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Bonjour!
Samedi 4 mars 2023
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Hier Jésus soulignait la différence essentielle entre l’interprétation de la Loi enseignée par les pharisiens et celle qu’il propose à ses disciples. Pour les premiers, l’homme serait capable d’obtenir sa justification par son observance rigoureuse des prescriptions légales. La Thora est un don de Dieu à son peuple, mais le salut serait le fruit des efforts du croyant, c’est-à-dire de celui qui croit en l’origine divine de la Loi et est intégré par la circoncision à la nation sainte.
Pour Jésus, le salut est incontestablement d’un tout autre ordre. En imaginant qu’elle soit à notre portée, la justice morale qui consisterait dans une obéissance formelle aux préceptes de la Loi, ne suffirait pas à nous justifier devant Dieu. Car nos actions demeureraient toujours naturelles. Or l’homme avait été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu afin de pouvoir accueillir l’Esprit Saint, et de laisser celui-ci accomplir ses œuvres en nous. C’est cette synergie entre la nature et la grâce que Notre-Seigneur est venu restaurer en nous afin que nous puissions nous comporter comme des « fils de notre Père qui est aux cieux », conformément à ce que nous sommes réellement devenus par la foi au Fils unique.
C’est au nom de cette recréation dans l’Esprit Saint, rendue possible par la grande purification dans « le Sang et l’eau », que Jésus peut nous inviter à un comportement radicalement nouveau, et totalement hors de portée de nos pauvres forces naturelles.
« Saluer nos frères et aimer notre prochain » est déjà pour nous tout un programme ; mais « aimer nos ennemis et prier pour ceux qui nous persécutent » est franchement au-delà de nos moyens. Lorsque Jésus ajoute : « Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait », il est clair que l’obéissance à un tel précepte présuppose une transformation radicale de tout notre être ; bien plus : un dépassement de notre existence naturelle, nécessairement imparfaite.
Seule une participation à la vie divine (2 P 1, 4) peut nous permettre d’adopter le comportement de notre Père sur base d’une certaine communion à sa nature. L’injonction du Christ suppose donc que nous devenions fils et filles de Dieu au sens ontologique du terme, et non pas en un sens analogique : pour atteindre l’état de perfection, il nous faut naître à la vie divine. Ce qui suppose bien sûr une intervention inouïe de la part de Dieu, car comment l’homme pourrait-il s’enfanter lui-même à une réalité d’une toute autre nature ?
Nous touchons à nouveau du doigt combien toute prétention à l’auto-justification est étrangère au christianisme. Nous ne pouvons qu’accueillir cette initiative divine déconcertante et signifier notre consentement avec les paroles de la Vierge Marie : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se fasse pour moi selon ta Parole » (Lc 1, 38). Pour que ce germe de vie divine, qui fut déposé en nous au jour de notre baptême, puisse grandir, mûrir et donner son fruit, il nous faut bien sûr veiller sur sa croissance, exposer la terre de notre humanité à la rosée céleste de l’Esprit dans la prière ; accompagner les étapes de la croissance de l’enfant de vie divine que nous portons en nous par les sacrements appropriés ; le nourrir de la manne eucharistique – quotidiennement si possible, hebdomadairement à tout prix pour éviter qu’il ne meure d’inanition. Tout vient de Dieu, mais notre part consiste à nous montrer responsables de son don, en coopérant activement à l’œuvre de la grâce.
Chaque matin le Seigneur renouvelle avec nous son Alliance : « Aujourd’hui le Seigneur te déclare qu’il est ton Dieu, et il t’invite à être son peuple particulier » (cf. 1ère lect.) ; bien plus : il t’accueille comme son fils et sa fille bien-aimés. « Aujourd’hui le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ses commandements et ses décrets, de les garder et de les observer de tout ton cœur et de toute ton âme », afin d’être « un peuple consacré au Seigneur ton Dieu » (Ibid.).
Tel est le projet inouï que Dieu nourrit pour ses enfants : déverser sa propre vie lumineuse dans la grisaille de notre humanité marquée par le péché ; nous couvrir de sa gloire, nous prendre sous la nuée de son Esprit, afin de nous enfanter à la vie divine. C’est pour nous élever jusqu’à lui qu’il n’a pas craint de descendre jusqu’à nous ; pour nous faire naître à la vie divine qu’il est né dans le sein de la Vierge ; pour nous introduire dans la liberté filiale, qu’il a pris notre condition d’esclave ; pour nous couvrir de sa gloire, qu’il a pris sur lui l’opprobre de notre réprobation.
Ce mystérieux échange, cet abaissement ineffable, Notre-Seigneur le renouvelle quotidiennement dans chaque Eucharistie, afin qu’en communiant à ce qu’il a voulu être pour nous, nous devenions ce qu’il voudrait que nous soyons en lui : des fils et des filles de Dieu son Père et notre Père.
Seigneur nous confessons notre indifférence et notre ingratitude. Chaque jour tu renouvelles pour nous la merveille de notre salut, et nous passons sans même y prêter attention, dispersés dans nos multiples activités, éparpillés dans nos préoccupations. Donne-nous de retrouver, au milieu des événements qui se bousculent autour de nous, le vrai sens de notre vie ; de discerner au cœur de ce monde qui passe, la présence du Royaume qui ne passera pas, et de travailler à son avènement par une conversion sincère et généreuse.
Donne-nous de puiser nos forces aux sources vives de l’Esprit, dans ta Parole et dans l’Eucharistie, pour « garder tes exigences, observer tes commandements et marcher selon ta loi » (Ps 118) d’amour.
Abbé Philippe Link // MERCI!
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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Oh Seigneur, comme vous êtes bon ! » (Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus)
« Aimer nos ennemis, ceux qui nous persécutent et nous Font souffrir est difficile ; ce n’est même pas une “bonne affaire” car cela nous appauvrit. Cependant, c’est le chemin indiqué et parcouru par Jésus pour notre salut » (François)
« Le Christ est mort par amour pour nous alors que nous étions encore ennemis. Le Seigneur nous demande d’aimer comme Lui jusqu’à nos ennemis, de nous faire le prochain du plus lointain, d’aimer les enfants et les pauvres comme Lui-même » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.825)
Au cahier du Carême de Vie Liturgique,
j'ai retenu cette phrase pour aujourd'hui:
«Un inconnu n'est pas un ennemi potentiel,
mais un ami en devenir.»
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«La paix avec Dieu»
Je suis en train de lire dans Anselm Grün, un moine allemand, (La Joie des petites choses), un chapitre sur «La paix avec Dieu». Il parle ici de ce que pense le moine Thomas Merton.
Voici:
«Dieu est la source et la garantie de notre liberté et non pas une puissance qui plane au-dessus de nous et la restreint. Le but de la rencontre avec Dieu est justement la découverte de notre liberté personnelle la plus profonde. Sans cette rencontre, elle (notre liberté personnelle) ne peut jamais se déployer pleinement.»
(p. 111, sq.)
(Il vaut la peine de relire cette citation...)
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Bonne journée!
Jean-Yves
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