dimanche 12 janvier 2020

Dans ce premier geste public de Jésus, tout est dit déjà de la façon dont Dieu compte sauver l’humanité.(308,604)

Bonjour!
Dimanche 12 janvier 2020




Parole de Dieu de ce jour...

     ÉVANGILE     

« Dès que Jésus fut baptisé, il vit l’Esprit de Dieu venir sur lui »
 (Mt 3, 13-17)
Alléluia. Alléluia.

Aujourd’hui, le ciel s’est ouvert,

l’Esprit descend sur Jésus,

et la voix du Père domine les eaux :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! »


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
    Alors paraît Jésus.

Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain

auprès de Jean,

pour être baptisé par lui.
    Jean voulait l’en empêcher et disait :
« C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi,
et c’est toi qui viens à moi ! »
    Mais Jésus lui répondit :
« Laisse faire pour le moment,
car il convient
que nous accomplissions ainsi toute justice. »
Alors Jean le laisse faire.

    Dès que Jésus fut baptisé,

il remonta de l’eau,

et voici que les cieux s’ouvrirent :

il vit l’Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur lui.
    Et des cieux, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé
en qui je trouve ma joie. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

Pour Jean-Baptiste, il était inconcevable que le Messie lui-même vienne se faire baptiser. Pourquoi ?
Que signifie ce rite pour Jean ?


Le baptême, littéralement «l’immersion», pour lequel Jean avait reçu mission d’en haut (Jn 1,33),
était un baptême de pénitence. C’était d’abord un geste de conversion. Il faut se rappeler le récit du déluge (Gn 7,17-24)
où l’eau baptise le monde entier, en le purifiant du mal qui avait proliféré (1 P 3,21).
Le baptême de Jean reprend ce geste de rupture avec le péché. Symboliquement, le péché de l’homme est lavé, 
emporté par les eaux saintes du Jourdain. Cette démarche était très forte. Chaque personne, au moment de son immersion, confessait ses péchés (Mt 3,6).


Pourquoi une si intense volonté de conversion?
 Parce que le baptême de Jean était aussi une préparation. Déjà, dans l’Ancien Testament, juste avant la conclusion de l’Alliance au mont Sinaï, Dieu avait imposé à tout le peuple un bain de purification (Ex 19,10).
Ici, Jean a conscience de préparer le peuple à l’Alliance nouvelle et éternelle annoncée par les prophètes : cette définitive communion avec Dieu, qui devait se réaliser grâce à un personnage mystérieux, le Messie. L’attente du Messie, à cette époque, atteint un paroxysme. Le baptême de Jean était l’expression la plus forte de cette attente. À travers le rite de Jean, le peuple revivait la traversée de la mer Rouge (Ex 14,26-31),
la libération de l’esclavage – donc de l’esclavage du péché –
et l’entrée dans la Terre Promise, à la rencontre du Messie qui allait venir bientôt.
Quand on se rappelle tout cela
– la conversion, la préparation à la venue du Messie –,
on comprend bien que ce baptême s’adressait à tous, sauf à une personne ; un seul ne devait pas s’en approcher :
le Messie lui-même, Jésus !
Or Jésus s’approche. Jean vient de le reconnaître comme Messie (Jn 1,29),
et pourtant, Jésus s’approche, il se dépouille de ses vêtements, s’enfonce dans l’eau. Tout le monde est dérouté…
Que veut-il dire ?
Au moment précis où tous les autres
confessaient leurs péchés, Jésus, lui, se tait. Et le Ciel se déchire (Mt 3,16),
«Tu es mon Fils bien Aimé, en toi j’ai mis tout mon amour» (Mt 3,17).

Jésus vient de transformer le sens de ce baptême. Dans ce premier geste public de Jésus, tout est dit déjà de la façon dont Dieu compte sauver l’humanité. Le Messie plonge dans cette eau chargée du péché des hommes, lui, le Très Saint, le très pur, il va sauver les hommes en s’immergeant dans leur mort. Le baptême dans l’eau annonce le baptême dans le sang (Lc 12,50)
par le Mystère de la Croix. D’une façon inattendue, le Messie se met au rang des pécheurs et il entre dans l’eau du Jourdain, comme celui qui emporte le péché du monde. 


La croix sera le véritable baptême qui déchire les cieux. Là aussi, et d’une façon infiniment plus profonde, Jésus se dépouille. Il se rend solidaire de toute l’humanité. Il s’immerge dans le monde des pécheurs, dans la souffrance, la mort et même l’enfer. Mais à travers ces eaux de la mort qui l’engloutissent, Jésus va frayer un passage vers le Père. Comme l’arche de Noé (Gn 6),
le Christ emporte en lui l’humanité et la fait passer au-delà du déluge du néant. Alors l’Amour infini du Père fait remonter son Fils, et l’humanité avec lui, des eaux de la mort.
Dans la Résurrection, le ciel se déchire, l’Esprit descend, transfigure le corps de Jésus, dans un baptême éternel de Miséricorde et de Vie. Le corps du Christ ressuscité remonte des eaux de la mort pour que l’Esprit demeure en lui, comme au Baptême, pour que l’Esprit repose sur lui comme sur cette terre nouvelle qui émerge après le déluge et sur laquelle, la colombe cueille le rameau de la paix (Gn 8,11).
Alors l’eau de la mort elle-même devient le lieu de la nouvelle Création. Dieu, en son Fils, a transformé la mort qui devait nous engloutir, en fleuve qui purifie, en fleuve de vie qui nous entraîne vers le Père.
Méditons sur ce salut de Dieu, car il a quelque chose de renversant…
Nous croyons trop qu’il faut nous purifier nous-mêmes, nous débarrasser nous-mêmes de nos péchés, nous préparer d’abord, pour qu’ensuite arrive Jésus. Mais c’est l’inverse, Jésus plonge dans notre misère et notre condition de péché. Il s’unit déjà à nous, alors que nous sommes indignes de lui, de sa sainteté. Soyons bouleversés, comme le fut Jean-Baptiste, 
par ce renversement! 
N’attendons pas de changer pour nous unir à Jésus, mais unissons-nous à lui et nous changerons!
 Plus nous plongeons en lui, plus nous allons vers l’océan infini de l’Amour du Père.

Abbé Philippe Link - Merci!

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«Apprends à recevoir la vie comme un don.»
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«Puisant aux ressources de ton âme, 
tu es responsable, toi aussi, de la beauté du monde.»
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   L'amitié...
Aujourd'hui, et dans les jours qui viennent, 
je veux partager avec vous 
quelques pensées de Mgr Yvon Joseph Moreau 
 développées dans son message des Fêtes 
de Noël et de la Nouvelle Année 2020...

«Le "pain de l'amitié" est sans doute la meilleure nourriture 
que nous puissions recevoir chaque jour 
et dont nous ne serons jamais rassasiés.
 Il me semble que l'éternité ne sera pas de trop 
pour continuer à goûter ce pain-là!»
(Yvon Joseph Moreau)

à suivre... 
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Bonne journée!
Bon dimanche!
Jean-Yves 
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