dimanche 10 juillet 2022

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » / (387,954)

Bonjour!

Lundi 11 juillet 2022

Voici la Parole de Dieu de ce jour...

 


ÉVANGILE

« Je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive » (Mt 10, 34 – 11, 1)

Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix sur la terre :
je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
    Oui, je suis venu séparer
l’homme de son père,
la fille de sa mère,
la belle-fille de sa belle-mère :
    on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
    Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi
n’est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n’est pas digne de moi ;
    celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas
n’est pas digne de moi.
    Qui a trouvé sa vie
la perdra ;
qui a perdu sa vie à cause de moi
la trouvera.
    Qui vous accueille
m’accueille ;
et qui m’accueille
accueille Celui qui m’a envoyé.
    Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète
recevra une récompense de prophète ;
qui accueille un homme juste en sa qualité de juste
recevra une récompense de juste.
    Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche,
à l’un de ces petits en sa qualité de disciple,
amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
    Lorsque Jésus eut terminé les instructions
qu’il donnait à ses douze disciples,
il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole
dans les villes du pays.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive ». L’évangile contient des versets qui dérangent et qui choquent. Nous en rencontrons aujourd’hui. Ne faisons-nous pas mémoire à chaque eucharistie de Jésus disant « je vous donne la paix, je vous laisse ma paix » ? En quoi nous tromperions-nous en croyant qu’il est venu apporter la paix ?

Pour mieux le comprendre, rapprochons ce verset d’un autre, très similaire, qui se trouve au début de l’évangile de Matthieu : « Ne croyez pas que je sois venu abolir la Loi ou les prophètes », disait Jésus. Il insistait alors pour dire qu’il n’était pas un révolutionnaire, mais qu’il accomplirait la Loi à l’iota près. Cette affirmation nous est spontanément plus accessible, car la révolution est toujours pénible à gérer. Pourtant, l’évangile va bien engendrer une vraie révolution, qui va changer le monde à jamais ! Une telle tournure est donc le signe d’un verset paradoxal.

Ainsi, quand Jésus dit qu’il n’est pas venu apporter la paix sur la terre, c’est avant tout pour affirmer que sa venue va changer beaucoup de choses, qu’elle aura des conséquences visibles et engendrera de profonds changements. Lui est effectivement venu pour apporter la paix, il est réellement l’Agneau de Dieu, le roi d’humilité qui se présente à nous vulnérable. Mais cette paix remet tellement en cause l’ordre du monde que l’homme a établi (nous devrions d’ailleurs l’appeler désordre du monde…), que cette paix suscite une très vive opposition. De cette opposition naissent les divisions que Jésus désigne comme « le glaive » qu’il est venu apporter. Le Messie n’est donc pas venu amener la division, mais comme le don qu’il nous fait oblige à prendre position par rapport à lui, de profondes divisions se créent, des camps se distinguent, dont l’un lui est hostile et complote sa mort.

Si nous étions tentés de limiter ces divisions au domaine social ou religieux, les versets qui suivent nous ramèneraient brutalement à la réalité : « on aura pour ennemis les gens de sa propre maison ». Mais cela paraît à présent plus clair : puisqu’accueillir le don du Messie est entrer dans une vie filiale renouvelée, être fils dans le Fils unique, tous les aspects de notre vie, y compris la façon de vivre les relations familiales, sont soumis à une transformation radicale. Il y a un dépassement des liens familiaux dans l’amour pour le Messie. Dès lors, tout ce qui est égoïste dans nos relations familiales résiste et crée des divisions. Cela vaut autant pour le père envers le fils que pour le fils envers le père. Tout lien d’amour qui n’est pas purement vécu dans le désintérêt et le don total de soi, est mis à rude épreuve. Mais traverser cette épreuve de purification, accueillir la grâce du Christ jusque dans nos relations les plus fondamentales, transforme nos vies et donne de goûter à une paix d’une qualité insoupçonnée.

Ainsi le Christ est-il venu apporter la paix qui est le fruit de la réconciliation. Cette réconciliation est offerte à ceux qui sont divisés comme à ceux qui croient être unis alors qu’ils sont, à un certain degré, enchaînés : tel aime pour le plaisir égoïste d’être nécessaire à l’autre, tel pour l’orgueil de prouver que l’autre ne peut grandir et progresser sans lui, tel aime « par correspondance », je veux dire dans une communion d’idéal romantique qui ne s’engage jamais et ne se confronte pas aux exigences du réel. Plus généralement, tel voyant l’homme nouveau grandir dans l’âme d’un proche tentera de le ramener à soi pour ne pas le perdre, voyant Jésus, souvent dans le savoir, comme un concurrent. Aucune de ces formes d’amour ne procèdent de la vie éternelle. L’amour qui est vie est l’amour qui naît de la rencontre avec Dieu et qui s’épanouit dans la paix que Jésus donne.

Seigneur, vient accomplir en nous ce que tu dis, que nous soyons en toutes circonstances des aides dévoués et efficaces de la sanctification de nos proches et que jamais nous ne laissions perdre le don de la paix que tu nous donnes.


Abbé Philippe Link / Merci!

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‘’Comment prendre toujours mieux soin 

des prêtres, 

les accompagner 

dans des moments difficiles ?’’ ».


(Mgr Luc Crépy, évêque de Versailles, France).


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Bonne journée!

Jean-Yves 

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