samedi 3 octobre 2015

(209,349) «Les deux ne deviendront une seule chair...»/ Une homélie qui a fait du chemin... / Quelques pensées...

Bonjour!
Dimanche 4 octobre 2015

Aujourd'hui c'est la fête de saint François d'Assise


Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...

 (Mc 10,2-16): Les pharisiens l'abordèrent; et, pour l'éprouver, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de répudiée sa femme. Il leur répondit: «Que vous a prescrit Moïse?». «Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire une lettre de divorce et de répudier». Et Jésus leur dit: «C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a donné ce précepte. Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint». Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus. Il leur dit: «Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère».

On lui amena des petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: «Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point». Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
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Voici l'homélie que mon ami et diacre François Boute a prononcée 
dans les paroisses où il fait du ministère...

Je ne vous cacherai pas mon embarras face aux textes liturgiques de ce jour qui traitent de la relation homme / femme et plus particulièrement de la fidélité dans l’union conjugale aussi me suis-je fortement inspiré d’une homélie de Michel Talbot, prêtre canadien, que m’a communiqué un ami diacre. J’espère ne froisser personne dans mes propos...

Comment, à partir de textes remontant à plus de 2000 ans, écrits pour un auditoire marqué par la loi de Moïse avoir une parole juste, respectueuse de ce que sont aujourd’hui les différentes situations conjugales et familiales ?
Comme l’a dit il y a peu de temps le Pape François : Qui suis-je pour juger ?
Oui qui sommes-nous pour juger ?
Je rajouterai qui sommes-nous pour conseiller ?

Chacun a ses idées, ses certitudes sur ce sujet, mais nous chrétiens, nous sommes invités quand même à nous rappeler ce qui a été voulu par le Seigneur ; nous sommes invités à nous mettre à son écoute pour accueillir ce qu'il nous dit sur l'amour, le mariage et la famille au travers des textes bibliques.

 Aujourd’hui nous avons tout d'abord les récits de la Création. Deux variantes différentes dans la bible en ce qui concerne la création de l’homme et de la femme : Celle de ce jour qui fait apparaître Ève comme issue  de la côte d’Adam, ce qui peut sous-entendre, pour certains, une dépendance de celle-ci par rapport à l’homme…
L’autre version qui nous dit que Dieu les créa homme et femme ce qui souligne, pour moi, une complémentarité et une égalité de droits.

Ces textes ne sont pas à lire à la manière des fondamentalistes (C'est écrit ainsi, donc c'est ainsi). Le but de ces textes n'est pas de nous dire comment les choses se sont passées: nous savons bien qu’il en va autrement. Ce qu'il faut y voir, c'est la révélation d'un Dieu créateur. Ces textes de la Genèse utilisent un langage imagé pour nous révéler la grandeur du couple humain. Pour être totalement humain, chacun a besoin de l'autre.  L’homme et la femme ont été créés pour qu'ils s’aiment et pour construire ensemble. Dieu a sur eux un projet d'amour éternel.

Dans l’évangile de ce jour, la question du mariage est abordée de façon polémique par les Pharisiens qui cherchent à mettre Jésus en difficultés… Dans sa réponse Jésus souligne que la répudiation inscrite dans la loi de Moïse y est en raison de la dureté du cœur des hommes tout en rappelant la volonté première du créateur : « au commencement il les fit homme et femme et tous deux ne feront plus qu’un »

La question du mariage est cruciale dans toutes les sociétés, sa réussite ou son échec ont des conséquences majeures, ce qui fait que bien des couples refusent de se marier ou hésitent pendant de nombreuses années avant de sauter le pas; souvent c’est la venue d’un enfant qui motive la décision d’officialiser une union.
Il n’en reste pas moins que mariés ou non la stabilité des couples est de nos jours très fragile et les séparations, divorces, remariages, officiels ou non, sont nombreux.  
Dans ce contexte d’instabilité l’Église catholique maintient néanmoins la doctrine traditionnelle de l’indissolubilité sachant cependant que sur le terrain des fidèles, souvent engagés et fervents, vivent des ajustements en marge de la doctrine officielle.
Le bon sens, au-delà de la doctrine, constate qu’il existe des situations où le mariage ne fonctionne pas. Il arrive que des couples, même après plusieurs années de vie commune, n’arrivent plus à vivre ensemble et que la séparation soit nécessaire; il arrive aussi que certains conjoints soient abandonnés sans le vouloir eux-mêmes.
Il appartient à l’Église, en particulier à ses ministres, et aux chrétiens de faire preuve de sympathie et de compréhension chaque fois que se présentent ces situations douloureuses sans, s’abriter frileusement derrière la doctrine. Il faut surtout éviter de juger et de condamner trop vite les personnes qui vivent le drame de la séparation et leur laisser ouvertes les portes de nos communautés comme membres à part entière.

Frères et sœurs, en pensant à toutes nos limites et nos faiblesses tournons-nous aujourd’hui vers le Seigneur. Il nous faut sans cesse le dire et le redire : Dieu nous aime tous inconditionnellement quelle que soit notre situation et quels que soient nos torts. Il vient nous chercher là où nous en sommes pour nous inviter à faire un pas de plus sur le chemin de la vie.

Je ne voudrais pas terminer sans souligner le passage sur les enfants qui termine l’évangile. Ce petit épisode des enfants souvent choisis par les parents pour les baptêmes. “Parce que, disent-ils, Jésus est gentil avec les enfants”.
C’est vrai, mais si l’on sait qu’à l’époque de Jésus ni les femmes ni les enfants n’avaient le droit de participer aux réunions sérieuses et que les enfants étaient considérés comme inutiles, la prise de position de Jésus est bien plus que de la gentillesse, elle souligne que ceux qui sont petits et faibles et qui peuvent nous paraître inutiles sont à mettre au centre de nos préoccupations et qu’on leur doit aide et secours.
Pour nous, comme Jésus l'a fait pour ses apôtres avec vigueur, cette invitation nous rappelle la nécessité d’accueillir les enfants avec joie au sein de nos assemblées. Amen.

(Merci François de me donner la permission de publier le texte.) 
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«La vie ne consiste pas à attendre que l'orage passe, 
mais à apprendre à danser sous la pluie.»
(Anthony J. Ciorra)
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«L'Eucharistie, 
même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, 
n'est pas un prix destiné aux parfaits, 
mais un généreux remède et un aliment pour le faibles.»
(Pape François /La joie de l'Évangile 
Cité par Frédéric Lenoir dans: François, Le Printemps de l'Évangile.)
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«Dieu a fait du Christ le pont ente le ciel et la terre, 
entre le visible et l'invisible.»
(Carlo Carretto)
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«Écouter, 
c'est le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un; 
c'est lui dire: tu es important pour moi.»
(Suzanne Lussier)
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Diacre
au coeur de la vie dans ce monde en évolution.
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Bon dimanche!
Jean-Yves



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