Bonjour!
Hier c'était la fête de l'Annonciation...
Mardi le 26 mars 2024
Voici la parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« L’un de vous me livrera… Le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois » (Jn 13, 21-33.36-38)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
– Acclamons la Parole de Dieu.
-----
Commentaire...
Le « cas » de Judas est troublant. Certes, il a trahi la confiance de son Maître ; il l’a lâchement vendu pour quelques pièces d’argent. Mais que se serait-il passé s’il était demeuré fidèle ? Y aurait-il eu un autre « Judas » ? Un autre apôtre aurait-il trahi le Seigneur ? Mais alors, s’il fallait nécessairement quelqu’un qui le dénonce pour que Jésus puisse sauver les hommes par sa mort rédemptrice, le pauvre traître – dont on ne sait plus trop s’il est coupable ou victime ! – serait-il prédestiné à cette redoutable « mission » ?
Nous pourrions sans aucun doute allonger la liste de ce genre de questions encombrantes : et si les responsables religieux ne s’étaient pas obstinés dans leur refus de reconnaître en Jésus le Messie, comment aurait-il accompli la Pâque ? Quelle est la part de responsabilité de Caïphe ou de Pilate ? Ont-ils agi librement ou étaient-ils manipulés par la « Providence » divine qui conduisait les événements de manière à ce que « le Fils de l’Homme soit élevé de terre, et puisse tout attirer vers lui » ?
Nous pressentons bien que ces questions vont rester sans réponse. Il est hors de question que les acteurs du drame n’aient été que des pantins entre les mains de Dieu : si celui-ci se permettait d’annuler ainsi la liberté des hommes pour faire aboutir ses projets, n’eût-il pas été plus simple et plus logique de les empêcher de pécher ? Cela nous aurait évité bien des ennuis et eut épargné à Jésus les horreurs de la Croix.
Il est sans doute plus sage de renoncer à vouloir « rationaliser » le mystère. Le drame de la Passion est un tout, une action unique à laquelle concourent nombre de libertés. Jésus lui-même souligne que les responsabilités sont inégalement partagées : « Celui qui m’a livré à toi est chargé d’un péché plus grave » (Jn 19, 11). Le comparatif signifie clairement que Pilate est responsable, même si les juifs qui lui ont livré Jésus le sont davantage. Il faut sans doute en dire autant pour tous les acteurs, à commencer par Judas. C’est librement qu’il a trahi celui qui l’avait choisi pour « être avec lui », et qui jusqu’au bout lui manifestera une amitié de prédilection. Offrir une bouchée après l’avoir trempée dans le plat commun est en effet un geste par lequel le Maître de maison honore particulièrement un convive de marque. Or l’évangéliste précise que c’est précisément « quand Judas eut pris la bouchée, que Satan entra en lui ». Ce qui suggère que Judas a reconnu l’intention de Jésus, mais a délibérément refusé de s’ouvrir à son amour : « quand il eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ; il faisait nuit »…
N’est-ce pas parce qu’il nous révèle le « poids » de notre propre liberté – et donc de notre responsabilité – que ce récit de la trahison nous met mal à l’aise ? Si nous parvenions à épuiser les raisons du choix de Judas, peut-être pourrions-nous nous convaincre que nous ne sommes pas de son camp et que nous ne risquons pas de le suivre dans sa voie fatale ? Mais comme les questions demeurent ouvertes, nous nous sentons tout à coup extrêmement vulnérables : et si moi aussi je venais à trahir ? Peut-être comme Pierre protestons-nous vivement devant cette éventualité : « Seigneur, je donnerai ma vie pour toi » ; et nous sommes sans aucun doute sincères en le disant. Mais savons-nous de quoi sera fait demain ? « Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois ». La différence entre Judas et Pierre, est que le premier est sorti de la présence de Jésus et s’est enfoncé dans les ténèbres de la mort, alors que le second, même au cœur de sa trahison, est resté dans le rayonnement de la miséricorde du Seigneur : « Se retournant, Jésus posa son regard sur Pierre ; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite. Il sortit et pleura amèrement » (Lc 22, 61-62).
Puisse Dieu notre Père nous garder fidèles ; et si par malheur nous aussi nous venions à trahir Jésus, que l’Esprit Saint nous accorde les larmes d’un sincère repentir.
Abbé Philippe Link / Merci!
-----
Bonne journée!
Jean-Yves
Note: Il y a maintenant 4100 messages de disponibles.
Je ne pensais pas durer autant...
J'en rends grâce à Dieu.
=====
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire