mardi 3 décembre 2024

Jésus guérit les infirmes et multiplie les pains. / (486,885)

Bonjour!

Mercredi 4 décembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

Jésus guérit les infirmes et multiplie les pains. (Mt 15, 29-37)

Alléluia, Alléluia. Il viendra, le Seigneur, pour sauver son peuple. Heureux ceux qui sont prêts à partir à sa rencontre ! Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus arriva près de la mer de Galilée.
Il gravit la montagne et là, il s’assit.
De grandes foules s’approchèrent de lui,
avec des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets,
et beaucoup d’autres encore ;
on les déposa à ses pieds et il les guérit.
Alors la foule était dans l’admiration
en voyant des muets qui parlaient, des estropiés rétablis,
des boiteux qui marchaient, des aveugles qui voyaient ;
et ils rendirent gloire au Dieu d’Israël.
Jésus appela ses disciples et leur dit :
« Je suis saisi de compassion pour cette foule,
car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi,
et n’ont rien à manger.
Je ne veux pas les renvoyer à jeun,
ils pourraient défaillir en chemin. »
Les disciples lui disent :
« Où trouverons-nous dans un désert assez de pain
pour rassasier une telle foule ? »
Jésus leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils dirent :
« Sept, et quelques petits poissons. »
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre.
Il prit les sept pains et les poissons ;
rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait aux disciples, et les disciples aux foules.
Tous mangèrent et furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait sept corbeilles pleines.

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La liturgie de ce jour est traversée par un grand souffle d’espérance. Dieu vient lui-même au-devant de nous pour nous consoler, pour « essuyer les larmes sur tous les visages » (1ère lect.), pour nous guérir de nos maladies, de nos infirmités, de nos impuissances, et pour nous rassasier de paix, de joie, de bonheur, dans une convivialité paisible sous son regard. Qu’il est doux de laisser ces paroles descendre en nous, nous pénétrer jusqu’au plus intime de nous-même, là où nous gardons comme une blessure la nostalgie d’un monde qui soit beau.

Nous le pressentons bien : il y a infiniment plus dans ces quelques versets que l’expression du désir de l’homme – nous ne l’aurions pas exprimé en ces termes ! C’est Dieu qui prend l’initiative et qui s’engage envers nous ; et à travers ses paroles et son agir en son Verbe incarné, nous pouvons percevoir quelque chose de l’infinie compassion de notre Père pour ses enfants égarés. Que le temps a dû paraître long à l’Éternel dans l’attente de l’incarnation. Quelle douloureuse impatience devait étreindre son Cœur en nous voyant, errants comme un troupeau voué à la mort. Que son désir de venir « arracher le voile de deuil qui enveloppait tous les peuples et le linceul qui couvrait toutes les nations » (Ibid.) devait le faire souffrir. Mais « lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme pour faire de nous des fils » (Ga 4, 4-5). Le Seigneur exulte : le temps est enfin venu. Tremblant d’émotion il s’approche de nous et avec une infinie délicatesse, il se penche sur chacune de nos blessures. 

Jésus est tellement saisi par le triste état de notre humanité, qu’il en suspend sa prédication : son cœur est bouleversé de compassion pour ces « boiteux, aveugles, estropiés, muets et autres infirmes » qu’on lui présente. Il se baisse, se met à leur hauteur, s’assied pour converser avec eux. Il prend du temps pour chacun : pensez donc, cela faisait si longtemps qu’il attendait ce moment ! Son amour se répand sur eux, les enveloppe, les pénètre jusqu’à la racine de leur être, les recrée, les guérit. Comment ne pas nous écrier, avec l’intuition juste des petits qui n’étant pas rassasiés des biens de la terre, peuvent encore reconnaître le don du ciel : « Voici notre Dieu ; en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés ! » (1ère lect.).

Jésus sait bien cependant que la guérison accordée au corps n’est qu’un sursis : la souffrance reprendra inexorablement ses droits sur cette terre mortellement blessée par le péché. « J’ai pitié de cette foule : je ne veux pas les renvoyer à jeun ; ils pourraient défaillir en route ». Notre-Seigneur se fait du souci pour nous : comment ce troupeau de brebis égarées, rassemblé quelques instants autour de son Seigneur, pourrait-il poursuivre sa route en l’absence de son Berger céleste ? Qui le protégerait contre les loups ? Qui le conduirait sur « les prés d’herbe fraîche et vers les eaux tranquilles » (Ps 22) ? Aussi, pour qu’aucun de ceux que le Père lui a confié ne se perde, « Ce jour-là, le Seigneur, Dieu de l’univers » (1ère lect.), « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1). « Il prépara lui-même sur sa montagne », le festin des noces qu’il voulait sceller avec « tous les peuples ». « Il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : “ Prenez, mangez : ceci est mon corps ”. Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna en disant : “ Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés ” » (Mt 26, 26-28).

Désormais nous n’avons plus à craindre aucun mal : car dans ce Pain vivant, Jésus est avec nous. Sa Parole est la houlette qui nous guide et nous rassure ; devant nos ennemis il prépare pour nous la table eucharistique et nous rassasie du viatique qui nous permet de traverser la mort ; il répand sur nos têtes le parfum de l’Esprit Saint.

Seigneur au milieu des ténèbres de ce monde, donne-moi de discerner les signes de ta présence. Donne-moi de te reconnaître dans le Pain partagé, qui nous incorpore dès à présent en toi et nous permet de déjà “habiter ta maison pour la durée de nos jours”. Qu’au cœur des détresses de ce temps qui passe je puisse accueillir la grâce et le bonheur qui en toi m’accompagnent tous les jours de ma vie. Et que fort de ta présence, je puisse devenir à mon tour témoin d’espérance au milieu de ce monde de souffrance, afin que les hommes de ce temps connaissent eux aussi la joie de “rendre gloire au Dieu d’Israël”.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

lundi 2 décembre 2024

« Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint » / N.-D. de l'attente... / (486,837)

 Bonjour!

Mardi 3 décembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...



ÉVANILE

« Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint » (Lc 10, 21-24)

Alléluia, Alléluia. Voici qu’il vient avec puissance, notre Seigneur, pour éclairer les yeux de ses serviteurs. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

À l'heure même, Jésus exulta de joie
sous l’action de l’Esprit Saint,
et il dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.
Tout m’a été remis par mon Père.
Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ;
et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils
et celui à qui le Fils veut le révéler. »

Puis il se tourna vers ses disciples
et leur dit en particulier :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
Car, je vous le déclare :
beaucoup de prophètes et de rois
ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez,
et ne l’ont pas vu,
entendre ce que vous entendez,
et ne l’ont pas entendu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Le temps de l’Avent est un temps de joie : l’Évangile de ce jour nous le confirme. Joie sobre ; joie contenue, mais joie profonde de l’Esprit ; joie que nul ne pourra nous ravir puisqu’elle vient de Dieu et trouve en lui sa raison d’être. Le motif de cette joie n’est autre que la révélation que Dieu nous fait de lui-même en son Fils Jésus-Christ. Certes l’intelligence de l’homme peut s’élever à partir des créatures jusqu’à leur Créateur : « Dieu lui-même nous a montré clairement ce qu’on peut connaître de lui. Depuis la création du monde, les hommes, avec leur intelligence, peuvent voir, à travers les œuvres de Dieu, ce qui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité » (Rm 1, 19-20).

Mais nous ne pouvions en aucune manière nous représenter Dieu, sous peine d’idolâtrie ; et nous n’avions aucune idée de son dessein sur la création, et en particulier de son projet sur nous les hommes. Quelle fin nous réservait-il ? Le péché constituait-il une rupture définitive ? Y avait-il une espérance de réconciliation ? Toutes ces questions demeuraient sans réponse et étaient une source d’angoisse pour les hommes soucieux de leur destinée éternelle.

Et voilà qu’en Jésus-Christ, le Verbe fait chair, Dieu met fin à cette longue attente et vient donner à nos interrogations une réponse qui dépasse nos espoirs les plus audacieux. Le Père a tout confié à son Fils qu’il a chargé de le faire connaître et de nous révéler son dessein de miséricorde. Heureux les yeux qui le contemplent, car qui l’a vu a vu le Père (cf. Jn 14, 9) ; qui l’écoute, entend les Paroles de la vie éternelle (cf. Jn 6, 68).

En Jésus nous est révélé « ce que personne n’avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu » (1 Co 2, 9). Le Père a donné à son Fils d’accomplir toute justice (Mt 3, 15) afin qu’elle fleurisse sur notre terre et que règne la paix jusqu’à la fin des lunes (cf. Ps 71). « Cette justice de Dieu, donnée par la foi en Jésus-Christ, elle est pour tous ceux qui croient. En effet, il n’y a pas de différence : tous les hommes sont pécheurs et sont privés de la gloire de Dieu, lui qui leur donne d’être des justes par sa seule grâce, en vertu de la Rédemption accomplie dans le Christ Jésus. Car Dieu a exposé le Christ sur la croix afin que, par l’offrande de son Sang, il soit le pardon pour ceux qui croient en lui.

 Ainsi Dieu voulait manifester sa justice : lui qui, au temps de la patience, effaçait déjà les péchés d’autrefois, il voulait manifester, au temps présent, ce qu’est sa justice qui sauve. Telle est sa manière d’être juste et de rendre juste celui qui met sa foi en Jésus » (Rm 2, 22-26).

Tous les hommes sont appelés à la réconciliation ; tous sont appelés à la vie filiale dans l’Esprit ; mais seuls les « tout-petits », c’est-à-dire ceux qui humblement reconnaissent qu’ils « sont dominés par le péché » (Rm 2, 11) et qui crient de tout leur cœur vers Dieu pour qu’il les sauve, seuls ces « anawim » – ces pauvres – « exulteront de joie sous l’action de l’Esprit Saint » et proclameront avec Jésus la louange du Père.

Voilà pourquoi le temps de l’Avent, tout en étant un temps de joie pour la venue du Sauveur, est aussi un temps d’intériorisation et de pénitence ; car nous serons comblés par la grâce dans la mesure même où nous nous livrons à la miséricorde en reconnaissant nos fautes. Puissions-nous nous laisser convaincre de péché par l’Esprit et nous livrer à la tendresse du Père manifestée en son Fils bien-aimé afin que « la connaissance du Seigneur remplisse nos cœurs comme les eaux recouvrent le fond de la mer » (1ère lect.).

Seigneur, toi qui « délivres le pauvre qui appelle et sauves la vie du malheureux sans recours » (Ps 71), prends pitié de notre aveuglement. Fais-nous découvrir la laideur du péché à la lumière de ta miséricorde, afin que séduits par ta bonté, nous puissions nous repentir de nos œuvres mauvaises et nous préparer à t’accueillir par une sincère conversion.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!



Jean-Yves 

dimanche 1 décembre 2024

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place au festin du royaume des Cieux » / (486,798)

Bonjour!

Lundi 2 décembre 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour... 


ÉVANGILE

« Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place au festin du royaume des Cieux » (Matthieu 8, 5-11)

Alléluia, Alléluia. Viens, Seigneur, notre Dieu, délivre-nous. Montre-nous ton visage et nous serons sauvés. Alléluia. (cf. Ps 79, 4)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
comme Jésus était entré à Capharnaüm,
un centurion s’approcha de lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé,
et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit :
« Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
Moi-même qui suis soumis à une autorité,
j’ai des soldats sous mes ordres ;
à l’un, je dis : “Va”, et il va ;
à un autre : “Viens”, et il vient,
et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident
et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob
au festin du royaume des Cieux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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  Commentaire...

Toute société est régie par des lois. Le centurion, mieux que tout autre peut-être, le sait. Il est là pour faire respecter l’ordre, et il vit dans un corps strictement réglementé. De plus, depuis qu’il est installé en Palestine, il a appris à connaître, et à respecter, les conventions locales. Par exemple, il n’est pas permis à un rabbi de pénétrer sous le toit d’un étranger. Le centurion le sait, et ne prétend pas pousser Jésus à le faire. On peut même imaginer que son respect l’entraîne à s’adresser à Jésus en grec, ou peut-être avec quelques mots d’araméen, plutôt qu’en latin. Cela ne serait pas surprenant d’un tel personnage.

Mais que le centurion reconnaisse ainsi la distance qui le sépare du rabbi de Nazareth nous permet-il de borner sa demande par ces conventions sociales ? L’éloge de Jésus est tel que cela semble peu probable. Il parle en effet de prendre place « avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des Cieux » ! Voici une promesse extraordinaire adressée à un incirconcis. Et comme telle, elle nous concerne tous.

« Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri ». Le centurion demande deux choses dans cette prière. Il ne demande pas seulement la guérison de son serviteur, il demande aussi qu’elle soit opérée par une parole. L’exemple qu’il donne ensuite ne doit pas nous égarer. Quand il dit « ‘Va’, et il va » et « ‘Viens’ et il vient », le centurion n’explique pas que Jésus doit dire une parole et une seule, il ne prétend pas qu’en disant plus ou en se déplaçant jusqu’à rencontrer le serviteur malade, Jésus en ferait trop. Le centurion en effet ne donne pas des exemples de concision, mais d’efficacité. Quand un ordre est donné par celui qui a autorité, rien ne s’oppose à sa réalisation, elle est immédiate. Autrement dit, le centurion demande plus qu’une guérison et plus qu’un simple ordre qui s’adapte à la situation forcée par les usages religieux : il demande une guérison rattachée à l’ordre de la parole. Si le soldat obéit à son supérieur, c’est parce qu’il est assujetti au pouvoir de sa hiérarchie. La demande du centurion montre que pour lui tout être humain est assujetti à la parole de Jésus.

Voilà une magnifique entrée pour notre pèlerinage de l’Avent. Au-delà des rites, au-delà des conventions et des cadres, nous avons à reprendre conscience que nous sommes tous soumis à la parole qui a engendré le monde et toute vie. La foi dont Jésus fait aujourd’hui l’éloge dit cela. Cette foi est une adhésion à l’ordre de la parole de Dieu, ordre qui sera bientôt manifesté concrètement à tous. Car, dans cette parole, la guérison du serviteur a pris forme, le statut filial du centurion a pris effet, et, demain, le Verbe de Dieu va prendre chair.

Seigneur, dis seulement une parole, ta parole qui ordonne le monde ! Seigneur, nous avons conscience de notre indignité, de la distance qui nous sépare, mais dis seulement ta parole de vie et ce que tu dis prendra chair en nous. Nous aurons enfin une place parmi tes fils, « avec Abraham, Isaac et Jacob, au festin du Royaume des Cieux » !

Abbé Philippe Link - Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 




"Dis seulement une Parole et je serai guéri..."

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