jeudi 21 novembre 2013

Faisons de la Maison de Dieu une maison de prière... de notre coeur une maison de paix et de prière... une maison de Dieu... / Photo: Église de Saint-Roch-des-Aulnaies.

Texte de l'Évangile (Lc 19,45-48): Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Il leur déclarait: «L'Écriture dit: ‘Ma maison sera une maison de prière’. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits». Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver; en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.

Commentaire: Abbé Josep LAPLANA OSB Moine de Montserrat (Montserrat, Barcelona, Espagne)

Ma maison sera une maison de prière

Aujourd'hui, le geste de Jésus est prophétique. À la façon des anciens prophètes, Il réalise une action symbolique, pleine de sens pour l'avenir. En expulsant du temple les marchands qui vendaient les victimes destinées aux offrandes et en évoquant le fait que «la maison de Dieu sera une maison de prière» (Is 56,7), Jésus annonce la nouvelle situation qu'Il vient instaurer, où les sacrifices d'animaux n'ont plus leur place. Saint Jean définira le culte nouveau comme une «adoration du Père en esprit et en vérité» (Jn 4,24). La figure doit céder le pas à la réalité. Saint Thomas d'Aquin disait poétiquement: «Et antiquum documentum / novo cedat ritui» («Que l'Ancien Testament laisse la place au Nouveau»).



Le Rite Nouveau, c'est la parole de Jésus. Aussi saint Luc a-t-il uni à la scène de la purification du temple, une présentation de Jésus prêchant là chaque jour. Le culte nouveau est centré sur la prière et l'écoute de la Parole de Dieu. Mais en réalité, le centre du centre de l'institution chrétienne est la personne vivante de Jésus Lui-même, qui offre sa chair et répand son sang sur la croix et nous les donne dans l'Eucharistie. Saint Thomas le dit aussi avec élégance: «Recumbens cum fratribus (…) se dat suis manibus» («Assis à table avec ses frères (…) il se donne de ses propres mains»).



Dans le Nouveau Testament inauguré par Jésus les bœufs et les vendeurs d'agneaux ne sont plus nécessaires. Tout comme, «le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres» (Lc 19,48), nous ne devons pas aller au temple pour immoler des victimes, mais pour recevoir Jésus, le véritable agneau immolé pour nous une fois pour toutes (cf. He 7,27), et unir notre vie à la sienne.







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