Bonjour!
Dimanche 16 avril 2023
Dimanche de la Miséricorde divine
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ». C’est la béatitude du chemin, pas du terme. Au terme il y a bien la vision, la vision béatifique. Mais sur la route, il y a l’austère béatitude, de la foi comme une marche nocturne.
Pourquoi cela ? Pourquoi ce chemin de la foi ? Quand quelqu’un marche vers l’aurore d’une lumière totalement nouvelle, il a dû laisser derrière lui le crépuscule, l’ancienne lumière à laquelle il était habitué. Pour passer de son ancienne façon de voir à la nouvelle, il a dû consentir à ne plus voir du tout, à un moment du chemin.
Il fallait suivre le chemin sans s’arrêter dans une confiance aveugle : croire sans voir, pour avancer. L’ancien regard n’était plus possible, ne l’éclairait déjà plus ; mais la nouvelle lumière, la nouvelle vision s’annonçait encore à peine. Toute notre vie chrétienne, tout notre chemin consiste en ce passage, ce changement de regard. La foi est une marche ou elle n’est rien.
Quel est le point de départ ? Souvent, c’est déjà une certaine lumière, c’est ma façon de voir, naturelle, spontanée, marquée, du coup, par mon péché. J’ai la foi, du moins je crois la posséder. Je crois voir, je crois savoir qui est Jésus… Mais, c’est ma façon de voir, une lumière bien fragile, même si je ne le sais pas encore.
Sur le Credo, je peux noter « vu » comme sur la marge d’une dissertation. L’évangile, c’est « vu » ! La prière, c’est « vu » ! Et même…même Dieu, c’est « vu ». Nous pensons croire… Mais nous voyons trop : Tout est du « déjà-vu ». On peut même passer pour un bon chrétien… Mais au fond, est-ce qu’on n’a jamais cru en un Christ vivant, ressuscité ? Est-ce qu’on L’a senti passer ?
A ce moment du chemin notre regard est faible comme la lueur d’un crépuscule, et nous ne savons pas que nous voyons très peu en fait ; nous n’avons pas encore vraiment vu le Ressuscité, le Vivant.
Et pourtant, il est déjà là, dans notre vie… Comme il était bien là, pendant huit jours, mais invisible, aux côtés de Thomas, ce Thomas qui croyait mieux savoir que les autres !
Un jour l’étape centrale du chemin commence. Peu à peu, comme le soir qui tombe insensiblement, ou bien tout à coup, comme l’orage d’une épreuve qui précipite la nuit, l’ancienne lumière ne suffit plus. On ne voit plus, on découvre combien la lumière de notre foi était pâle jusqu’ici.
Alors que faire ? Une seule chose à faire dans la nuit : marcher sans s’arrêter. Garder le cap. Ne pas faire demi-tour, c’est inutile, l’ancienne lumière est perdue. Ne pas chercher un autre chemin, on n’y voit plus assez clair. Faire confiance au chemin lui-même, il aboutira bien à l’aurore encore inconnue.
Il faut continuer d’avancer. Avancer sur la route des sacrements, avancer plus que jamais sur la route de la prière, – chemin de silence, de remise de soi – sans s’inquiéter de sentir ou de voir. Ce n’est plus le moment de voir, c’est le moment de recevoir. Tout se passe dans le secret, comme la vie qui monte, comme l’enfant qui doit naître.
Peu à peu, on ne sait comment, un nouveau regard se forme, l’œil du cœur s’habitue à l’obscurité, mais en fait c’est déjà l’aurore qui pointe. On a consenti à croire sans voir, et on commence à voir l’incroyable. Les événements, les personnes deviennent de plus en plus transparent à la présence du Ressuscité.
Il n’a jamais cessé de tenir notre vie dans sa main, cela devient de plus en plus perceptible. Il commence même à nous dévoiler un peu le chef d’œuvre de son action, sa façon divine de transformer le mal en un bien, le péché en grâce, la mort en résurrection.
Oui, Seigneur Jésus, apprends-nous à te voir, à te voir vivant.
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