Bonjour!
Vendredi 23 avril 2021
Beau souvenir de Mgr Clément Fecteau
Il m'a ordonné diacre le 27 avril 1997
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 52-59)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Ces derniers jours, nous avons entendu la première partie du « Discours du Pain de vie ». Notre-Seigneur s’y présentait comme « le pain vivant qui descend du ciel » et procure la vie éternelle. Cette image ne devait pas poser de problème d’interprétation aux interlocuteurs juifs de Jésus ; nous lisons en effet au livre du Deutéronome : « Dieu t’a humilié, il t’a fait sentir la faim, il t’a donné à manger la manne que ni toi ni tes pères n’aviez connue, pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que l’homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Dieu » (Dt 8, 3). Jésus se présente donc comme la Parole « qui sort de la bouche de Dieu » et qui donne la vie à celui qui l’accueille pour la mettre en pratique. Le Seigneur n’avait-il pas promis par la voix de son prophète Isaïe : « La Parole qui sort de ma bouche ne me revient pas sans résultat, sans avoir fait ce que je voulais et réussi sa mission » (Is 55, 11) ?
Le dernier verset de la péricope entendue hier, assure le lien avec celle d’aujourd’hui : « Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour que le monde ait la vie ». Par ces quelques mots, Notre-Seigneur franchit une étape décisive dans la révélation de son identité. Ce n’est plus seulement par sa Parole qu’il nourrit ceux vers qui le Père l’envoie, mais par sa chair – entendons : par sa personne concrète. Devant l’étonnement scandalisé des Juifs, Jésus insiste en ajoutant un autre élément, à savoir le sang, symbole de la vie. Tous deux, chair et sang, sont à consommer pour avoir accès à la vie éternelle.
Il faut bien reconnaître que le discours devient de plus en plus énigmatique. Pourtant si Jésus le tient à ses auditeurs, c’est qu’ils sont en état de le comprendre. Comme parmi eux il y avait sans aucun doute des sadducéens – qui ne tiennent pour inspirés que les cinq premiers livres des Écritures, c’est-à-dire la Thora – c’est probablement à celle-ci que Jésus se réfère. Or au livre de l’Exode, les Juifs sont invités à manger la chair de l’agneau pascal, dont le sang badigeonné sur les montants des portes, sert de signe à l’ange exterminateur (Ex 12, 23). Voilà donc le rituel prophétique que Notre-Seigneur évoque dans cette seconde partie de son enseignement.
Rassemblons les indices qui nous conduiront à l’interprétation de ces versets importants. Nous avons compris que Notre-Seigneur se présente comme le véritable Agneau pascal, dont le sang répandu sur le bois de la croix nous sauve de l’ange exterminateur. Jésus mentionne séparément la chair – citée en premier – et le sang – rajouté par la suite. Cette séparation signifie la mort, qui advient précisément lorsque la chair est privée de son principe de vie : le sang. Au cours du repas pascal, les Juifs étaient invités à manger la chair de l’agneau, mais ils ne buvaient pas son sang, conformément au précepte du Seigneur : « Vous ne mangerez pas la chair avec son âme, c’est-à-dire le sang » (Gn 9, 4). Toute vie vient de Dieu et lui appartient ; voilà pourquoi l’homme ne consomme pas le sang avec la chair (Lv 3, 17). Le principe de vie symbolisé par le sang, et insufflé par Dieu dans la chair, retourne vers lui au moment de la mort ; c’est pourquoi l’homme ne peut se l’approprier. Pourtant c’est bien ce que Jésus demande explicitement et avec insistance : il nous invite à consommer le sang du véritable Agneau pascal, préfiguré dans le rituel de l’Exode. Ce qui signifie en clair que Dieu ne reprend pas la vie de cet Agneau ; il s’en dessaisit en notre faveur ; il nous la donne, à nous qui l’avons mis à mort par notre péché ; elle est nôtre sa vie afin que nous puissions en vivre avec lui et en lui.
Franchissant une ultime étape, Jésus révèle ouvertement non seulement qu’il est l’Envoyé du Père, mais qu’il « vit par le Père », c’est-à-dire qu’il partage sa vie divine éternelle. Dès lors « celui qui mange la chair du Fils de l’homme et boit son sang » vit à son tour de la vie même du Père qu’il reçoit par le Fils auquel il est parfaitement uni. C’est pourquoi, « celui qui mange ce pain vivra éternellement ».
Après avoir insisté sur la référence pascale et la dimension sacrificielle en séparant la chair et le sang, Jésus revient à la première image du pain, comme pour signifier la victoire de la résurrection, le retour à la vie de l’Agneau immolé et la réconciliation définitivement acquise, célébrée dans chaque banquet eucharistique.
« Comment te rendrai-je Seigneur tout le bien que tu m’as fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai ton nom » (Ps 116, 12-13). Je t’offrirai le seul sacrifice qui te plaise : la louange et l’action de grâce parfaite de ton Fils unique Jésus-Christ. Il a pris chair de notre chair et est descendu dans notre mort afin de « nous ressusciter au dernier jour ». Mais dans son trop grand amour pour nous, il a voulu nous laisser le mémorial de son sacrifice rédempteur, afin que nous puissions dès à présent vivre de sa vie en nous unissant à lui, en mangeant sa chair et en buvant son sang eucharistique. Oui : « Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! » (Ps 116) »
Abbé Philippe Link - Merci!
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Le Notre Père de Joseph
(Texte de Mgr Yvon Joseph Moreau)
Notre Père qui es aux cieux
Toi, l’Éternel, toi le Dieu trois fois saint,
tu as voulu que Marie, ma belle fiancée,
soit la mère de ton Fils Jésus
et tu les a confiés à la garde de l’humble ouvrier que je suis.
C’est vers toi, Père, que je tourne mes yeux,
pour apprendre de toi à devenir père en vérité.
Béni sois-tu et gloire à toi !
Que ton nom soit sanctifié
Ma façon la plus sûre de sanctifier ton nom, Père,
c’est de sanctifier le nom de ton Fils Jésus :
nom si grand et si beau que je ne puis le prononcer
sans que mon cœur ne se mette à genoux.
Père, mon profond désir,
c’est que ton Fils soit connu et aimé,
et que, par lui, ton nom de Père soit également connu et aimé.
Que tous les peuples reconnaissent en lui le Sauveur du monde
et qu’ils lui ouvrent leurs cœurs avec confiance,
comme je lui ai ouvert mes bras avec force et tendresse.
Que ton règne vienne
Marie l’a proclamé dans son magnifique chant de louange :
ton règne, Père, c’est ta miséricorde qui nous visite et nous relève.
Ton règne d’amour et de paix, ton Fils Jésus,
que j’ose aussi appeler mon Fils, s’y consacre totalement :
il l’annonce avec ardeur et le manifeste déjà
par sa compassion envers les blessés de la vie,
par son amour qui ne juge ni ne condamne,
par son appel au pardon et à la réconciliation.
Père, que ton règne parvienne à éclairer la vie de mes frères et sœurs
et qu’il ne cesse de renouveler mon espérance chaque jour.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Tu le sais, Père, ta volonté m’a profondément bouleversé
et elle m’a même dérouté :
je ne comprenais pas ce qui arrivait et j’ai douté.
J’avais un beau projet avec Marie,
mais voilà que tu es intervenu
et tu avais pour nous un projet encore plus beau et plus grand
que celui que nous avions formé ensemble.
J’ai finalement compris
que tu nous avais choisis, Marie et moi, parce que tu nous aimais
et que l’amour qui unissait nos deux cœurs
était le plus beau que tu avais trouvé.
Ta Parole de salut, méditée et priée dans le silence,
m’a conduit à cette découverte
et elle m’a fait consentir à ton plan de salut.
Puissent tous mes frères et sœurs le comprendre
et l’accueillir avec gratitude.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
Père, tu sais tout le cœur que je mets à mon travail de charpentier,
afin de bien nourrir ma famille au jour le jour
et tu sais comment le pain pétri par Marie peut être délicieux.
Lorsqu’elle le sort du four, doré et bien cuit,
il a la bonne odeur et la douce chaleur de son amour ;
Jésus le savoure et lui trouve même un goût d’éternité !
Ce pain, je voudrais pouvoir l’offrir à tous les affamés de la terre,
car, toi, tu comptes sur nous pour multiplier le pain
qui nourrit les corps, sans oublier celui qui nourrit les cœurs.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Père, grâce à ta lumière et à ta force,
j’ai pu pardonner à l’aubergiste qui a refusé de nous accueillir,
alors que Marie était sur le point d’accoucher.
Même si c’était très difficile, j’ai aussi pardonné au roi Hérode,
lorsque Marie et moi avons dû fuir en Égypte
pour que l’enfant échappe à la violence meurtrière.
Ce choix du pardon, j’ai dû le refaire encore
lorsque j’entendais des paroles blessantes sur Marie ou Jésus.
Ton amour en moi a été plus fort que la haine
et il a préservé mon cœur de se durcir dans la rancune :
tu m’as fait le don d’une joie paisible
que je désire partager avec tous.
Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal
Elles sont nombreuses les tentations dont tu m’as préservé :
d’abord celle du doute, puis celle de la peur, oui de la peur,
en pensant à l’avenir de Jésus ton Fils et à sa mission de Sauveur.
Je pressens qu’il devra affronter l’opposition d’un grand nombre
et qu’il mènera une lutte à mort contre le mal qui défigure l’humanité.
C’est en pensant à lui et à toutes les personnes persécutées injustement,
que je te dis : délivre-nous du mal.
Oui, je le demande avec assurance :
délivre notre monde de tout mal, Père saint et très aimant.
AMEN !
+ Yvon Joseph Moreau
évêque émérite de Sainte-Anne
et moine au Val Notre-Dame
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Bonne journée!
Jean-Yves
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