jeudi 4 avril 2024

« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » / Message de Pâques de Mgr Durocher / Prière / (458,318)

 Bonjour!

Vendredi 5 avril 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)

Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.

Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons
que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.

C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Parmi les acteurs de ce récit, on s’étonne de ne trouver que sept apôtres au lieu des onze attendus. Sept pécheurs du lac de Galilée parmi lesquels l’évangéliste a soin de nommer les disciples de la première heure : Simon Thomas, Nathanaël, Jacques, Jean et deux autres dont nous ignorons le nom. Peut-être ces cases sont-elles laissées vides pour nous permettre de nous insérer personnellement dans le récit ? Pourtant ce n’est pas à un simple flash-back sur le temps des origines auquel nous convie l’évangéliste : ces artisans-pêcheurs sont spécifiés comme étant des « disciples ». Le double nom – Simon-Pierre – et le contexte d’une pêche miraculeuse, font écho à l’appel de celui qui deviendra le chef du collège apostolique. 

Le récit en Luc 5, 1-11 se termine par cette parole prophétique de Jésus adressée à son apôtre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Lc 5, 10). Et l’évangéliste d’ajouter : « Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 11). Rien ne nous autorise à penser que Simon-Pierre et ses compagnons seraient revenus sur cette décision. Nous pouvons donc interpréter la pêche nocturne en Jean 21 comme la description symbolique du travail d’évangélisation – comme le confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre « cent cinquante-trois » correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile. 

Ainsi donc derrière le langage symbolique de la pêche, il nous faut entendre l’annonce de la Parole. Cependant, contre toute attente, les efforts des disciples demeurent mystérieusement stériles. Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ? On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonnés ? L’Esprit se serait-il retiré ?

Un indice se trouve sans doute dans le fait qu’il n’est question de Jésus que dans la seconde partie du récit ; avant son apparition sur la rive au petit jour, les disciples ne font aucune référence ni au Seigneur, ni à l’Esprit Saint. C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative de la mission, un peu comme il le faisait alors qu’il était encore marin-pêcheur. Il semble vouloir aborder la campagne d’évangélisation à la manière dont il menait ses affaires professionnelles, c’est-à-dire ne comptant que sur son savoir-faire. La conséquence ne se fait pas attendre : l’équipe est dans la « nuit » et ses efforts sont stériles.

Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage. En fait « Jésus était là » ; entendons : il avait toujours été là, mais les disciples ne pouvaient le percevoir, car leur attention n’était plus focalisée sur lui. On s’imagine sans peine que devant l’échec de leurs efforts, ils ont fini par se mettre en cause et se sont tournés vers le ciel. Du coup ils ont retrouvé la lumière, et « au lever du jour », ils ont aperçu le Maître, sans toutefois le reconnaître immédiatement. Disons qu’ils ont retrouvé la paix du cœur, la lumière de l’Esprit Saint ; mais là où est l’Esprit, là est le Seigneur. La jeune Église fait l’apprentissage de l’écoute intérieure de l’Esprit de son Seigneur ; elle ne « sait pas immédiatement que c’est Jésus » qui leur parle à travers le Paraclet, mais elle découvre que lorsqu’elle est docile à cette voix, ses efforts sont couronnés d’un succès tellement disproportionné, qu’il est évident que Dieu est à l’œuvre avec elle et en elle.

« Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : “C’est le Seigneur !” Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau ». Le pêcheur redevient disciple en se couvrant du vêtement de la foi, qu’il avait déposé en reprenant les choses en main, et adopte l’attitude juste : il fait confiance dans un acte d’abandon de tout son être. Simon retrouve son identité nouvelle, il redevient « Pierre », celui-là même qui « rempli de l’Esprit Saint, » déclarera aux chefs du peuple et anciens qui l’interrogent sur la guérison du paralytique : « Sachez-le, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri. Ce Jésus, il est la pierre que vous aviez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d’angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seuil qui puisse nous sauver » (1ère lect.).

C’est au cours du repas préparé par le Maître, que les disciples découvrent vraiment l’identité de l’Inconnu : « Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson » ; le singulier de ce dernier terme contraste avec les « cent cinquante-trois » poissons tirés sur le rivage, qui représentent la multitude des sauvés. Mais tous les hommes de toutes races, langues et nations ne sont-ils pas appelées à ne former qu’un seul Corps en partageant le même et unique Pain ? C’est dans l’Eucharistie que l’Église se constitue, se structure ; c’est dans l’Eucharistie qu’elle se retrouve et refait son unité. C’est de l’Eucharistie qu’elle est envoyée pour récolter ce qu’elle n’a pas planté, moissonner ce qu’elle n’a pas semé.

Seigneur donne-nous d’être assez humbles pour ne pas nous approprier ce que tu nous confies ; apprends-nous à ne pas confondre efficacité et fécondité. Et si nous nous sommes égarés, accorde-nous de savoir interpréter les temps de stérilité comme un appel à revenir à toi pour te laisser reprendre l’initiative dans nos vies personnelles, familiales ou communautaires. « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver » (1ère lect.) : fais que nous demeurions toujours soumis à ton saint Nom, et que nous demeurions unis à toi en ton Eucharistie, car hors de toi, nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 5).

Abbé Philippe Link  -- Merci!

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MESSAGE DE PÂQUES DE MGR PAUL-ANDRÉ DUROCHER (Archevêque de Gatineau)

Comme je voudrais pouvoir connaître Pâques sans avoir à endurer le Vendredi Saint ! 

Qu'il serait bon de perdre du poids sans faire de diète ou d'exercice, de maîtriser un art sans pratiquer pendant des heures ou de réussir un projet sans y consacrer autant d'énergie et de ressources ! Ce serait donc merveilleux d'être aimé sans avoir à me dépenser pour l'autre, d'être pardonné sans avoir à demander pardon, de me réconcilier sans avoir à surmonter mon orgueil. 

Et quand je pense au monde qui m'entoure, pourquoi faut-il autant de négociations pour arriver à l'entente, autant de luttes pour établir la justice, autant d'efforts pour que règne la paix ? 

Mais, que voulez-vous, la vie est ainsi. Jésus l'a accepté et a pleinement embrassé cette condition humaine qui est la nôtre. Il aurait bien aimé éviter l'horreur du crucifiement, mais il a prié : « Père, non pas comme je veux, mais comme tu veux ! » Il montre le même chemin à ses amis : « Celui qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. » 

Pâques nous donne de croire que tout cela vaut la peine, qu'au-delà de l'épreuve et du sacrifice se profilent la gloire et la joie. Oui, nous pouvons nous dépenser dans l'effort, car la résurrection de Jésus est garante de sa fécondité. Comme le chante un vieux cantique : « Tu as voulu sur une Croix nous apprendre le chemin de la joie ! »

Osons donc vivre nos sombres Vendredis saints, car, avec Jésus, nous finirons par connaître le soleil radieux de Pâques !

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Prière...

Seigneur, tu es ressuscité d’entre les morts le troisième jour selon les Écritures. Sur toi la mort n’a plus aucun pouvoir ! Ta Résurrection est le fondement de notre foi en famille. Comme au premier jour, nous entendons les paroles de l’Ange : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici. Il est ressuscité ! Alléluia !  » Comme les apôtres, fais-nous passer de l’incrédulité à l’émerveillement devant cet événement si étonnant.

Quand notre foi est mise à rude épreuve au milieu des tentations de ce monde, des souffrances, du mal, des injustices, des tragédies, de la mort que nous subissons ou que nous voyons autour de nous, accorde-nous d’être toujours unis en famille pour faire l’expérience, comme les apôtres, de ta présence dans notre vie.

Aujourd’hui encore, tu te tiens au milieu de nous et tu nous dis : « La Paix soit avec vous ! » Comme Thomas, nous confessons que tu es notre Seigneur et notre Dieu. Sa foi était presque morte, mais il a reçu de toi le don d’une foi plus solide par sa rencontre avec toi. Soutiens notre famille pour transmettre cette même foi autour de nous malgré les contestations. Fais de nous les apôtres de la joie de la Résurrection. Amen ! Alléluia !


Dom Ludovic Lécuru
Bénédictin de l’abbaye Saint-Wandrille

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Bonne journée!

Jean-Yves 


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