mercredi 19 juin 2024

« Vous donc, priez ainsi » / (466,793)

 Bonjour!

Jeudi 20 juin 3034

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


   ÉVANGILE  

« Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15)

Alléluia. Alléluia.
Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
c’est en lui que nous crions « Abba », Père.
Alléluia. (Rm 8, 15bc)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Lorsque vous priez,
ne rabâchez pas comme les païens :
ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
    Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait de quoi vous avez besoin,
avant même que vous l’ayez demandé.
    Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
    que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
    Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
    Remets-nous nos dettes,
comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes
à nos débiteurs.
    Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.

    Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi.
    Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La fin du mois de juin n’annonce pas seulement la fête de la musique, la fin de l’année scolaire et l’arrivée d’un rythme de vie estival. Elle est une époque souvent un peu difficile, tous les membres de la famille étant fatigués, du trimestre ou des examens. Mais il ne s’agit pas de fléchir le genou. Les évangiles de cette semaine redisent fermement l’exigence de la vie chrétienne. La liturgie nous donne en effet à méditer les textes d’introduction au carême !

Mais, nous l’avons vu, avant d’être une invitation à l’austérité et à des efforts dont nous risquerions de nous sentir incapables, ces textes nous redisent simplement l’essentiel de notre foi : nous sommes des enfants de Dieu, fils adoptifs d’un même Père. Nous efforts n’ont d’autre but que nous permettre de le rester et d’inviter d’autres à le devenir.

Ainsi le discours de Jésus que nous lisons cette semaine culmine-t-il dans la prière du Notre-Père. Elle n’est pas une liste de réclamations, de rappels de nécessités adressée à un Dieu qui serait notre Père et à qui nous aurions à demander des choses. Elle n’est pas un acte de soumission ni une reconnaissance d’impuissance devant un Dieu dont le seul rôle serait de pourvoir à nos besoins. Cette prière est effectivement une demande, mais en premier lieu une demande de Père. Sous les demandes suscitées par le Nom, le Règne, la Volonté, celui qui prie demande à Dieu d’être son Père. Dire « Notre Père » est demander à devenir fils dans le Fils.

Ce prodige ne peut être réalisé que par Dieu lui-même. Ce Dieu qui se fait proche et veut être notre Père est aussi le Tout-Autre, le Tout-Puissant. Le grand respect que nous manifestons à son Nom est assorti de la demande qu’il le sanctifie, selon la promesse qu’il fit par la bouche du prophète : « je sanctifierai mon grand Nom qui a été déshonoré parmi les nations » (Ez 36,23).

Le Nom est la personne même de Dieu. Nous lui demandons donc chaque jour de nous révéler son visage, de manifester sa sainteté, de nous montrer combien il est le Tout Autre admirable et adorable. Cette prière est belle parce qu’elle rend tout honneur à Dieu. Il n’y a que lui qui puisse le faire, il n’y a que de lui que nous l’attendons.

Peut-être est-ce le point d’attention que nous pourrions garder pour notre journée. Porter la vigilance de notre cœur sur la sanctification du Nom de Dieu. Découvrir sous un jour nouveau, celui de l’Esprit, le visage ineffable que nous révèle le Seigneur. Devenir fils et être assimilés au Fils. « Que luise ta face sur ton serviteur » (Ps 30). Désirer vivre et se laisser vivifier par l’alliance d’amour que Dieu scelle de sa vie. N’avoir de plus grand désir que de voir son Règne arriver, de voir sa volonté faite. Sur terre comme au ciel. Dans le monde terrestre comme dans le monde céleste. Dans le monde de la chair comme dans le monde de l’Esprit. Dans ce qui lui est déjà soumis comme dans ce qui lui résiste encore.

Cet abîme d’amour qui nous attire ne se cache pas, il dit le chemin qui mène vers lui. Dans le « Notre Père », tout commence par le « Notre ». Nous ne venons pas seuls mais ensemble, tous ceux que le Verbe fait chair est venu rassembler. Choisir la vie filiale est accepter de vivre dans la confiance, une confiance sans faille, spécialement dans tout ce qui nous oppose à nos frères. Il nous faut accepter le pari de nous situer en enfants de Dieu ; c’est-à-dire de nous situer en frères les uns par rapport aux autres, devant Dieu.

Alors nous connaîtrons la joie de vivre ensemble et d’être unis, assemblée de frères faisant la joie de notre Père miséricordieux.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 



Méditation

Frère Cyrille-Marie Richard

Frère Cyrille-Marie Richard

Couvent Saint-Pierre-martyr à Strasbourg

Loin des yeux, proche du cœur


Ce passage de l’Évangile, le Notre Père, est le plus célèbre de toute la Bible. Cette prière est la plus précieuse de toutes : elle est enseignée par Jésus lui-même. Mais à force de la dire, elle peut devenir machinale et nous risquons de ne plus en percevoir la saveur.

Pourtant, dès les premiers mots – notre Père qui es aux cieux – il se passe quelque chose d’extraordinaire. Cette parole que nous sommes invités à faire nôtre répond à une difficulté jusque-là insurmontable : Dieu paraît bien loin. Le Dieu auquel nous nous adressons dans la prière, c’est le Dieu tout-puissant, le « Dieu de la gloire qui déchaîne le tonnerre » (Ps 28, 3), le Dieu qu’on ne peut pas voir tant il est saint. On le croit parfois silencieux, on a du mal à le trouver, il semble bien loin dans son ciel. Et voici que ce Dieu immensément grand, Jésus nous invite à le reconnaître comme notre Père. Or, quoi de plus proche qu’un père pour son enfant ? Jésus nous révèle que la grandeur infinie et la sainteté absolue du Seigneur de l’univers ne sont pas incompatibles avec sa proximité. Celui qui trône dans les cieux, c’est quelqu’un avec qui nous avons une relation directe, intime, familiale.

Nous nous égarons parfois en pensant que Dieu est trop loin, qu’il ne nous entend pas, qu’il nous a oubliés. Ou bien, au contraire, nous nous fabriquons un petit dieu – une idole – tout à notre convenance, mais dénué de grandeur et de puissance. Le Dieu de Jésus-Christ, c’est ce Dieu à la fois si grand et si proche

Extrait de Matthieu Pas à Pas (2018)

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