Bonjour!
Mercredi 6 février 2019
Photo:
C'est l'église de Notre-Dame-du-Portage
près de Rivière-du-Loup
(Jean-Yves)
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...
t Marc 5, 21-43
En
ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule
s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. Arrive un des
chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et
le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière
extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et
qu’elle vive. » Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était
si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or,
une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – elle avait
beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait
dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au
contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant
appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et
toucha son vêtement. Elle se disait en effet : « Si je parviens à
toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » À l’instant,
l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était
guérie de son mal. Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était
sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a
touché mes vêtements ? » Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien
la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » Mais lui
regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la
femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était
arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui
dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de
ton mal. »
Comme
il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de
synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon
déranger encore le Maître ? » Jésus, surprenant ces mots, dit au chef
de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne
l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. Ils
arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et
des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte :
elle dort. » Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde
dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui
étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. Il saisit la
main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : «
Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » Aussitôt la jeune fille se leva
et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés
d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire
savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.
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Commentaire...
Jésus rentre chez lui à Nazareth, sans doute pour y retrouver les siens et prendre un peu de repos en famille. Mais une cruelle déception l’attend dans son village.
Quel contraste avec les foules qui le suivaient, le pressant de toute part, sur le chemin conduisant à la maison de Jaïre ! Les nazaréens sont certes nombreux à venir écouter son enseignement dans la synagogue, mais leur cœur est fermé ; ils ne dépassent pas le stade d’un étonnement sceptique et critique, qui se transforme bientôt en hostilité et rejet. L’obstacle qui empêche les habitants de Nazareth de s’ouvrir au mystère du Royaume que Jésus rend présent au milieu d’eux, consiste paradoxalement dans le fait qu’ils le connaissent – ou du moins croient le connaître.
A la foi de la femme hémorroïsse, qui « touche » Jésus et obtient la guérison, s’oppose une connaissance selon la chair, qui empêche d’accéder au mystère du Christ. En raison de leur attitude, les nazaréens deviendront paradoxalement dans l’évangile de Marc, le modèle des incroyants, de ceux qui « regardent et ne voient pas, entendent et ne comprennent pas » (Mc 4,12), et du fond de leur aveuglement, manifestent leur hostilité :
ils étaient profondément choqués à cause de lui.
Après avoir évoqué les païens qui reconnaissent la puissance de Dieu à l’œuvre en Jésus ; les chefs religieux, jaloux de son prestige, et cherchant à le faire mourir ; l’évangéliste introduit ici un troisième groupe de personnages : ceux qui se scandalisent et se détournent du Seigneur malgré sa « sagesse » et les « grands miracles s’accomplissant par ses mains ».
Scandale de hier, d’aujourd’hui et de toujours : comment la puissance de Dieu se manifesterait-elle dans le fils d’un humble charpentier ? Penser cela n’est-il pas déjà un blasphème, un outrage à la grandeur et la majesté divines ? Le scandale sera à son comble lorsque nous prétendrons que ce Dieu-fait-homme sauve le monde en mourant sur une croix.
On est en droit de se demander si une des raisons majeures de la défection de tant de nos contemporains, abandonnant la foi de leur enfance, n’est pas à chercher précisément dans ce scandale : qui peut croire à l’aube du troisième millénaire que Dieu puisse s’abaisser jusqu’à partager notre condition humaine, et pour une destinée aussi misérable ? Comment, à l’heure de la Raison triomphante, peut-on encore soutenir une telle représentation de Dieu, qui n’a traversé les siècles que grâce à l’emprise des clercs sur les foules ignorantes ? Pauvres chrétiens qui s’attachent à une telle chimère ! L’homme « émancipé » a délimité l’espace de liberté de Dieu, excluant a priori ce qui est incompatible avec sa dignité ; et peut-être aussi ce qui serait trop compromettant pour nous. Car si Dieu s’immisce dans notre histoire, comment échapper à la confrontation ?
La Révélation nous enseigne précisément que le vrai Dieu n’est pas un divin cosmique manipulable, ni l’esprit absolu qui prend conscience de lui-même dans la rationalité humaine (Hegel) ; mais un Dieu libre, qui a pris l’initiative déconcertante de venir jusqu’à nous pour nous offrir son amour. C’est ce « scandale » qui différencie le christianisme d’une idéologie.
Inutile de nous mentir : nous pressentons bien que nous avons à nous situer face à ce Jésus de Nazareth, et que ce choix décide du sens de notre vie.
Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël (Lc 2, 34).
Seul le « oui » de la foi libère l’action de l’Esprit Saint et permet à Dieu de réaliser le miracle de notre salut. Que le Seigneur ne soit pas pour nous cause de scandale, mais accueillons avec joie, émerveillement et reconnaissance celui qui vient de la part du Père pour nous donner part à sa vie divine.
Abbé Philippe Link Merci!
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«S'il y a mille raisons de s'inquiéter,
de craindre l'avenir, de redouter le pire...
il y a mille raisons aussi de se réjouir,
d'apprécier et d'être content.»
(Catherine Rambert)
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Il faudrait que chacun puisse dire:
l'humanité sera meilleure parce que j'ai vécu.
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Bonne journée!
Jean-Yves
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