Photo: le sanctuaire de la Cathédrale de Sainte-Anne-de-La-Pocatière
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Homélie
(3e dimanche ordinaire C – Unité des chrétiens 23 / 24 janvier 2010)
Dimanche dernier l’évangéliste Jean nous a amené aux noces de Cana; c’était là le premier signe public accompli par Jésus, son premier miracle. Aujourd’hui, c’est Luc, au début de son évangile, qui nous rapporte la première prédication de Jésus. Ce texte que je viens de proclamer est composée de deux parties qui appartiennent à des chapitres différents. Elles ont été mis ensemble pour montrer à Théophile, probablement nous tous, la solidité de l’enseignement transmis.
Jésus, ici, revient donc à Nazareth, le village où il a grandi et où il est bien connu. Il se sait habité par l’esprit de Dieu qui lui a dit à son baptême : « Tu es mon Fils bien-aimé … »
Il se rend à la synagogue, comme le font les juifs fidèles de son temps. Le rite de la lecture de la Parole de Dieu est habituel le jour du Sabbath. Cette tradition est déjà bien établie au temps de Jésus;le prophète Néhémie nous en a donné un bel exemple dans la première lecture. Le discours inaugural de Jésus n’a ni faste ni splendeur. Ce premier sermon de Jésus que nous rapporte Luc ici est pourtant très important car c’est comme un résumé de toute la vie publique de Jésus : cette Parole d’Écriture, nous dit-il, - cette Bonne Nouvelle-là, - c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit! Très court, mais percutant.
Mais qu’est-ce que ça veut dire une Bonne Nouvelle?… Une bonne Nouvelle veut dire de l’espoir, libération, joie, salut! Le message de Jésus est rempli d’espoir pour les pauvres,
ceux qui sont sans-espoirs et les opprimés. Jésus dit une parole vraie et ouverte à tous. Elle est la bienvenue pour toute personne qui a le cœur assez ouvert pour la recevoir avec foi. Voilà que la promesse de l’Ancien Testament est réalisée. Jésus le déclare : Ce qui est dit là, «C’est aujourd’hui que cela s’accomplit », Cet aujourd’hui nous concerne aussi
au plus haut point. L’Évangile doit s’accomplir en nous, et dans la communauté, aujourd’hui.
Le projet que Jésus inaugure – ce monde nouveau - ne peut se réaliser que si nous, ses disciples d’aujourd’hui, nous le faisons nôtre. C’est à nous que revient la mission de porter et de répandre l’Évangile. Paul le dit, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit sans distinction de races ou de statut. L’extrait de la première épître aux Corinthiens a une portée universelle. L’important pour Paul c’est que les chrétiens soient conscients de la grâce de l’unité qu’ils ont reçue par leur baptême dans un seul et même Esprit. Tous, donc, quelle que soit notre origine, notre importance sociale, nous sommes appelés à être des disciples.
Jésus est venu pour nous donner à chacun une raison de vivre. Si la Bonne Nouvelle est parvenue jusqu’à nous elle est encore capable de nourrir l’espérance dans un monde qui porte plein de blessures et qui est rempli d'injustices.
Pour réaliser le projet de Dieu aujourd’hui, il faut être solidaire. C’est pourquoi l’Église nous invite à commencer cette année 2010 par une semaine de prière pour l’unité des chrétiens. L’image de Dieu, tel un père plein d’amour et de miséricorde, qui veut abattre toute forme de barrière entre les humains, ne sera pas vraiment crédible tant que nous ne saurons pas la refléter tout d’abord entre nous, les chrétiens.
L’unité ne vient pas du fait que toutes les parties d’un ensemble sont identiques et qu’elles font la même chose. Elle repose plutôt sur le fait que chaque partie est consciente de sa propre valeur et de ce pour quoi elle est faite. Dieu crée l’unité non pas en effaçant les différences mais en les valorisant et en les intégrant l’une à l’autre comme pour l’exemple du corps humain donné par Paul tantôt…
L’autre nous aide à grandir par ce qu’il a de différent et de complémentaire à nous; pour cela il faut s’asseoir ensemble et se comprendre… Se rejeter, on le sait bien, ne mène nulle part… Composer ensemble c’est grandir, c’est s’enrichir comme humains et c’est répondre à notre vocation de chrétiens…
Jésus compte sur nous, unis ensemble, pour réaliser son projet d’apporter une Bonne Nouvelle au cœur de toute situation, même désespérante comme celle qui se vit en Haïti présentement. Et quel beaux exemples nous sont donnés actuellement par des gens de toutes sortes qui se regroupent pour venir en aide à ce peuple si éprouvé… Nous l’avons vu encore vendredi soir… Voilà un grand miracle qui jette du baume sur une détresse d’une immense grandeur. Jésus, par sa Bonne Nouvelle, est capable, en autant qu’on accepte
de la partager, de nourrir toute une foule comme il l’a fait avec quelques pains et deux poissons. Grâce à nous tous il va donc trouver le moyen de multiplier les élans de générosité et les fruits qu’ils produisent. J’avais faim… J’avais soif… Vous êtes venus jusqu’à moi… On n'est pas loin du projet de Dieu quand on fait ça…
Mes amis, retenons deux ou trois mots pour notre méditation : la Bonne Nouvelle c’est aujourd’hui que ça se passe dans le monde et dans nos vies… N’entendons plus les mots de nos eucharisties distraitement comme des habitués… Ce qui se dit : c’est aujourd’hui que ça s’accomplit…
Et en terminant, je nous invite à prendre quelques minutes d’intériorité sur l’aujourd’hui de notre vie avec Dieu… et l’aujourd’hui de notre générosité avec nos sœurs et nos frères de l’univers pour faire l’unité entre nous et répondre aux plus délaissés et aux plus démunis…
Jean-Yves Fortin, diacre,
La Pocatière, 21 janvier 2010
+ diverses sources.
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Drapeau d'Haïti
Espérance!
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Un soldat canadien a dit lors de son départ:
"Haïti, on s'en vient!"
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Michaël Jean, notre gouverneure-générale leur a dit aussì:
"Haïti prend courage!".
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Stéphane Harper, notre premier ministre canadien:
"Ça donne mal..."
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Une femme haïtienne disait en regardant les ruines de son commerce:
"Merci, Bon Dieu, d'être en vie!"
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