mercredi 24 avril 2024

Nous proclamons un Messie crucifié, il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. / (461,675)

 Bonjour!

Jeudi 25 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



Alléluia. Alléluia.
Nous proclamons un Messie crucifié,
il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Co 1, 23a-24b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit :
    « Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création.
    Celui qui croira et sera baptisé
sera sauvé ;
celui qui refusera de croire
sera condamné.
    Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils expulseront les démons ;
ils parleront en langues nouvelles ;
    ils prendront des serpents dans leurs mains
et, s’ils boivent un poison mortel,
il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s’en trouveront bien. »

    Le Seigneur Jésus,
après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel
et s’assit à la droite de Dieu.
    Quant à eux,
ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile.
Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

     – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La fête de Saint Marc vient interrompre la lecture continue de l’Évangile de Jean qui nous est proposée durant le temps pascal. Nous savons que la finale du deuxième Évangile – reconnue cependant comme inspirée – n’est pas de la plume de saint Marc : elle est l’œuvre d’un transcripteur tardif, soucieux de ne pas clore l’Évangile sur la mention de la « peur » des femmes venues au tombeau au matin de Pâques. « Bouleversées » par l’annonce que vient de leur faire un « jeune homme vêtu d’une robe blanche, assis à droite » (16, 5), elles « s’enfuirent loin du tombeau ». La description de la rencontre suggère pourtant une apparition du Ressuscité, que les femmes n’ont pas reconnu, mais dont le message a néanmoins été transmis « Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié : il est ressuscité. Il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit » (16, 6-7). L’ajout postérieur appelé « finale canonique » et que nous lisons aujourd’hui, vient préciser, à partir des autres récits d’apparitions du Ressuscité, le contenu de la mission confiée par Jésus à ses apôtres, mission qu’ils devront exercer au cœur de la vie des hommes, dans leur « Galilée » quotidienne où le Seigneur les précède.

« Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient ». Ce verset est parmi ceux qui explicitent le mieux la mystérieuse synergie entre l’envoyé et son Maître, tout à l’image de celle qui unit le Père et le Fils pour une même action salvifique. Le Seigneur « travaille » par ses disciples, avec eux et en eux afin de continuer à rassembler les enfants dispersés de Dieu son Père autour de l’étendard de sa Croix glorieuse, d’où il continue à appeler tous les hommes au salut. Le « travail » dont il est question est en effet le travail d’enfantement du monde nouveau, commencé par la Passion-Résurrection du Seigneur, continué tout au long de l’histoire par l’Eglise, en union étroite avec le Christ vivant en elle.

Aujourd’hui comme hier, il est urgent de proclamer la « Bonne Nouvelle » de la Croix glorieuse de Jésus, l’Arbre de Vie qui nous délivre de la peur de la mort. Mais pour pouvoir annoncer de façon convaincante ce mystère, il est indispensable que nous osions d’abord nous y exposer nous-mêmes, et que nous nous laissions guérir de nos résistances à cette épiphanie déconcertante de l’amour. Car nous aussi nous sommes encore dans les douleurs de l’enfantement à la réalité nouvelle inaugurée par la Pâque de Notre-Seigneur. Chaque jour nous avons à rechoisir sa seigneurie, c’est-à-dire à lui faire acte d’allégeance dans la foi. Ce qui implique que nous renoncions à notre autonomie orgueilleuse pour nous « tenir humblement sous la main puissante de Dieu » (1ère lect.). Or « nous revêtir d’humilité » est un « travail » ardu que nous ne saurions ni sous-estimer – ni encore moins éluder, car nous régresserions vers une religiosité hypocrite, le disciple n’étant plus à l’image de son Maître.

Ce combat de l’humilité est d’ailleurs étroitement lié à celui de la foi, comme le confirme Saint Pierre : « le démon comme un lion qui rugit, va et vient, à la recherche de sa proie. Résistez-lui avec la force de la foi » (1ère lect.). Le démon ne cherche rien d’autre qu’à nous détourner du salut gratuitement offert en Jésus-Christ, en nous faisant miroiter une illusoire prétention à l’auto-suffisance, qui nous permettrait de nous passer de la foi. Hélas, « celui qui refusera de croire sera condamné », car « Dieu s’oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce ».

Tout missionnaire de l’Evangile devrait demander quotidiennement d’avoir « le cœur bouleversé d’entendre » (Ac 2, 3) cette Parole qui nous crie l’amour de Dieu et nous le rend visible sur le visage de son Christ : « Il m’a aimé et c’est livré pour moi » (Ga 2,20). Notre foi pourra alors devenir communion d’amour et de vie, permettant au Seigneur de « travailler avec nous » et par nous, « confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnent ».

Vierge Marie, tu exhortais Sainte Faustine à développer trois vertus : “l’humilité, l’humilité et l’humilité” ; c’est elle en effet qui fait la vérité dans nos vies, nous purifie de l’orgueil, et nous dispose à l’accueil de la grâce. Apprends-nous à aimer l’humilité, à la rechercher, à la cultiver en ne refusant pas les petites humiliations de la vie quotidienne. Ta fille de prédilection, Saint Bernadette, ne disait-elle pas : “Il faut beaucoup d’humiliations pour faire un peu d’humilité !”. Aide-nous, Marie, malgré notre répulsion spontanée, à accepter avec joie le travail d’“humblification” entrepris par l’Esprit Saint, car il n’est pas d’autre chemin pour purifier notre foi, et devenir un disciple du Christ qui lui ressemble.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Comme le soleil, création de Dieu, est un et le même partout dans le monde, de même la prédication de la vérité resplendit partout et illumine tous ceux qui veulent parvenir à la connaissance de la vérité » (Saint Irénée de Lyon)

  • « Nous sommes tous appelés à être des écrivains vivants de l’Évangile, des porteurs de la Bonne Nouvelle à tout homme et femme d’aujourd’hui » (François)

  • « Depuis l’Ascension, le dessein de Dieu est entré dans son accomplissement. Nous sommes déjà à " la dernière heure " (1 Jn 2, 18). " Ainsi donc déjà les derniers temps sont arrivés pour nous. Le renouvellement du monde est irrévocablement acquis et, en toute réalité, anticipé dès maintenant : en effet, déjà sur la terre l’Église est parée d’une sainteté imparfaite mais véritable " (Concile Vatican II). Le Royaume du Christ manifeste déjà sa présence par les signes miraculeux (cf. Mc 16, 17-18) qui accompagnent son annonce par l’Église (Mc 16, 20) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 67)

Bonne journée!

Jean-Yves 


mardi 23 avril 2024

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde » / (461,426)

Bonjour!

Mercredi 24 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde » (Jn 12, 44-50)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus s’écria :
« Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit,
mais en Celui qui m’a envoyé ;
et celui qui me voit
voit Celui qui m’a envoyé.
Moi qui suis la lumière, je suis venu dans le monde
pour que celui qui croit en moi
ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu’un entend mes paroles et n’y reste pas fidèle,
moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu juger le monde,
mais le sauver.
Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles
aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée :
c’est elle qui le jugera au dernier jour.
Car ce n’est pas de ma propre initiative que j’ai parlé :
le Père lui-même, qui m’a envoyé,
m’a donné son commandement
sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle.
Donc, ce que je déclare,
je le déclare comme le Père me l’a dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Celui qui croit en moi », c’est-à-dire qui s’attache à moi comme un disciple à son maître, celui qui s’unit à moi par les liens d’un sincère amour d’amitié, ce n’est pas seulement avec moi qu’il entre en communion, mais également avec Celui qui m’a envoyé, car je demeure en Lui comme Il demeure en moi (cf. Jn 10, 38). En réalité, c’est pour vous révéler son visage de Père qu’il m’a envoyé ; aussi « ce que je déclare, je le déclare comme le Père me l’a dit », afin que celui qui écoute mes paroles reconnaisse la voix du Père et qu’il le suive (cf. Jn 10, 4).

Ce que « je dis et déclare conformément au commandement du Père », c’est qu’Il désire être également votre Père, pour vous combler de sa vie divine. Il est la Source de la Vie ; je suis le canal de la grâce par lequel vous pouvez vous approcher de la Source et boire les eaux vives de l’Esprit (cf. Jn 7, 37-38).

Il m’est difficile de vous parler de la vie divine, car depuis que le péché vous a séparés de Dieu, vous ignorez ce dont je vous parle. C’est bien pourquoi je suis obligé de faire appel à votre foi. Croyez-moi : « Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler » (Mt 11, 27). Or « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8), lumière (cf. 1 Jn 1, 5) et vie. Et moi qui suis le Verbe, la Parole de Dieu, je suis depuis les origines auprès de Lui, car je suis son Fils unique, partageant sa divinité (cf. Jn 1, 1-2). « En moi est la vie, et la vie est la lumière des hommes » (Jn 1, 4) ; c’est pourquoi « moi, qui suis la lumière, je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » de la mort, mais qu’il ait la lumière de la vie. « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3, 17). Celui qui croit en moi et demeure fidèle à ma parole, échappe au jugement, car il connaît la vérité et la vérité le rendra libre (cf. Jn 8, 32).

Mais « celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles », rejette Celui qui m’a envoyé, et se coupe par le fait même de la Source de la vie. Malheureux est-il : par son obstination, il demeure dans les ténèbres du mensonge et de la mort, prisonnier du démon auquel il fait inconsciemment allégeance et dont il réalise les desseins. Amen, amen, je vous le dis : « Si quelqu’un reste fidèle à ma parole, jamais il ne connaîtra la mort » (Jn 8, 52), car le jugement que je prononce de la part du Père est un jugement de miséricorde et non de condamnation. « Dieu en effet a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ; ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle » (Jn 3, 16), car « le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main » (Jn 3, 36). Oui en vérité : ceux qui écoutent ma voix, « je leur donne la vie éternelle : jamais ils ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a donnés, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Car le Père et moi, nous sommes Un » (Jn 10, 28-30).

Seigneur, que ton visage s’illumine pour nous, que nous puissions discerner ton chemin et connaître ton salut (cf. Ps 66). Nous le croyons : après la loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité nous sont venues par toi, Jésus. Tu nous as conduits à connaître le Père (cf. Jn 1, 17-18) afin de nous donner part à ta gloire, celle que tu tiens de Lui comme Fils unique (cf. Jn 1, 14). A tous ceux qui t’ont reçu, ceux qui croient en ton Nom, tu as donné de pouvoir devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1, 12). Que le souvenir de tes bienfaits garde nos cœurs et nos pensées dans l’action de grâce et la fidélité, maintenant et à jamais.

Abbé Philippe Link --- Merci!

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Méditation

Frère Matthew Jarvis

Frère Matthew Jarvis

Couvent d'Edimbourg (Royaume-Uni)

Lumière, où es-tu ?


Robin est aveugle de naissance. Grâce à une intervention chirurgicale, enfin, il voit. Quelle joie de découvrir avec ses yeux la pièce, la table, le manteau de la cheminée, sa femme… Mais il attendait quelque chose de plus : « Montre-moi la lumière ! » On lui répond : « La lumière est partout, mais on ne la voit pas elle-même. » La lumière, dont il attendait tant, finalement le déroute…

À travers cette histoire, C. S. Lewis, écrivain britannique qui a nourri ma foi, présente un paradoxe : tout est lumière, mais on ne la voit pas. La lumière s’efface au profit de ce qu’elle éclaire.

Robin a raison de croire en la lumière, qui lui vient gratuitement, un don inattendu, pour éclairer le monde et toutes ses ténèbres. Mais il est trop impatient : il veut tout comprendre, sans délai et sans médiation. Il ne réalise pas que la pleine lumière, dans toute sa pureté, serait accablante, comme le fut la lumière de la nuée sur la montagne de la Transfiguration. Dieu est lumière, éblouissant et inaccessible .

Mais en Jésus, Dieu se révèle humble : il se laisse voir, il s'approche doucement de ma propre faiblesse. C’est en lui que la luminosité divine se fait visible, non pour me faire peur, mais pour me faire sortir de mes ténèbres.

En quittant les ténèbres, même peu à peu, je partage la lumière de Dieu, je deviens lumière pour le monde, ma manière de vivre éclaire mes frères et sœurs. Saint Paul, bouleversé par la lumière de Dieu sur la route de Damas, le dit aux Éphésiens : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité. »

À la fin, tout est lumière pour les yeux ouverts. Tout est grâce pour les yeux de la foi – la foi qui est une grâce, un don gratuit et surprenant, qui me sauve de l’absurdité, qui donne sens à mon monde, mais qui vient d’au-delà.

Extrait de Carême dans la ville (2019)

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Dilatez votre cœur. Sortez à la rencontre du soleil de lumière éternelle qui éclaire tout homme. Cette vraie lumière brille pour tous, mais celui qui ferme ses fenêtres se prive lui-même de la lumière éternelle » (Saint Ambroise)

  • « Nous avons besoin de cette lumière qui vient d’en haut pour répondre de manière cohérente à la vocation que nous avons reçue. Pour l’Eglise être missionnaire équivaut à se laisser illuminer par Dieu et refléter sa lumière » (François)

  • « En Jésus-Christ la vérité de Dieu s’est manifestée tout entière. "Plein de grâce et de vérité" (Jn 1,14), il est la "lumière du monde" (Jn 8,12) (…). Quiconque croit en lui, ne demeure pas dans les ténèbres (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 2.466)

SPORT ET FOI : UN MÊME COMBAT

Parce que, dans le sport comme dans la vie spirituelle, on s'entraîne, on s'entraide, on tombe et on se relève.

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Bonne journée!

Jean-Yves 


lundi 22 avril 2024

« Le Père et moi, nous sommes UN » / (451,350)

 Bonjour!

Mardi 23 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Le Père et moi, nous sommes UN » (Jn 10, 22-30)

Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le contexte liturgique de notre récit est clairement défini : il s’agit de la fête de la Hanukka ou Dédicace, qui commémore la (nouvelle) consécration de l’autel du Temple – en 164 avant notre ère – après sa profanation par Antiochus Epiphane (1 Mac 4, 36-39). Jésus se promène librement dans la maison de son Père le long de la galerie, côté Est du Temple ; il est seul, il prie.

Et voilà que de manière inattendue, un groupe de Juifs l’encercle et le somme de se prononcer sur son identité. La brutalité de l’intervention ne laisse aucun doute sur son caractère malveillant : plus que des interlocuteurs, ces hommes sont des juges, qui selon la procédure de l’époque, encerclent l’accusé pour l’interroger avant de prononcer la sentence. « Si tu es le Messie, dis-le nous ouvertement ! » Certes, Jésus n’a pas utilisé ce terme explicitement à cause de sa récupération politique, mais il n’a pas cessé de le revendiquer implicitement à travers les œuvres qu’il accomplit au nom de son Père, et qui le désignent comme tel. D’ailleurs si les Juifs n’avaient pas pressenti la pédagogie du Seigneur, leur question n’aurait pas de sens. Elle est donc un aveu : ils demandent confirmation de ce qu’ils ont compris afin d’en user comme d’un argument décisif dans le procès qui se prépare.

Désolé de l’endurcissement du cœur de ses interlocuteurs, Jésus les renvoie non seulement à sa parole – « Je vous l’ai dit » – mais aussi à leur attitude : « Vous ne croyez pas ». La Révélation divine se présente toujours comme un événement historique, une intervention de Dieu au cœur même de l’histoire ; cependant, seul l’Esprit Saint peut nous permettre d’interpréter authentiquement les paroles que Dieu nous adresse. La foi est l’accueil de cette illumination surnaturelle qui révèle le sens des événements dans lesquels Dieu s’adresse à nous. Jésus est l’événement ultime, l’intervention salvifique ultime de Dieu, mais il ne peut être reconnu comme tel que par ceux qui croient, c’est-à-dire ceux qui à la lumière de l’Esprit Saint, ont reconnu dans les œuvres de Jésus, le témoignage de son origine divine.

« Mais vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis ». Jésus n’exclut pas les Juifs, puisqu’il affirme lui-même à plusieurs reprises qu’il a été envoyé d’abord aux enfants d’Israël. Ce n’est que devant leur refus de recevoir la Bonne Nouvelle qu’il se tourne vers les païens, c’est-à-dire vers les « autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie » et dont son Père lui a également donné la charge afin que « celles-là aussi il les conduise, afin qu’il y ait un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10, 16). La preuve que ses interlocuteurs ne sont pas de son troupeau, c’est qu’ils ne reconnaissent pas sa voix. A vrai dire, ils ne l’écoutent même pas, car ils ne veulent pas venir à lui. Ils refusent de se laisser rassembler par l’Envoyé du Père qui seul peut leur donner « la vie en abondance » (Jn 10, 10). Ils refusent de devenir ses disciples, car ils sont trop attachés à leur position de « Maîtres ». Aveuglés par leurs ambitions personnelles, ils sont incapables de discerner le temps de la venue du Messie, eux qui étaient pourtant chargés de conduire le peuple jusqu’à lui.

« Mes brebis, elles, écoutent ma voix ». Moi je les connais et elles me connaissent, et dans cette communion d’amour qui les unit à moi, je leur communique ma propre vie. Ainsi elles ne périront jamais et vivront éternellement, car « personne ne peut rien arracher de ma main ». De même que Jésus est dans la main du Père, et que « personne ne peut rien arracher de la main du Père », ainsi les brebis qui se réfugient dans la main du Fils, se trouvent-elles aussi sous la protection de celui qui « est plus grand que tout », c’est-à-dire de Dieu lui-même.

Jésus précise enfin que l’unité de l’action du Père et du Fils découle ultimement de l’unité de leur être : « Le Père et moi, nous sommes un ». Par cette déclaration, notre Seigneur revendique explicitement l’égalité de nature avec le Père, dont il ne se distingue que par la relation d’opposition qui le constitue face au Père comme une personne différente au sein de l’unique Substance divine. Quant à la personne de l’Esprit, elle est suggérée par la « Vie éternelle » que le Fils partage avec le Père et qu’il promet de donner à ceux qui, par la foi, s’uniront à lui comme lui-même est uni au Père.

Seigneur, ne permet pas que les ruses de l’Ennemi me détournent de l’humble écoute de ta Parole. C’est la foi qui sauve ; or “la foi naît de ce qu’on entend ; et ce qu’on entend, c’est l’annonce de la parole du Christ” (Rm 10, 17). Aide-nous jour après jour à nous détourner de nos propres vues, pour entrer toujours davantage dans “l’obéissance de la foi” (Rm 16, 26), comme témoignage de notre confiance et de notre amour filial. Nous connaîtrons alors nous aussi la joie du salut et nous pourrons accueillir la vie éternelle que tu réserves à ceux qui te connaissent “en Esprit et vérité” (Jn 4, 24).

Abbé Philippe Link --- Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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«Il y a une fissure en toute chose, 

c'est ainsi qu'entre la lumière.»

(Léonard Cohen)

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dimanche 21 avril 2024

« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » / Diacre... / (461,218)

Bonjour!

Lundi 22 avril 2024


Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)

Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

ANNÉE A

En ce temps-là, Jésus déclara :
  « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
  Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
  Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
  Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
  comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
  J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
  Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
  Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Dans la page évangélique que la liturgie d’aujourd’hui nous propose, Jésus définit le Pasteur du troupeau comme celui à qui appartiennent les brebis, qui les connaît et qui les appelle chacune par leur nom : « Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. »

Le pasteur n’est pas un mercenaire car ce dernier n’a pas le sentiment que les brebis sont les siennes. Face à la première difficulté, au premier danger, il les abandonne et il fuit. En revanche, le pasteur qui connaît ses brebis une par une, qui a établi avec elles une profonde relation de familiarité, est disposé à donner sa vie pour elles. Jésus explicitera cela au verset qui fait directement suite au passage évangélique de ce jour dans cette formule que nous connaissons bien : « Je suis le bon berger : le bon berger se dessaisit de sa vie pour ses brebis.

Ce bon berger qu’est le Christ n’a pas d’autre désir pour nous que de nous faire entrer dans la vie véritable, cette vie qu’il a promise à tous ceux qui mettent ses pas dans les siens. Il veut nous libérer de tous les enclos de nos enfermements, de nos prisons intérieures ou extérieures, de tout ce qui nous maintient captif à commencer par notre péché. C’est en ce sens qu’il se présente aussi comme « la porte des brebis ». Il est cette porte qui nous permet de quitter tous ces lieux de notre quotidien qui nous retiennent en esclavage pour accéder à la véritable prairie où nous pourrons aller et venir librement pour paître en toute tranquillité : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. »

Cette prairie c’est celle du Royaume dont il est la porte d’entrée et par laquelle il nous invite à passer pour accéder à la vie véritable, à la vie éternelle.

Dans ce passage de saint Jean, Jésus oppose à l’attitude du bon Pasteur celle du voleur et celle du brigand. Ces derniers aussi font sortir les brebis de leur enclos. Mais ce n’est pour leur offrir ni la liberté ni la vie mais la mort : « Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. » Au contraire, Jésus le bon Pasteur est venu « pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »

De tous temps, nombreux furent les hommes qui au nom de telle ou telle autorité faussement spirituelle ou de telle ou telle idéologie prétendirent apporter la liberté ! Mais au final, ils ne font qu’emprisonner pour satisfaire leur propre ego voire même pire ils se servent de ceux qu’ils ont aliénés, de leur personne, de leurs biens… Nous sommes ici aux antipodes de l’attitude de notre Seigneur qui se fait le serviteur de ceux qu’ils appellent à sa suite plutôt que d’en faire ses esclaves, qui donne sa vie pour eux plutôt que d’exiger la leur pour lui.

Nous avons quelques critères pour reconnaître la voix du bon Pasteur et ne pas être trompés par ceux qui veulent se faire passer pour nos sauveurs. La voix de notre Seigneur Jésus-Christ est remplie de douceur, de paix et d’amour. Elle invite à aimer et non pas haïr, à œuvrer pour la communion et non pas diviser, elle ouvre au frère, à celui qui est différent. C’est bien elle qu’il nous faut reconnaître.

Seigneur, fais-nous la grâce, de nous familiariser avec ta voix dans l’écoute de Parole. Qu’au travers de toutes les voix séductrices de notre monde qui veulent nous attirer sur de faux chemins liberté, nous sachions encore reconnaître la tienne pour nous engager à ta suite et passer à travers toi la porte qui nous ouvrira l’accès à la seule véritable liberté.

Abbé Philippe Link (Prêtre de l’archidiocèse de Strasbourg - France) - Merci.

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«Comme tout ministère, 

le diaconat est une véritable grâce pour toute l’Église.»

(Cardinal Jean-Pierre Ricard) 

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          Diacre          

  au cœur de notre monde.  



Nos meilleurs vœux au nouvel archevêque de Strasbourg qui a été installé dans son archidiocèse ce dimanche 21 avril. La devise qu'il a choisie c'est: "Humilité et confiance".

Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 20 avril 2024

« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » / (461,044)

Bonjour!

Dimanche 21 avril 2024

Dimanche des vocations...

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche ... 


ÉVANGILE

« Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)

Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus déclara :
« Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger,
qui donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire n’est pas le pasteur,
les brebis ne sont pas à lui :
s’il voit venir le loup,
il abandonne les brebis et s’enfuit ;
le loup s’en empare et les disperse.
Ce berger n’est qu’un mercenaire,
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui.
Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis,
et mes brebis me connaissent,
comme le Père me connaît,
et que je connais le Père ;
et je donne ma vie pour mes brebis.
J’ai encore d’autres brebis,
qui ne sont pas de cet enclos :
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Elles écouteront ma voix :
il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur.
Voici pourquoi le Père m’aime :
parce que je donne ma vie,
pour la recevoir de nouveau.
Nul ne peut me l’enlever :
je la donne de moi-même.
J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau :
voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Que nous enseigne Jésus par cette parabole du bon pasteur ?

D’abord que si le métier de berger a quasiment disparu dans nos campagnes, Jésus, lui, demeure plus que jamais présent au milieu de notre monde. Il est aussi mêlé au monde d’aujourd’hui que le pasteur d’autrefois était uni à ses brebis. Jésus est plus que jamais présent à l’humanité, et sa présence est un appel : « Je suis le vrai berger, je donne ma vie pour vous », je suis dans le monde pour vous protéger, vous nourrir et vous conduire à la vraie vie avec la sollicitude et la tendresse d’un pasteur. Voulez-vous faire corps avec le troupeau, voulez-vous adhérer à moi par la foi ?

Jésus seul peut répondre au besoin le plus profond qui taraude le cœur de l’homme. De quoi souffrons-nous le plus, en effet ? Sans nul doute de nous sentir seul. Je ne parle pas d’une solitude sociale ; on peut même être au centre d’une multitude de relations, être entouré par quantité de personnes, et ressentir une profonde solitude intérieure, un grand vide. Aucune affection, aucune intuition, aucune réalisation ne peuvent pénétrer l’intime de notre être pour combler ce vide béant et cruel. Il existe en effet un centre de notre conscience ou personne n’a le pouvoir de pénétrer, et dans cet irréductible noyau personnel, nous nous sentons terriblement seuls : seuls avec nos questions, seuls avec notre vie et avec nos choix, seuls de n’être pas compris. L’homme souffre de n’être vraiment connu par personne.

Or Jésus connaît ses brebis. Comme le Père le connaît et qu’il connaît le Père, il nous connaît d’une connaissance qui pénètre dans ce fond de notre être. Avec lui, je ne suis pas seul, quelqu’un me connaît à fond, quelqu’un me comprend et m’aime dans une vérité fondamentale. Jésus est plus intime à moi que moi-même et quand il pénètre mon âme, il me révèle ce que je suis vraiment. Avec lui, je ne crains rien, lui seul peut chasser mes peurs, et le plus profond de mon être peut vivre et grandir en toute sécurité. « Moi, dit Jésus, je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10).

Comment entrer plus profondément dans cette intimité primordiale ? La porte d’entrée est d’abord notre baptême qui nous unit à Jésus dans sa mort et sa résurrection. Mais si le baptême est la porte ouverte, il nous reste à entrer dans cette vie nouvelle chaque jour. Il nous reste à recevoir la grâce puissante de l’union avec le Christ en acceptant notre vrai berger et en recevant sa parole. C’est-à-dire en vivant par la foi.

Saint Jean, dans la deuxième lecture, déclare que nous devenons dès lors enfants de Dieu. Enfants de Dieu, nous le sommes ! Et nous avons à le devenir toujours davantage, à laisser le don de la grâce nous envahir jusqu’à pénétrer tous les domaines de notre être. Car le désir de Dieu, c’est que nous devenions semblables à Jésus Ressuscité pleinement fils du Père avec lui et en lui. Pour cela, nous ne pouvons pas rester un pied dans le troupeau et un pied dehors. Nous ne pouvons pas désirer vivre de la vie du Christ sans ouvrir notre cœur sa parole. Nous ne pouvons pas vivre de sa parole sans décider une bonne fois de l’écouter et la mettre en pratique.

En ce dimanche du Bon pasteur, nous sommes appelés à prier pour les vocations sacerdotales et religieuses, et nous savons combien notre Église en a besoin pour sa mission ; combien notre monde en a besoin pour retrouver la joie et la paix, pour se trouver lui-même ! Il nous faut donc prier, mais aussi nous convertir ! Entrer de plain-pied dans le troupeau dont Jésus est le berger et écouter sa voix, nous laisser façonner par sa voix, nous laisser élargir et illuminer par la présence du Ressuscité. Il nous faut décider quelle voix nous choisissons de suivre : celle des sirènes du monde dont saint Jean nous dit qu’«il ne peut pas nous connaître parce qu’il n’a pas encore découvert Dieu», ou celle du vrai berger, plus intime à nous que nous-mêmes, et qui veut nous conduire vers les eaux du repos pour y refaire notre âme (cf. Ps 22,2-3).

Abbé Philippe Link Merci!

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Méditation

Prédicateur

Frère Mathieu-Marie Trommer

Couvent Sainte-Marie-du-Chêne à Nancy


La voix du Fils est celle du Père

Il y a quelques années, je travaillais dans une ferme. Je fis connaissance d’une femme présente dans les lieux depuis de nombreuses années. Je fus vraiment impressionné par l'attention et même l'affection qu'elle portait aux vaches : elle prenait soin d’elles, leur parlait, elle semblait parfois même les comprendre... Et les vaches en retour l’écoutaient et obéissaient promptement lorsque d’un bout à l’autre du champ, elle les appelait...

La science nous apprend qu'un fœtus peut entendre dès le 4ème mois de développement in utéro. Alors il n’entend pas comme nous entendons, mais il reconnaît la voix de sa maman, de son papa, les intonations, la musique...

Ces deux exemples nous aident à approcher le mystère de la relation avec Dieu. Nous apprenons en effet que le Christ connaît Le Père. Mais il fait mieux que de le connaitre, il saisit sa pensée et la fait sienne : celle-ci arrive au Christ telle une voix, douce, nette, claire mais qui ne s'impose jamais. Cette voix est en quelque sorte la présence même du Père au Fils, telle la maman présente à son bébé.

Ainsi, c’est parce que le Christ vit une telle intimité, une telle relation de proximité avec son Père, qu’il peut nous faire connaître qui est vraiment le Père. Et plus encore, c’est parce qu’il vit une telle communion que le Christ peut et veut ce que veut le Père : rassembler tout le troupeau, le protéger et le conduire au bercail... quoi qu’il en coûte !

Voilà comment la voix du Père devient la voix du Fils. Et toi, reconnaîtras-tu cette voix ? 



Bon dimanche!

Jean-Yves