samedi 14 octobre 2023

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce »/ (442,443)

 Bonjour!

Dimanche le 15 octobre 2023

SPÉCIAL: Ce dimanche 15 octobre à 10 h 30 il y aura une messe spéciale à la cathédrale de Sainte-Anne pour souligner la présence dans la région de tous les nouveaux arrivants.

     INVITATION SPÉCIALE!  VOUS ÊTES ATTENDUS!     

Voici la Parole de Dieu de ce 28e dimanche de l'année A...


ÉVANGILE

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux pharisiens,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
‘Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.’
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
‘Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.’
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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   Commentaire de l'abbé Philippe Link...

N’est-ce pas une parabole ingrate que nous venons d’entendre ? On nous présente des invités royaux qui sont appelés à une fête extraordinaire et qui, au lieu d’être heureux, touchés, pleins de gratitude, sont au contraire indifférents : par deux fois ils refusent l’invitation. Il n’y a de leur part aucune reconnaissance ; ils sont même violents contre les serviteurs qui leur ont été envoyés.

Voilà un premier tableau très sombre qui se termine dans une scène épouvantable, puisque la cité des invités royaux est détruite par le feu.

On passe ensuite à un deuxième tableau qui est tout aussi troublant. Le Roi veut remplir sa salle des noces et fait appeler tous les hommes – tous – les bons et les mauvais. Il y a des gens simples, honnêtes et sincères, mais il y a là aussi des dealers, des mafieux, des violeurs d’enfants, des dictateurs, des proxénètes. Vous seriez bien à l’aise, vous, dans cette salle ?

C’est pourtant bien à tout cela que ressemble le Royaume des Cieux. Essayons donc de creuser ce mystère.

Jésus nous fait comprendre que, quand le Royaume se fait proche, les deux tableaux se manifestent toujours. Il y a d’abord celui du refus : il y a une part de l’humanité qui rejette le Royaume. C’est la réalité de la Croix qui traverse toute l’histoire, et le cœur de Jésus ne pouvait qu’être extrêmement douloureux et comme déchiré quand il donnait cette parabole. C’est le drame du refus de Dieu qui traverse l’histoire. Qu’est-ce qu’il y a derrière ce refus ? Matthieu nous dit que les invités s’en vont s’occuper de leur champ ou de leur commerce. Luc parle de trois urgences : l’urgence d’aller voir un champ, l’urgence d’essayer une paire de bœuf et l’urgence d’un mariage à consommer. La propriété, le travail et la sexualité passent avant l’appel de Dieu. Dieu, va-t-en ! Laisse-moi jouir tout seul !

Le contexte évangélique de la haine qu’ont eu pour Jésus les grands prêtres, les scribes et nombre de pharisiens nous dit qu’il y a aussi un autre cri. Dieu, va-t-en ! Laisse-nous parler de toi et décider de toi tous seuls !

Tout cela c’est le drame du Golgotha. La mise à mort de Jésus, c’est le refus des Noces, c’est une salle de noces vide, terriblement vide. C’est le premier tableau.

Le deuxième tableau, c’est une salle pleine, mais pleine de gens de toutes sortes, avec toutes sortes de faiblesses, de péchés, de mauvaises habitudes, comme nous qui sommes rassemblés ici aujourd’hui.

Mais comment la salle s’est-elle remplie ? Qui est descendu dans les enfers chercher tout ce beau monde ? Qui s’est chargé du poids incommensurable du péché de tous ? Qui s’est uni à tous les pécheurs, descendant plus bas que toutes les bassesses ? Qui s’est alors laissé à l’Amour du Père remontant des enfers et amenant avec lui une foule de rescapés de ce grand camp de la mort ? Qui a rempli la salle de noces ?

Jésus en sa Résurrection ! Le grain de blé tombé dans la terre ingrate de l’humanité donne une moisson de visages transfigurés ; la miséricorde ruisselle sur cette foule ; le voile de deuil est déchiré (cf. Is 25) ; les larmes sont essuyées et les humiliations sont effacées. Oui c’est une foule de bons et de mauvais, mais ne demeurent là que ceux qui cèdent à l’Amour, ne demeurent que ceux qui consentent à ce que l’Amour miséricordieux non seulement les ait sauvés eux, gratuitement, mais surtout qu’il ait sauvé des dealers, des violeurs, y compris des prêtres, et des escrocs. On ne demeure dans la salle des noces que si l’absolution des autres est notre joie.

Oui, le Royaume des Cieux est bien comparable à un homme, un roi, qui fait les noces de son fils. Les noces du fils, c’est la Croix : premier tableau ; et c’est la Résurrection : deuxième tableau. Une salle vide qui devient une salle de noces où déborde la joie.

À nous de vivre pleinement de cet Évangile ! À nous de vivre la miséricorde à pleins poumons ! Et à nous, et vous, d’aller dans les carrefours de nos villes et villages, des médias, du web, pour porter à tous, oui à tous, l’invitation aux Noces. Heureux les invités au repas du Seigneur. L’Agneau de Dieu est là qui enlève le péché du monde.

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Méditation

Prédicateur

Père Gautier Mornas

Communauté sacerdotale de Saint Dominique



Il faudrait savoir ce qu’il veut, ce roi !

Il faudrait savoir ce qu’il veut, ce roi ! Ses premiers invités ont été prévenus de longue date mais ont refusé de rejoindre la noce. Il en convoque donc d’autres, choisis dans l'urgence, « à la croisée des chemins ». Dès lors, comment peut-il s’étonner que l’un d’eux n’ait pas pris la peine de revêtir l’habit de noce ? « Les mauvais comme les bons » ont été glanés comme l’herbe aux bords des routes et il faudrait que tous l’aient été en vestes et jaquettes ! Sans doute que, pour bien comprendre cette royale colère, il nous faut revenir à l’introduction de notre évangile. Jésus prévient qu’il parle là en « parabole ».

Notre clé de compréhension est donc à trouver dans le registre symbolique. Le fameux vêtement de noce dont il s’agit n’est pas d’abord une belle parure extérieure qui manifesterait ostensiblement la joie que l’on ressent d’être compté au rang des convives. L’invitation n’était pas lancée pour consommer le repas et éviter que la nourriture ne se perde. L’habit de noce à revêtir était celui de la disposition intérieure à une invitation déroutante mais joyeuse, surprenante mais rassasiante. L’appel adressé par le roi était une convocation à entrer dans son intimité, à partager sa familiarité. Il en est ainsi des chrétiens qui ont revêtu le vêtement du baptême et qui, se faisant, ne sont plus des « créatures » de Dieu mais ses « enfants ». Mais nous savons bien que les enfants peuvent parfois faire les difficiles à table, toute nuptiale soit-elle…

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Pourvu que Dieu ne permette pas que nous restions insensibles à la bonté du Christ. S’Il imitait notre manière ordinaire d’agir, nous pourrions déjà nous considérer comme perdus. Ainsi donc, puisque nous sommes devenus ses disciples, apprenons à vivre conformément au christianisme » (Saint Ignace d’Antioche)

  • « La médecine a prolongé la durée de vie de l’homme. Mais avons-nous vraiment du temps ? Ou est-ce le temps qui nous possède ? En tout cas, la majorité n’a pas de temps pour Dieu, elle a besoin de temps pour soi, pour ses "affaires" » (Benoit XVI)

  • « Ce mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dépasse toute compréhension et toute représentation. L’Ecriture nous en parle en images : vie, lumière, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du Père, Jérusalem céleste, paradis : "Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment" (1Cor 2,9)» (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.027)


Bon dimanche!

Jean-Yves Fortin, diacre

La Pocatière 

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2 commentaires:

Gilles Lemieux a dit…

Très belle réflexions surtout celle de l'Abbé Link avec les deux tableaux qui rappellent ceux de la mort et de la résurrection du Christ.

Gilles Lemieux a dit…

Et que nos Églises deviennent des salles de noces!