samedi 30 avril 2022

C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. / Une citation de Mgr Goudreault... / 1er mai: Fête des travailleurs et travailleuses... / (384,858)

Bonjour!

Dimanche 1er mai 2022

+ Aujourd'hui c'est la Journée internationale des travailleuses et travailleurs et de Saint Joseph-charpentier, leur patron.

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 Évangile selon saint Jean 21, 1-19


En ce temps-là,
1 Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
2 Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.
3 Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
4 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
5 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent : « Non. »
6 Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.
7 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.
8 Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
9 Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus, et du pain.
10 Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. »
11 Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
12 Jésus leur dit alors : « Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
13 Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
14 C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
15 Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? »
Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »
16 Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? »
Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »
17 Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : 
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis.
18 Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux, tu étendras les mains,
et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
19 Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu.

Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

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Commentaire... 

Quand les disciples rejoignent le rivage, ils n’ont pas besoin d’interroger Jésus pour lui demander « Qui es-tu ? », car ils savent que c’est lui.

À leur tour, les deux disciples d’Emmaüs attesteront avoir vu le Seigneur ressuscité en s’avouant l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures ? » (Lc 24,32).

C’est en Église, au milieu de disciples rassemblés que Jésus se manifeste. Thomas en sait quelque chose car il ne put voir le Ressuscité quand il fut loin de ses frères. C’est une fois revenu auprès d’eux qu’il vit son Seigneur et son Dieu.

Entre disciples du Christ, nous nous soutenons mutuellement dans la foi.
Et cela apparaît dans notre page d’Évangile. 
Parmi les disciples rassemblés dans la barque, il y en a un qui a joué un rôle essentiel : c’est le disciple que Jésus aimait.
 Tout réceptif à l’amour de Dieu, son cœur voit ce que les yeux de chair ne peuvent percevoir.

Déjà au matin de Pâques, arrivé au tombeau vide, il vit et il crut.
 Là, dans la barque, il s’écrie plein de foi : « C’est le Seigneur ! ».
 Ce disciple est comme un médiateur qui apporte l’esprit de discernement pour reconnaître Dieu dans ce qu’il y a de plus terrestre.
 Il a aussi un charisme de foi pour entraîner les autres à croire à leur tour.

Et c’est ce qui se passe avec l’apôtre Simon Pierre. 
Pierre est au cœur de ce récit comme le représentant de toute l’humanité en quête de salut. Dans la barque, Pierre est nu, nous dit l’évangéliste. Il est comme le premier Adam qui sort du limon de la terre dépouillé de tout. 
Et Pierre se vêt devant le Seigneur, il revêt l’homme nouveau.
 Il se laisse revêtir par la grâce du pardon de ses péchés acquis par Celui qui a donné sa vie pour lui.

Pierre avait renié trois fois à l’heure de la Passion du Maître. 
Par trois fois, il avait succombé à la tentation.
 Mais par trois fois, il entend en ce matin : « M’aimes-tu ? ». 
Par trois fois, Pierre reçoit le pardon pour sa triple trahison.
 Le disciple bien-aimé à ses côtés est témoin de ce pardon.
Il soutient Pierre qui est réintroduit dans la communion, et il en rend témoignage dans l’Évangile.

Nous aussi, sur notre chemin de foi, nous ne marchons pas seuls. Pendant la liturgie de renouvellement de notre baptême, dans la nuit de Pâques, nous avons chanté la litanie des saints.
 Nous sommes entourés par une multitude de témoins, nos frères et sœurs aînés dans la foi. 
À nous aussi d’être témoins dans notre monde de la flamme de la foi qui nous habite.

Notre récit évangélique se termine par cet appel de Jésus adressé à Pierre : « Suis-moi ».
 Le pardon reçu de Jésus ne laisse pas Pierre dans le vide. 
Il s’agit maintenant de suivre le Christ en actes et en vérité. 
Il importe pour nous aussi que nous soyons lumière dans le monde et que reculent les ténèbres.

La parole du Christ « Suis-moi » est précédée par une image pastorale.
C’est une invitation à prendre des responsabilités car la foi est active.
Responsabilité de sa propre vie, d’abord, mais aussi dans sa famille, dans l’éducation, dans l’engagement social et professionnel, dans la communauté chrétienne, …
 Mais en toutes ces activités,
 il importe qu’il y ait un centre, ce lieu où brûle le feu de l’amour.

À tout moment important, Jésus nous dit : « M’aimes-tu ? ».
 C’est à la manière dont nous répondrons à son appel à l’amour qu’on nous reconnaîtra pour ses disciples.

 Seigneur, tu sais tout et, plus encore, tu peux tout. 
Aide-moi à t’aimer jusqu’à donner ma vie pour toi !


Abbé Philippe Link / Merci!




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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Après avoir mangé devant eux, il prit les restes et il les leur donna. Pour leur prouver la véracité de sa résurrection, il daigna manger avec eux, pour qu’ils voient qu’il était réellement ressuscité, non pas de façon imaginaire » (Saint Beda)

  • « Quel est le regard de Jésus sur moi aujourd’hui ? Comment Jésus me regarde-t-Il ? Avec un appel ? Avec un pardon ? Avec une mission ? Nous sommes tous sous le regard de Jésus. Il regarde toujours avec amour. Il nous demande quelque chose et nous donne une mission » (François)

  • « Dans la rencontre avec Jésus ressuscité, il devient adoration : " Mon Seigneur et mon Dieu ! " (Jn 20, 28). Il prend alors une connotation d’amour et d’affection qui va rester le propre de la tradition chrétienne : " C’est le Seigneur ! " (Jn 21, 7) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 448)



«Accompagner les femmes et les hommes d'aujourd'hui à devenir des disciples-missionnaires ne consiste pas tant à leur communiquer des connaissances qu'à les éveiller au regard de Jésus posé sur eux.» 

("Quand Jésus pose son regard sur moi" Pierre Goudreault - p 13)

Voilà toute la correspondance avec ce que dit le Pape François qui parle aussi du regard de Jésus...


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1er mai

Journée internationale des travailleurs et travailleuses...


L'Assemblée des Évêques catholiques du Québec 

a publié un message ayant pour titre: 


«La dignité du travail en contexte de pénurie de main-d'oeuvre.»


Les titres des paragraphes de ce message:

- Les causes de la pénurie

- La vision chrétienne du travail

- Des inégalités qui persistent

- Un enjeu global et local

- Pistes d'analyse et d'action solidaires


On peut retrouver ce message 

sur le site de l'Assemblée des Évêques catholiques du Québec.


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Bon dimanche!

Jean-Yves 

« Ils virent Jésus qui marchait sur la mer » / Dans notre Église... / (384,816)

 Bonjour!

Samedi le 30 avril 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ils virent Jésus qui marchait sur la mer » (Jn 6, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
Le Christ est ressuscité, lui qui a tout créé ;
il a pris en pitié le genre humain.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le soir venu,
les disciples de Jésus descendirent jusqu’à la mer.
Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm,
sur l’autre rive.
C’était déjà les ténèbres,
et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples.
Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades
(c’est-à-dire environ cinq mille mètres),
lorsqu’ils virent Jésus
qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque.
Alors, ils furent saisis de peur.
Mais il leur dit :
« C’est moi. N’ayez plus peur. »
Les disciples voulaient le prendre dans la barque ;
aussitôt, la barque toucha terre
là où ils se rendaient.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La scène est un peu déroutante. Elle se passe de nuit, temps favorable à la révélation chez saint Jean. Les disciples ont à traverser la mer, pour rejoindre l’autre rive. La mer ne représente donc qu’une étape, un chemin à emprunter.

Certes, la tempête fait rage, ce qui est toujours un phénomène impressionnant. Mais les disciples en ont vu d’autres ; ils sont de bons navigateurs, ils sauront rejoindre leur but à bon port. La peur qu’ils éprouvent ne vient ni du vent ni des vagues. Ils ont peur parce qu’ils voient, tache lumineuse sur un écran obscur et agité, Jésus, marchant à leur rencontre.

Tous les regards convergent en effet vers la personne de Jésus. Les eaux démontées ne sont pas un adversaire dont il faudrait venir à bout. Comme jadis dans le livre de l’Exode, elles ne sont qu’un chemin par lequel Dieu nous conduit. Aujourd’hui, celui qui guide le voyage est Jésus, le nouveau Moïse. Grâce à lui, l’eau qui sépare les deux rives devient le chemin qui réunit, qui mène à la vraie vie. Voilà le grand passage, la nouvelle Pâque qui s’accomplit. Par ce signe Jésus nous révèle que Dieu agit en personne. Les disciples l’ont bien compris, la crainte qu’ils éprouvent en est la preuve.

La révélation culmine dans la parole de Jésus. En effet, quand Dieu dévoile sa présence, il bannit toute peur. Et dans le « c’est moi », Jésus prononce le « Je suis » divin. Jésus est à la fois le nouveau Moïse et Dieu lui-même.

Si jamais la Pâque avait à nos yeux l’image d’un clivage entre deux Jésus différents, le Jésus charnel proche de nous et le Jésus glorieux déjà près du Père, entre l’homme extraordinaire et le Dieu unique, cet épisode nous rappelle que Jésus n’a jamais cessé d’être pleinement homme et pleinement Dieu. C’est ce que reconnaissent les disciples quand ils veulent le prendre avec eux dans la barque, dans un geste de coopération confiante. Ils demandent à Dieu qui montre le chemin de partager leur route.

C’est alors que la barque touche terre. On s’attendait à ce qu’il reste du chemin, mais il n’y en a plus à parcourir. Ainsi en va-t-il lorsque nous reconnaissons la présence du Ressuscité dans nos vies. Une fois que nous lâchons prise et que nous laissons le don de sa paix porter son fruit de confiance et d’abandon, la terre ferme prend la place de la mer démontée. Vouloir prendre Jésus dans notre barque, c’est lui demander d’établir en nous son règne de paix. Parvenir à demander à Jésus d’être le capitaine de nos vies est faire entièrement le voyage de la foi.

Seigneur Jésus, garde nos yeux fixés sur toi. Que la douceur de ta présence illumine la nuit de nos peurs et nous donne d’avancer fermement sur le chemin de la foi, dans la force de la résurrection.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Dans notre Église...


Ce sont des réflexions 

à propos du synode sur la synodalité dans l'Église...


Dans notre Église...

Quels sont nos compagnons de route?

Dans l'Église et dans la société, nous sommes sur la même route...


Dans notre Église...

Comment c'est l'écoute mutuelle dans notre vie d'Église?

L'écoute est le premier pas, 

mais demande d'avoir l'esprit et le cœur ouverts, sans préjugés...


Dans notre Église...

Est-ce qu'il y a possibilité de prendre la parole?

Tous sont invités à parler avec courage et égalité:

 liberté, vérité, égalité...


Dans notre Église...

Dans nos liturgies, est-ce qu'il y a place pour la participation?

C'est possible si il y a écoute communautaire de la Parole...


Dans notre Église...

Y a-t-il coresponsabilité dans la mission?

La synodalité est au service de la mission de l'Église; 

tous les membres sont invités à y participer...


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Photo prise à partir de Montmagny

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 28 avril 2022

« Il en distribua aux convives, autant qu’ils en voulaient » / (384,775)

 Bonjour!

Vendredi 29 avril 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...





    ÉVANGILE    

« Il en distribua aux convives, autant qu’ils en voulaient » (Jn 6, 1-15)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée,
le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait,
parce qu’elle avait vu les signes
qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne,
et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux
et vit qu’une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions- nous acheter du pain
pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve,
car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge
et deux poissons,
mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit :
« Faites asseoir les gens. »
Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit.
Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains
et, après avoir rendu grâce,
il les distribua aux convives ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Rassemblez les morceaux en surplus,
pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux des cinq pains d’orge,
restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.

À la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C’est vraiment lui le Prophète annoncé,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever
pour faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira dans la montagne,
lui seul.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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COMMENTAIRE...

Jésus est « passé de l’autre côté » de la mer : il a accompli sa Pâque ; il a accosté sur l’autre rivage, le rivage de la vie définitive. C’est de là qu’il nous fait signe, qu’il nous appelle, comme il appelait ses apôtres quelques jours après sa résurrection : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » (Jn 21, 5). Notre-Seigneur ressuscité est comme le phare dans la nuit, qui nous conduit au bon port ; à condition bien sûr que nous fixions nos regards sur lui, que nous nous laissions attirer par lui, que sa Parole soit « la lumière de nos pas, la lampe de notre route » (Ps 118, 105).

L’Église est le peuple rassemblé par la Parole de Dieu, qui chemine, sous la conduite de cette Parole, jusqu’aux demeures éternelles où son Seigneur l’a précédé afin de lui préparer une place (cf. Jn 14, 2). Pourtant, alors qu’elle est encore en chemin, elle peut quotidiennement anticiper le terme du voyage : dans chaque Eucharistie, son Époux vient au-devant d’elle et anticipe la rencontre eschatologique. Le temps de la célébration, nous participons déjà aux noces éternelles sur l’autre rivage, où nous accosterons bientôt. Comme la foule de l’Évangile de ce jour, nous gagnons la montagne – lieu de la révélation divine – et nous écoutons le Maître qui nous enseigne – la position assise est celle de l’enseignant – au cours de la liturgie de la Parole.

« Jésus leva le regard et vit qu’une foule nombreuse venait à lui » : du haut de la Croix, Jésus a vu venir à lui les générations de croyants, venant de tous les horizons pour s’abreuver aux sources vives du salut. C’est pour que cette foule innombrable « ne défaille pas en route » (Mc 8, 3) et puisse bénéficier de la grâce de la Rédemption en consommant le véritable Agneau pascal, que Notre-Seigneur a institué l’Eucharistie. Cette manne céleste qui nourrit pour la vie éternelle (cf. Jn 6, 51) n’est pas un pain terrestre que nous pourrions acheter avec le salaire de notre travail : ici-bas, nous travaillons « pour la nourriture qui se perd », alors que « le Fils de l’Homme nous donne la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 27). Hélas, nous ne ressentons pas vraiment la faim d’un tel aliment ; aussi nous contentons-nous de nous rassasier de nos « cinq pains d’orge et de nos deux poissons », en oubliant que nous avons à sustenter une vie bien plus importante, qui a défaut de nourriture adéquate, risque fort de s’étioler et de mourir.

Lorsque Jésus exhorte les Juifs – et nous à travers eux – à « travailler pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle », ceux-ci lui demandent : « “Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?” Jésus leur répondit : “L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé” » (Jn 6, 27-29). C’est-à-dire que nous nous unissions à la personne du Christ par un amour sincère ; que nous adhérions à lui dans une confiance sans borne. Concrètement, que nous mettions en pratique le précepte de l’Apôtre : « Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit au nom du Seigneur Jésus-Christ, offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père » (Col 3, 17). Tel est le sens des offrandes que nous présentons à Dieu au cours de la célébration eucharistique : avec ce pauvre pain que nous lui offrons, c’est toute notre vie que nous élevons vers le Père, pour qu’elle soit purifiée, transformée, sanctifiée par l’action de l’Esprit et qu’elle devienne, par le Christ, avec le Christ, et en lui, un « sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour nous l’adoration véritable » (Rm 12, 1)

À ce propos, le pape Benoît XVI souligne dans son Exhortation apostolique post-synodale sur l’Eucharistie que : « L’offrande de notre vie, la communion avec toute la communauté des croyants et la solidarité avec tout homme sont des aspects inséparables de la “logiké latreía”, du culte spirituel, saint et agréable à Dieu (cf. Rm 12, 1), dans lequel toute notre réalité humaine concrète est transformée pour la gloire de Dieu » (Sacramentum caritatis, 94). Puissions entendre cet appel et « montrer par notre vie eucharistique la splendeur et la beauté de notre appartenance totale au Seigneur » (Ibid.).

Marie très sainte, Vierge immaculée, arche de l’alliance nouvelle et éternelle, accompagne-nous sur ce chemin de la rencontre avec le Seigneur qui vient. Tu es la “Tota pulchra”, la Toute-belle, puisqu’en toi resplendit la splendeur de la gloire de Dieu. En toi l’Église contemple la “Femme eucharistique”, son icône la mieux réussie ; et elle te contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. Apprends-nous à devenir nous-mêmes des personnes eucharistiques et ecclésiales, pour pouvoir nous aussi, selon la parole de saint Paul, nous présenter “sans tache” devant le Seigneur, selon son éternel dessein d’amour sur nous (cf. Col 1, 21; Ep 1, 4)  (d’après Sacramentum caritatis, 96).


Abbé Philippe Link / Merci l.abbé Philippe.



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Alors il se retira dans la montagne...

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Bonne journée!

Jean-Yves Fortin, diacre

mercredi 27 avril 2022

« Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » / (384,719)

 Bonjour!

Jeudi 28 avril 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...





ÉVANGILE

« Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » (Jn 3, 31-36)

Alléluia. Alléluia.
Thomas, parce que tu m’as vu tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu.
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous.
Celui qui est de la terre est terrestre,
et il parle de façon terrestre.
Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,
il témoigne de ce qu’il a vu et entendu,
et personne ne reçoit son témoignage.
Mais celui qui reçoit son témoignage
certifie par là que Dieu est vrai.
En effet, celui que Dieu a envoyé
dit les paroles de Dieu,
car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.
Le Père aime le Fils
et il a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ;
celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie,
mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tout. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne n’accepte son témoignage. » Il est clair que Jésus fait ici référence au témoignage de Jean-Baptiste, lui qui avait déclaré à son sujet : « Et moi, j’ai vu et je témoigne que celui-ci est l’Elu de Dieu » (Cf. Jn 1, 34).

Nous avons ici une première synthèse, dans le quatrième évangile, au sujet du ministère apostolique de Jésus. Le Père l’a envoyé, le comble de son Esprit et lui confie toute chose : « Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans compter. Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main » (Cf. Evangile). Nous revient alors en mémoire cet autre témoignage de Jean : « J’ai vu l’Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, celui-là m’a dit : ‘Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint’ » (Cf. Jn 1, 32-33).

Seul le Père, le seul vrai Dieu (Cf. Jn 17, 3), peut révéler que Jésus est son Fils unique. Il est la seule Parole qu’il ait à prononcer. Comme l’exprime admirablement saint Jean de la Croix : « Dès lors qu’Il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, Dieu n’a pas d’autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d’un seul coup en cette seule Parole et il n’a rien de plus à dire ; car ce qu’Il disait par parties aux prophètes, Il l’a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu’est son Fils » (Carm. 2, 22).

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (Cf. Jn 1, 29) : La patience et la douceur de l’Agneau caractérisent le Serviteur donnant sa vie en rançon pour la multitude (Cf. Is 53, 7). Et la seule arme de l’Agneau est la vérité, le glaive de la Parole de Dieu (Cf. Ap 2, 12). Serviteur du Père, Jésus témoigne de lui par sa Parole, autrement dit, il témoigne de lui par ce qu’il est, lui, la Parole de Dieu faite chair (Cf. Prologue).

Tout se joue dans la foi de celui qui accueille cette Parole : « Celui qui accepte son témoignage certifie par là que Dieu dit la vérité. » Croire aboutit donc à un jugement de vérité : Dieu est véridique parce qu’il est. En lui, l’Être et le Vrai ne font qu’Un.

Ainsi par notre adhésion de foi, nous témoignons que Dieu est. Nous le faisons parce que nous permettons alors à la Parole de Jésus de s’inscrire en nos cœurs pour devenir le sceau vivant qui atteste de la vérité du Père : « Vous êtes manifestement une lettre du Christ, remise à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » (Cf. 2 Co 3, 3).

Père, merci pour la Parole de bénédiction que tu prononces sur chacun de nous. Cette Parole, c’est ton Fils Jésus-Christ notre Seigneur. Augmente en nous la foi, que nous puissions recevoir au plus profond de nos cœurs la présence de ton Verbe éternel qui seul peut dans la vérité nous conduire jusqu’à toi.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Sois comme une lumière,

qui passe dans la nuit,

et qui, chemin faisant,

rallume des étoiles éteintes.»

(Phil Bosmans)


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D I A C R E

au cœur du monde d'aujourd'hui

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Bonne journée!

Jean-Yves Fortin, diacre 

mardi 26 avril 2022

« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, pour que, par lui, le monde soit sauvé » / (384,688)

Bonjour!

Mercredi 27 avril 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 



ÉVANGILE

« Dieu a envoyé son Fils dans le monde, pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 16-21)

Alléluia. Alléluia.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en Lui aient la vie éternelle.
Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas,
mais obtienne la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,
mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement ;
celui qui ne croit pas est déjà jugé,
du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Et le Jugement, le voici :
la lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;
mais celui qui fait la vérité vient à la lumière,
pour qu’il soit manifeste
que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous poursuivons la lecture du récit de la rencontre nocturne entre Jésus et Nicodème. Est-ce Jésus qui poursuit son exposé à la troisième personne, ou est-ce l’évangéliste qui partage sa réflexion sous forme d’une synthèse doctrinale du dessein de salut ? A vrai dire peu importe que ces paroles aient été prononcées directement par le Verbe de Dieu, ou inspirées par l’Esprit Saint à l’hagiographe. Ce qui compte pour nous, c’est qu’elles nous parlent en vérité du mystère trinitaire.

Lorsque le Seigneur se révèle ainsi dans des paroles aussi denses, ce n’est pas seulement pour nous inviter à le contempler intellectuellement, mais c’est d’abord et essentiellement pour que nous puissions le connaître en nous identifiant à lui. Car comme Jésus vient de l’enseigner à Nicodème, il n’est pas de « savoir » qui vaille sur Dieu : il nous faut re-naître pour con-naître.

Fidèle à la pédagogie de toute la Révélation biblique, Jésus ne nous enseigne pas qui est Dieu ; mais ce qu’il fait pour nous : il nous aime sans mesure, au point de « donner son Fils unique ». Indirectement nous « savons » donc déjà qu’il est le Père de Jésus ; mais pour accéder à une véritable connaissance de cette paternité, il n’est pas d’autre chemin que celui de l’identification au Fils, c’est-à-dire à Jésus qui a pu dire : « Qui m’a vu, a vu le Père » (Jn 14, 9).

Pour nous identifier à Jésus, il nous faut commencer par l’imiter, afin d’attirer sur nous l’Esprit Saint, qui repose sur le Fils et descend sur ceux qui cherchent à lui ressembler afin de les configurer à lui. C’est lui, l’Esprit qui nous rétablira à l’image du Fils unique, celui que le Père engendre éternellement au prix de sa propre substance. Et c’est dans cette union au Christ que nous connaîtrons le Père, lorsqu’il nous engendrera nous aussi dans le don de sa propre vie.

La désappropriation est telle en Dieu, que son amour paternel correspond à une véritable « mort à soi », dans la mesure où ce terme peut être utilisé analogiquement en Dieu. Lorsque Jésus dit « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13), il ne fait qu’expliciter ce qui se vit depuis toute éternité et de manière exemplaire en Dieu lui-même. Le Père se donne tout entier dans l’engendrement du Fils, et celui-ci se livre en retour dans une totale désappropriation de soi, en réponse à l’initiative du Père.

Tel est le paradoxe qui ressurgit à chaque page de l’Evangile : l’amour vrai, l’amour de charité donne, il se donne sans compter, jusqu’à livrer sa propre vie. De même que le soleil s’épuise dans le rayonnement de sa lumière et de sa chaleur, Dieu se communique à l’infini dans le rayonnement de son amour.

« Tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais obtiendra la vie éternelle » : croire c’est adhérer à ce modèle divin de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force, attirant ainsi par nos pauvres efforts stériles, la puissance de l’Esprit qui vient au secours de notre impuissance. Croire c’est donc entrer concrètement dans le mouvement de désappropriation de soi de l’amour, qui implique une radicalité comparable à une véritable mort. Or Jésus affirme tout au contraire que c’est dans la mesure même où nous consentons à cette mort à nous-mêmes dans le dynamisme de la charité, que « nous ne périrons pas, mais obtiendrons la vie ».

Nous pressentons bien que notre rationalité est mise à mal, et que nous ne pourrons vérifier cette parole, qu’en la mettant en pratique ; car plus que jamais il s’agit de connaître et non de savoir.

La « lumière est venue dans le monde », et elle est venue pour un jugement. Ceux qui se laissent pénétrer par cette lumière de l’amour de charité, au point de devenir « fils de lumière », échappent au jugement, car ils ne s’appartiennent plus ; ils se sont laissés entraînés par l’Esprit dans le mouvement de la vie triomphante : « Le vent souffle où il veut, tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit ».

Mais ceux qui « ont préféré les ténèbres à la lumière », ceux qui ont refusé d’entrer dans la logique du don et se sont cramponnés à « leurs œuvres mauvaises », ceux-là s’excluent eux-mêmes du salut que le Fils est venu offrir aux hommes en leur ouvrant le chemin de l’amour et de la vie.

Croire n’est décidément pas adhérer à une idéologie ; il s’agit avant tout d’agir selon la vérité en venant à la lumière de la charité. Ces paroles du Seigneur nous traversent comme un glaive : elles révèlent en nous le véritable lieu de notre combat spirituel : tout ce que nous faisons par attachement à notre volonté propre par vaine gloire ou par ambition – fût-ce des œuvres en apparence charitables au service du Royaume – sont des « œuvres mauvaises » que nous offrons à l’idole de notre moi. Seules les œuvres que nous faisons dans le désintéressement de l’amour vrai, sont « reconnues comme des œuvres de Dieu », c’est-à-dire des œuvres que Dieu accomplit en nous par son Esprit.

Que la radicalité de ce jugement ne nous désespère pas : les apôtres non plus ne sont pas devenus du jour au lendemain des saints ! L’important est de « préférer la lumière aux ténèbres », de désirer vivre dans la charité à l’image du Père et du Fils, et de laisser l’Esprit faire en nous la vérité. Rappelons-nous que lorsque Jésus nous dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie », il nous promet par cette Parole d’être lui-même notre chemin de sainteté, au terme duquel nous serons pleinement immergés dans la lumière de sa vie.

Dieu très bon, reste auprès de ton peuple, car sans toi notre vie tombe en ruine ; fais passer à une vie nouvelle ceux que tu as initiés aux sacrements de ton Royaume.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Diacre

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Bonne journée!

Jean-Yves Fortin, diacre