dimanche 14 avril 2024

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » / (460,004)

 Bonjour!

Lundi 15 avril 2024

Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » (Jn 6, 22-29)

Alléluia. Alléluia.
L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Alléluia. (Mt 4, 4b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus avait rassasié cinq mille hommes,
et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer.
Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive
se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque,
et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples,
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade,
étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain
après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé de ces pains
et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l’homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors :
« Que devons-nous faire
pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous sommes invités à méditer ce passage de l'Évangile à la lumière de Pâques. Jésus ressuscité a « traversé le lac en marchant sur les eaux », c’est-à-dire en foulant aux pieds la mort vaincue. La foule, restée sur le rivage de la mort, se rend compte de la disparition du Maître. Observant ses disciples, elle remarque qu’ils poursuivent calmement leur route dans la barque de l’Eglise, se dirigeant vers l’autre rive où le Seigneur les précède et les attend. Intriguée, la foule se mit « à la recherche de Jésus ».

Ces quelques versets introductifs nous enseignent que la première mission de l’Eglise – c’est-à-dire de chacun de nous – consiste à mettre toute notre ardeur à suivre Jésus, en observant sa Parole et en la mettant en pratique, dans l’obéissance de la foi. Car ceux qui nous observent le savent bien : nul ne peut demeurer fidèle à une doctrine qui détone à ce point avec l’esprit du monde, s’il n’entretient avec celui qui la lui a confiée une relation profonde et durable. C’est avant tout en nous comportant comme ses disciples, que nous témoignons que Jésus est vivant au milieu de nous.

La première conversion est souvent suscitée précisément par la découverte de cette présence du Christ parmi ceux qui lui ont accordé leur foi. Puis vient l’expérience de la rencontre personnelle avec le Seigneur, qui nous conduit à confesser que Jésus est vivant au milieu de nous, en nous. Il est vraiment celui qui accomplit les Ecritures ; le Roi de gloire qui a inauguré son Royaume ; l’Epoux de la noce à laquelle le Père convie tous ses enfants.

Mais ce premier mouvement de conversion – qui est déjà l’œuvre de l’Esprit – doit encore être purifié. « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez parce que vous avez été rassasiés. Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle ». L’élan de notre amour est encore centré sur nous-mêmes : « amare amari » et « amare amare » (Saint Augustin) : nous aimons être aimés et nous aimons aimer. L’autre demeure un moyen qui nous permet de découvrir le bonheur d’aimer. Il nous faut encore accepter de grandir jusqu’au simple verbe amare, sans retour sur nous-mêmes, dans le pur don désintéressé. Seul un tel amour subsiste à jamais, car il est l’œuvre en nous de l’Esprit Saint. Notre foi est ainsi appelée à mûrir, à se fortifier, jusqu’à ce qu’elle s’exprime dans une authentique charité, indépendamment de l’expérience subjective que nous pouvons en avoir. Mais pour nous permettre d’atteindre cette foi accomplie, le Seigneur est obligé de nous faire passer par ce qu’on appelle les différentes « nuits », afin d’éprouver notre vertu, de la purifier de toute convoitise, de l’affermir dans le don.

Il est clair que sur ce chemin, nous risquerions de défaillir, si Dieu ne pourvoyait pas à une nourriture adaptée. L’Eucharistie est le « viatique », le pain pour la route, dont nous avons vitalement besoin pour atteindre la montagne de Dieu : « L’Ange du Seigneur toucha Elie et lui dit : “Lève-toi, et mange ! Autrement le chemin serait trop long pour toi”. Elie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu » (1 R 19, 7-8).

« La nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que nous donnera le Fils de l’homme », c’est la Parole de Jésus, qui n’est autre que la Parole du Père. Mais pour pouvoir accomplir comme il convient la volonté de Dieu qu’elle exprime, nous avons besoin de communier au Corps et au Sang de celui « que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte », afin de pouvoir penser et agir dans l’Esprit qu’il nous donne en partage.

« L’œuvre de Dieu », c’est notre salut, qui s’accomplit dans la foi « en celui qu’il a envoyé ». Une foi vivante qui nous unit à lui dans une communion intégrale, que seule l’Eucharistie peur réaliser en nous : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57).

Seigneur, Dieu trois fois Saint, donne-moi de pouvoir me livrer totalement à toi, afin que tu puisses enfin accomplir ton œuvre et déverser sur moi un Esprit de foi qui me fasse vraiment croire en toi, Père ; croire en toi, Jésus, mon Seigneur et mon Sauveur ; croire en toi, Esprit Saint consolateur. Je veux arrêter de chercher le bonheur là où il ne se trouve pas, de me disperser dans des œuvres qui ne me rassasient pas. Vierge Marie, aide-moi à tourner mon désir vers le Pain “qui se garde jusque dans la vie éternelle”, ce “Pain quotidien” que le Père donne en surabondance à ses enfants qui le lui demandent avec confiance, en lui ouvrant leurs mains et leur cœur.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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