lundi 31 mai 2021

« Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » / Quelques pensées... / (356,957)

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 Bonjour!

Mardi 1er juin 2021

Croix du chemin à Notre-Dame-du-Portage

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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Ce qui est à César, rendez-le à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mc 12, 13-17)

Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf; Ep 1, 17-18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
on envoya à Jésus des pharisiens et des partisans d’Hérode
pour lui tendre un piège en le faisant parler,
et ceux-ci vinrent lui dire :
« Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ;
tu ne te laisses influencer par personne,
car ce n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens,
mais tu enseignes le chemin de Dieu selon la vérité.
Est-il permis, oui ou non,
de payer l’impôt à César, l’empereur ?
Devons- nous payer, oui ou non ? »
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit :
« Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?
Faites-moi voir une pièce d’argent. »
Ils en apportèrent une,
et Jésus leur dit :
« Cette effigie et cette inscription,
de qui sont-elles ?
– De César », répondent-ils.
Jésus leur dit :
« Ce qui est à César, rendez-le à César,
et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Et ils étaient remplis d’étonnement à son sujet.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Pharisiens et Hérodiens font alliance pour tendre un piège au Seigneur « en le faisant parler ». Ironie de l’évangéliste qui souligne comment les frères ennemis se coalisent pour faire chuter leur adversaire commun ?

Nous assistons sous nos yeux à la réalisation de la conspiration prophétisée au livre de la sagesse : « Traquons le juste : il nous gêne, s’oppose à nos actions, nous reproche nos manquements à la Loi et nous accuse d’être infidèles à notre éducation. Il déclare posséder la connaissance de Dieu et il se nomme enfant du Seigneur, il se vante d’avoir Dieu pour père. Voyons si ses paroles sont vraies et vérifions comment il finira » (Sg 2, 12-17).

Le discours faux de ces renards commence paradoxalement par annoncer la vérité : « Tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu » ; la flatterie du menteur a pour but de faire glisser jusqu’au piège le malheureux qui se laisse séduire par ses propos mal intentionnés.

La question sur laquelle débouche cette entrée en matière est particulièrement perverse : si Jésus répond positivement, il va dans le sens des Hérodiens, collaborateurs de l’occupant, et sera dès lors accusé de traître par les Pharisiens ; s’il invite à refuser de payer l’impôt, il abonde dans le sens des Pharisiens, mais se met les Hérodiens à dos, qui auront beau jeu de le dénoncer aux Romains.

Connaissant l’intention de ses interlocuteurs, Notre-Seigneur dévoile d’amblée leur hypocrisie. Coupant court aux flatteries mensongères, il prend ses opposants en flagrant délit de duplicité puisqu’ils portent sur eux la monnaie de l’impôt, portant l’effigie de l’Empereur et une légende qui s’adresse à lui comme à une divinité. On comprend qu’un juif pieux n’était pas supposé la posséder ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle des changeurs se tenaient dans la cour du Temple, car l’argent romain était considéré comme idolâtrique et ne pouvait entrer dans le Temple. La preuve est ainsi faite que les interlocuteurs de Jésus ne se posaient guère de problèmes moraux et n’attendaient rien de cet interrogatoire, si ce n’est un motif d’accusation.

Notre-Seigneur aurait pu les laisser là, tenant entre leurs mains la pièce à conviction de leur hypocrisie. Mais il va profiter de cette opportunité pour préciser le véritable lieu de discernement des problèmes, y compris politiques. Prenant l’initiative du dialogue, il oblige ses détracteurs à répondre eux-mêmes à leur propre question, en les renvoyant à l’effigie et la légende qui sont frappées sur la monnaie : « Rendez donc à César » ce qui est marqué de son sceau et qui par le fait même lui revient selon les conventions sociales.

A en rester là, on pourrait croire que Jésus est tombé dans le piège et s’est prononcé en faveur d’un soutien financier à l’occupant. Mais cette injonction ne fait qu’introduire un second précepte, vers lequel tout converge. Resituant le débat sur son horizon véritable, le Seigneur ajoute en effet : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». De même qu’il faut rendre à César ce qui est marqué de son effigie, nous sommes invités à rendre à Dieu ce qui est marqué de son sceau, c’est-à-dire nous-mêmes, car l’être humain est la seule réalité qui soit à son image (Gn 1, 27).

Le message est clair : le discernement de la question initiale concernant l’impôt dû à César – et tous les discernements analogues – ne peuvent se faire qu’à la lumière de l’orientation nouvelle que le Verbe, par son incarnation, est venu donner à toute vie humaine : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 21-23).

Que l’Esprit Saint nous donne la force de nous dégager des fausses séductions et de choisir résolument d’appartenir à Dieu seul en lui remettant tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes : « Prenez Seigneur et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence, et toute ma volonté, tout ce que j’ai et possède. Vous me l’avez donné : à vous Seigneur je le rends. Tout est vôtre, disposez-en selon votre entière volonté. Donnez-moi votre amour et votre grâce : c’est assez pour moi » (Prière d’offrande de Saint Ignace de Loyola).


Abbé Philippe Link / Merci!

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Moulin des Aulnaies

Seigneurie

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     Diacre     

au cœur de notre monde 

que Dieu aime.

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«Prier c'est aimer. Il faut aimer. 

Si tu aimes tu as tendance à remercier.»

(Heugue Aufray)

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«L'âme devrait toujours se tenir entrebâillée, 

prête à faire bon accueil à l'expérience enthousiaste.»

(Émily Dickinson)

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«Chacun dans sa recherche trouve sa source, 

cette source qui nous fait entrer, tous et chacun, 

dans cette vie éternelle qui est le Dieu vivant

 au plus intime de nos cœurs.»

(Maurice Zundel)

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«Si vous investissez dans la beauté, 

elle vous accompagnera chaque jour de votre vie.»

(Frank Lloyd Wright)

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«Mon Dieu, tu as crée un monde avec du brouillard, 

mais tu peux toujours nous aider

 à monter plus haut pour retrouver le soleil.»

(Bertrand Picard)

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«Découvrons en nous le véritable trésor:

l'image unique que Dieu s'est faite de chacun de nous.»

(Anselm Grün)

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Heureux les pauvres de cœur.

Les pauvres de cœur:

 ceux qui savent se réjouir de tout.

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Bonne journée!

Jean-Yves 


«Mon âme exalte le Seigneur...» / (356,881)

Bonjour!

Lundi 31 mai 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 (Lc 1,39-56): En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte: «Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur».


Marie dit alors: «Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. Il s'est penché sur son humble servante; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race à jamais».

Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

Commentaire:

(...) Saint Luc a ouvert son évangile par l’annonce à Zacharie de la naissance du Précurseur (1, 5-25). L’Ange révèle d’amblée que l’enfant « sera rempli de l’Esprit Saint dès avant sa naissance » (1, 15). Sa venue demeure cependant discrète : son père est privé de la parole pour ne pas avoir cru au message de l’Ange (1, 20) et sa mère « garde le secret pendant cinq mois » (1, 24). Après un moment d’intense émotion, le silence tombe à nouveau sur le foyer de Zacharie, mais un silence vibrant d’une joie et d’une attente secrète.

L’Annonce faite à Marie se déroule également dans le secret du cœur de la Vierge : « l’Ange entra chez elle et dit ». Aucune allusion à une vision : discrétion oblige. Tout se concentre dans un échange de paroles entre le Messager céleste et l’humble jeune fille de Nazareth.

C’est le récit de la Visitation qui va tout à la fois rapprocher les deux événements, les articuler, et les faire sortir de l’ombre, ou plutôt de la nuée qui les abritait. L’évangéliste ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Encore qu’on ne puisse pas vraiment compter l’enfant Jésus parmi les acteurs : il est question de lui – il est même au centre de l’événement – mais il n’agit pas directement. Il est présent comme « le Seigneur », présidant la rencontre depuis le sein de sa mère, où il réside comme en son Temple.

Par contre il est un cinquième acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle, l’accompagnant sur les routes de la mission sous la conduite de l’Esprit.

La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur. Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?

Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ? « Je vous reverrai, avait promis Jésus avant d’entrer dans sa Passion, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22). L’Église postpascale se trouve dans les conditions qu’entrevoyait le prophète Isaïe lorsqu’il écrivait : « Voici le Dieu qui me sauve : j’ai confiance, je n’ai plus de crainte. Ma force et mon chant c’est le Seigneur : il est pour moi le salut. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de vous, le Saint d’Israël (Ct – Is 12, 2.6). Voilà pourquoi le croyant devrait toujours être dans la joie, si du moins il demeure comme il se doit sous l’onction de l’Esprit. Certes ce n’est pas facile de garder les yeux fixés sur Jésus au cœur d’un monde qui l’ignore ou le rejette ; c’est pourquoi Notre-Seigneur nous encourage lui-même : « Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. Demandez (l’Esprit Saint), et vous (le) recevrez : ainsi vous serez comblés de joie » (Jn 16, 24).

Dans la première lecture que nous venons d’entendre, Saint Paul prolonge cette exhortation, invitant tous ceux qui par la foi, ont reçu le don de Dieu, à « ne pas briser l’élan de leur générosité, mais à laisser jaillir l’Esprit ». Car seul l’Esprit peut nous faire tenir dans « la joie de l’espérance aux jours d’épreuve ». Aussi l’apôtre nous encourage-t-il à « prier avec persévérance », afin de « tenir bon, fuyant le mal avec horreur et nous attachant au bien ». C’est encore l’Esprit qui nous donne d’être « unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisant de respect les uns pour les autres, et partageant avec ceux qui sont dans le besoin ». C’est toujours le même Esprit qui nous fait vivre les Béatitudes, « bénissant ceux qui nous persécutent, leur souhaitant du bien et non pas du mal ». Enfin, qui d’autre que l’Esprit peut nous purifier de la vaine gloire et nous donner le goût de « ce qui est simple » ? C’est ainsi que le Paraclet nous prépare jour après jour à rencontrer notre Dieu, lui qui « disperse les superbes et renverse les puissants de leurs trônes », mais qui « se penche sur son humble servante et élève les humbles ».

Dieu tout-puissant, tu as inspiré à la Vierge Marie, qui portait en elle ton propre Fils, de visiter sa cousine Élisabeth ; accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit afin de pouvoir nous aussi te magnifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.


Abbé Philippe Link - Merci! 

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Bonne semaine!

Jean-Yves 

samedi 29 mai 2021

« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » / « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » / (356,798)

 Bonjour!

Dimanche 30 mai 2021

La Sainte Trinité



Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...

ÉVANGILE

« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20)

Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (cf. Ap 1, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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     Commentaire...   


Pourquoi a-t-on autant de mal à parler de notre foi alors que Jésus dans l’Évangile est claire : « Allez de toutes les nations, faîtes des disciples ». Pourquoi ?

En fait il y a une raison objective. C’est la question du doute. On a des doutes. Mais Jésus vient nous dire : c’est pas grave. L’enchaînement de l’Évangile est clair : « certains eurent des doutes », mais Jésus leur dit à tous : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples ».

Jésus nous dis : même si vous avez des doutes, c’est pas très grave, allez de toutes les nations et faîtes des disciples. Jésus nous envoi en mission, même si on n’est pas complètement sûr de notre propre foi. En fait, si on attend d’être sûr de notre propre foi pour partir en mission, et bien on ne partira jamais. On ne partira vraiment jamais, parce qu’on a toujours des doutes, et tant qu’on ne sera pas en face à face avec Dieu au ciel, dans notre épaisseur humaine, on aura toujours des doutes. Si on attend d’être au ciel pour annoncer l’Évangile, le Royaume de Dieu ne va pas grandir vite. Cette question du doute n’est donc pas un obstacle.

Mais approfondissons : d’où viennent ces doutes ? D’où viennent ces résistances qui font qu’on a tous du mal à parler de Jésus ? Et bien, nous même, profondément on n’est pas complètement convaincu parfois. On n’est pas convaincu de qui est Dieu, de quelle est notre relation à Dieu, de l’effet du baptême et de la confirmation sur nous.

Alors intellectuellement, on n’a pas trop de problème. Mais profondément dans notre vie il reste des petites zones à évangéliser, sans cesse. Et sans cesse il y a ces doutes, et on a du mal à en parler. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi oui : c’est parfois plus difficile de parler de Jésus, que de parler d’autre chose.

La question se situe dans notre relation à Dieu. Nous sommes des enfants de Dieu, des enfants bien-aimés de Dieu, mais parfois on se comporte comme des esclaves pour reprendre l’image de l’Apôtre Paul dans la 2ème lecture. Quelle est la différence dans une maison entre un esclave et le fils du maître ? Les deux vont obéir au maître, mais pas pour les mêmes raisons. Le fils du maître croit en la bienveillance de son père. Il croit que son père est là pour le faire grandir. L’esclave, lui, obéit par peur du châtiment.

Notre relation à Dieu est parfois entre les deux. Nous sommes des enfants de Dieu, des enfants bien-aimés de Dieu, mais parfois on se retrouve et on se voit dans cet état d’esclave, et nous avons peur de Dieu. On retrouve ça dès le début du livre de la Genèse : Adam et Eve pèchent et que font-ils ? Ils se cachent parce qu’ils ont peur de Dieu. Est-ce que Dieu est bon, est-ce que Dieu m’aime, est-ce que Dieu est vraiment mon Père ? Le péché que nous faisons, introduit une espèce de doute dans notre cœur : dément nous avons ce doute en nous. Et nous passons, dans la même maison, du rôle de fils au rôle d’esclave.

Comment Dieu nous sauve de cela ? Dieu notre Père nous a créé et nous donne de vivre dans sa maison comme des héritiers, des fils et des filles bien-aimés, et nous, nous perdons cette filiation et nous nous réfugions dans ce rôle d’esclave.

Dieu lui-même vient à notre secours. En deux temps. Dieu lui-même, le Père, envoi son Fils, qui en nous montrant qu’il est le Fils va nous rappeler que nous aussi en étant ses frères nous sommes fils. Vous voyez comment je me rapproche du mystère de la Trinité que nous célébrons en ce dimanche. Le Père aimant, infiniment aimant, nous envoie son Fils qui nous permet de nous rapprocher du Père, qui nous rappelle que nous sommes enfants de Dieu.

Mais là encore, ça ne suffit pas complètement. On a besoin de l’Esprit Saint. Cet Esprit d’amour qui circule entre le Père et le Fils. Cet Esprit qui va venir en nos cœurs et qui va sans cesse travailler notre cœur pour que nous puissions redevenir des fils. « Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! ».

Cette présence de la Trinité, que je vous expose par ses missions, nous rappelle qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui veut nous attirer à lui : un Père aimant et créateur. A cause de notre péché, nous avons besoin de nous réconcilier avec lui, de nous reconnaître comme des fils et des filles. En nous sauvant par sa mort et sa résurrection, Jésus va nous rétablir dans notre dignité de fils. Nous l’avons contemplé durant tout le temps pascal. Puis il nous envoi l’Esprit consolateur, celui qui va cesser travailler notre cœur, si nous le voulons bien, pour devenir des fils et des filles.

Ce doute que nous avons en nous n’est donc pas une fatalité. En laissant le Père nous aimer, en laissant Jésus nous révéler l’Amour miséricordieux du Père, en le laissant nous sauver, en laissant l’Esprit Saint agir en nous, et bien ce doute s’efface. Notre relation au baptême va se simplifier. Nous n’aurons plus peur de parler de Jésus aux autres. Ça restera toujours quelque chose de difficile. Mais l’action de Dieu n’a qu’un seul but : nous ramener à lui, sans cesse. Ce Dieu qui est le Créateur, ce Dieu qui est notre Père ne désire qu’une seule chose : qu’on se jette dans ces bras. C’est ce que nous vivons dans toutes les petites conversions du quotidien. C’est lui-même qui nous attire à lui et c’est lui-même qui nous donne la force et la volonté d’avancer vers lui.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Un chrétien doit décider chaque jour de croire.»
(Carol Allain)
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«La patience est la capacité 
d'accepter consciemment ses propres limites 
ou celles des autres et de savoir les affronter pas à pas.»
 (Francesco Châlet)
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«N'allons plus nous dérobant
À L'Esprit qui régénère:
Le Seigneur est ressuscité!
Un sang neuf coule aux artères
Du Corps entier.
La nuit du temps
Se change en lumière:
L'homme était mort, il est vivant.»
(Hymne - La Trinité - Liturgie des heures)
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«Au commencement 
Était le Verbe!
Il était en Dieu!
Il était Dieu! 
Alléluia! Alléluia! Alléluia!
(Hymne - La Trinité - Liturgie des heures)
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«Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube:
mon âme a soif de toi;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.»
(...)

«Dans la nuit, je me souviens de toi
et je reste des heures à te parler
Oui, tu es venu à mon secours:
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient.»
(Du psaume 62 - Liturgie des heures - Ce matin.)
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Bonne journée!

Jean-Yves 

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En rencontre virtuelle, durant la pandémie,
les diacres et épouses du diocèse de Chicoutimi 

ont sorti des mots qui les faisaient réfléchir.

En voici l'illustration.

Et merci de ne pas oublier la source de votre ordination: 

celle par laquelle vous êtes faits diacres 

au cœur de notre Église, 

serviteurs de tous au nom de Jésus.

Bravo! et félicitations!

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Vous pouvez agrandir les images en cliquant dessus.

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vendredi 28 mai 2021

« Par quelle autorité fais- tu cela ? » / (356,721)

 Bonjour!

Samedi 29 mai 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Par quelle autorité fais- tu cela ? » (Mc 11, 27-33)

Alléluia. Alléluia.
Que la parole du Christ habite en vous
dans toute sa richesse,
et offrez par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Alléluia. (cf. Col 3, 16a.17c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus et ses disciples revinrent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les grands prêtres, les scribes et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou alors qui t’a donné cette autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi,
et je vous dirai par quelle autorité je fais cela :
le baptême de Jean
venait-il du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils se faisaient entre eux ce raisonnement :
« Si nous disons : “Du ciel”,
il va dire :
“Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?”
Mais allons-nous dire : “Des hommes” ? »
Ils avaient peur de la foule,
car tout le monde estimait que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! »
Alors Jésus leur dit :
« Moi, je ne vous dis pas non plus
par quelle autorité je fais cela. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’événement pour lequel Jésus est sommé de se justifier, est la purification du Temple, que nous avons interprété à la lumière de l’épisode du figuier desséché. Sans que ce soit dit explicitement, mais par la seule nomination des interlocuteurs du Seigneur, l’interrogatoire prend des allures de procès : « les chefs des prêtres, les scribes et les anciens », c’est-à-dire une délégation du Grand Conseil, celui-là même qui condamnera Jésus. Leur question semble sincère : « Agis-tu par toi-même, et dans ce cas, comment justifies-tu une telle autorité ? Ou si tu agis au nom d’un autre, qui est-il donc celui-là ? »

Dans le plus pur style rabbinique, le Seigneur répond par une contre-question qui achemine les interrogateurs vers la solution de leur demande, tout en dévoilant au passage leurs intentions profondes. Jésus déplace le débat de l’événement du Temple vers le Baptiste : lorsque Jean exhortait les hommes à purifier leurs cœurs, exerçait-il ce ministère en son nom propre ou sur l’ordre de Dieu ? On pressent la logique : le Temple n’est-il pas le « cœur » du peuple saint ? Lorsque Jésus chasse les vendeurs du Temple, son action se situe donc dans le prolongement direct de celle du Baptiste et procède de la même autorité. Aussi la prise de position par rapport au Précurseur devrait-elle déterminer l’attitude face au Christ.

Les Juifs ont bien perçu le cheminement auquel le Seigneur les invite ; mais le raisonnement intérieur auquel ils se livrent nous fait percevoir la malice de leur démarche. Loin de chercher la vérité, ils ne cherchent qu’à discréditer Jésus devant la foule, afin de consolider leur propre autorité, menacée par le Rabbi de Nazareth. Pris à leur propre piège par plus fort qu’eux, ils tâchent en vain de s’en sortir sans perdre la face. Car pour faire bonne figure devant le peuple, ils devraient reconnaître la mission divine du Baptiste ; mais alors ils devraient logiquement se soumettre à l’autorité de celui que le Précurseur avait désigné. Par contre s’ils ne reconnaissent pas Jean comme un prophète, ils risquent de se faire conspuer par la foule qui tenait le Baptiste en haute estime.

Leur réponse évasive résonne comme un aveu d’ignorance, qui n’est pas à l’honneur de ceux qui sont supposés diriger le peuple sur le chemin de la vérité. Mais ils n’avaient pas d’autre échappatoire s’ils voulaient éviter de reconnaître publiquement celui qu’ils avaient déjà décidé d’éliminer.

Devant leur refus de faire la vérité en eux-mêmes, Jésus aussi s’esquive : il ne dira pas « de quelle autorité » il a chassé les vendeurs du Temple, puisque ses interlocuteurs ont fait la preuve qu’ils ne veulent pas entendre.

En mettant son autorité en relation avec celle de Jean Baptiste, Jésus fait également allusion à l’issue probable de son ministère prophétique : l’épreuve, voire le martyr, est le sort commun des vrais serviteurs de Dieu, dont la parole et le comportement sont un démenti des compromissions consenties par ceux qui, sous des aspects religieux, ne cherchent que leur propre gloire.

Louange à toi, Lumière du monde, qui par ta Parole, viens débusquer en nous le vieil homme avec ses agissements tortueux ; celui qui s’inquiète bien plus de sa propre réputation que de la fidélité à l’Alliance, en se disant que l’Éternel est loin et que la vie est longue. Pauvre de nous : ce soir le Seigneur reprend notre souffle, et notre vaine gloire descendra avec nous dans la tombe ! Heureux celui qui prend au sérieux l’appel de Dieu et choisit de vivre dès à présent en citoyen du Royaume : la mort ne le surprendra pas, mais lui permettra tout au contraire d’accéder pleinement, là où son désir l’avait déjà introduit en espérance.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Cathédrale de Sainte-Anne - La Pocatière

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Diacre

au cœur de notre monde 

que Dieu aime.

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«Notre vie est une immense mosaïque

 à créer et à façonner.»

(Renée Pelletier)

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«Quand je te prie, Seigneur,

 c'est pour que tu m'élèves à la hauteur de tes voies 

et que tu m'apprennes à les découvrir, 

à les aimer et à y avancer avec confiance,

 sûr de toi, sûr de ton amour... sûr que tu marches avec moi

 et que tu ne me laisses jamais seul.»

Yvon Joseph Moreau, évêque émérite du diocèse de Sainte-Anne


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Bernache du Canada
La maman et ses petits
Qui m'a fourni cette photo? Je ne sais plus...
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Le propriétaire de la photo s'est pointé:
il s'agit de Bernard Lecomte - Évry - France
MERCI!!!
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Bonne journée!

Jean-Yves 


jeudi 27 mai 2021

« Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations. Ayez foi en Dieu » / (356,650)

 Bonjour!

vendredi 28 mai 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations. Ayez foi en Dieu » (Mc 11, 11-25)

Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Après son arrivée au milieu des acclamations de la foule,
Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple.
Il parcourut du regard toutes choses
et, comme c’était déjà le soir,
il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze.
Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie,
il eut faim.
Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles,
il alla voir s’il y trouverait quelque chose ;
mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles,
car ce n’était pas la saison des figues.
Alors il dit au figuier :
« Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! »
Et ses disciples avaient bien entendu.

Ils arrivèrent à Jérusalem.
Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser
ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple.
Il renversa les comptoirs des changeurs
et les sièges des marchands de colombes,
et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit
à travers le Temple.
Il enseignait, et il déclarait aux gens :
« L’Écriture ne dit-elle pas :
Ma maison sera appelée
maison de prière pour toutes les nations ?
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Apprenant cela, les grands prêtres et les scribes
cherchaient comment le faire périr.
En effet, ils avaient peur de lui,
car toute la foule était frappée par son enseignement.
Et quand le soir tomba,
Jésus et ses disciples s’en allèrent hors de la ville.

Le lendemain matin, en passant,
ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux racines.
Pierre, se rappelant ce qui s’était passé,
dit à Jésus :
« Rabbi, regarde :
le figuier que tu as maudit est desséché. »
Alors Jésus, prenant la parole, leur dit :
« Ayez foi en Dieu.
Amen, je vous le dis :
quiconque dira à cette montagne :
“Enlève- toi de là,
et va te jeter dans la mer”,
s’il ne doute pas dans son cœur,
mais s’il croit que ce qu’il dit arrivera,
cela lui sera accordé !
C’est pourquoi, je vous le dis :
tout ce que vous demandez dans la prière,
croyez que vous l’avez obtenu,
et cela vous sera accordé.
Et quand vous vous tenez en prière,
si vous avez quelque chose contre quelqu’un,
pardonnez,
afin que votre Père qui est aux cieux
vous pardonne aussi vos fautes. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Au début de la péricope évangélique de ce jour, nous voyons Jésus entrer dans le temple. Marc nous rapporte qu’« il inspecte du regard toutes choses ». Cependant, comme il est déjà tard, il rentre à Béthanie pour y passer la nuit. Nous retrouvons ensuite Jésus au matin qui a faim. Il s’approche d’un figuier qu’il aperçoit mais ne trouvant sur lui que des feuilles, il le maudit : « que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! ».

Arrivant à Jérusalem, Jésus entre alors dans le temple et en chasse avec force tous les marchands renversant également les comptoirs des changeurs. Pour bien montrer qu’il accomplit un geste prophétique, Jésus l’accompagne d’une parole qui en dévoile le sens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison s’appellera maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits ».

Le soir tombé, Jésus quitte une nouvelle fois Jérusalem et le premier épisode de notre péricope se répète : au matin, il passe avec ses disciples devant le figuier maudit la veille, lequel est bien desséché comme Pierre en fait la remarque au nom de tous.

Il est clair que la construction de ce récit répond à une intention théologique de Marc. Celle-ci s’éclaire lorsqu’on découvre que dans l’Ancien Testament, l’image du figuier improductif sert à annoncer le jugement sur le peuple de Dieu. C’est donc un jugement de stérilité qui est adressé ici au temple. Ce dernier est devenu un lieu où sont accumulés les sacrifices et les offrandes, mais il ne conduit plus à la conversion du cœur, le seul sacrifice qui plaise à Dieu. Il n’est plus le lieu où le cœur de l’homme s’ouvre au don de la présence divine.

A travers les éléments du récit du figuier qui encadre celui des vendeurs chassés du temple, nous devons entendre l’écho des dispositions essentielles qui conduisent à une communion profonde et intime avec celui qui veut se donner à tout homme et lui communiquer sa vie. Ces dispositions sont intérieures et non pas extérieures à l’homme : la faim spirituelle (cf. Mc 11, 12), des racines qui plongent profondément dans la vie divine (cf. Mc 11, 20), une foi solide (cf. Mc 11, 22), une prière confiante (cf. Mc 11, 24) et enfin une vie animée par la charité et la miséricorde (cf. Mc 11, 25).


Abbé Philippe Link / Merci!

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"Comme êtres humains,

 nous sommes tous unis

 comme des frères et des sœurs 

dans un merveilleux pèlerinage."

(LS92)

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Bonne journée!

Jean-Yves