samedi 27 juillet 2024

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » / ((474,086)

 Bonjour!

Samedi 27 juillet 2924

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson » (Mt 13, 24-30)

Alléluia. Alléluia.
Accueillez dans la douceur
la Parole semée en nous :
c’est elle qui peut vous sauver.
Alléluia. (cf. Jc 1, 21bc)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus proposa aux foules une autre parabole :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
    Or, pendant que les gens dormaient,
son ennemi survint ;
il sema de l’ivraie au milieu du blé
et s’en alla.
    Quand la tige poussa et produisit l’épi,
alors l’ivraie apparut aussi.
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire :
“Seigneur, n’est-ce pas du bon grain
que tu as semé dans ton champ ?
D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
     Il leur dit :
“C’est un ennemi qui a fait cela.”
Les serviteurs lui disent :
“Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
     Il répond :
“Non, en enlevant l’ivraie,
vous risquez d’arracher le blé en même temps.
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ;
et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs :
Enlevez d’abord l’ivraie,
liez-la en bottes pour la brûler ;
quant au blé, ramassez-le
pour le rentrer dans mon grenier.” »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire: Abbé Manuel SÁNCHEZ Sánchez (Sevilla, Espagne)

«Laissez-les pousser ensemble»


Aujourd'hui, nous considérons une parabole qui nous propose l'opportunité de nous référer à la vie en communauté, où, le bien et le mal, l'Évangile et le péché, s'y mélangent toujours. L'attitude logique serait celle d'en finir avec cette situation, comme les serviteurs prétendent: «Alors, veux-tu que nous allions l'enlever?» (Mt 13,28). Mais la patience de Dieu est infinie, et il attend jusqu'au dernier moment —comme un bon père— la possibilité d'un changement: «Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson» (Mt 13,30).

Une réalité ambiguë et médiocre, mais c'est où le Royaume se trouve. Il s'agit de nous sentir convoqués à découvrir les signaux du Royaume de Dieu pour pouvoir le renforcer. Et, d'une autre côté, ne pas favoriser rien qui puisse nous contenter de la médiocrité. Cependant, le fait de vivre dans une mélange du bien et du mal ne doit pas nous empêcher d'avancer dans notre vie spirituelle; le contraire ce serait de convertir notre blé dans de l'ivraie. «Seigneur, n'est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie?» (Mt 13,27).

Il est impossible de pouvoir grandir d'une autre façon, ni pouvons-nous quérir le Royaume autre part que dans la société où nous demeurons. Notre besogne sera de faire que le Royaume de Dieu puisse y naître.

L'Évangile nous incite à ne pas donner du crédit aux “purs” et à surmonter les aspects de puritanisme et d'intolérance qui puissent exister dans la communauté chrétienne. Il est facile de trouver ce genre d'attitudes dans toutes les collectivités, même si elles sont très adroites.

Face à un idéal, nous avons tous la tentation de croire que nous l'avons déjà atteint, alors que les autres sont encore loin d'y réussir. Mais Jésus constate qu'absolument tous, nous sommes tout simplement acheminés.

Veillons à ne pas laisser le démon se faufiler dans nos vies, ce qui arrive quand nous nous accommodons au monde. Sainte Angela de la Croix disait que «il faut boucher nos oreilles aux voix du monde qui nous distrait; quant à nous autres, le train-train quotidien, sans inventer des variations et respectant la façon de faire les choses qui sont un trésor caché; ce sont celles qui nous ouvriront les portes du ciel». Que la Très Sainte Vierge Marie nous accorde de nous accommoder seulement à l'amour.

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Quand le mal a gangréné la foule, le seul remède qui reste est de se plaindre et de geindre. Corriger avec amour quand c’est possible. Et quand on ne peut pas corriger, souffrir avec patience jusqu’à ce que la correction vienne d’en haut » (Saint Augustin)

  • « Jésus nous enseigne à voir les choses avec un réalisme chrétien et à affronter chaque problème avec une clarté de principes, mais aussi avec prudence et patience. Cela suppose une vision transcendantale de l’histoire, dans laquelle on sait que tout appartient à Dieu » (Saint Jean-Paul II)

  • « Au Jour du Jugement, lors de la fin du monde, le Christ viendra dans la gloire pour accomplir le triomphe définitif du bien sur le mal qui, comme le grain et l’ivraie, auront grandi ensemble au cours de l’histoire » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 681)


jeudi 25 juillet 2024

« Celui qui entend la Parole et la comprend porte du fruit » / (473,967)

 Bonjour!

Vendredi 26 juillet 2924

Fête de Sainte Anne


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Celui qui entend la Parole et la comprend porte du fruit » (Mt 13, 18-23)

Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Alléluia. (cf. Lc 8, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

          En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
  « Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
  Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre,
le Mauvais survient
et s’empare de ce qui est semé dans son cœur :
celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
  Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux,
c’est celui qui entend la Parole
et la reçoit aussitôt avec joie ;
  mais il n’a pas de racines en lui,
il est l’homme d’un moment :
quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il trébuche aussitôt.

             Celui qui a reçu la semence dans les ronces,
c’est celui qui entend la Parole ;
mais le souci du monde et la séduction de la richesse
étouffent la Parole,
qui ne donne pas de fruit.

          Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre,
c’est celui qui entend la Parole et la comprend :
il porte du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

                                    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Dans le quatrième Évangile, Jésus se désigne comme le chemin ; dans la parabole que nous méditons, l’image est différente : Notre-Seigneur est le Semeur ; le chemin fait partie du sol auquel est confiée la semence. « L’homme, précise Jésus, est le terrain ensemencé au bord du chemin ». Un chemin dans un champ balise le parcours utilisé par tous les passants afin d’éviter d’abimer la récolte. La terre piétinée sous les pas, se durcit et ne peut recevoir la semence en son sein. Le chemin est le lieu des opinions multiples et contradictoires que nous entendons sans vraiment les accueillir ; elles restent à la périphérie de notre être et se remplacent au fil du temps. L’homme qui entend la Parole de Dieu comme une information parmi d’autres, sans vraiment la com-prendre (la prendre en soi), se la voir ravir par le Mauvais.

Les pierres n’ont pas leur place dans un champ ; ni sur le chemin d’ailleurs : la pierre est ce qui fait trébucher le marcheur, et ce qui empêche la graine de prendre racine. La détresse, le scandale, la persécution : voilà autant de pierres qui risquent de « faire tomber » ceux dont la foi n’est pas encore bien aguerrie.

Les ronces sont des créatures de Dieu qui ont droit à l’existence, mais qui n’ont pas davantage leur place dans un champ de blé : le cultivateur fait tout pour empêcher que l’ivraie se multiplie sur sa terre, car il sait qu’elle risque d’étouffer le bon grain. Les ronces ne poussent pas sur le chemin ni dans les pierres, mais dans la bonne terre, c’est-à-dire dans le cœur de l’homme. Il est sans doute inévitable que des grains d’ivraie soient semés par le vent dans les champs, même les mieux entretenus. Difficile d’accuser la terre de nos campagnes d’être complice de l’ivraie en lui donnant la nourriture pour sa croissance ; mais si nous passons de l’image à la réalité, il en est tout autrement : le cœur de l’homme, que Jésus identifie à la terre, est le lieu de sa liberté. Les ronces ne peuvent pousser dans notre champ qu’avec notre complicité. C’est parce que nous nous laissons séduire par les richesses et étouffer par les soucis du monde, que « le grain ne donne pas de fruit ».

Il n’est guère possible – et peut-être même n’est-il pas opportun – d’éviter tout souci ; il ne nous est pas non plus demandé de vivre dans la misère ; mais le Seigneur nous invite à ne pas nous laisser submerger par les soucis ni aliéner par les richesses, afin de demeurer disponibles pour l’unique nécessaire : sa Parole de Vie éternelle qui donne sens à tout ce que nous entreprenons sur cette terre. C’est en gardant le regard fixé sur cette Parole que nous pourrons traverser les soucis sans en être écrasés, et que nous pourrons user des biens de ce monde sans en devenir esclaves.

Si nous parvenons ainsi à relativiser les heurs et malheurs de cette vie qui passe eu égard à la promesse d’éternité qui nous est offerte dans le Christ, nous « porterons du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un ».

Seigneur, tu as changé notre deuil en joie, tu nous offres la consolation du matin de Pâque après la peine du vendredi saint ; tu nous as libérés des mains d’un plus fort, tu nous rassembles, nous gardes et nous conduits comme un berger son troupeau, et nous demeurons aveuglément, obstinément, enfermés dans nos soucis, incapables d’accueillir ta grâce en raison de notre manque de foi. Tu nous offres les trésors de la vie éternelle, et nous demeurons cramponnés à nos richesses éphémères. Ton amour devrait nous faire “danser de joie”, et nous restons enfermés dans nos tristesses. Donne-nous d’accueillir ta Parole dans un cœur pauvre, humble et contrit : qu’elle puisse accomplir en nous ton dessein de salut et qu’elle porte son fruit, un fruit qui demeure.

Abbé Philippe Link  -  Merci!

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Bonne journée!

Bonne Fête de Sainte Anne!

Jean-Yves 

mercredi 24 juillet 2024

« Ma coupe, vous la boirez » / (473,874)

 Bonjour!

Jeudi 25 juillet 2924

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ma coupe, vous la boirez » (Mt 20, 20-28)

Alléluia. Alléluia.
C’est moi qui vous ai choisis du milieu du monde,
afin que vous alliez, que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure, dit le Seigneur.
Alléluia. (cf. Jn 15, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
    Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
    Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
    Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
    Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
    Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
    Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
    et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
    Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus ne semble pas choqué par la demande de la mère des fils de Zébédée. Il connaît le cœur de l’homme et combien celui-ci ignore son vrai désir, qui ne lui apparaît que sous le travestissement de ses convoitises : « Vous ne savez pas ce que vous demandez ».

Aussi, selon son habitude, le Seigneur va-t-il tenter d’éclairer la demande qui lui est faite afin de conduire son interlocuteur à corriger sa requête : la pédagogie du Maître consiste à distinguer la fin désirée – siéger à sa droite et à sa gauche dans le Royaume – du moyen qui y conduit : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Allusion à la Passion, à laquelle les deux frères s’estiment capables de participer. Jésus confirme leur compétence, même s’ils ne sont pas conscients pour le moment de ce que cela implique. Mais il dissocie cette participation indispensable à ses souffrances, de la réalisation de la demande.

En clair : nul n’a accès au Royaume sans passer par la Croix, mais la répartition des places est le privilège du Père et de lui seul. Autrement dit, le désir de la mère des fils de Zébédée doit se soumettre au désir du Père du Fils unique. Plus largement : nos aspirations même les plus nobles, voire religieuses, ont à passer par l’épreuve de la purification au creuset de la soumission à la volonté d’un Autre, qui en corrigeant notre désir, nous invite à sortir de notre narcissisme pour entrer dans la joyeuse dépendance de l’amour.

Père Saint, nous le croyons : de la même manière que tu as ressuscité Jésus d’entre les morts, « tu nous ressusciteras nous aussi avec lui et tu nous placeras près de lui » dans ton Royaume. Mais la logique ne change pas en passant du Maître au disciple ; pour que « la vie de Jésus soit manifestée dans notre existence mortelle », nous devons accepter d’être « continuellement livrés à la mort à cause de Jésus » (1ère lect.). Donne-nous le courage de nous engager résolument à sa suite sur le chemin paradoxal de l’amour de charité, qui consiste à « tout donner et à se livrer soi-même » (Sainte Thérèse de Lisieux) au service de nos frères.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 



mardi 23 juillet 2024

« Ils ont donné du fruit à raison de cent pour un » / (473,773)

Bonjour!

Mercredi 24 juillet 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Ils ont donné du fruit à raison de cent pour un » (Mt 13, 1-9)

Alléluia. Alléluia.
La semence est la parole de Dieu,
le semeur est le Christ ;
celui qui le trouve demeure pour toujours.
Alléluia. (cf. Mt 13, 4.23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison,
et il était assis au bord de la mer.
    Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes
qu’il monta dans une barque où il s’assit ;
toute la foule se tenait sur le rivage.
    Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur sortit pour semer.
    Comme il semait,
des grains sont tombés au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus tout manger.
    D’autres sont tombés sur le sol pierreux,
où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;
ils ont levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde.
    Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé
et, faute de racines, ils ont séché.
    D’autres sont tombés dans les ronces ;
les ronces ont poussé et les ont étouffés.
    D’autres sont tombés dans la bonne terre,
et ils ont donné du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
    Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous savons quelle joie est la nôtre devant le plus beau mystère qui soit : le Verbe s’est fait chair, il se fait proche pour nous sauver. L’introduction de l’évangile nous montre pourtant qu’il faut aussi accepter que le Seigneur mette de la distance entre lui et nous. Alors que la foule le presse, Jésus monte dans une barque et s’éloigne. Il ne part pourtant pas, car il est venu pour nous. Mais il crée ainsi la possibilité de la Parole. Il faut une certaine distance pour l’instaurer.

Puis Jésus enseigne. La parabole du semeur est vraiment facile à comprendre. Deux choses surprennent cependant : l’extraordinaire rendement des terrains fertiles et l’absence de contexte religieux. Le Seigneur promet une récolte très abondante, mais il ne dit rien du Royaume ou de son Père. S’agit-il vraiment d’une parabole ? Ne serait- pas une simple fable agricole ?

En fait, ce silence met davantage en valeur la morale de l’histoire : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! ». Voilà ce qu’il faut retenir. Jésus dévoile la condition exigée des disciples pour qu’ils portent du fruit en surabondance. Le terrain fertile dont parle la parabole est l’oreille du disciple. La Parole ensemence les cœurs de ceux qui l’écoutent.

Abbé Philippe Link _ Merci.



Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 22 juillet 2024

« Étendant la main vers ses disciples, il dit : “Voici ma mère et mes frères” »( / 473,640)

 Bonjour!

Mardi 23 juillet 2024



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Étendant la main vers ses disciples, il dit : “Voici ma mère et mes frères” » (Mt 12, 46-50)

Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    comme Jésus parlait encore aux foules,
voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors,
cherchant à lui parler.
    Quelqu’un lui dit :
« Ta mère et tes frères sont là, dehors,
qui cherchent à te parler. »
    Jésus lui répondit :
« Qui est ma mère,
et qui sont mes frères ? »
    Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
    Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux,
celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus « parle » à la foule, lorsqu’on lui annonce que sa parenté cherche à lui « parler ». La triple répétition du verbe « parler » souligne que là réside l’enjeu de la péricope. Dans la tradition juive, il était légitime que les proches revendiquent ce droit à la parole en vertu du lien de parenté. Jésus ne repousse pas la demande, mais annonce une autre logique : dans la nouvelle famille qu’il définit, les frères et sœurs ne sont pas ceux qui ont droit à la parole, mais ceux qui écoutent sa parole et la mettent en pratique. Plus exactement : « ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux » ; mais comment connaîtrions-nous cette volonté si ce n’est en écoutant la parole de celui qui nous la révèle : son Fils bien-aimé ?

Cette écoute n’est d’ailleurs pas purement passive, puisqu’elle est conjointement et inséparablement action : « faire la volonté de mon Père ».

Ce n’est donc plus un lien de sang qui unit les membres de cette nouvelle famille, mais une démarche volontaire, libre, qui consiste à accueillir et accomplir la parole venant de Celui que Jésus appelle « son Père » et que nous ne connaissons que par son témoignage.

La foi apparaît ici à la fois comme une attitude de confiance dans la véracité du Témoin unique : Jésus-Christ, et une attitude d’obéissance à la parole qu’il nous transmet et dans laquelle se révèle la volonté de son Père.

Toujours selon Jésus, cette docilité fait de nous ses « frères et sœurs » ; ce qui signifie que Celui qu’il nomme « son Père » est aussi devenu le nôtre ; et c’est bien au nom de cette commune référence que nous formons une seule famille, la famille de Dieu que Celui-ci rassemble autour de sa Parole vivante.

Plus étonnement, par notre écoute nous sommes aussi pour Jésus « une mère » ; sans doute parce qu’en nous laissant engendrer par la Parole à la vie nouvelle, c’est à la formation de son Corps total que nous contribuons. Cette fonction maternelle est avant tout attribuée à l’Église bien sûr, mais nous y participons chacun pour notre part.

Le pape Grégoire le Grand propose une autre interprétation : « Celui qui est frère ou sœur du Christ par la foi, devient sa mère par la prédication. Car il fait pour ainsi dire naître le Seigneur lorsqu’il l’introduit dans le cœur de celui qui l’écoute ; et il devient sa mère, si sa voix engendre l’amour du Seigneur dans le cœur du prochain ».

Seigneur, combien de fois ne t’ai-je pas coupé la parole et n’ai-je pas tenté de te faire sortir vers moi en t’imposant mon verbiage, au lieu de venir à toi, à l’intérieur de l’Église, ta maison pour y écouter ta Parole et prier l’Esprit de me donner la force de l’accomplir.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

dimanche 21 juillet 2024

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » / (473,521)

 Bonjour!

Lundi 22 Juillet 2024



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jn 20, 1.11-18)

Alléluia. Alléluia.
« Dis-nous, Marie Madeleine,
qu'as-tu vu en chemin ?
— J'ai vu le tombeau du Christ vivant,
j'ai vu la gloire du Ressuscité. »
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Sainte Marie-Madeleine a toujours eu une place particulière dans la Tradition chrétienne. Sans doute parce que dans son cheminement personnel, elle récapitule l’itinéraire spirituel de tout disciple.

A chacun de nous le Seigneur demande. « Qui cherches-tu ? »

Au-delà de la dispersion, de nos multiples désirs, Jésus tente par cette question, de nous ramener à l’unique nécessaire, à notre quête profonde, la seule qui puisse donner sens à nos vies.

Mais comme Marie, il nous faut d’abord purifier notre désir, le laver des larmes de notre repentir, prendre douloureusement conscience de la vanité des désirs qui ne procèdent pas de Dieu et ne nous orientent pas vers lui, avant d’entendre sa voix compatissante : « Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »

C’est ainsi que le Seigneur nous conduit par une patiente pédagogie, jusqu’à la pleine reconnaissance, dans un face à face intime : « Marie ! » – « Rabbouni ». Comme l’Epouse du Cantique – qu’incarne parfaitement Marie-Madeleine – nous aimerions dire « J’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas » (1ère lecture : Ct 3, 1-4a).

Cependant Jésus nous répond à nous aussi : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père ». Les noces ne se célèbrent pas ici-bas : il nous faut continuer notre route à la suite du Christ, si nous voulons demeurer un jour avec lui dans le sein du Père, où il nous précède pour nous y préparer une place.

Que l’Esprit Saint vienne purifier et vivifier notre désir, afin que nous puissions accélérer le pas sur le chemin de la vie, en quête de celui qui a brûlé nos cœurs au feu de son amour.

« Dieu tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » (Ps 62 [63]).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 20 juillet 2024

« Ils étaient comme des brebis sans berger » / (473,400)

Bonjour!

Dimanche 21 juillet 2024

Évangile de ce dimanche... 



ÉVANGILE

« Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 30-34)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
après leur première mission,
    les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, 
et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. 
Il leur dit : 
« Venez à l’écart dans un endroit désert, 
et reposez-vous un peu. » 
De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, 
et l’on n’avait même pas le temps de manger. 
    Alors, ils partirent en barque 
pour un endroit désert, à l’écart. 
    Les gens les virent s’éloigner, 
et beaucoup comprirent leur intention. 
Alors, à pied, de toutes les villes, 
ils coururent là-bas 
et arrivèrent avant eux. 
    En débarquant, Jésus vit une grande foule. 
Il fut saisi de compassion envers eux, 
parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. 
Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Les apôtres se réunirent auprès de Jésus et ils Lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné » (Mc 6, 30). Voilà ce que l’Évangile nous invite à vivre en ce dimanche : nous rassembler auprès de Jésus, revenir vers Lui et Lui raconter tout ce que nous avons fait ces derniers jours en réponse à son appel, en réponse à son Amour.

Jésus, Tu m’as envoyé comme témoin : voilà comment j’ai pu dire ton amour, voilà comment j’ai parlé de Toi cette semaine…

Tu as déposé en moi la puissance de ton Esprit, voilà les merveilles que ton Esprit a accomplies pour ceux et celles que Tu as mis sur mon chemin…

Alors, puisse Jésus nous dire : « Maintenant “ venez à l’écart, dans un lieu désert et reposez-vous un peu ! ” » (v. 31).

Il ne dit pas : « Retournez chacun dans votre maison pour vous y reposer ! » Le vrai repos ce sera d’être avec Lui et d’être dans la solitude, dans le silence.

Voilà ce dont nous avons besoin : notre repos, c’est Jésus. Notre repos, c’est de prendre la barque de la prière, de quitter la rive des œuvres, du faire, pour rejoindre notre solitude intérieure, notre cœur. Et c’est Jésus qui nous y conduit. C’est Jésus qui Lui seul peut nous faire entrer dans notre « désert », notre solitude intérieure. Une solitude qui est communion : nous ne partons pas seuls sur la barque. Nous y allons en communion avec les autres apôtres, avec notre communauté, avec l’Église.

Jésus qui connaît nos cœurs, qui connaît notre humanité, nous appelle aujourd’hui à nous reposer, à nous détacher de nos projets, de nos entreprises, de notre agitation : « venez à l’écart, dans un lieu désert et reposez-vous un peu ! » (v. 31). Ce repos est un bien, une nécessité. Mais la suite de l’Évangile nous fait comprendre que pour Jésus – et donc pour nous – ce n’est pas le bien ultime : en arrivant au lieu de la solitude, nous y découvrons une foule, nous rencontrons ces visages innombrables qui sont perdus comme des brebis qui n’ont pas de bergers.

Que fait Jésus ? Quelle est pour Lui la priorité ? Est-ce le projet qu’Il avait ? ou bien est-ce la foule qui est là ? Où est la volonté du Père ? Est-elle dans l’amour que j’ai pensé ou bien dans l’amour que la vie me présente ? La priorité, la volonté du Père elle est dans ces visages qui sont là, devant toi. « Laisse tes projets et aime ceux que j’ai envoyé à toi ».

Jésus est « saisi de pitié ». Il est touché dans son cœur et il va offrir sa miséricorde, sa compassion. Alors, Jésus « se mit à les enseigner longuement » (v. 34). À les enseigner et même à les nourrir. Voilà qu’il nous révèle notre bien ultime. Nous ne sommes pas faits pour le repos : nous sommes faits pour l’amour. Notre bien ultime, celui vers lequel il nous faut tendre sans cesse, ce n’est pas le repos : c’est l’amour.

Recevons l’Amour de Jésus dans la solitude de notre cœur pour donner ce même Amour à toutes les brebis sans pasteur qui attendent l’Amour.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

vendredi 19 juillet 2024

« Il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s’accomplir la parole d’Isaïe » / (473,256)

Bonjour!

Samedi 20 juillet 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Il leur défendit vivement de parler de lui. Ainsi devait s’accomplir la parole d’Isaïe » (Mt 12, 14-21)

Alléluia. Alléluia.
Dans le Christ, Dieu réconciliait le monde avec lui :
il a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.
Alléluia. (cf. 2 Co 5, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    une fois sortis de la synagogue,
les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus
pour voir comment le faire périr.
    Jésus, l’ayant appris, se retira de là ;
beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.
    Mais il leur défendit vivement
de parler de lui.
    Ainsi devait s’accomplir
la parole prononcée par le prophète Isaïe :
    Voici mon serviteur que j’ai choisi,
mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur.
Je ferai reposer sur lui mon Esprit,
aux nations il fera connaître le jugement.
    Il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas,
on n’entendra pas sa voix sur les places publiques.
    Il n’écrasera pas le roseau froissé,
il n’éteindra pas la mèche qui faiblit,
jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement.
    Les nations mettront en son nom leur espérance.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus, une fois encore, est attaqué. Par les siens. Mais il ne discute pas. Il n’agit pas en cachette et il a toujours enseigné ouvertement dans les synagogues : que ceux qui ont des oreilles entendent et reconnaissent le Messie de Dieu. Mais lui ne rentre pas dans des discussions sans fin avec ses détracteurs ; il ne se fait pas non de propagande personnelle. Jésus est doux et humble de cœur. Il guérit les malades, mais il leur demande de ne pas le faire connaître. Il est venu inaugurer le Royaume, révéler le visage du Père, pas se faire connaître pour ses propres œuvres. D’ailleurs, la très longue citation d’Isaïe le montre, il ne fait rien d’autre qu’accomplir l’Écriture.

Le voici donc qui part ; il quitte l’intimité de la synagogue pour l’étendue du monde, les disputes avec les pharisiens pour la multitude qui l’attend. « Beaucoup le suivirent et il les guérit tous ». Son cœur est large ouvert pour accueillir toute détresse et pour soigner toute maladie. Jésus guérit tous ceux qui le suivent. Voilà une allusion claire au fait que nous avons tous besoin de la guérison du Seigneur. Parce que nous sommes tous malades, du péché et de ses conséquences. Mais voici le temps de l’accomplissement de la prophétie, voici le temps du jugement, voici le temps du salut.

Car le « jugement » que le « serviteur » que Dieu s’est choisi est celui qui apporte le salut aux nations. Son jugement ne condamne personne. Le portrait qui est fait de lui dans Isaïe, uniquement par des propositions négatives, le montre : « il ne protestera pas, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix sur les places publiques. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit ». Le jugement de Dieu triomphe, mais ce jugement n’est pas une accusation. Ultimement, quelque soit notre péché, c’est Dieu lui-même qui a été blessé, humilié, trahit. Mais il ne dit rien. Pas une protestation, pas une plainte, pas un commérage pour expliquer que, dans le fond, c’est lui qui était innocent et l’homme qui est mauvais. Non, le Seigneur n’agit pas comme nous le ferions. Au contraire. Ne se préoccupant pas de sa propre souffrance, il n’a d’attention que pour notre maladie. Car sa souffrance est de nous voir choisir de mourir. Alors, médecin délicat, il prend patience. Il relève le roseau qui s’est couché (il sait combien nous sommes faibles !), il protège la flamme qui vacille (il sait qu’elle peut briller à nouveau !). Ainsi, de la même manière que la guérison est pour tous, le salut est pour tous également. La façon dont Jésus nous juge est de prendre sur lui notre jugement et de nous donner sa vie, en plénitude.

La peur du jugement doit donc être dépassée par l’espoir que l’on met « en son nom ».

Mais les proportions de cet évangile appellent une autre remarque : des foules suivent Jésus et le Seigneur guérit tout le monde en un demi-verset. Puis vient une citation d’Isaïe (pourtant un peu condensée) en quatre versets ! La plus longue de tout l’évangile. Saint Matthieu affirme ainsi avec force que ceux qui sont guéris, tous ceux qui suivent Jésus et sont rendu à la vie et à la pleine possession de leurs facultés, doivent ouvrir bien grand leurs oreilles. Jésus nous recrée comme un sujet qui écoute. Il faut donc accueillir la Parole pour découvrir et connaître le Messie. Et pour que la guérison qu’il nous offre porte tout son fruit, il nous faut mettre nos pas dans les siens. Taire notre innocence quand ce silence peut protéger un frère qui ploie. Protéger la flamme que les épreuves font vaciller, pour donner raison au Seigneur qui espère qu’elle va se redresser. Taire toute forme de commérage où nous faisons le procès des autres comme si le jugement nous appartenait, comme si Dieu n’était pas le seul qui justifie. Taire ces paroles de mort et ouvrir nos oreilles aux paroles de la vie éternelle.

Ouvre nos cœurs Seigneur, aux merveilles de ton amour. Nous sommes aveugles, donne-nous de voir le Royaume que tu fais advenir ; nous sommes paralysés, mets-nous en marche sur les chemins de l’évangile ; nous sommes sourds, ouvre nos cœurs à ta Parole, fais-en nous ce que tu dis et nous vivrons.

Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves