mercredi 31 août 2022

« Laissant tout, ils le suivirent » / (389,914)

Bonjour!

Jeudi 1er septembre 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)

Alléluia. Alléluia.
« Venez à ma suite, dit le Seigneur,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Alléluia. (Mt 4, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
    la foule se pressait autour de Jésus
pour écouter la parole de Dieu,
tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
    Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ;
les pêcheurs en étaient descendus
et lavaient leurs filets.
    Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon,
et lui demanda de s’écarter un peu du rivage.
Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
    Quand il eut fini de parler,
il dit à Simon :
« Avance au large,
et jetez vos filets pour la pêche. »
    Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
    Et l’ayant fait,
ils capturèrent une telle quantité de poissons
que leurs filets allaient se déchirer.
    Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque
de venir les aider.
Ceux-ci vinrent,
et ils remplirent les deux barques,
à tel point qu’elles enfonçaient.
    à cette vue,
Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant :
« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. »
    En effet, un grand effroi l’avait saisi,
lui et tous ceux qui étaient avec lui,
devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
    et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon.
Jésus dit à Simon :
« Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
    Alors ils ramenèrent les barques au rivage
et, laissant tout, ils le suivirent.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La foule s’est à nouveau rassemblée autour de Jésus pour écouter sa parole, pour « écouter la Parole de Dieu », précise saint Luc qui nous aide à faire le parallèle entre l’être même de Jésus, le Verbe fait chair, et sa parole.

Jésus est tellement « pressé » par cette foule assoiffée d’une parole de vie qu’il sent la nécessité de prendre de la distance en montant dans une des barques qui appartient à Simon. On a vraiment l’impression que Jésus est oppressé, comme si la foule, dans une sorte d’instinct de survie, voulait mettre la main sur lui comme on saisit un morceau de nourriture pour se l’assimiler. Cela laisse d’ailleurs percevoir la détresse spirituelle de cette foule.

Mais on ne peut mettre la main sur la Parole divine. Tenter de se l’approprier d’une façon définitive serait faire fausse route. Car ce n’est que dans la mesure où on accepte de la recevoir à chaque instant d’un Autre qu’elle peut se montrer réellement efficace dans la barque de chacune de nos vies.

Le premier que rejoint ici cette Parole c’est Simon. Elle est montée dans sa barque et maintenant l’évangéliste va nous donner d’être témoin de son action.

« Avance au large et jette les filets pour prendre du poisson » ! La Parole de Dieu, dans un premier temps est toujours déconcertante. Elle nous bouleverse dans nos fausses certitudes : « Maître, nous avons peiné toute la nuit, sans rien prendre » et l’on pourrait rajouter que Simon connaissait bien son métier.

Pourtant, Simon va faire confiance et obéir. Voilà l’attitude d’accueil par excellence de la Parole divine : la confiance et l’obéissance dans une libre adhésion de foi. Car on n’obéit pas à la Parole de Dieu d’une façon servile. Voilà pourquoi Simon peut recevoir les paroles de Jésus comme un ordre : « sur ton ordre, je vais jeter les filets ».

En mettant ainsi toute sa foi dans les paroles du Maître et en leur obéissant, Simon va leur permettre de pouvoir manifester toute leur efficacité dans sa vie. Et le résultat ne se fait pas attendre : « ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient ».

Devant la grandeur de ce qui vient de s’accomplir sous ses yeux et devant celui qui en est à l’origine, Simon tombe à genoux dans une sorte d’effroi, converti, détourné du découragement de toute une nuit, détourné de sa faiblesse et de ses craintes et totalement tourné vers Celui par qui le Père lui révèle la surabondance du don de sa miséricorde.

La révélation du Dieu de miséricorde donne alors à Simon, à l’homme pécheur, une connaissance saisissante de son péché, de tout ce qui le détourne de l’accueil de ce don : « Seigneur éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ».

Mais Jésus lui signifie aussitôt son pardon : « Sois sans crainte » et par un nouvel appel l’ouvre à une intimité et à une union plus grande avec lui au cœur même de la mission : « Désormais ce sont des hommes que tu prendras ».

Simon est dès lors invité à avancer en eau profonde, à entrer toujours plus profondément dans le mystère de la Parole de Jésus qui contient tout. La fécondité advient lorsqu’on se livre aux mains de Dieu comme un instrument, ce qui suppose de tout quitter et de se quitter soi-même : « alors, ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent ». L’appel de Dieu est pure initiative, il est la Parole du Don.

Seigneur, que ta Parole vienne nous rejoindre dans la barque de notre vie. Nous voulons aujourd’hui l’accueillir avec confiance et répondre à son appel. Cela nous dépasse, Seigneur. Mais parce que nous savons que la mission que tu nous confies procède de ton Amour toujours acquis, dans l’action de grâce, nous voulons nous y livrer de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre force.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Heureux les doux,

ils recevront en héritage la terre.»

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Mais la meilleure pêche est sans doute celle dont le Seigneur a gratifié son disciple, en lui apprenant à pêcher les hommes sur la terre comme les poissons dans l'eau » (Clément d’Alexandrie)

  • « Celui qui confesse Jésus sait qu’il ne peut pas se limiter à croire tièdement et qu’il doit au contraire se risquer à prendre le large en renouvelant chaque jour le don de soi » (François)

  • « (…) Toute l’Église est apostolique en tant qu’elle est "envoyée" dans le monde entier ; tous les membres de l’Église, toutefois de diverses manières, ont part à cet envoi. "La vocation chrétienne est aussi par nature vocation à l’apostolat". (Concile Vatican II) (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 863)




Bonne journée!

Jean-Yves 

mardi 30 août 2022

« Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » / Du psaume 32 (Liturgie de ce jour...) (389,906)

 Bonjour!

Mercredi 31 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle, car c’est pour cela que j’ai été envoyé » (Lc 4, 38-44)

Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
    Jésus quitta la synagogue de Capharnaüm
et entra dans la maison de Simon.
Or, la belle-mère de Simon
était oppressée par une forte fièvre,
et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle.
    Il se pencha sur elle,
menaça la fièvre, et la fièvre la quitta.
À l’instant même, la femme se leva
et elle les servait.

    Au coucher du soleil,
tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités
les lui amenèrent.
Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux,
les guérissait.
    Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant :
« C’est toi le Fils de Dieu ! »
Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler
parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui.

    Quand il fit jour, Jésus sortit
et s’en alla dans un endroit désert.
Les foules le cherchaient ;
elles arrivèrent jusqu’à lui,
et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter.
    Mais il leur dit :
« Aux autres villes aussi,
il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu,
car c’est pour cela que j’ai été envoyé. »
    Et il proclamait l’Évangile
dans les synagogues du pays des Juifs.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La guérison de la belle-mère de Pierre, que Jésus relève de sa fièvre, voilà un miracle en apparence bien insignifiant ; au point qu’on est enclin à se demander pourquoi saint Luc en fait mention ? Notre étonnement grandit encore lorsque nous découvrons qu’il s’agit du tout premier miracle relaté dans le troisième évangile ! Dans la logique narrative, il devrait donc avoir une valeur paradigmatique et orienter l’interprétation de tous les miracles qui vont suivre. Bref, les deux versets qui introduisent l’Évangile de ce jour, méritent toute notre attention.

Il n’est pas dit que Jésus « sort » de la synagogue, mais qu’il la « quitte » : elle a terminé son rôle ; elle était le lieu de l’attente de la venue de celui qui devait « accomplir les Écritures » (Lc 4, 21). L’autorité avec laquelle Notre-Seigneur y a enseigné doit suffire aux juifs pieux et ouverts à l’action de l’Esprit pour reconnaître en lui le Messie de leur espérance. En tout cas le démon, lui, a perçu le caractère unique de ce « Jésus de Nazareth » ; mais son intervention intempestive, destinée à troubler les esprits, se solde par un échec : il est contraint de « sortir » de l’homme dont il avait pris possession, confirmant par cette défaite « l’autorité et la puissance » de Jésus.

Notre-Seigneur quitte donc l’ancien lieu de culte pour entrer dans la maison de Simon-Pierre, symbole de l’Église. « La belle-mère de Simon était alitée, oppressée par une forte fièvre » ; il s’agit donc de la mère de l’épouse de l’hôte de Jésus. Les femmes n’avaient guère la préséance dans la société juive de l’époque ; a fortiori la mère de l’épouse du maître de maison devait-elle se contenter des services subalternes. C’est donc au chevet de quelqu’un de retiré, de discret, faisant partie des sans-voix et des sans-droits que se rend Notre-Seigneur. Il est remarquable que le premier membre de l’Église à être nommé dans le troisième Évangile, est une femme, et une femme « de second rang » dans la hiérarchie sociale. « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s’enorgueillir devant Dieu » (1 Co 1, 27-28).

Jésus non seulement s’approche de la femme, mais « se penche sur elle » dans un geste de compassion, comme une mère se penche sur le lit de souffrance de son enfant malade. Il « interpelle vivement la fièvre ». Et, à peine la fièvre est-elle chassée, qu’« à l’instant même la femme se leva et elle servait » Jésus.

La véritable finalité des guérisons, exorcismes et autres miracles accomplis par Jésus tout au long des Évangiles, apparait ici en pleine lumière : Notre-Seigneur est venu pour nous libérer de l’inertie du péché qui nous paralyse dans nos peurs et notre égoïsme, et pour nous rendre participants dans l’Esprit, de son pouvoir divin d’aimer et de servir nos frères, au prix de notre propre vie. « Le plus grand d’entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22, 26-27).

Père saint, donne-nous la grâce et la paix. La grâce de nous arracher à notre individualisme, à nos indifférences, à notre lâcheté, à nos paresses coupables ; la grâce de nous lever dans la puissance de la Résurrection de ton Fils ; la grâce de nous mettre généreusement au service de nos frères dans l’amour. Alors « ta paix qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, gardera notre cœur et notre intelligence dans le Christ Jésus » (Ph 4, 7) notre Seigneur.


Abbé Philippe Link / Merci!

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   Du psaume 32 dans la liturgie de ce jour...


«Nous attendons notre vie du Seigneur:

il est pour nous un appui, un bouclier.

La joie de notre cœur vient de lui,

notre confiance est dans son nom très saint.»


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«Tel un arbre solide, 

plantez vos racines le plus profond possible;

vous résisterez aux ouragans 

et aux grands vents de la vie.»

(Daniel Desbiens)


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Aimer est un art 

et pour bien vivre

 il faut l'apprendre et le pratiquer...


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Aux Florali-Culture Québec

Photo: Isabelle Fortin - Merci!


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Photo:

Anguilles Lizotte / Rivière-Ouelle

Merci!


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Bonne journée!

Jean-Yves 


lundi 29 août 2022

« Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu » / (389,827)

 Bonjour!

Mardi 30 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu » (Lc 4, 31-37)

Alléluia. Alléluia.
Un grand prophète s’est levé parmi nous,
et Dieu a visité son peuple.
Alléluia. (Lc 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée,
et il y enseignait, le jour du sabbat.
    On était frappé par son enseignement
car sa parole était pleine d’autorité.
    Or, il y avait dans la synagogue
un homme possédé par l’esprit d’un démon impur,
qui se mit à crier d’une voix forte :
    « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais qui tu es :
tu es le Saint de Dieu. »
    Jésus le menaça :
« Silence ! Sors de cet homme. »
Alors le démon projeta l’homme en plein milieu
et sortit de lui sans lui faire aucun mal.
    Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux :
« Quelle est cette parole ?
Il commande avec autorité et puissance
aux esprits impurs,
et ils sortent ! »
    Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Après avoir enseigné avec autorité, Jésus manifeste avec puissance l’efficacité de sa parole. L’exorcisme que rapporte saint Luc laisse cependant quelques questions ouvertes. La confession de l’esprit impur est en effet paradoxale : elle est juste, mais elle est interdite. Pourquoi le faire taire alors que la question des évangiles est de faire connaître l’identité profonde de Jésus ? Jésus ne veut-il donc pas qu’on le reconnaisse ? Pourquoi l’évangéliste laisse-t-il les foules dans l’incertitude alors que nous, nous savons bien qui est Jésus ?

On pourrait même se laisser aller à quelques comparaisons… La déclaration de l’esprit impur ne pourrait-elle pas être rapprochée de celle faite par la voix dans la nuée, que nous entendions il y a quelques semaines à peine ? En quoi ces révélations de l’identité de Jésus sont-elles différentes, pourquoi faire taire l’une et laisser l’autre faire son chemin dans les esprits et les cœurs ? Leur auteur est certes radicalement différent, mais la vérité exprimée est la même.

Ce paradoxe, un peu déstabilisant, n’est pas à négliger car il pourrait bien être pour nous une invitation à nous remettre en cause, ou (pire) peut être nous représenter. Celui à qui Jésus impose le silence est en effet celui qui sait tout de lui et n’a rien à apprendre de nouveau.

Avec un peu d’audace, on pourrait dire qu’il y a entre les deux déclarations de l’esprit impur et du Père céleste autant de distance qu’entre un exposé savant et une déclaration d’amour ! Un exposé peut en effet se résumer en une formule percutante et juste, que l’on transmet ou dont on se souvient. Une déclaration d’amour est un énoncé instable, qu’il faut réviser sans cesse, à partir de sa propre expérience, à partir des événements partagés, grâce à l’approfondissement de la relation et aux choix de fidélité. Une telle déclaration comporte en outre un risque, celui de se remettre en question, de sortir de ses certitudes, de se rendre vulnérable à l’autre. Elle procède du don de soi et de l’accueil de la vérité de l’autre.

Peut-être cet évangile est-il une bonne occasion de prendre mieux conscience de la nature de notre dialogue intime avec notre Sauveur, et de la façon dont nous parlons de lui. Nous contentons-nous de quelque déclamation dogmatique rassurante mais un peu confuse à nos esprits ? Nous réfugions-nous dans les prétendues sécurités de notre catéchisme ? Ou bien essayons-nous de reconnaître ses vérités dans notre quotidien ? De voir comment elles se dévoilent peu à peu, d’une façon originale qui caractérise notre relation unique avec le Seigneur ? Autrement dit, sommes-nous encore capables d’être étonnés par l’époux de nos âmes ou bien ronronnons-nous comme un vieux couple qui n’aurait plus rien à se dire ?

En ces jours de « rentrée » et de reprise de nos engagements, la parole de Dieu nous interpelle sur la vérité de notre relation à Jésus. Elle peut être une invitation à davantage de formation pour arriver à dire de façon juste notre amour, et à un surcroît d’attention priante aux événements de nos quotidiens où le Seigneur dévoile son amour prévenant. Une invitation à nous livrer à l’Esprit qui régénère tout chose et garde notre relation à Dieu dans la jeunesse de l’amour du Christ


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Tout vient de l’amour, tout est ordonné pour le salut de l’homme, Dieu ne fait rien qui ne soit pas à cet effet » (Sainte Catherine de Sienne)

  • « L’Evangile est parole de vie : il n’opprime pas les gens, tout au contraire, il libère tous ceux - celles - qui sont esclaves de tant de mauvais esprits de ce monde : aussi bien l’esprit de la vanité, l’attachement à l’argent, l’orgueil, la sensualité... » (François)

  • « La permission divine du mal physique et du mal moral est un mystère que Dieu éclaire par son Fils, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour vaincre le mal. La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal même, par des voies que nous ne connaîtrons pleinement que dans la vie éternelle » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 324)

L'amour libère du mal...

La foi conduit à la vie éternelle...

Nos talents sont au service de la vie....





Bonne journée!

Jean-Yves 


dimanche 28 août 2022

« Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste » / (389,834)

 Bonjour!

Lundi 29 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste » (Mc 6, 17, 29)

Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

          En ce temps-là,
  Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
  En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
  Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
  parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.

          Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
  La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
  Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
  Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
  Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
  Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
  Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
  Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.

          Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.

          – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Ce récit a vraiment de quoi surprendre. Il s’agit du seul passage dont Jésus est absent – disons : dans lequel Jésus n’est pas explicitement nommé. Mais le récit du martyre de Jean le Baptiste ne lui est pas étranger, dans la mesure où le destin de Jean préfigure le sien. Comme le Baptiste, Jésus sera arrêté (Mc 14,44.46.49) et lié (Mc 15,1). Si on l’a écouté avec plaisir (Mc 12,37), on veut cependant le mettre à mort (Mc 14,1) mais on le craint (Mc 11,18). Et on déposera le cadavre de Jésus comme celui de Jean dans un tombeau (Mc 15,45-46) : le sort des deux martyrs est décrit par l’évangéliste de manière à ce que la similitude saute aux yeux.

Jean est le précurseur, non seulement par son ministère public, lorsqu’il prépare les voies du Seigneur, qu’il annonce la venue d’un plus fort que lui (Mc 1,7) ; mais aussi par sa fin tragique, qui anticipe celle de Jésus. Le banquet offert par Hérode, que le meurtre sordide de Jean va agrémenter, annonce le repas au cours duquel Jésus révèlera qu’il sera livré (Mc 14,17-21). Aussi la place importante que Saint Marc attribue aux circonstances du martyr de Jean, pourrait bien se justifier par cette opposition : le festin d’Hérode n’est-il pas l’antitype du repas chrétien ? Le fait que le (premier) récit de la multiplication des pains suit immédiatement notre péricope, confirme cette interprétation.

L’endroit où Jésus nourrit les foules est « à l’écart », loin du palais luxueux du Tétrarque à la solde des Romains qui se prend pour le roi de Perse (Es 7, 2). Les convives au repas d’Hérode ont été triés sur le volet et ont dû montrer patte blanche ; ceux qui vont bénéficier de la multiplication des pains n’ont guère été invités et ne seront pas contrôlés à l’entrée : voyant Jésus et ses disciples s’éloigner en barque, « les gens coururent à pied, de toutes les villes » (Mc 6, 33) vers le lieu où ils prévoyaient que le Maître allait débarquer.

Hérode méprise les flatteurs qui l’entourent, mais il a besoin d’eux pour consolider son pouvoir éphémère. Jésus « fut saisi de pitié en voyant la foule, car ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 34). Il renonce au repos qu’il désirait prendre avec ses disciples, pour « se mettre à les instruire longuement ». Le rapport entre Hérode et son entourage est ici inversé : Jésus se fait le serviteur de ceux qui le cherchent, alors qu’Hérode se fait servir par un entourage à sa solde. Tout est faux dans le repas d’anniversaire d’Hérode. Jésus lui agit au grand jour.

« Lève-toi, tu prononceras contre mon peuple tout ce que je t’ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 17.19). Jean-Baptiste n’a pas eu peur de parler en ton Nom, Seigneur, et pourtant la haine d’Hérodiade a eu raison de lui ! Hérode pourrait fort bien ironiser : “Où est-il donc ton Dieu pour délivrer Jean de ma main ? Nous répondons cependant dans la foi : « la vie du juste est dans la main de Dieu » (Sg 3, 1) ; la protection dont tu nous couvres ne nous soustrait pas à la mort, mais nous en fait triompher dans la résurrection de ton Fils Jésus-Christ – à qui soit la gloire pour l’éternité !


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Si ton cœur te condamne, 
Dieu est plus grand que ton cœur.»
(Dans la Bible)

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Bonne journée!

Jean-Yves 

samedi 27 août 2022

« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » //(389,814)

 Bonjour!

Dimanche 28 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé » (Lc 14, 1.7-14)

Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug, dit le Seigneur ;
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
    Jésus dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
    « Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
    Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place.
    Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
‘Mon ami, avance plus haut’,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
    En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

    Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
    Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
    heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le regard plein de compassion que Jésus jette sur ces convives si soucieux d’eux-mêmes est déjà tourné vers son ultime repas où c’est lui qui se donnera comme pain de vie. Comprendront-ils ce qu’il fera ? A cette dernière Cène, Jésus sera à la fois celui qui invite et celui qui se fait nourriture. Inutile de chercher à être au plus près de Lui puisque c’est lui qui se donne à chacun.

L’eucharistie est le repas par excellence. C’est ce que nous célébrons chaque dimanche, chaque jour autour de l’autel. Que nous soyons cadres ou ouvriers, chômeurs ou salariés, riches ou pauvres, nous sommes tous à la meilleure place. Il n’y a pas de première ou dernière place autour de la table eucharistique. Chacun a sa place, celle de fils ou fille bien-aimé du Père.

Jésus veut nous rejoindre chacun personnellement. Il se donne à chacun totalement. « Ceci est mon corps livré pour toi ». « Ceci est mon sang versé pour toi ». C’est le même pain que nous mangeons, c’est à la même coupe que nous buvons.

Jésus nous relie les uns aux autres. Par le repas eucharistique, Jésus forme le peuple de Dieu et plus encore construit la fraternité. Nous pouvons nous tourner vers celui ou celle qui est à côté de nous et lui dire : « Tu es mon frère, tu es ma sœur ».

Ce repas est inégalable car lui seul nous change. Oui, nous devenons ce que nous mangeons. Par l’eucharistie, c’est Jésus qui vient prendre toute la place en nous. Notre cœur se dilate, nos mains s’ouvrent, nos paroles bénissent. Le « monte plus haut » eucharistique peut se traduire : « Sois saint comme je suis Saint, sois ce que tu es en moi depuis toute éternité : un être de grâce ».

Mais il nous faut encore faire un pas de plus. Car le repas eucharistique préfigure le festin des noces éternelles. C’est de noces dont parle Jésus dans sa parabole. Il nous place d’emblée au terme de notre route.

Lui, l’Époux, nous a préparé une place dans son Royaume pour sceller l’alliance à jamais. Il est venu nous chercher, nous, son Epouse, l’Eglise rachetée par son abaissement, afin de nous élever dans sa gloire. Le repas de noces est prêt. Il est pour tous : pauvres, estropiés, boiteux, aveugles, tous sont invités. Il est épiphanie de la bonté gratuite de Dieu. Car qui pourrait se vanter de ses mérites ou de son rang pour exiger une place aux noces éternelles ? Dieu nous donne l’éternité. Qui peut rendre un tel don en retour ? Personne. Voilà qui doit nous libérer de bien des inquiétudes sur nous-mêmes, sur le regard des autres sur nous. Seul l’amour de Dieu nous sauve. Seule sa bonté nous rend dignes de participer aux noces de l’Agneau.

Jésus remarquait comment les invités choisissaient les premières places. Laissons ce regard plein de tendresse et d’exigence croiser notre regard. Ce regard apaise, simplifie, libère. Ce regard est un appel : « Viens, suis-moi ».

 Seigneur notre Dieu, toi qui élèves les humbles et repousses les orgueilleux, garde-nous de briguer les honneurs. Fais-nous rechercher la dernière place à l’imitation de celui qui s’est abaissé jusqu’à mourir sur la croix, Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves 


vendredi 26 août 2022

« Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton seigneur »( / 389,786)

 Bonjour!

Samedi 27 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANGILE

« Tu as été fidèle pour peu de choses, entre dans la joie de ton seigneur » (Mt 25, 14-30)

Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez-vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Un homme qui partait en voyage
appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
    À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.

Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
    De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
    Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

    Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
    Celui qui avait reçu cinq talents
s’approcha, présenta cinq autres talents
et dit :
“Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
    Son maître lui déclara :
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.”
    Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
“Seigneur,
tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.”
    Son maître lui déclara :
“Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.”

    Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
“Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
    J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
    Son maître lui répliqua :
“Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
    Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
    Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
    À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
    Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !” »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La clé des rapports contrastés et même paradoxaux entre les divers personnages – et par le fait même la clé de la parabole – se trouve dans l’interprétation du statut de cet homme, désigné comme un « Maître », mais qui se comporte en réalité comme un Père. 

Le premier fruit de l’obéissance des bons serviteurs, est la découverte de leur statut de fils : ils peuvent garder le bien confié puisqu’ils sont les héritiers et que « tout ce qui est au Père est à eux » (cf. Lc 15, 31 ; Jn 17, 10). Aussi « celui qui a accueilli le don de la filiation, recevra encore », car la joie du Père est de combler sans mesure ses enfants de sa propre vie. Comment pourrions-nous restituer un tel don ?

A nous de choisir notre attitude : garder vivante la mémoire du Seigneur et travailler généreusement à la venue de son Royaume, en y engageant tous les talents que Dieu nous a confiés ; ou bien enfouir ses dons « en terre », ne les utilisant que pour des choses de ce monde, dans l’oubli de notre statut filial.

Que cette parabole réveille en nous la mémoire de notre élection : « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15, 15). Et puissions-nous mettre tous nos talents et chaque instant de notre vie à profit pour servir le Seigneur en accomplissant généreusement notre devoir d’état. Nous connaîtrons alors la joie de nous entendre dire, au retour de l’Époux qui vient : « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître ».

Seigneur tu ne nous demandes pas l’impossible : seulement de vivre calmement, de faire chacun ce que nous avons à faire, de nous encourager à progresser, et surtout : de nous aimer les uns les autres, nous souvenant qu’en toi nous sommes tous frères. Alors de nos cœurs pourra s’élever le chant nouveau des rachetés, qui attendent le retour de leur Maître ; « car il vient pour gouverner la terre, pour gouverner le monde avec justice, et les peuples avec droiture » (Ps 97).


Abbé Philippe Link / Merci!

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   Prions...


+ Pour la petite Laurence Brillant 

que je vais baptiser demain avant-midi 

à Saint-Louis de Kamouraska.

Elle est la fille de

 Pascal Brillant et de Andréanne Soucy.


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Florali-culture - Québec

(Photo: Isabelle Fortin: Merci!)

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Bonne journée!

Jean-Yves