Photo: crèche de l'évêché
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NATIVITÉ 2020
Parole de Dieu: Isaïe 9, 1-6; Psaume 95 (96); Tite 2, 11-14; Luc 2, 1-14
Une lumière resplendit dans la nuit
Le prophète Isaïe proclame que le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. (9, 1) À bien des égards, ne peut-on pas se reconnaître dans ce peuple qui marchait dans les ténèbres? Bien sûr, nous formons une société riche et prospère mais, en ce temps de pandémie, n'est-elle pas profondément marquée par de nombreuses formes de pauvreté, par la solitude, la désespérance, le vide spirituel, bref par des situations de vie qui nous plongent dans une grande obscurité? Pensons un instant aux personnes gravement malades, celles de la Covid, mais aussi toutes les autres affectées de diverses maladies, à tous les intervenants qui procurent des soins de santé, à nos aînés, en particulier ceux et celles qui sont seuls, aux personnes handicapées, aux victimes d’actes criminels, aux gens découragés et à beaucoup d'autres qui peinent et qui pleurent. À bien y penser, n'avons-nous pas besoin de lumière, de libération, de présence aimante, de joie, d'espoir?
Qui peut apporter cette lumière sinon Jésus qui naît dans l’obscurité du monde pour éclairer nos nuits de solitude, de suffisance, d’indifférence, de désespoir et de désenchantement? Dans la naissance du Sauveur, la grâce de Dieu s’est manifestée, la lumière a resplendi. Mais comment la recevons-nous? Quelle ouverture lui faisons-nous? Osons-nous croire qu'elle peut nous faire du bien et nous rendre heureux et heureuses?
Des bergers interpellés
Cette lumière, cette bonne nouvelle d’un Dieu-avec-nous, pourquoi ne pas la recevoir à la manière des bergers, c'est-à-dire avec un profond respect et une grande joie? Comme eux, nous sommes des gens ordinaires. Nous nous préoccupons quotidiennement du nécessaire et nous ne soupçonnons pas que nos attentes, limitées et modestes, puissent être infiniment dépassées. Mettons-nous à la place des bergers et écoutons simplement le message de l’ange qui révèle le sens de l’événement de la naissance de Jésus: Aujourd’hui vous est né un Sauveur […] Il est le Messie, le Seigneur. (Lc 2, 11)
Comment ces titres résonnent-ils à nos oreilles? Que signifient-ils? Conviennent-ils à un enfant qui vient de naître? Oui, si l’on considère que l’enfant emmailloté et couché dans une mangeoire deviendra l’homme qui sera recouvert d’un linceul et couché dans un tombeau. Ces titres de gloire conviennent parfaitement à l'enfant de la crèche, car ce sont ceux que les croyants lui donneront après sa résurrection. Comme les bergers, nous sommes appelés à accueillir dans la foi et la joie la bonne nouvelle qui sera pleinement déployée à Pâques. Noël anticipe déjà la foi pascale, car après sa résurrection, Jésus sera effectivement reconnu comme Sauveur, Christ et Seigneur.
Lui faire une place centrale
Ce Jésus, à la fois si petit et si grand, lui ferons-nous une place, si petite soit-elle? Dans la crèche, en tant que nouveau-né, il est faible et fragile, mais il est au centre de l'attention et il donne ainsi un sens à tout ce qui se passe autour de lui. De la même manière, si nous lui réservons un espace au milieu de nos préoccupations et difficultés, il donnera un sens nouveau à tout ce que nous vivons.
Jésus naîtra-t-il en nous? Une chose est sûre, il souhaite s’insérer dans notre vie, prendre sa place au milieu de nos soucis et de nos souffrances, de nos joies et de nos projets, il désire naître en nous pour y faire resplendir sa lumière, sa joie et sa paix. Il n’en tient qu’à nous de lui ouvrir la porte de notre cœur, de pratiquer une petite ouverture de foi pour pouvoir lire dans les petits signes du quotidien la bonté infinie de Dieu qui vient à notre rencontre. Oserons-nous y croire? C'est la grâce que je nous souhaite.
Michel Talbot, ptre - Curé de l,Unité missionnaire de l'Ouest / Diocèse de Sainte-Anne. MERCI!
Jean-Yves
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