lundi 22 août 2022

« Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste » / (389,660)

 Bonjour!

Mardi 23 août 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVAnGILE

« Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste » (Mt 23, 23-26)

Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous payez la dîme
sur la menthe, le fenouil et le cumin,
mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi :
la justice, la miséricorde et la fidélité.
Voilà ce qu’il fallait pratiquer
sans négliger le reste.
    Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron,
et vous avalez le chameau !

    Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette,
mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance !
    Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe,
afin que l’extérieur aussi devienne pur. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Faire attention aux détails est certes important : la vie est faite d’une longue chaîne de détails et perd son unité si on ne prête pas attention aux petites choses. A condition que cette attention soit finalisée sur la convivialité, et ne devienne pas un but en soi. Une mère de famille sait fort bien que l’harmonie de sa maisonnée dépend de mille petits détails, dont une bonne gestion permet à tous de se rencontrer dans de bonnes conditions. Par contre si l’attention à ces mêmes détails devient obsessionnelle et cause de réprimandes continuelles, elle n’est plus au service d’une finalité relationnelle : de moyen elle s’est érigée en fin et peut même devenir un redoutable obstacle à la paix familiale.

C’est bien le reproche que Jésus adresse aux pharisiens, qui s’évertuent de s’acquitter des moindres prescriptions de la Loi, mais négligent d’entretenir des relations vraies avec leurs semblables. Le but des nombreuses prescriptions légales était de faire entrer toute la vie, jusque dans ses moindres détails, dans la relation à Dieu afin de la lui soumettre en toutes choses : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force » ; le Lévitique ajoute, comme le fera remarquer Jésus : « Et ton prochain comme toi-même ».

Aussi, bien qu’ils observent scrupuleusement les règles de la Loi, les pharisiens ne sont pas dans la visée de la Loi ; ils ont érigé les moyens en finalité et se sont enfermés dans un ritualisme stérile. N’ayant pas saisi l’esprit des Écritures, ils commettent un contresens énorme, que Jésus fustige par l’expression hyperbolique : « Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau ! ».

L’attention excessive aux prescriptions à accomplir dans la stricte observance du rite prescris, conduit à un culte tout extérieur, sans incidence réelle sur la vie intérieure de celui qui le pratique. Jésus dénonce l’hypocrisie de toute action rituelle à laquelle ne correspond pas un sincère désir de conversion intérieure.

En quelque sorte, les pharisiens ont perdu le sens symbolique des rites et prescriptions : contrairement aux actions magiques, qui produisent leur effet indépendamment des états d’âme du magicien mais par la seule vertu du rituel, scrupuleusement accompli, l’action religieuse authentique veut exprimer, jusque dans la visibilité de la chair, l’intention de conversion qui anime celui qui la pose.

Le fruit que nous tirons de nos actions religieuses, dépend de l’attitude intérieure avec laquelle nous nous présentons devant Dieu. Le Seigneur nous connaît mieux que nous-mêmes : « Tu me scrutes, Seigneur et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin tu pénètres mes pensées. Tu me devances et me poursuis » (Ps 138[139]). Impossible de « paraître » devant lui : il connaît le fond de notre « être ».

Aussi le plus simple est encore de nous livrer entre ses mains, et de le laisser faire la vérité en nous par l’action de sa Parole de miséricorde et de son Esprit de sainteté. C’est en le laissant purifier d’abord l’intérieur de notre coupe, que progressivement l’extérieur aussi deviendra pur ; c’est-à-dire : que nos œuvres dans le monde manifesteront la venue du Royaume dans nos cœurs.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Merci pour cette magnifique photo!

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Bonne journée!

Jean-Yves 


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