vendredi 5 novembre 2021

« Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » /Le champ de blé... | (370,389)

 Bonjour!

Samedi 6 novembre 2021



Voici la Parole de Dieu de ce jour...

ÉVANGILE

« Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? » (Lc 16, 9-15)

Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
    Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
    Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
    Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
    Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

    Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
    Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’argent est un moyen efficace d’échange, inventé par les hommes, pour faciliter la vie économique, c’est-à-dire le partage des biens au sein d’une même société. Mais si ce moyen – qui n’est ni bon ni mauvais en soi, mais simplement utilitaire – devient un absolu, s’il est érigé en idole, il nous aliène de notre véritable finalité.

La convivialité sociale est pour chacun de nous le lieu où nous sommes invités à incarner notre foi dans un style de vie qui exprime la finalité surnaturelle de l’existence humaine. Sur l’horizon de la vie éternelle, la gestion de l’argent sur cette terre n’est qu’une « toute petite affaire », dans laquelle nous avons à nous montrer « digne de la confiance » que Dieu nous fait. Cet argent en effet ne nous est que « confié » ; il n’est pas notre bien à nous – c’est-à-dire ce qui peut nous combler – mais un « bien étranger » auquel nous devons éviter de nous attacher, afin de ne pas être privés du « bien véritable » qui nous est destiné.

L’argent, nous enseigne Jésus, est essentiellement un moyen de partage ; il devrait être un instrument au service de la charité fraternelle. En dehors de cet usage, il est toujours « trompeur » et devient aliénant ; car en nous attachant à lui, nous devenons esclaves du moyen qui nous était donné pour l’édification de la famille humaine dans la solidarité. C’est pourquoi « ce qui est prestigieux chez les hommes, est une chose abominable aux yeux de Dieu », car il perçoit, lui, derrière le miroir aux alouettes, le filet caché prêt à s’abattre sur ses enfants.

Ce qu’on attend d’un serviteur, c’est qu’il soit « fidèle », c’est-à-dire cohérent jusqu’au bout avec ses engagements. Par sa foi, le croyant s’est « attaché » au Seigneur Jésus et s’est engagé à marcher dans ses traces. Comme lui il a tout misé sur le Royaume de Dieu son Père ; aussi « détestera-t-il » tout ce qui pourrait le détourner de cette finalité, en particulier l’argent et ce qu’il symbolise à la fois d’attachement à cette terre, et de « mépris » pour les biens du Règne à venir.

Cet enseignement n’est pas facile à entendre ; il provoque sans aucun doute bien des résistances, des « oui, mais… » dans nos cœurs inquiets devant une telle exigence. Pourtant ce n’est qu’en nous engageant résolument dans la dimension du partage, que nous permettrons au Seigneur de nous libérer de notre peur de manquer. Seule la confiance en la Providence peut nous ouvrir à notre responsabilité face à l’argent et nous faire découvrir qu’il peut être un instrument extraordinaire au service de la charité concrète. Soyons « dignes de confiance avec l’Argent trompeur » en ce monde, afin de nous voir confier dans l’autre « notre bien véritable ».

Seigneur donne-nous cette liberté intérieure de pouvoir disposer des biens de ce monde conformément aux exigences de ton Évangile de charité. Tu nous reconnaîtras alors comme tes enfants, et c’est “en Esprit et vérité” que nous pourrons te prier : “Notre Père, que ton Règne vienne”.


Abbé Philippe Link / Merci!

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«On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière, 
mais on peut la vivre qu'en regardant en avant.»
(Auteur inconnu)
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Le champ de blé...

«On raconte d'un sage pèlerin cette histoire. Il suivait depuis bien longtemps, alors que le ciel était noir d'orage, un long chemin qui lui offrait le spectacle, au fond du vallon, d'un petit champ de blé mûr. Et ce champ bien tracé faisait, au milieu des mauvaises herbes et sous le ciel sombre, un parfait carré de lumière que le vent doucement ondulait. C'était beau et le marcheur profita pleinement, dans sa lente marche, du spectacle. En s'avançant, il vit le paysan qui rentrait, les yeux baissés, après sa journée de travail. Le pèlerin l'arrêta et lui pressant le bras, murmura d'un ton ému : « Merci!.» Le paysan se renfrogna : «  Je n'ai rien à vous donner, pauvre homme. » Alors le pèlerin répondit d'un ton doux : «  Je ne vous remercie pas pour que vous me donniez, mais parce que vous m'avez tout donné déjà. Vous avez fait de ce carré le blé l'objet de votre souci, et par votre travail il a pris aujourd'hui sa beauté. Vous vous attachez surtout désormais à ce que coûte un grain. Moi j'ai marché, et tout au long j'ai pu me nourrir de sa blondeur. » Et le vieil homme continua à sourire. Le paysan se détourna, et poursuivit sa route, tout en hochant la tête et le traitant de fou.»

(Frédéric Gros : Marcher, une philosophie)

Que peut-on tirer de cette histoire?

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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