous, que nous puissions discerner ton chemin et connaître ton salut (cf. Ps 66). Nous le croyons : après la loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par toi, Jésus. Tu nous as conduits à connaître le Père (cf. Jn 1, 17-18) afin de nous donner part à ta gloire, celle que tu tiens de Lui comme Fils unique (cf. Jn 1, 14). A tous ceux qui t’ont reçu, ceux qui croient en ton Nom, tu as donné de pouvoir devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1, 12). Que le souvenir de tes bienfaits garde nos cœurs et nos pensées dans l’action de grâce et la fidélité, maintenant et à jamais.

Abbé Philippe Link --- Merci!

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Méditation

Frère Matthew Jarvis

Frère Matthew Jarvis

Couvent d'Edimbourg (Royaume-Uni)

Lumière, où es-tu ?


Robin est aveugle de naissance. Grâce à une intervention chirurgicale, enfin, il voit. Quelle joie de découvrir avec ses yeux la pièce, la table, le manteau de la cheminée, sa femme… Mais il attendait quelque chose de plus : « Montre-moi la lumière ! » On lui répond : « La lumière est partout, mais on ne la voit pas elle-même. » La lumière, dont il attendait tant, finalement le déroute…

À travers cette histoire, C. S. Lewis, écrivain britannique qui a nourri ma foi, présente un paradoxe : tout est lumière, mais on ne la voit pas. La lumière s’efface au profit de ce qu’elle éclaire.

Robin a raison de croire en la lumière, qui lui vient gratuitement, un don inattendu, pour éclairer le monde et toutes ses ténèbres. Mais il est trop impatient : il veut tout comprendre, sans délai et sans médiation. Il ne réalise pas que la pleine lumière, dans toute sa pureté, serait accablante, comme le fut la lumière de la nuée sur la montagne de la Transfiguration. Dieu est lumière, éblouissant et inaccessible .

Mais en Jésus, Dieu se révèle humble : il se laisse voir, il s'approche doucement de ma propre faiblesse. C’est en lui que la luminosité divine se fait visible, non pour me faire peur, mais pour me faire sortir de mes ténèbres.

En quittant les ténèbres, même peu à peu, je partage la lumière de Dieu, je deviens lumière pour le monde, ma manière de vivre éclaire mes frères et sœurs. Saint Paul, bouleversé par la lumière de Dieu sur la route de Damas, le dit aux Éphésiens : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité. »

À la fin, tout est lumière pour les yeux ouverts. Tout est grâce pour les yeux de la foi – la foi qui est une grâce, un don gratuit et surprenant, qui me sauve de l’absurdité, qui donne sens à mon monde, mais qui vient d’au-delà.

Extrait de Carême dans la ville (2019)

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Dilatez votre cœur. Sortez à la rencontre du soleil de lumière éternelle qui éclaire tout homme. Cette vraie lumière brille pour tous, mais celui qui ferme ses fenêtres se prive lui-même de la lumière éternelle » (Saint Ambroise)

  • « Nous avons besoin de cette lumière qui vient d’en haut pour répondre de manière cohérente à la vocation que nous avons reçue. Pour l’Eglise être missionnaire équivaut à se laisser illuminer par Dieu et refléter sa lumière » (François)

  • « En Jésus-Christ la vérité de Dieu s’est manifestée tout entière. "Plein de grâce et de vérité" (Jn 1,14), il est la "lumière du monde" (Jn 8,12) (…). Quiconque croit en lui, ne demeure pas dans les ténèbres (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.466)

SPORT ET FOI : UN MÊME COMBAT

Parce que, dans le sport comme dans la vie spirituelle, on s'entraîne, on s'entraide, on tombe et on se relève.

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Bonne journée!

Jean-Yves 


lundi 22 avril 2024

« Le Père et moi, nous sommes UN » / (451,350)

 Bonjour!

Mardi 23 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Le Père et moi, nous sommes UN » (Jn 10, 22-30)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le contexte liturgique de notre récit est clairement défini : il s’agit de la fête de la Hanukka ou Dédicace, qui commémore la (nouvelle) consécration de l’autel du Temple – en 164 avant notre ère – après sa profanation par Antiochus Epiphane (1 Mac 4, 36-39). Jésus se promène librement dans la maison de son Père le long de la galerie, côté Est du Temple ; il est seul, il prie.

Et voilà que de manière inattendue, un groupe de Juifs l’encercle et le somme de se prononcer sur son identité. La brutalité de l’intervention ne laisse aucun doute sur son caractère malveillant : plus que des interlocuteurs, ces hommes sont des juges, qui selon la procédure de l’époque, encerclent l’accusé pour l’interroger avant de prononcer la sentence. « Si tu es le Messie, dis-le nous ouvertement ! » Certes, Jésus n’a pas utilisé ce terme explicitement à cause de sa récupération politique, mais il n’a pas cessé de le revendiquer implicitement à travers les œuvres qu’il accomplit au nom de son Père, et qui le désignent comme tel. D’ailleurs si les Juifs n’avaient pas pressenti la pédagogie du Seigneur, leur question n’aurait pas de sens. Elle est donc un aveu : ils demandent confirmation de ce qu’ils ont compris afin d’en user comme d’un argument décisif dans le procès qui se prépare.

Désolé de l’endurcissement du cœur de ses interlocuteurs, Jésus les renvoie non seulement à sa parole – « Je vous l’ai dit » – mais aussi à leur attitude : « Vous ne croyez pas ». La Révélation divine se présente toujours comme un événement historique, une intervention de Dieu au cœur même de l’histoire ; cependant, seul l’Esprit Saint peut nous permettre d’interpréter authentiquement les paroles que Dieu nous adresse. La foi est l’accueil de cette illumination surnaturelle qui révèle le sens des événements dans lesquels Dieu s’adresse à nous. Jésus est l’événement ultime, l’intervention salvifique ultime de Dieu, mais il ne peut être reconnu comme tel que par ceux qui croient, c’est-à-dire ceux qui à la lumière de l’Esprit Saint, ont reconnu dans les œuvres de Jésus, le témoignage de son origine divine.

« Mais vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis ». Jésus n’exclut pas les Juifs, puisqu’il affirme lui-même à plusieurs reprises qu’il a été envoyé d’abord aux enfants d’Israël. Ce n’est que devant leur refus de recevoir la Bonne Nouvelle qu’il se tourne vers les païens, c’est-à-dire vers les « autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie » et dont son Père lui a également donné la charge afin que « celles-là aussi il les conduise, afin qu’il y ait un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10, 16). La preuve que ses interlocuteurs ne sont pas de son troupeau, c’est qu’ils ne reconnaissent pas sa voix. A vrai dire, ils ne l’écoutent même pas, car ils ne veulent pas venir à lui. Ils refusent de se laisser rassembler par l’Envoyé du Père qui seul peut leur donner « la vie en abondance » (Jn 10, 10). Ils refusent de devenir ses disciples, car ils sont trop attachés à leur position de « Maîtres ». Aveuglés par leurs ambitions personnelles, ils sont incapables de discerner le temps de la venue du Messie, eux qui étaient pourtant chargés de conduire le peuple jusqu’à lui.

« Mes brebis, elles, écoutent ma voix ». Moi je les connais et elles me connaissent, et dans cette communion d’amour qui les unit à moi, je leur communique ma propre vie. Ainsi elles ne périront jamais et vivront éternellement, car « personne ne peut rien arracher de ma main ». De même que Jésus est dans la main du Père, et que « personne ne peut rien arracher de la main du Père », ainsi les brebis qui se réfugient dans la main du Fils, se trouvent-elles aussi sous la protection de celui qui « est plus grand que tout », c’est-à-dire de Dieu lui-même.

Jésus précise enfin que l’unité de l’action du Père et du Fils découle ultimement de l’unité de leur être : « Le Père et moi, nous sommes un ». Par cette déclaration, notre Seigneur revendique explicitement l’égalité de nature avec le Père, dont il ne se distingue que par la relation d’opposition qui le constitue face au Père comme une personne différente au sein de l’unique Substance divine. Quant à la personne de l’Esprit, elle est suggérée par la « Vie éternelle » que le Fils partage avec le Père et qu’il promet de donner à ceux qui, par la foi, s’uniront à lui comme lui-même est uni au Père.

Seigneur, ne permet pas que les ruses de l’Ennemi me détournent de l’humble écoute de ta Parole. C’est la foi qui sauve ; or “la foi naît de ce qu’on entend ; et ce qu’on entend, c’est l’annonce de la parole du Christ” (Rm 10, 17). Aide-nous jour après jour à nous détourner de nos propres vues, pour entrer toujours davantage dans “l’obéissance de la foi” (Rm 16, 26), comme témoignage de notre confiance et de notre amour filial. Nous connaîtrons alors nous aussi la joie du salut et nous pourrons accueillir la vie éternelle que tu réserves à ceux qui te connaissent “en Esprit et vérité” (Jn 4, 24).

Abbé Philippe Link --- Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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«Il y a une fissure en toute chose, 

c'est ainsi qu'entre la lumière.»

(Léonard Cohen)

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