samedi 2 juillet 2022

« Votre paix ira reposer sur lui » / «Je veux changer pour mieux me ressembler.» / (387,625)

 Bonjour!

Dimanche 3 juillet 2022

Voici la Parole de Dieu de ce dimanche...


ÉVANGILE

« Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
parmi les disciples,
    le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
    Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
    Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
    Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
    Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
    S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
    Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
    Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
    Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Nous voici envoyés par Jésus pour préparer sa venue et répandre la paix. L’évangile de ce jour a la particularité de nous mettre en cause directement, dans sa lettre même. Nul besoin de se reconnaître dans l’attitude des apôtres ou de permettre à un discours de Jésus de montrer son actualité. Jésus choisit d’envoyer les soixante-douze disciples, c’est-à-dire l’ensemble de ceux qui le suivent. Ce chiffre est une première ouverture à l’universalité puisqu’il représente aussi le nombre des nations connues sur la terre, dans le livre de la Genèse. 

La mission de Jésus s’ouvre également à ses disciples de tous les temps. Quand il dit « Je voyais Satan tomber comme l’éclair », il parle dans le langage apocalyptique, celui qui décrit les derniers temps, le temps que tous les chrétiens vivent. Chaque baptisé est donc explicitement envoyé par Jésus comme porteur de sa paix.

Nous sommes tous envoyés comme des agneaux au milieu des loups. Le moins que l’on puisse dire est que les loups représentent un danger potentiel pour les agneaux ! Mais le Seigneur ne l’ignore pas, et il insiste : « n’emportez ni argent » qui sert à accomplir sa volonté propre, « ni sac » qui sert à faire des provisions au cas le Bon Dieu oublierait de s’occuper de nous, « ni sandale » pour nous protéger du chemin par nous-mêmes, au cas où le Seigneur aurait l’inconscience de nous exposer trop dangereusement. 

Ces prescriptions nous montrent l’ascèse des missionnaires mais surtout les conditions de leur réussite. Comment des agneaux viendraient-ils à bout des loups si Dieu ne les transformait pas lui-même ? Il nous faut donc rester vulnérable comme le Christ sur la Croix, pour que l’Agneau pascal manifeste sa victoire dans nos vies. De plus, comment des loups apprendraient-ils le langage de l’amour si l’on venait à eux comme des loups parmi les loups ? Il faut des agneaux parmi eux, c’est-à-dire des témoins crédibles de la paix qu’ils prétendent apporter. Alors les loups connaîtront le langage de la Croix, alors seulement ils découvriront la joie d’être les brebis du Bon Berger.

Cette perspective nous fait sans doute mieux comprendre l’état d’esprit des déportés rentrant de Babylone et découvrant l’hostilité de leurs frères : comment est-il possible de reconstruire le bonheur et l’unité du peuple autour de Dieu ? Comment est-il possible que nous, si pauvres, soyons envoyés convertir les loups si puissants et si résolus à rester dans l’esprit du monde ? « Voici ce que dit le Seigneur : Je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve » ! Les efforts que nous avons à faire (ils ne sont pas minces) sont seulement de rester dans les dispositions qui rendent Dieu puissant dans nos vies. « Vous le verrez et votre cœur se réjouira », encourage Isaïe.

De fait, saint Luc témoigne : « les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux ». Ils sont heureux de leur mission – et il n’en manque pas un seul à l’appel. Paradoxalement, la seule mise en garde de Jésus est liée à notre succès apostolique. Il est assuré par la victoire de l’Agneau, c’est presque trop facile ! Les choses que Dieu réalisera dans nos vies, si nous prenons le risque de lui faire confiance, sont si grandes qu’elles pourraient nous détourner de Dieu. Jésus ne voit pas de problème à ce que des loups deviennent des agneaux suite à notre témoignage, mais il s’inquiète que nous gardions toujours les yeux fixés sur lui. « Réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux », nous dit-il ; réjouissons-nous parce que nous sommes devenus les héritiers du Royaume, plénipotentiaires de notre Père céleste pour transformer le monde avec son Fils unique. Nous sommes devenus fils dans le Fils, « ainsi [nous sommes] nourris et rassasiés du lait de ses consolations, et [nous puisons] avec délices à l’abondance de sa gloire ».

Merci Seigneur Jésus du don de ta paix, merci de nous envoyer la partager et la propager autour de nous. La moisson est abondante, mais les ouvriers qui connaissent la joie de travailler à ton champ sont trop peu nombreux. Donne-nous d’être si parfaitement unis à ta Croix que nous restions toujours les agneaux dont toi, l’Agneau pascal, a choisi d’avoir besoin pour convaincre les loups qu’ils peuvent connaître le bonheur de t’appartenir, car tu offres ce bonheur à tous tes frères humains. Alors, enfin réunis autour de notre Dieu comme la famille rassemblée au prix de ton sang, nous lui ferons la joie de le louer ensemble dans la Jérusalem glorieuse où tu habiteras avec nous pour toujours.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«Je veux changer pour mieux me ressembler.»
(Une chanson d'Émile Bilodeau)
Des gens retiennent leur souffle actuellement, toujours surpris de voir que les humains ont si peu changé depuis 2000 ans... On dirait qu'ils n'ont rien retenu des leçons que nous donne l'histoire.
Mais le chrétien authentique, la véritable chrétienne est celui, celle qui n'abandonne pas en temps difficiles, qui ose, qui avance et marche sans jamais se lasser, car l'espérance est la vertu chrétienne qui oriente et défriche des chemins de vie; cette espérance ouvre toujours un passage à la vie...
- Êtes-vous de celles et de ceux que Dieu appelle, encore aujourd'hui? Vous désirez sans doute le savoir... Alors, répondez à ce petit test :
- Avez-vous déjà redonné confiance à une personne découragée devant tout ce qu'elle vivait de difficile?
- Avez-vous déjà quitté votre confort pour aller soutenir une cause en faveur de la dignité de la personne ou une lutte à une maladie?
- Avez-vous déjà posé un geste au nom de votre foi?
- Avez-vous déjà dit à quelqu'un de ne pas abandonner sa tâche auprès des démunis, des pauvres et des petits?
- Avez-vous déjà pris le risque de dire votre foi dans un milieu plus hostile?
- Êtes-vous une personne qui recherche la vérité?
- Êtes-vous une personne familière avec Dieu, une personne qui lui parle, qui prie?
- Êtes-vous de celles et ceux qui ne se découragent pas devant une tâche à entreprendre?
- Êtes-vous de celles et ceux qui travaillent à améliorer la qualité de la vie en société par votre travail ou dans des actions bénévoles?
Si vous avez répondu oui à une seule de ces questions, vous pouvez être appelé chrétien, chrétienne, car la vie humaine a de l'importance à vos yeux et vous voulez changer pour vous ressembler mieux et davantage : c'est-à-dire ressembler à l'image de Dieu imprimée en vous.
En dépit de notre indignité, Dieu nous confie toujours la responsabilité de mettre nos talents au service des autres. Faisons confiance à la vie et à la grâce; prenons la route à chaque jour, même sans connaître toutes les courbes du chemin et les rencontres qui nous semblent souvent tenir du hasard.... Jésus est le chemin, il est la vérité et la vie qui se présente chemin faisant. Et nous avons toujours à nous réorienter pour mieux nous ressembler, ressembler à cette image de Dieu que nous avons à l'intérieur de nous. Est-ce cela que Émile Bilodeau, ce jeune chanteur-compositeur de talent, a voulu dire au fond dans sa chanson : «Je veux changer pour mieux me ressembler»?

Jean-Yves Fortin, diacre
(Au feuillet paroissial du 3 juillet 2022 / Sainte-Anne et Saint-Onésime.)

Merci Seigneur pour cette inspiration... Quant on lit le commentaire de l'abbé Philippe, ce texte s'ajuste très bien et rend actuel ce texte de l'évangile.

Le diacre est disciple de la joie dans notre monde d'aujourd'hui. qui manque d'audace... Continuons d'être au seuil de notre Église pour en entrer et en sortir... (J.-Y.)


Photo: Jean-Yves
Sur la route verte,. à La Pocatière.
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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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