mercredi 3 août 2022

« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des Cieux » / (388,982)

 Bonjour!

Jeudi 4 août 2022

VOICI LA PAROLE DE DIEU DE CE JOUR...


ÉVANGILE

« Tu es Pierre, et je te donnerai les clés du royaume des Cieux » (Mt 16, 13-23)

Alléluia. Alléluia.
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
Alléluia. (Mt 16, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe,
demandait à ses disciples :
« Au dire des gens,
qui est le Fils de l’homme ? »
    Ils répondirent :
« Pour les uns, Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »
    Jésus leur demanda :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
    Alors Simon-Pierre prit la parole et dit :
« Tu es le Christ,
le Fils du Dieu vivant ! »
    Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
    Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre,
et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.
    Je te donnerai les clés du royaume des Cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »
    Alors, il ordonna aux disciples
de ne dire à personne que c’était lui le Christ.

    À partir de ce moment,
Jésus commença à montrer à ses disciples
qu’il lui fallait partir pour Jérusalem,
souffrir beaucoup de la part des anciens,
des grands prêtres et des scribes,
être tué,
et le troisième jour ressusciter.
    Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches :
« Dieu t’en garde, Seigneur !
cela ne t’arrivera pas. »
    Mais lui, se retournant, dit à Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tu es pour moi une occasion de chute :
tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Jésus invite ses disciples à faire le passage du « on dit » anonyme, au « je dis » qui les engage à sa suite dans une communion de vie et de destinée. La galerie des candidats est honorable : Jean-Baptiste, Elie, Jérémie, rien que du beau monde, des « grands » de la Tradition. Pourtant la question de Jésus, « et vous, que dites-vous ? » suggère que la réponse est incomplète. Précisant sa demande, Notre-Seigneur donne un indice de la direction dans laquelle il convient de chercher : « Pour vous, qui suis-je ? »

Les disciples fouillaient dans leur mémoire religieuse pour y trouver une réponse académique, alors que Jésus les invite à relire leur cheminement avec lui : « Durant tout ce temps que nous avons vécu ensemble, quelle place ai-je progressivement prise dans votre vie ? C’est pour vous que je suis sorti d’auprès du Père, et c’est “pour vous et pour la multitude ” que bientôt je vais verser mon sang. Sachant cela, “pour vous, qui suis-je ? ” »

Jésus n’attend pas d’abord une prise de position qui soit « religieusement correcte » ; mais une prise de position et un engagement en réponse au don qu’il nous fait de sa Personne dans l’amour.

Le face à face entre Jésus et Pierre est solennel : chacun « prend la parole » à son tour. Simon pour se risquer à une interprétation radicale de la personne de son Maître : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant » ; Jésus pour lui révéler le caractère inspiré de sa réponse et la mission qui en découle. Notre-Seigneur jubile, car par cette parole que Simon n’a pu recevoir que d’en haut, l’apôtre manifeste qu’il s’est laissé instruire par le Père, et que dès lors il est né à la vie nouvelle. Il participe désormais au statut filial du Fils unique ; il a retrouvé l’accès à son origine, il est relié à sa Source. C’est pourquoi Jésus le déclare bienheureux.

Notre-Seigneur laisse éclater sa joie, car désormais il n’est plus seul : Simon est venu le rejoindre « du côté de Dieu ». Ce faisant il nous montre le parcours de tout disciple : se tenir près du Maître, l’écouter, le contempler, s’identifier à lui jusqu’à entrer dans la filiation divine de celui qui a voulu assumer notre condition charnelle pour nous révéler le dessein du Père.

« Heureux es-tu » : l’annonce de la béatitude de l’entrée dans la vie filiale ne signifie hélas pas que l’homme ancien ait renoncé à son hégémonie : ce n’est pas parce que Pierre s’affirme que Simon se retire. Bien au contraire : c’est lorsque nous décidons de nous engager à la suite du Christ que l’homme charnel et psychique en nous réagissent, mettant tout en œuvre pour résister à cette nouvelle naissance. Car « les tendances de la chair s’opposent à l’esprit, et les tendances de l’esprit s’opposent à la chair » (Ga 5, 17). Aucune conciliation n’est possible ; aussi la vie du disciple est-elle traversée par un affrontement douloureux. L’être ancien en nous résiste de toutes ses forces à l’appel du Christ, car il sait fort bien que le chemin de la vie nouvelle passe par la mort à tout ce qu’il y a de « terrestre » en nous. Alors que Pierre vient de confesser la seigneurie du Christ, Simon en nous refuse de s’engager à la suite de Jésus sur le chemin pascal.

Que le Seigneur nous accorde un Esprit de discernement, afin de pouvoir trier dans nos pensées celles qui viennent de Dieu et celles qui viennent des hommes. Car Satan cherche à se servir de nos complicités avec l’esprit du monde, pour les ériger en obstacle à l’action du Christ et à l’expansion de son Royaume.

Vierge Marie, enseigne-nous le chemin du vrai disciple, qui ne prétend pas montrer au Maître la route qu’il convient de prendre, mais qui met tout son effort à passer et à demeurer derrière lui, dans l’obéissance d’une foi animée d’un amour sincère.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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