samedi 23 septembre 2023

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » / (439,828)

 Bonjour!

Dimanche 24 septembre 2023

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)

Alléluia. Alléluia.
La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres :
tous acclameront sa justice.
Alléluia. (cf. Ps 144, 9.7b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait cette parabole à ses disciples :
    « Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
    Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
    Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
    Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
    Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
    Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
    Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’

    Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
    Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
    En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
    ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
    Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
    Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’

    C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

-----

Commentaire...

La parabole de l’ouvrier de la dernière heure est le symbole même de l’Église que nous souhaitons faire vivre à la suite de l’Évangile. Non pas l’abri réservé aux premiers arrivés, aux chrétiens patentés et sûrs d’eux-mêmes, je veux dire certains de leurs vertus ou de leurs certitudes, mais un espace d’accueil à tous les embauchés de Dieu, d’où qu’ils viennent, ceux du matin, ceux du midi et ceux du soir. Car l’Église n’a pas de raison d’être si elle se replie sur son passé et sur les croyants sans failles.

L’Église n’est pas là pour elle-même, mais pour l’humanité. Elle existe afin que le monde soit un espace pour la présence de Dieu, l’espace de cette alliance entre Dieu et les hommes. L’Église n’a pas le droit de se mettre elle-même au centre de tout, elle n’est pas là pour elle-même. L’Église sert le monde en faisant en sorte que Dieu vive en elle, qu’elle soit transparente pour le monde et qu’elle le porte à l’humanité.
C’est de cette Église décentrée d’elle-même, sans rêve de monopole de la vérité, ouverte à tous les ouvriers du soir, à tous les quémandeurs de parole, que nous sommes appelés à être les témoins. 

L’Église que nous formons, par sa vie de prière, sa liturgie, son goût de la Parole de Dieu, son accueil libre de tous dans leurs différences, son écoute des différences, doit être en priorité cet espace où les ouvriers du soir se découvrent miraculeusement embauchés. Cet espace d’alliance, aussi libre qu’imprévisible, entre Dieu et les hommes, a pour mission de rendre notre Église transparente à l’humanité de l’homme, à la gratuité de l’amour de Dieu, à la fraternité des compagnons d’espérance en l’homme.

Missionnaire, nous le serons, non pas par prosélytisme ou par souci de faire du nombre, mais par ce regard de Dieu qui éveille en chacun le meilleur de son humanité. Il reconnaît, non pas les résultats de l’autre, mais sa disponibilité à travailler à la vigne de l’Église. Nous croyons que chacun de nous est appelé à l’annonce de l’Évangile. Nous croyons que la mission nous invite et nous conduit sur le terrain de l’autre. Nous croyons que la mission est une démarche toujours communautaire. Aller sur le terrain de l’autre pour recevoir de lui ce que l’Esprit nous dit à travers ses croyances et ses incroyances, ses certitudes et ses doutes.
 « Allez, vous aussi, à ma vigne ». C’est ce que l’Église dit et redit après le Christ. Pour entrer dans le champ de Dieu, il n’est pas nécessaire d’être riche en patrimoine spirituel ou en culture religieuse, vous venez, vous, comme vous êtes : jeunes, célibataires, couples avec enfants, étudiants ou jeunes professionnels, inscrire cet espace de prière et de dialogue, d’écoute et de langage évangélique au quotidien. Afin que se cultive la promesse d’un vin nouveau pour le chrétien de ce temps.

La mission qui nous est confié, c’est de signifier dans cette société de la performance et de l’efficacité, la liberté du regard de Dieu et la gratuité de son amour. Je suis persuadé qu’ils sont nombreux ceux qui, à toutes les heures de la vie, espèrent trouver des espaces pour nouer des alliances nouvelles sous le regard de Dieu. Être ainsi les premières pierres de l’Église pour demain, la grappe d’un vin nouveau. « Venez, vous aussi à ma vigne ». Dieu embauche à toute heure, il n’est jamais trop tard pour faire alliance avec lui. « Venez, vous aussi à ma vigne ». C’est l’appel que l’Église nous lance au nom du Christ. Mais c’est pour que vous le lanciez à votre tour à tous ceux qui vous entourent. À vous d’appeler à toute heure de la journée, au nom de Dieu. 

Mais, rappelez-vous que l’Église n’est pas là pour elle-même, elle est là pour l’humanité. Pour qu’elle soit, ici même, un espace de la présence de Dieu, l’espace de cette alliance entre Dieu et les hommes. Cette alliance nouvelle qui est au cœur de chacune de nos eucharisties. À vous d’embaucher au nom de Dieu.

Seigneur, tu as voulu que toute la loi consiste à t’aimer et à aimer son prochain ; donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie éternelle. 

Ô Dieu, tu es bon, et nous te regardons avec un œil mauvais quand ta bonté sans mesure dépasse notre justice humaine. Élargis notre cœur aux dimensions de ton amour, toi qui donnes à ceux qui te servent la grâce inestimable du salut.

Philippe Link, ptre / Merci!

-----

Méditation

Prédicateur

Frère Mathieu-Marie Trommer

Couvent Sainte Marie du Chêne à Nancy


Histoire d’un mal entendu

Comme à son habitude, Jésus nous propose une parabole pour illustrer un point de son enseignement : « Beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers ». Et comme souvent, cette nouvelle parabole suscite bien des questions !

D’abord, n’est-il pas curieux de voir arriver des ouvriers tout au long de la journée ? Où étaient-ils à 6h ou à 9h, à l’heure de l’embauche quotidienne ? Ensuite, il y a ce maître qui n’en finit pas de revenir sur la place, allant jusqu’à employer de la main d’œuvre pour une seule heure de travail ! Plus curieux encore, tous reçoivent le même salaire ! Et enfin, n’est-ce pas scandaleux de payer d’abord les derniers, au vu et su de tous ? Un tel procédé allait forcément provoquer l’incompréhension de ceux qui ont porté le poids du jour ! Où sont la justice et l’équité ? Décidément, ce patron ne semble rien connaître au monde du travail...

Mais c’est parce que Jésus ne nous parle pas d’affaires mais du Royaume de Dieu ! La parabole dévoile un malentendu : malentendu entre les hommes et Dieu, entre le royaume des hommes et le royaume de Dieu. D’un côté, tout se mérite, tout s’achète ... de l’autre, tout est générosité et grâce.

En définitive, dans le Royaume, il ne peut y avoir qu’un seul salaire pour tous, premier ou dernier, parce que ce salaire c’est la vie éternelle ! Et lorsque Dieu donne, il donne tout. Mais toi, sauras-tu t’en réjouir pour les autres ?

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Courons, ne lâchons rien, nous sommes sur la bonne voie ; que l’heureuse sûreté des acquis du passé ne nous rende pas moins diligents à l’heure d’affronter les épreuves qui nous attendent » (Saint Augustin)

  • « Le dialogue est notre méthode, non par stratégie habile, mais par fidélité à Celui qui ne se fatigue jamais de passer et de repasser sur les places des hommes jusqu’à la onzième heure pour proposer son invitation d’amour » (François)

  • « L’amour des pauvres est incompatible avec l’amour immodéré des richesses ou leur usage égoïste » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.445)

Objectif-Vie

(Prions en Église)

Compassion et accueil 

- En  cette journée mondiale des migrants et des réfugiés, je sensibilise mes enfants ou mes petits-enfants à la situation difficile que vivent les exilés et j'accueille leurs idées pour fournir une aide concrète à cet égard.

- Je m'informe des besoins des organismes qui se consacrent au bien-être et à l'intégration des réfugiés.

-----

Bon dimanche!

 Jean-Yves 


Un clocher de l'église de Saint-Jean-Port-Joli

Photo: Jean-Yves 

-----


Photo: Bernard Lecomte / France / Merci!

-----


2 commentaires:

Gilles Lemieux a dit…

Laissons nous toucher par le regard de Dieu et son infinie générosité pour tous.

Gilles Lemieux a dit…

Merci Jean-Yves pour la transmission de tous ces beaux textes!