Bonjour!
Dimanche 3 juillet 2022
Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...
ÉVANGILE
« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-9)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Nous voici envoyés par Jésus pour préparer sa venue et répandre la paix. L’évangile de ce jour a la particularité de nous mettre en cause directement, dans sa lettre même. Nul besoin de se reconnaître dans l’attitude des apôtres ou de permettre à un discours de Jésus de montrer son actualité. Jésus choisit d’envoyer les soixante-douze disciples, c’est-à-dire l’ensemble de ceux qui le suivent. Ce chiffre est une première ouverture à l’universalité puisqu’il représente aussi le nombre des nations connues sur la terre, dans le livre de la Genèse.
La mission de Jésus s’ouvre également à ses disciples de tous les temps. Quand il dit « Je voyais Satan tomber comme l’éclair », il parle dans le langage apocalyptique, celui qui décrit les derniers temps, le temps que tous les chrétiens vivent. Chaque baptisé est donc explicitement envoyé par Jésus comme porteur de sa paix.
Nous sommes tous envoyés comme des agneaux au milieu des loups. Le moins que l’on puisse dire est que les loups représentent un danger potentiel pour les agneaux ! Mais le Seigneur ne l’ignore pas, et il insiste : « n’emportez ni argent » qui sert à accomplir sa volonté propre, « ni sac » qui sert à faire des provisions au cas le Bon Dieu oublierait de s’occuper de nous, « ni sandale » pour nous protéger du chemin par nous-mêmes, au cas où le Seigneur aurait l’inconscience de nous exposer trop dangereusement.
Ces prescriptions nous montrent l’ascèse des missionnaires mais surtout les conditions de leur réussite. Comment des agneaux viendraient-ils à bout des loups si Dieu ne les transformait pas lui-même ? Il nous faut donc rester vulnérable comme le Christ sur la Croix, pour que l’Agneau pascal manifeste sa victoire dans nos vies. De plus, comment des loups apprendraient-ils le langage de l’amour si l’on venait à eux comme des loups parmi les loups ? Il faut des agneaux parmi eux, c’est-à-dire des témoins crédibles de la paix qu’ils prétendent apporter. Alors les loups connaîtront le langage de la Croix, alors seulement ils découvriront la joie d’être les brebis du Bon Berger.
Cette perspective nous fait sans doute mieux comprendre l’état d’esprit des déportés rentrant de Babylone et découvrant l’hostilité de leurs frères : comment est-il possible de reconstruire le bonheur et l’unité du peuple autour de Dieu ? Comment est-il possible que nous, si pauvres, soyons envoyés convertir les loups si puissants et si résolus à rester dans l’esprit du monde ? « Voici ce que dit le Seigneur : Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve » ! Les efforts que nous avons à faire (ils ne sont pas minces) sont seulement de rester dans les dispositions qui rendent Dieu puissant dans nos vies. « Vous le verrez et votre cœur se réjouira », encourage Isaïe.
De fait, saint Luc témoigne : « les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux ». Ils sont heureux de leur mission – et il n’en manque pas un seul à l’appel. Paradoxalement, la seule mise en garde de Jésus est liée à notre succès apostolique. Il est assuré par la victoire de l’Agneau, c’est presque trop facile ! Les choses que Dieu réalisera dans nos vies, si nous prenons le risque de lui faire confiance, sont si grandes qu’elles pourraient nous détourner de Dieu. Jésus ne voit pas de problème à ce que des loups deviennent des agneaux suite à notre témoignage, mais il s’inquiète que nous gardions toujours les yeux fixés sur lui. « Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux », nous dit-il ; réjouissons-nous parce que nous sommes devenus les héritiers du Royaume, plénipotentiaires de notre Père céleste pour transformer le monde avec son Fils unique. Nous sommes devenus fils dans le Fils, « ainsi [nous sommes] nourris et rassasiés du lait de ses consolations, et [nous puisons] avec délices à l’abondance de sa gloire ».
Merci Seigneur Jésus du don de ta paix, merci de nous envoyer la partager et la propager autour de nous. La moisson est abondante, mais les ouvriers qui connaissent la joie de travailler à ton champ sont trop peu nombreux. Donne-nous d’être si parfaitement unis à ta Croix que nous restions toujours les agneaux dont toi, l’Agneau pascal, a choisi d’avoir besoin pour convaincre les loups qu’ils peuvent connaître le bonheur de t’appartenir, car tu offres ce bonheur à tous tes frères humains. Alors, enfin réunis autour de notre Dieu comme la famille rassemblée au prix de ton sang, nous lui ferons la joie de le louer ensemble dans la Jérusalem glorieuse où tu habiteras avec nous pour toujours.
Abbé Philippe Link / Merci!
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Bon dimanche!
Jean-Yves
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