jeudi 31 octobre 2019

La Toussaint... / Heureux... En marche...votre récompense est grande dans les cieux ! / (302,591)


Bonjour!

Vendredi 1er novembre 2019

              La Toussaint             

 … La fête des saints que nous célébrons aujourd’hui est une fête de l’espérance. Nous avons tous connu des hommes et des femmes modestes, qui n’ont pas fait des choses extraordinaires, mais qui ont essayé jour après jour, de vivre l’Évangile et de laisser conduire leur vie par l’amour de Dieu. Ces hommes et ces femmes que nous avons connus, maintenant dans la gloire du Seigneur, sont des avant-coureurs. Ayant vécu avant nous, ils nous font comprendre que nous aussi, nous sommes appelés à cette plénitude de vie et à cette plénitude de joie. »
-----



Saints et saintes de Dieu,
Vitraux de la lumière divine, parlez-nous de Lui.

Vous qui n'avez pas trouvé de date dans nos calendriers 
mais qui avez reçu de Dieu une place éternelle,
priez pour nous.
Vous, les humbles laboureurs de la terre
qui avez accueilli les fruits de la Création,
priez pour nous. 
Vous les femmes de ménage, couturières et repasseuses,
cuisinières et bonnes d'enfant qui, jour après jour, avez semé la tendresse,
priez pour nous.
Vous moines et moniales du silence,
de la prière et de la vie fraternelle,
qui avez gardé au cœur la joie de Dieu,
priez pour nous.
Vous les savants, philosophes et hommes de science,
qui avez poursuivi sans relâche la vérité
et y avez découvert le mystère de Dieu,
priez pour nous.
Vous les artistes, et vous, les gens du spectacle
qui avez apporté un peu de la beauté
et de la joie de Dieu sur notre terre,
priez pour nous.
Vous tous, saints et saintes,
bienheureux enfants de Dieu,
faites monter notre louange vers
le Père, par le Fils, dans l'Esprit-Saint.
Amen.
     
Litanie des saints de Charles Delhez - Diocèse de Moulins - France
-----

La Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! » (Mt 5, 1-12a)
Alléluia. Alléluia.

Venez à moi,

vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,

    voyant les foules, Jésus gravit la montagne.

Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
    Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
    « Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
    Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
    Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
    Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
    Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
    Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
    Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
    Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
    Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
-----

Commentaire...

Les Béatitudes ne sont pas issues de notre soif de bonheur. Elles sont le véritable bonheur parce qu’un autre nous les dit.
Nous ne sommes pas à nous-mêmes la source de notre bonheur.
Cet autre, c’est le Christ. C’est lui qui détient la clef de compréhension des Béatitudes, c’est lui seul qui nous fera voir le bonheur sans nous tromper.
Le Christ dit les Béatitudes parce qu’il les a vécues.
Il est le pauvre, lui qui de riche qu’il était a vécu en pauvre afin de nous enrichir de sa pauvreté même.
Il est l’assoiffé de justice, le miséricordieux car en lui, Dieu se réconciliait le monde.
Il est le cœur pur, l’artisan de paix car il nous apporte la vision de Dieu et il voit Dieu parce qu’il connaît le Père.
Déjà la montagne des Béatitudes fait signe à la montagne de la croix.
Nous devons fixer les yeux sur le chef de notre foi qui la mène à sa perfection, Jésus, qui nous a aimés jusqu’à la croix (He 12,2).
Ce que le Christ dit, il le fait et il le vit. Seulement il ne vit pas les Béatitudes de l’extérieur comme une règle de sagesse qu’un jour il se serait fixé. Il vit les Béatitudes car il est heureux, bienheureux.
On ne peut comprendre les Béatitudes si on les sépare de cette jubilation du Christ qu’il ressent en connaissant le Père comme le Père le connaît.
On ne peut comprendre les Béatitudes si on ne remonte pas au secret même du Christ dont la vie est d’être un avec le Père, de le connaître et de le révéler.
Par conséquent, les Béatitudes nous décrivent avant tout la personne même de Jésus, cette allégresse intime qui ne cesse de l’habiter parce qu’il est le Fils d’un tel Père.
Parce que Jésus échange avec son Père une joie insondable, il ne peut rien dire de plus beau que ce qu’il est lui-même, c’est-à-dire heureux.
Heureux parce qu’il voit le Père et le connaît. Heureux, parce qu’étant Fils et totalement Fils, il est le pauvre.
Heureux, parce qu’étant dans le sein du Père, il est en paix avec Dieu et avec lui-même.
Heureux, parce qu’étant dans l’Amour du Père, il est Miséricorde. Heureux, parce qu’étant envoyé par le Père, il a faim et soif de nous faire connaître l’Amour de Dieu.
Heureux, parce que crucifié en croix, c’est encore l’Amour qui l’anime, qu’il nous donne et qu’il manifeste.
Heureux, Bienheureux le Christ : il n’est que Béatitude. Il est la Béatitude. Et cette joie, cette allégresse qui l’unit à son Père à profusion, il l’a répandue sur nous par l’Esprit Saint qui nous est donné.
Car personne ne peut dire connaître Dieu, si ce n’est dans l’Esprit qui scrute jusqu’aux profondeurs de Dieu.
En ce jour où nous célébrons en une seule fête tous les saints, nous tournons nos regards vers tous ces hommes et ces femmes, connues ou inconnues, ces amis de Dieu qui ont choisi de se laisser totalement habiter par le Christ.
Ils ont connu le vrai bonheur qui est d’être en communion avec lui, de faire corps avec lui car ils ont laissé l’Esprit Saint animer leur vie.
La sainteté consiste à appartenir au Christ. À essayer de le suivre dans une marche au jour le jour, sans cesse en devenir.
Ce qui n’est que commencé et encore si imparfait ici-bas s’achèvera cependant et se perfectionnera là-haut. Alors, comme l’écrit si magnifiquement saint Augustin : « Là nous nous reposerons et nous verrons. Nous verrons et nous aimerons. Nous aimerons et nous chanterons.
Voilà ce qui sera, à la fin, sans fin. Car quelle autre fin aurions-nous sinon de parvenir ensemble au royaume qui n’aura pas de fin » (La Cité de Dieu, L. XXII, XXX,5).
Il n’y a que dans la sainteté que le bonheur nous est donné.
Seigneur, fais que nous soyons donc saints. Tous saints. Tous ensemble, tes enfants et tes amis. 

Abbé Philippe Link - Merci!

-----



Bonne journée!
Jean-Yves

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » / (302,534)

Bonjour!
Jeudi 31 octobre 2019



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem » (Lc 13, 31-35)
Alléluia. Alléluia.

Béni soit notre roi,
celui qui vient au nom du Seigneur.
Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux !
Alléluia. (cf. Lc 19, 38 ; 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce jour-là,

    quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire :
« Pars, va-t’en d’ici :
Hérode veut te tuer. »
    Il leur répliqua :
« Allez dire à ce renard :
voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons
aujourd’hui et demain,
et, le troisième jour, j’arrive au terme.
    Mais il me faut continuer ma route
aujourd’hui, demain et le jour suivant,
car il ne convient pas
qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem.

    Jérusalem, Jérusalem,

toi qui tues les prophètes
et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants
comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes,
et vous n’avez pas voulu !
    Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes.
Je vous le déclare :
vous ne me verrez plus
jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.
-----

Commentaire...

On voit mal les pharisiens se préoccuper du sort de Jésus ; par contre, en feignant l’avertir des intentions meurtrières d’Hérode Antipas, ils espèrent sans doute éloigner Notre-Seigneur de la ville sainte, où son ascendant sur les foules leur fait de l’ombre.
Mais le Seigneur n’a que faire des intrigues des hommes : sa vie est entre les mains de Dieu son Père, et « nul ne peut rien arracher de sa main » (Jn10, 29).
Ses actions – chasser les démons et opérer des guérisons – prouvent qu’il vient de Dieu et agit en son Nom.
Peut-être la progression étalée sur trois jours est-elle significative de la Passion désormais proche : le premier jour, le vendredi saint, Jésus triomphe du démon ; le samedi il guérit les âmes des justes retenues prisonnières de l’Hadès, et au matin de Pâques, il atteint le but en étant intronisé à la droite du Père.
Notre-Seigneur sait que le plan de Dieu se réalisera à son Heure, en se servant précisément des projets meurtriers de ses ennemis.
Aussi monte-t-il à Jérusalem dans la pleine conscience de ce qui l’attend. Cependant, loin de s’apitoyer sur son sort, c’est sur la Ville Sainte qu’il pleure, comme une mère sur des enfants qui courent à leur perte en refusant la main qu’elle leur tend.
Jérusalem n’a pas voulu reconnaître l’Envoyé de Dieu, Temple véritable de la Nouvelle Alliance.
Aussi le Seigneur « abandonne-t-il ce Temple entre les mains » de ceux qui s’apprêtent à le détruire. Mais la mort du Juste n’aura pas le dernier mot : Jésus ressuscitera, et ce jour-là les yeux des aveugles s’ouvriront pour accueillir le Christ vainqueur, qui seul donne sens à nos vies.
Car « si Dieu n’a pas refusé son propre Fils, s’il l’a livré pour nous tous, comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? » (1ère lect.)
« “Ni la mort ni la vie, … rien ne pourra nous séparer de ton amour, Seigneur, qui est en Jésus Notre-Seigneur” (1ère lect.).
Rien, si ce n’est mon refus de venir me réfugier sous les ailes de ta miséricorde.
Aussi je t’en supplie : donne-moi un cœur simple qui sache reconnaître tes bienfaits.
Alors je pourrai “te rendre grâce à pleine voix et te louer parmi la multitude, car tu te tiens à la droite du pauvre pour le sauver de ceux qui le condamnent” (Ps 108). »

Abbé Philippe Link - Merci! 

_____

Une croix d'une région française...
François Boute.

----
Bonne journée!
Jean-Yves, diacre

mardi 29 octobre 2019

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite... / (302,486)

Bonjour!
Mercredi 30 octobre 2019


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« On viendra de l’orient et de l’occident, prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)
Alléluia. Alléluia.

Par l’annonce de l’Évangile,
Dieu nous appelle à partager
la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,

    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
“Seigneur, ouvre-nous”,
il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.”
    Alors vous vous mettrez à dire :
“Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.”
    Il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.”
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.
-----

Commentaire...

Le Royaume de Dieu est comparé à une salle de banquet un peu originale : apparemment il n’y manque pas de place, seulement la porte d’accès est particulièrement étroite, si bien que la foule se bouscule au portillon.
Ce n’est qu’au prix d’un réel effort que les convives accèderont au festin bien mérité.
Jésus – car c’est bien de lui qu’il s’agit – n’a cessé d’avertir les chefs religieux d’Israël de l’urgence de la conversion, mais ils n’ont pas voulu entendre la portée de ses paroles.
La porte étroite par laquelle nous devons nous efforcer de passer est celle qui donne accès à notre intériorité profonde.
Le Seigneur nous invite à nous arracher à la dispersion dans l’extériorité pour nous recentrer sur le Maître intérieur qui nous attend dans la salle de banquet de notre cœur.
Le passage qui sépare les deux espaces se nomme repentance : seul celui qui est assez humble pour se reconnaître pécheur et qui confesse son besoin de la miséricorde, peut passer par la porte étroite, que ne saurait franchir l’homme suffisant, convaincu d’être juste.
Pourtant ce n’est pas faute d’avoir été invité : Dieu a choisi en premier la descendance d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; il a envoyé ses prophètes pour les inviter à se repentir ; et à la plénitude des temps, il a même envoyé son Fils proclamer la fin de l’attente, l’accomplissement de la promesse et l’urgence de la conversion.
C’est d’abord aux fils d’Israël que la Parole de Dieu fut adressée, mais hélas « aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays » (Lc 4, 24).
Aussi, « puisqu’ils l’ont rejetée, et qu’eux-mêmes ne se sont pas jugés dignes de la vie éternelle, les apôtres se sont tournés vers les païens, pour que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 13, 46-47).
C’est à nous aussi bien sûr que s’adresse cet avertissement. Il ne suffit pas d’écouter la Parole, ni même de partager le repas eucharistique en présence du Seigneur.
C’est par la conversion de notre vie, qui commence par l’humble aveu de notre péché, que nous devons nous « efforcer d’entrer par la porte étroite ».
Puissions-nous prendre au sérieux ces paroles et discerner les temps où nous sommes.
Le Maître de la maison s’est levé d’entre les morts et nous invite à le suivre : osons emprunter le passage étroit de sa Passion pour accéder au banquet des noces de l’Agneau, et participer à la gloire de sa Résurrection.

Merci!  à l'abbé Philippe Link

-----

«L'attente ultime de l'espérance c'est d'attendre Dieu.»

-----

«Notre Église est l'Église des saints.»
(Georges Bermasos)
-----



Bonne journée!
Jean-Yves 

lundi 28 octobre 2019

Le règne de Dieu c’est d’abord le Christ... Cette idée est à développer... Voyez dans l'homélie... / (302,415)

Bonjour!
Mardi 29 octobre 2019


Photo 
 André Lecomte- France - Merci!
-----

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

« La graine a poussé, elle est devenue un arbre » (Lc 13, 18-21)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
    Jésus disait :
« À quoi le règne de Dieu est-il comparable,
à quoi vais-je le comparer ?
    Il est comparable à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et jetée dans son jardin.
Elle a poussé, elle est devenue un arbre,
et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. »
    Il dit encore :
« À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ?
    Il est comparable au levain
qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
-----

Commentaire...
Jésus est maître dans l’art d’utiliser les scènes ou les images de la vie courante pour exprimer les mystères du Royaume. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus en utilise deux pour nous révéler l’essence du règne de Dieu.
La comparaison qu’il fait de ce dernier à une graine de moutarde exprime tout à la fois l’enfouissement, la mort mais aussi la force de vie dont les effets sont sans commune mesure par rapport à ce que l’on pourrait s’attendre.
Qui pourrait imaginer, en effet, qu’une petite semence d’à peine un millimètre puisse s’épanouir en un arbuste de presque trois mètres de haut !
Dans le même sens, l’image du levain est aussi très suggestive. Une petite poignée, mélangée le soir à trois mesures de farine (environ 36 litres), donnera au matin le pain pour toute une famille.
Sans que personne n’y fasse attention, la pâte aura levé toute la nuit sous l’effet de cette infime quantité de levain.
A travers ces deux paraboles, c’est toute la vie du Christ que nous retrouvons. Car le règne de Dieu c’est d’abord le Christ. Jésus, en se désignant lui-même, ne dit-il pas à ses apôtres : « le règne de Dieu est au milieu de vous » ?
Règne de Dieu aux commencements modestes, parole de vie semée dans les cœurs d’un petit groupe d’apôtres, illustres inconnus aux yeux des grands du monde de cette époque.
Parole appelée à mourir durant l’épreuve de la passion.
Parole enfouie trois jours dans le tombeau, mais qui dans la nuit de cet enfouissement va peu à peu lever pour laisser éclater au grand jour sa force de vie.
Résurrection appelée à déployer sa puissance dans le cœur de tous ceux qui se laisseront irriguer par la rosée de l’Esprit de Pentecôte.
C’est ainsi qu’a germé l’arbre de l’Eglise, corps du Christ, qui unit le ciel et la terre et qui permet à tout homme de découvrir que sa véritable demeure se trouve dans le cœur du Père.
L’arbre du règne de Dieu a déployé ses branches jusqu’aux extrémités de la terre offrant à tout homme de pouvoir trouver refuge à l’ombre de la miséricorde divine.
Cet arbre de l’Eglise devra toujours se rappeler ses débuts insignifiants pour ne pas s’enorgueillir et croire qu’il s’est construit lui-même. Ses ramures qui s’étendent pour rejoindre tout homme sur cette terre ne devront jamais lui faire perdre de vue qu’un tel déploiement ne résulte que de ce que ses racines sont plongées au cœur même de la Trinité.
Cet acte de mémoire le rendra alors fort contre les vents de tempête qui, s’ils ne manqueront pas de le faire vaciller, ne pourront jamais le faire tomber.
Ce qui est vrai de l’Eglise, l’est aussi de tout chrétien. Que cette Eucharistie nous permette de nous enraciner toujours plus profondément en Dieu.
Nous serons alors sûr que nous porterons un fruit de vie éternelle.

Abbé Philippe Link  -  Merci!

-----

«Chercher Dieu exige de chercher en même temps 
comment être authentiquement humain.»
(Anselm Grün)
-----
Bonne journée!
Jean-Yves 

dimanche 27 octobre 2019

Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze... / (302,354)

Bonjour!
Lundi 28 octobre 2019


Nos couleurs, de ce temps-ci...
-----

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Il en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres » (Lc 6, 12-19)
Alléluia. Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi que les Apôtres glorifient,
nous t’acclamons : tu es Seigneur !

Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Jésus s’en alla dans la montagne pour prier,
et il passa toute la nuit à prier Dieu.
    Le jour venu,
il appela ses disciples et en choisit douze
auxquels il donna le nom d’Apôtres :
    Simon, auquel il donna le nom de Pierre,
André son frère,
Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy,
    Matthieu, Thomas,
Jacques fils d’Alphée,
Simon appelé le Zélote,
    Jude fils de Jacques,
et Judas Iscariote, qui devint un traître.

    Jésus descendit de la montagne avec eux
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.
    Ils étaient venus l’entendre
et se faire guérir de leurs maladies ;
ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs
retrouvaient la santé.
    Et toute la foule cherchait à le toucher,
parce qu’une force sortait de lui
et les guérissait tous.

     – Acclamons la Parole de Dieu.
-----
Commentaire...
Les choses les plus grandes et les plus marquantes, dans l’avancée du Royaume de Dieu, se font souvent de la manière la plus discrète et la plus simple.
Ce jour où les douze apôtres ont été institués et, par là même, les colonnes de l’Église posées, tout s’est passé dans le silence et la solitude d’une nuit de prière sur la montagne.
Jésus est seul en face de son Père dans la communion de l’Esprit. La suite, encore hétéroclite, des premiers disciples se repose en contre-bas quelque part sur les flancs de la montagne.
On pense à Jacob, seul, au torrent du Yabok et passant toute la nuit aux prises avec l’ange du Seigneur, cependant que les siens reposent au-delà du cours d’eau. Jacob deviendra, cette nuit-là, Israël et sera le père des douze fils qui donneront naissance aux douze tribus du peuple de l’alliance.
Jésus, cette nuit-là, est comme le nouveau Jacob qui vient pour réaliser les promesses faites à nos pères et sceller l’alliance établie par Dieu à jamais avec tous les hommes de la terre.
Non seulement le premier Israël de l’histoire biblique, mais encore le Nouvel Israël de Dieu qui représente l’Église des nations.
Et c’est pourquoi, au seuil de cette nuit de prière, à l’aube du jour nouveau, Jésus désigne encore douze apôtres qui seront autant d’envoyés chargés d’apporter l’Évangile aux confins de la terre (Ac 1,8).
Dans la fraîcheur silencieuse de ce clair matin de Galilée, sans bruit, sans préavis, mais avec la puissance irrésistible de l’Esprit qui repose tout entier sur le Christ, l’Église est née.
Le voilà donc déjà le long cortège qui descend de la montagne, à la suite du Maître qui vient de le constituer ; le long cortège des témoins du Royaume de Dieu dont la marche ne s’est jamais interrompue depuis près de vingt siècles et qui durera comme annoncé, jusqu’à la fin des temps et s’étendra peu à peu à tous les peuples de la terre.
Nous pouvons rendre grâce au Seigneur d’être aussi fidèle, lui, dans ses promesses ; et de faire à jamais, par la seule puissance de sa grâce, toutes choses nouvelles.
C’est que ce qui s’est vécu ce matin-là, sans autres témoins que ceux qui ont alors été appelés par le Seigneur, nous concerne encore directement aujourd’hui.
Comme l’apôtre Paul nous l’a magnifiquement rappelé tout à l’heure : Nous ne sommes plus des étrangers ni des gens de passage.
Nous sommes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu, et intégrés à la construction qui a pour fondations les apôtres et les prophètes (Ep 2,19-20).
De cette construction, le Christ lui-même est la pierre angulaire et nous devenons par l’Esprit Saint la demeure de Dieu (2,22) !
Ce n’est pas rien que chacun de nous puisse se dire : Je suis , par grâce du Christ, une pierre vivante de l’Église de Dieu !
Parmi ces douze apôtres, nous fêtons plus spécialement aujourd’hui : saint Simon et saint Jude. Quelle audace de la part de Jésus dans le choix de Simon le Zélote pour en faire un apôtre aux côtés du publicain Matthieu.
Un révolutionnaire auprès d’un collaborateur, pourrions-nous dire !
Ainsi est l’Église de Dieu ; de Dieu qui ne fait pas acception des personnes et veut tous nous rassembler dans l’unité, malgré la diversité de nos races, langues, peuples et nations (Ap 7,9).
De nos schèmes culturels et de nos opinions politiques. Car Dieu veut vraiment que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2,4).
Et quelle belle réponse nous vaut la question de Jude demandant à Jésus : Seigneur qu’y a-t-il pour que tu doives te manifester à nous et non pas au monde ?
Jésus lui révèle en effet : Si quelqu’un m’aime il restera fidèle à ma parole, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre demeure (Jn 14,23).
D’un côté l’appel d’un farouche activiste pour en faire un messager de l’Évangile.
De l’autre, la révélation de l’inhabitation divine dans l’âme du croyant fidèle et priant.
Il y a vraiment beaucoup de demeures dans la Maison du Père (Jn 14,3) !
Et c’est bien à tous les hommes de bonne volonté que l’Église du Christ ouvrira les portes du Royaume de Dieu !

Abbé Philippe Link

-----


Photo:
De André Lavoie - Merci!
-----
«Si vous avez assez d'amour entre vous,
 la récolte sera abondante, parce que c'est un sentiment 
qui transforme tout.»
(Paulo Coelho)
-----
Bonne journée!
Jean-Yves