dimanche 28 avril 2024

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout » / Le diacre... / (462,306)

 Bonjour!

Lundi 29 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« L’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout » (Jn 14, 21-26)

Alléluia. Alléluia.
L’Esprit Saint vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Alléluia. (cf. Jn 14, 26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »
Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda :
« Seigneur, que se passe-t-il ?
Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »
Jésus lui répondit :
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Spontanément, lorsque nous entendons parler de prendre sur ses épaules un joug nous comprenons cela en termes de poids et de charge qui nous aurions à porter.

« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau ». Jésus ne nous propose pas de venir à lui pour nous charger d’un fardeau supplémentaire. Bien contraire. Il ajoute « et vous trouverez le repos ». Il veut nous soulager du fardeau que nous portons déjà en nous permettant de venir nous reposer auprès de lui.

Pourtant Jésus continue par ces paroles : « Prenez sur vous mon joug… » Il faudrait savoir… Nous inviter à prendre un joug sur nos épaules n’est-il pas en contradiction avec le fait de nous appeler à venir nous reposer près de lui. Apparemment non, puisque Jésus ajoute lui-même : « car je suis doux et humble de cœur et vous trouverez le repos ».

Que signifie alors prendre le joug de Jésus ? Si l’on y regarde de plus près, même si cela est pesant, il est clair qu’un joug n’est pas un fardeau à proprement parler. En effet, le joug permet de tirer plus facilement un fardeau. Le joug aide en effet les bêtes attelées pour tirer leur charge. C’est bien là son but. Autrement dit, en nous proposant son joug, Jésus ne fait rien d’autre que de nous offrir de l’aide pour porter notre fardeau. A cela, il faut rajouter que cet aide ne consiste pas seulement dans le joug mais dans le fait qu’un joug est toujours prévu pour deux. Et Jésus dit : « mon joug ». Il est donc celui qui y est attelé en premier et qui nous propose la place à son côté pour nous aider à tirer notre fardeau. Car lorsque deux bêtes reliées par un joug tirent une charge, il y en a toujours une qui marche légèrement en avant de l’autre. C’est précisément ce que fait Jésus avec chacun d’entre nous.

Jésus s’est lié à nous sous le joug de son humilité qui l’a conduit à prendre chair de notre chair, à se faire homme, pour nous sauver. Tirer seul le fardeau de notre péché est plus difficile que de le tirer avec Jésus.

En échange du fardeau de la justification par les œuvres pour tenter de nous sauver par nous-mêmes, Jésus nous propose de prendre sur nous le joug de la foi, de la confiance en sa miséricorde, de l’abandon de tout notre être entre ses mains. C’est bien en accueillant au cœur de nos vies sa présence que nous trouverons le repos qu’il promet ; et la charge qui jusque-là nous écrasait, nous paraîtra légère, car c’est lui qui la portera pour nous.

Un dernier point. Le joug de Jésus est celui de l’humilité, nous le disions. Il s’agit pour nous de le partager en reconnaissant que nous ne pourrons nous sauver par nous-mêmes.

Mais on pourrait objecter : Pourquoi alors le Seigneur ne tire-t-il pas lui-même la charge, à notre place, nous libérant une bonne fois pour toutes du fardeau que nous tirons. Parce que Jésus ne veut pas nous sauver sans nous. Son amour et son respect pour nous va jusqu’à ce point.

Seigneur fais-nous la grâce d’oser nous présenter devant toi pauvres, misérables, nus, mais riches de notre seule foi et couverts de ta justice, toi en qui nous aurons mis toute notre espérance.

Abbé Philippe Link  -  Merci!

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Méditation

Frère Xavier Loppinet

Frère Xavier Loppinet

Couvent Sainte-Marie-du-Chêne à Nancy

Où sont les prophètes aujourd'hui ?


Dieu n’a jamais cessé d’envoyer des prophètes à son Église.

Quand je rencontre des personnes dans le marasme, complètement perdues, je partage volontiers une conviction personnelle, née d’une expérience maintes fois vécue : « Si vous ne savez plus où vous en êtes, fréquentez les pauvres. Ce sont eux nos prophètes. Ils vous diront qui vous êtes et où vous devez aller. » Ce sont eux qui « reçoivent la Bonne Nouvelle », disait hier l’Évangile. Les pauvres ont une sensibilité à la vérité et au profond mystère de la vie. Quand on leur demande une « parole de vie », ils vont droit au but.

Il faut donc fréquenter les pauvres, les petits. Je l’ai souvent constaté : il y a chez eux un don de double vue sur la réalité. Ce sont nos « voyants » d’aujourd’hui.

Trois fois, dans ma vie, des pauvres, des petits, m’ont dit qui j’étais et ce que je devais faire. Je ne l’ai jamais oublié.

Les pauvres, les petits, aspirent au Salut et au Sauveur autant que les prophètes de la Bible. Ils savent donc ce qu’il en est. Ce sont des experts de la parole de vie, de la parole qui fait mouche.

Pour bénéficier de leur clairvoyance, il faut avoir une juste relation avec eux : c'est à dire, ni rejet, ni fuite, ni condescendance, ni admiration a priori. En un mot, il faut avec eux être au plus près de la réalité, de notre incarnation mutuelle : qui ils sont et qui je suis. Et quand la rencontre a lieu, quelques traits du visage du Christ peuvent alors apparaître.

Interrogez-les, vous verrez : vous ne serez pas déçus !

Extrait de Avent dans la ville (2019)

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Quand Il viendra, qu’Il trouve la porte de ta maison ouverte, ouvre-Lui ton âme, élargis l’intérieur de ton esprit pour qu’Il puisse y contempler des richesses de droiture, des trésors de paix, la douceur de la grâce » (Saint Ambroise)

  • « Jésus annonce la venue de l’Esprit qui enseignera tout d’abord aux disciples à comprendre de mieux en mieux tout l’Evangile, à l’accueillir dans leur existence et à le rendre vivant avec le témoignage » (François)

  • « L’Esprit et l’Église coopèrent à manifester le Christ et son œuvre de salut dans la Liturgie. (...) La Liturgie est Mémorial du Mystère du salut. L’Esprit Saint est la mémoire vivante de l’Église » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1099)

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   Le diacre...

 Par sa présence, le diacre aide les baptisés 
à vivre le service de Dieu et des hommes dans le monde 
à la suite du Christ serviteur. 

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La route verte, près du fleuve, à La Pocatière

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 27 avril 2024

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » / (462,144)

 Bonjour!

Dimanche 28 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 1-8)

Alléluia. Alléluia.
Demeurez en moi, comme moi en vous,
dit le Seigneur ;
celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit.
Alléluia. (Jn 15, 4a.5b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Pour faire comprendre l’identité nouvelle du disciple qui doit surgir avec le Ressuscité du tombeau au matin de Pâques, Jésus utilise l’image bien connue en Israël de la Vigne. Le disciple, tel le sarment relié au cep, est héritier de la sollicitude de Dieu pour sa vigne qui est le Christ. Dieu prend soin du disciple comme il prend soin de sa vigne. La vie divine de Jésus circule dans la vie du disciple comme la sève du cep irrigue les sarments. La pâque de Jésus ouvre à une communion de vie nouvelle entre les disciples et leur Maître. Chaque disciple est rendu participant de la nature divine. Il reçoit sa dignité non pas de lui-même mais de celui sur qui il est greffé par l’action de l’Esprit. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit ». Le disciple est comme saisi par le haut, il devient instrument de la grâce de Dieu.

Pour que cela se réalise, une condition est nécessaire : garder la Parole de Jésus. Le disciple fonde sa vie sur les paroles du Christ qui sont esprit et vie. La Parole de Jésus est plus que des mots. Elle est suprême efficacité, plus incisive qu’un glaive à double tranchant. « Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite », affirme Jésus. Sa Parole ne lui revient pas sans résultat. Elle éclaire, chasse le mal, aide à discerner, nourrit l’âme. Le disciple devient Évangile ouvert. Si la simple lettre tue, l’esprit qui porte la Parole de Jésus vivifie le disciple et en fait un prophète.

Si l’image de la vigne illustre admirablement la communion de vie et d’amour qui relie Jésus à ses disciples, elle exprime aussi un aspect plus douloureux que Jésus ne cache pas à ses disciples. Le disciple doit consentir à laisser le Père être le vigneron de la vigne. Il doit donc accepter ses manières de faire qui ne sont pas les nôtres. Tout l’art du vigneron excelle dans son talent pour émonder sa vigne, c’est-à-dire pour tailler ce qui est nécessaire afin de favoriser la croissance des fruits tant désirés pour la vendange.

Que le vigneron taille les rameaux secs, ou ceux dont les bourgeons ne donneront que des feuilles, on peut facilement le comprendre. Mais Jésus précise : « Tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant pour qu’il en porte davantage ». Comment comprendre qu’on puisse tailler ce qui est porteur de vie ? Là est tout le secret du vigneron qui ne se laisse pas séduire par ce qui est déjà visible et satisfaisant mais qui voit plus loin que les premiers résultats. Il ose tailler, couper, réduire pour que la sève vienne fortifier les meilleurs sarments et donner de beaux raisins.

Tel le vigneron, le Père du ciel semble parfois permettre que notre vie de disciple soit émondée, élaguée. Si nous n’y reconnaissons pas l’action de la main du vigneron, le découragement peut vite nous écraser. Mais si nous croyons que le Père fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment, rien ne doit arrêter notre espérance d’une vie toujours plus en croissance.

Jésus prononce ces paroles alors qu’il va être abandonné de tous et qu’il va passer au pressoir de la croix. Le sang qu’il va verser jusqu’à en mourir, il en fera le vin de la nouvelle alliance. Jésus est ce fruit de choix, unique, pendu au bois sec de la croix, qui possède la vie en plénitude et qu’il donne en partage à ses disciples. Notre marche à la suite du Christ a pour finalité notre pleine maturité spirituelle, cette stature de l’homme parfait, dont parle saint Paul.

Le disciple qui se laisse émonder par le Père affine sa capacité de jugement et de discernement. Peu à peu sa volonté s’ajuste à celle de Dieu. C’est pour cela que Jésus peut dire : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez et cela se réalisera pour vous ». Tout est possible à celui qui abandonne sa vie entre les mains de Dieu. La gloire qu’il perçoit alors à travers ses bonnes œuvres n’est pas sienne. Elle est celle du Père. Le disciple rend gloire à Dieu pour la fécondité de sa vie et le Père glorifie le disciple de son Fils en lui donnant en héritage la vie éternelle.

Dieu attend de nous que nous soyons de véritables disciples. Des disciples-missionnaires prêts à donner notre vie pour l’annonce de l’Évangile. Des disciples prophètes qui réveillent notre monde endormi. Que s’étende donc la vigne du Seigneur ! Que nos villes, villages et quartiers deviennent cette vigne nouvelle par le partage de l’Esprit de Dieu et la communion de l’amour. Allons donc travailler à la vigne du Seigneur !

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 




vendredi 26 avril 2024

« Celui qui m’a vu a vu le Père » /Rappel de mon ordination... / Prière du pape François pour le Jubilé extraordinaire de la miséricorde / Quelques pensées... / (462,041)

La joie d'être diacre 
au service du monde au nom de l'Église.

Le 27 avril 1997, j'ai été ordonné diacre permanent par Mgr Clément Fecteau.
Donc en ce 27 avril, ça fait 27 ans que je suis diacre.
Je rends grâce au Seigneur pour les grâces qu'il m'a accordées.
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   Bonjour!   
Samedi 27 avril 2024
Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 7-14)

Alléluia. Alléluia.
Si vous demeurez dans ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 8, 31b- 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus vient de nous dire qu’il est « le chemin, la vérité et la vie ». Notre-Seigneur avait précisé que ce chemin conduisait à la « maison de son Père » (Jn 14, 2), dont il est la « porte » par laquelle il nous faut « passer » pour découvrir Dieu en sa paternité. La foi nous est ainsi révélée dans son essence, comme une communion d’amour avec Jésus-Christ, qui en nous unissant à lui, nous rend participant dans l’Esprit à sa propre filiation divine. Merci Jésus pour ton amitié ! Merci pour ton amitié qui nous élève à la dignité de fils de Dieu.

« Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père » : pour Jésus il s’agit d’une conclusion logique ; il est impossible de s’unir à lui dans une authentique « connaissance », sans être uni par le fait même au Père, puisqu’il est dans le Père et que le Père est en lui. Et comme les disciples ont déjà entamé ce « chemin » de foi en s’attachant à leur Maître, « dès maintenant ils connaissent le Père, dans la mesure même où ils sont en communion avec son Fils : « Celui qui m’a vu a vu le Père ».

Ce qui ne signifie pas que cette connaissance soit déjà parfaite : « …vous connaîtrez mon Père » : il s’agit d’un futur, d’une promesse, dont les disciples goûtent les prémices, mais dont ils ne sont pas encore pleinement héritiers, comme le souligne la demande de Philippe – qui est aussi la nôtre. Ils se sont mis en chemin, mais apparemment l’accès à la demeure du Père n’est pas encore ouvert, puisque Jésus s’apprête à « partir pour leur préparer une place » (Jn 14, 2). Ce n’est pas pour lui-même que le Seigneur entreprend ce voyage, puisqu’il est établi définitivement dans la demeure du Père, au point que celui-ci accomplit en lui ses propres œuvres. C’est donc pour ses disciples – c’est-à-dire pour chacun de nous – que Jésus va se mettre en chemin, lui qui est pourtant la plénitude de la Vérité et possède la Vie éternelle.

Nous savons bien que l’obstacle qui barre encore la route et nous empêche d’accéder au Père n’est autre que notre péché, qui nous enchaîne au Prince de ce monde. C’est lui que le Seigneur s’apprête à affronter : « le père du mensonge, homicide dès les origines » (cf. Jn 8, 44). Choisissant librement d’être solidaire jusqu’au bout avec ceux que le Père lui a confié, Jésus va s’engager dans l’impasse du mensonge et de la mort dont il va briser les verrous, afin d’ouvrir à nouveau le chemin de la vérité et de la vie, et nous donner accès ainsi à la demeure du Père.

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi ». L’œuvre du Fils qui les résume toutes, est sa victoire sur la mort. Accomplir les mêmes œuvres signifie donc que nous aussi, nous triompherons de la mort ; et ceci en vertu de notre foi, qui nous unit au Prince de la vie, et en lui à la Source de la vie. Dans la mesure même où Jésus demeure en nous et que nous demeurons en lui, la mort n’a plus aucun pouvoir sur nous. « Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25) : nous tous qui sommes insérés dans le Corps du Christ par la foi, nous ne pouvons plus mourir parce que nous participons dès à présent à la vie du Ressuscité. Voilà pourquoi Jésus peut ajouter : « Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ». Le « Fils » est entendu ici au sens du Christ total, Tête et Corps, désormais inséparablement unis dans une même communion d’amour. De même que le Père qui demeure en Jésus, accomplit en lui ses propres œuvres, le Fils continue à accomplir ses œuvres – et il en accomplira même de plus grandes – en chacun de ses disciples qui lui sont unis par la foi.

Que ce mystère nous dépasse, Seigneur ! Comment croire que non seulement tu t’intéresses à nous, mais que nous demeurons déjà en toi, et que par l’Esprit Saint, tu désires agir en nous et poursuivre à travers nous ton œuvre de salut ? Mais ce n’est pas en réfléchissant à ce mystère que nous allons en vivre : mieux vaut le mettre en pratique, et oser faire les premiers pas qui te permettront d’intervenir dans nos vies et d’y révéler ta présence et ton action. N’as-tu pas « fait de nous la lumière des nations pour que, grâce à nous, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (1ère lect.) ? Les apôtres ont obéi au commandement du Seigneur : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 20) ; et c’est par cette obéissance de la foi qu’ils ont vu se déployer dans leur vie les œuvres de puissance de l’Esprit. Puissions-nous retrouver la foi simple et vigoureuse de Paul et de Barnabé pour annoncer avec assurance la Parole de salut, afin qu’elle « se répande dans toutes les régions » comme une eau vive, purifiant et fécondant notre terre.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Méditation

Frère Raphaël de Bouillé

Frère Raphaël de Bouillé

Couvent Saint-Thomas-d'Aquin à Lille

Abracadabra !


J’ai toujours été mal à l’aise avec les enseignements dans lesquels Jésus dit qu’il exauce les prières. Je crois en effet que Dieu peut exaucer les prières, et pourtant, comme vous sans doute, j’ai beaucoup de prières inexaucées !
Certains chrétiens ont l’habitude d’ajouter l’expression « au nom de Jésus » pour appuyer leurs prières de demande. Je voudrais une bonne note, au nom de Jésus. Abracadabra ! Bonne note ! 
L’an dernier pendant un temps de retraite spirituelle, j’ai cherché, dans l’enseignement de Jésus, les passages où il promet d’exaucer les prières. Dans l’évangile de Marc, j’ai retenu ce verset : « Quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, pour que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. » (Mc 11, 25) J’ai compris que la réponse aux prières est liée à la miséricorde. La prière n’est pas un usage de mots magiques qui contraignent Dieu. Elle est consentement à son œuvre de miséricorde. Le vrai miracle, c’est celui de la miséricorde de Dieu qui devient miséricorde en moi pour les autres.                                     


Prière du pape François pour le Jubilé extraordinaire de la miséricorde 

« Seigneur Jésus-Christ, toi qui nous as appris à être miséricordieux comme le Père céleste, et nous as dit que te voir, c’est le voir. Montre-nous ton visage, et nous serons sauvés.
Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée et Matthieu de l’esclavage de l’argent, la femme adultère et Madeleine de la quête du bonheur à travers les seules créatures ; tu as fait pleurer Pierre après son reniement, et promis le paradis au larron repenti.
Fais que chacun de nous écoute cette parole dite à la Samaritaine comme s’adressant à nous : Si tu savais le don de Dieu !
Tu es le visage visible du Père invisible, du Dieu qui manifesta sa toute-puissance par le pardon et la miséricorde : fais que l’Église soit, dans le monde, ton visage visible, toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.
Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu.
Envoie ton Esprit et consacre-nous tous de son onction pour que le Jubilé de la Miséricorde soit une année de grâce du Seigneur, et qu’avec un enthousiasme renouvelé, ton Église annonce aux pauvres la bonne nouvelle aux prisonniers et aux opprimés la liberté, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.
Nous te le demandons par Marie, Mère de la miséricorde, à toi qui vis et règnes avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. »

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«La prière me permet de placer sous la lumière de Dieu la réalité de mon être et d'éclaircir mes côtés obscurs.»

(Anselm Grün)

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«Pour être heureux, il faut être prêt à abandonner ses illusions et à accueillir la réalité.»

(Anselm Grün)

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«L'espérance aime les nouveaux départs au lever du soleil.»

(Ermes Ronchi)

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«Quand on boit, on doit toujours se souvenir de la source.»

(Proverbe vietnamien)

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(Au moulin seigneurial du Village des Aulnaies)

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Bonne journée!

Jean-Yves 

jeudi 25 avril 2024

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » / (461,939)

 Bonjour!

Vendredi 26 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-6)

Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie,
dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Que votre cœur ne soit pas bouleversé :
vous croyez en Dieu,
croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père,
il y a de nombreuses demeures ;
sinon, vous aurais-je dit :
“Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place,
je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi,
afin que là où je suis,
vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais,
vous savez le chemin. »
Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons pas où tu vas.
Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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   Commentaire...

Avec le chapitre quatorze de saint Jean, le discours de Jésus après la Cène se poursuit par son enseignement sur la condition des disciples au temps de la séparation, dans l’attente de Pâques, puis dans la période post-pascale que l’on appelle aussi le temps de l’Église.

« Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père beaucoup pourront trouver leur demeure… » Cet appel à garder confiance, à ne pas perdre courage, à croire en lui, redit la Parole du Seigneur à son peuple au moment de l’entrée en terre promise : « Ne t’ai-je pas donné cet ordre : sois fort et tiens bon ! Sois sans crainte ni frayeur, car le Seigneur ton Dieu est avec toi dans toutes tes démarches. » (Jos 1, 9). Jésus présente ainsi sa Passion désormais toute proche comme la porte d’accès à la terre promise de la Maison du Père.

C’est comme si Jésus disait à ses disciples : « Vous avez cru en Dieu, vous avez écouté sa voix ; vos pères ont cru en Moïse et l’ont suivi durant la traversée du désert. Croyez maintenant aussi en moi qui suis l’Envoyé du Père, et suivez-moi sur le chemin que j’ouvre devant vous. Ce chemin conduit à votre véritable Terre de liberté, à la véritable Terre promise qui est la Maison du Père, la vie du Père. »

La demeure où Jésus va entrer préparer une place pour les apôtres avant de les y introduire, c’est la vie du Père : « Là où je suis, vous serez aussi ». Or Jésus est dans le Père. Vers ce « lieu » qu’est le Père Jésus est le passage, le chemin vivant. Par sa Parole de lumière qui est la vérité, il nous conduit au Père qui est la vie. En nous unissant à lui dans la foi, nous accédons à la vie filiale et nous avons dès lors le droit de demeurer avec lui et en lui dans la Maison du Père.

A travers l’évangile de ce jour, Jésus nous invite à nous laisser arracher à nos vies inauthentiques, à toutes ces terres d’Egypte où nous sommes retenus captifs. Pour cela, nous devons accepter que sa Parole vienne faire la vérité et la lumière sur toutes ces complicités avec le mal qui nous aliènent et nous maintiennent dans leurs chaines. Notre Seigneur nous appelle à nous mettre en route sur les chemins de l’Evangile vers la demeure du Père, les yeux fixés sur lui, qui est à la fois le chemin et le terme du chemin en tant que vivant de la vie du Père. Telle est bien la condition du disciple.

Seigneur, libère-nous de tous ces lieux d’esclavage que ta Parole nous dévoile. Qu’elle nous attire sur l’unique chemin de ton évangile. A travers toutes les obscurités de ce monde, qu’elle soit la nuée lumineuse qui nous permette de ne pas nous égarer et de garder le cap afin qu’un jour, pleinement restaurés en toi dans notre filiation avec le Père, nous puissions goûter sans fin le bonheur de jouir de sa vie divine.

Abbé Philippe Link -  Merci!

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«Notre vie est un chemin vers Dieu.»

(Anselm Grün)

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Bonne journée  !

Jean-Yves