samedi 4 septembre 2010

Si quelqu'un vient à moi...



Bonjour!


Photo: Lac du Crescent - Lormes - France - Bernard Lecomte - Merci!
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Voici la Bonne Nouvelle pour aujourd'hui...

Pour être son disciple...

(Luc 14,25-33) - De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, s’il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui : ‘Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever !’ Et quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi, et qui ne commence pas par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui vient l’attaquer avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander la paix. De même, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.
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Pour votre réflexion...

Homélie



23e dimanche ordinaire - Année C
4 et 5 septembre 2010
Jean-Yves Fortin, d.p.
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J’ai bien aimé entendre tantôt, dans le psaume, cette parole :

« Rassasie-nous de ton amour, au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants ».


Peut-être qu’un psalmiste moderne dirait cela autrement, par exemple :


« Donnez-nous, donnez-nous de l’oxygène…
pour que nous soyons en harmonie avec le monde
et pour que nous soyons bien dans notre peau! »


J’ai moins aimé, j’avoue, entendre dans l’évangile :


« Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père,
à sa mère, à ses enfants et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple… »


C’est rare que l’évangile soit aussi rugueux, plus « papier sablé »
que l’Ancien Testament… Mais c’est le cas aujourd’hui
quand il est dit par exemple :


« Celui qui ne porte pas sa croix, pour marcher derrière moi,
ne peut par être mon disciple. »


Vous rappelez-vous quand Jésus a demandé à Pierre par trois fois :
« Pierre m’aimes-tu?… »


Jésus savait : pour prendre avec responsabilité et audace, le chemin
à sa suite, il fallait vraiment que Pierre soit et que nous soyons :
« rassasiés de son amour au matin ».


Sans cela, remplis de peurs et de froideurs, nous décrocherions
la brise venue...


On le sait, notre monde fait grand état de la performance et de l’efficacité.
Échouer, manquer son coup, faire faillite… ce sont des péchés «capitaux» aujourd’hui… c’est-à-dire des péchés d’efficacité, des péchés d’argent… des péchés qui salissent des réputations et défigurent la dignité même d’une personne.


Nous ne pouvons pas perdre la face… - Des pays, par exemple,
qui veulent négocier des accords de paix, mais ne veulent pas
perdre la face… retournent ensuite chez-eux, pour préparer leurs chars d’assaut ou s’achètent des avions de combat...


-  Des conférences mondiales se déroulent pour reconnaître la dignité
des nations et l’importance de la paix, mais on ne veut par perdre la face;
on reste enfermées quand même dans ses positions… on retourne chez soi « sans avoir perdu la face » mais le coeur un peu plus dur et les mains encore fermées dans la méfiance en se disant :
« Les autres peuvent toujours donner en premier… On verra bien »…


- Des hommes et des femmes se chicanent et se séparent, toujours parce qu’ils ne veulent pas perdre la face - on le sait, cela arrive dans nos familles - ils sont esclaves de leurs pouvoirs, de leurs idées et puis il ne savent pas pardonner. Alors ils démissionnent, se tournent le dos, divorcent…


On peut mieux dire maintenant que l’Évangile porte encore la sagesse…


Plutôt que de me demander si j’ai de quoi bâtir une tour, pour bien paraître, ou de quoi faire la guerre pour étendre mon pouvoir, et ce n’est pas nécessaire que ce soit une guerre de pays, ça peut être une guerre dans mon mouvement, dans mon usine ou ailleurs… j’aime mieux me demander si j’ai de quoi préparer la paix et faire reculer les esclavages d’aujourd’hui…Si j’ai de quoi « faire la guérison », dans ma famille, dans mon entourage, dans mon milieu de travail, c’est justement la Fête du Travail cette fin de semaine, dans notre monde.


Je comprends mieux alors cette invitation pas mal « papier sablé » de Jésus :
« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens, ne peut pas être mon disciple ». C’est à ce prix que nous pouvons faire la paix! C’est à ce prix que nous pouvons être libres profondément, intérieurement et portés à défendre absolument la liberté, la libération…


Mettre nos pas dans les pas de Jésus! Assumer la passion de la vie, le respect des personnes, l’attention aux plus démunis, l’audace des convictions et de l’abandon même… dans les mains du Père, voilà la foi de Jésus. C’est son chemin de croix : son chemin de liberté.


Vu ainsi, je n’ai pas de crainte à transmettre l’invitation que Jésus faite ce matin: Si quelqu’un vient à moi, sans me préférer à son père, à sa femme, à ses biens, et même à sa propre vie, il ne peut pas être vraiment mon disciple. Et pourquoi?


Parce que la présence du Christ, son influence dans notre vie « rassasiés d’amour au matin » nous renverra, transformés, responsables, porteurs de vie vers les autres, nos proches d’abord et ceux que la vie mettra sur notre chemin, ceux que la vie en fera notre « prochain ».


Si Jésus n’allume pas cette passion dans notre cœur, nous ne pourrons pas tenir le coup quand viendront les souffrances, les deuils et les brisures de la vie… car l’Espérance est à ce prix!


Nous avons besoin d’être remplis du regard de Jésus et accompagnés de l’amour de Dieu pour « aimer-vrai », comme disent les jeunes, pour aimer jusqu’au bout…


Saint Paul a vécu cette libération; ce regard du Christ posé sur lui l’a transformé. À son tour il a été source de libération pour l’esclave Onésime… Il invite mainenant son ami Philémon à porter ce même regard, à reconnaître cette même présence du Christ-Vivant dans la vie de l’Esclave: C’est une présence qui rend libre, mais une présence qui engage et compromet, car elle dit sans cesse au fond de notre cœur : « M’aime-tu?… Viens, suis moi! Si tu portes ta croix, ce n’est pas pour souffrir, c’est pour aimer… et aimer rend libre ». Cette présence est aussi le Royaume de Dieu lui-même, rendu présent…


Mes amis, continuons notre célébration en nous disant que porter sa croix en lien avec le Christ et à sa suite ne nous coupe pas de la joie intérieure mais la nourrit et l’oriente vers la vie en abondance, ce Royaume déjà en marche…


(soures diverses, principalement R. Leclerc – SRC)
4 septembre 2010
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Photo: Elle était, en juillet, dans les jardins de Louise - Jean-Yves
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"La bonne humeur a quelque chose de généreux:
elle donne plutôt qu'elle ne reçoit."
(Émile-Auguste Chartier)
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"Il faut travailler en ce monde, il faut combattre.
On aura bien le temps de se reposer toute l'éternité.»
(Saint Curé d'Ars - Pris dans "Pose spirituelle" - Gilles Cloutier, ptre)
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Diacre
au coeur du monde d'aujourd'hui
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Bon dimanche!
Jean-Yves
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J'ajoute un beau texte de Marc Benoît
(Un correspondant d'une grande profondeur.)

QU’IL EN SOIT AINSI, MON DIEU!



Si la maladie et la mort me font parfois douter de ta compassion,
Mais qu’ensuite, en toute sérénité, je parvienne à te les offrir,
Si mes échecs et mes travers m’éloignent du sentier de lumière,
Mais qu’une main tendue me relève et me guide à nouveau,
Si cette grâce peut m’être versée, qu’il en soit ainsi, mon Dieu!
Si mes convictions sont courtisées par d’obscurs prophètes,



Mais que ma foi en toi réussisse à demeurer intègre et droite,
Si mon parcours au sein de ton Église est quelquefois erratique,
Mais qu’à chacun de mes retours, je ne souffre d’aucun jugement,
Si ce pardon peut m’être accordé, qu’il en soit ainsi, mon Dieu!
Si mes actions trouvent parfois naissance dans un élan intuitif,



Mais qu’en même temps, ils puisent leur authenticité dans l’Évangile,
Si mes paroles et mon regard se voilent d’hésitation et d’incertitude,
Mais qu’ils parviennent malgré tout à rassembler dans l’espérance,
Si une telle mission peut m’être confiée, qu’il en soit ainsi, mon Dieu!
Si l’orgueil et la suffisance combattent sans relâche mon désir d’humilité,



Mais que le petit reste que je suis demeure toujours précieux à tes yeux,
Si ma tendance à parler d’amour me porte à me considérer d’abord,
Mais que la soif de mes frères crie plus fort pour les désaltérer en premier,
Si ton amour peut me rendre meilleur, qu’il en soit ainsi, mon Dieu!
Marc Benoît
Merci Marc!
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