Bonjour!
Dimanche 4 octobre 2015
Aujourd'hui c'est la fête de saint François d'Assise
Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...
(Mc 10,2-16): Les pharisiens
l'abordèrent; et, pour l'éprouver, ils lui demandèrent s'il est permis à un
homme de répudiée sa femme. Il leur répondit: «Que vous a prescrit Moïse?».
«Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire une lettre de divorce et de répudier». Et
Jésus leur dit: «C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a
donné ce précepte. Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la
femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa
femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux,
mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a
joint». Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore
là-dessus. Il leur dit: «Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre,
commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un
autre, elle commet un adultère».
On lui amena des petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient. Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: «Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point». Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.
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Voici l'homélie que mon ami et diacre François Boute a prononcée
dans les paroisses où il fait du ministère...
Je ne vous cacherai pas mon embarras face aux textes liturgiques de ce
jour qui traitent de la relation homme / femme et plus particulièrement de la
fidélité dans l’union conjugale aussi me suis-je fortement inspiré d’une homélie
de Michel Talbot, prêtre canadien, que m’a communiqué un ami diacre. J’espère ne
froisser personne dans mes propos...
Comment, à partir de textes remontant à plus de 2000
ans, écrits pour un auditoire marqué par la loi de Moïse avoir une parole
juste, respectueuse de ce que sont aujourd’hui les différentes situations
conjugales et familiales ?
Comme l’a dit il y a peu de temps le Pape François : Qui
suis-je pour juger ?
Oui qui sommes-nous pour juger ?
Je rajouterai qui sommes-nous pour
conseiller ?
Chacun a ses idées, ses certitudes sur ce sujet, mais
nous chrétiens, nous sommes invités quand même à nous rappeler ce qui a été
voulu par le Seigneur ; nous sommes invités à nous mettre à son écoute pour
accueillir ce qu'il nous dit sur l'amour, le mariage et la famille au travers
des textes bibliques.
Aujourd’hui nous
avons tout d'abord les récits de la Création. Deux variantes différentes dans la
bible en ce qui concerne la création de l’homme et de la femme : Celle de ce
jour qui fait apparaître Ève comme issue
de la côte d’Adam, ce qui peut sous-entendre, pour certains, une
dépendance de celle-ci par rapport à l’homme…
L’autre version qui nous dit que Dieu les créa homme et
femme ce qui souligne, pour moi, une complémentarité et une égalité de
droits.
Ces textes ne sont pas à lire à la manière des
fondamentalistes (C'est écrit ainsi, donc c'est ainsi). Le but de ces textes
n'est pas de nous dire comment les choses se sont passées: nous savons bien
qu’il en va autrement. Ce qu'il faut y voir, c'est la révélation d'un Dieu créateur. Ces
textes de la Genèse utilisent un langage imagé pour nous révéler la grandeur du couple humain.
Pour être totalement humain, chacun a besoin de l'autre. L’homme et la femme ont été créés pour qu'ils
s’aiment et pour construire ensemble. Dieu a sur eux un projet d'amour éternel.
Dans l’évangile de ce jour, la question du mariage est
abordée de façon polémique par les Pharisiens qui cherchent à mettre Jésus en
difficultés… Dans sa réponse Jésus souligne que la répudiation inscrite dans la
loi de Moïse y est en raison de la dureté du cœur des hommes tout en rappelant
la volonté première du créateur : « au commencement il les fit homme et femme et
tous deux ne feront plus qu’un »
La question du mariage est cruciale dans toutes les
sociétés, sa réussite ou son échec ont des conséquences majeures, ce qui fait que
bien des couples refusent de se marier ou hésitent pendant de nombreuses années
avant de sauter le pas; souvent c’est la venue d’un enfant qui motive la
décision d’officialiser une union.
Il n’en reste pas moins que mariés ou non la stabilité
des couples est de nos jours très fragile et les séparations, divorces,
remariages, officiels ou non, sont nombreux.
Dans ce contexte d’instabilité l’Église catholique
maintient néanmoins la doctrine traditionnelle de l’indissolubilité sachant
cependant que sur le terrain des fidèles, souvent engagés et fervents, vivent
des ajustements en marge de la doctrine officielle.
Le bon sens, au-delà de la doctrine, constate qu’il
existe des situations où le mariage ne fonctionne pas. Il arrive que des
couples, même après plusieurs années de vie commune, n’arrivent plus à vivre
ensemble et que la séparation soit nécessaire; il arrive aussi que certains
conjoints soient abandonnés sans le vouloir eux-mêmes.
Il appartient à l’Église, en particulier à ses
ministres, et aux chrétiens de faire preuve de sympathie et de compréhension
chaque fois que se présentent ces situations douloureuses sans, s’abriter
frileusement derrière la doctrine. Il faut surtout éviter de juger et de
condamner trop vite les personnes qui vivent le drame de la séparation et leur laisser ouvertes les portes de nos communautés comme membres à part
entière.
Frères et sœurs, en pensant à toutes nos limites et nos
faiblesses tournons-nous aujourd’hui vers le Seigneur. Il nous faut sans cesse
le dire et le redire : Dieu nous aime tous inconditionnellement quelle que soit
notre situation et quels que soient nos torts. Il vient nous chercher là où nous
en sommes pour nous inviter à faire un pas de plus sur le chemin de la
vie.
Je ne voudrais pas terminer sans souligner le passage
sur les enfants qui termine l’évangile. Ce petit épisode des enfants
souvent choisis par les parents pour les baptêmes. “Parce que, disent-ils,
Jésus est gentil avec les enfants”.
C’est vrai, mais si l’on sait qu’à l’époque de Jésus ni
les femmes ni les enfants n’avaient le droit de participer aux réunions
sérieuses et que les enfants étaient considérés comme inutiles, la prise de
position de Jésus est bien plus que de la gentillesse, elle souligne que ceux
qui sont petits et faibles et qui peuvent nous paraître inutiles sont à mettre
au centre de nos préoccupations et qu’on leur doit aide et secours.
Pour nous, comme
Jésus l'a fait pour ses apôtres avec vigueur, cette invitation nous rappelle la
nécessité d’accueillir les enfants avec joie au sein de nos
assemblées. Amen.
(Merci François de me donner la permission de publier le texte.)
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«La vie ne consiste pas à attendre que l'orage passe,
mais à apprendre à danser sous la pluie.»
(Anthony J. Ciorra)
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«L'Eucharistie,
même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle,
n'est pas un prix destiné aux parfaits,
mais un généreux remède et un aliment pour le faibles.»
(Pape François /La joie de l'Évangile
Cité par Frédéric Lenoir dans: François, Le Printemps de l'Évangile.)
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«Dieu a fait du Christ le pont ente le ciel et la terre,
entre le visible et l'invisible.»
(Carlo Carretto)
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«Écouter,
c'est le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un;
c'est lui dire: tu es important pour moi.»
(Suzanne Lussier)
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Diacre
au coeur de la vie dans ce monde en évolution.
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Bon dimanche!
Jean-Yves
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