samedi 22 avril 2023

« Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain »(403,296)

 Bonjour!

Dimanche 23 avril 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain » (Lc 24, 13-35)

Alléluia. Alléluia.
Seigneur Jésus, ouvre-nous les Écritures !
Que notre cœur devienne brûlant
tandis que tu nous parles.
Alléluia. (cf. Lc 24, 32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
    et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.

    Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
    Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
    Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
    L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
    Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
    comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
    Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
    À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
    elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
    Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
    Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
    Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
    Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.

    Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
    Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.

    Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu,
il le leur donna.
    Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
    Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
    À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
    « Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
    À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

La grande révélation de la Présence du Christ ressuscité aux deux compagnons éplorés a lieu au moment où ils l’ont reconnu dans la fraction du pain (Lc 24,30.35).
N’ignorons jamais cela et nous n’aurons jamais le sentiment de la solitude ou de l’abandon. « Que personne ne s’y trompe, dit saint Ignace d’Antioche, ne pas venir à l’assemblée eucharistique, c’est s’excommunier soi-même ! », c’est-à-dire se condamner à rester dehors. Que souhaiter de mieux, en effet, pour sentir la présence du Seigneur de la Vie, que ce sacrement par quoi Jésus dit à chacun :
Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6,56) ?

« On ne peut aller au-delà, ni rien ajouter à l’Eucharistie, écrit Nicolas Cabasilas ;
il n’est plus rien vers quoi on puisse tendre, il faut s’arrêter là ».
Quels gestes sublimes Jésus ne nous a-t-il pas lui-même donné en effet à ce sujet !
La veille de sa mort, il institua l’Eucharistie. Le soir de sa résurrection, il célèbre encore cette même Eucharistie. Chaque jour, en lui, nous pouvons donc chanter l’immortelle Eucharistie. Il n’y a plus d’absence. C’est « la Présence réelle ».
Il n’y a plus de solitude. Tout est « communion ».
Le temps qui passe n’importe plus. Bien que plus jeune que le monde, l’Eucharistie nous place déjà dans l’éternité de Dieu (Jn 6,54.58).

Il n’en reste pas moins que tout cela nous est donné à travers les yeux de la foi. Et là n’est pas non plus le moindre enseignement de la longue marche d’Emmaüs. Cléophas et son compagnon ont dû s’ouvrir peu à peu à l’intelligence des Écritures, et soutenir leur espérance en faisant mémoire du passé. L’apôtre Paul nous dit bien que nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision (2 Co 5,7) ;
mais, elle est belle et digne aussi, cette avancée comme à tâtons (Ac 17,27),
par quoi s’exprime le plus clair de notre mérite et le plus beau de notre liberté !

« La foi pure, dans son dénuement, dit saint Jean de la Croix, porte beaucoup plus à l’amour divin que les visions spirituelles ».
Ce n’est pas pour rien en effet que Jésus nous dit :
Celui qui croira sera sauvé (Mc 16,16).
Nous non plus ne soyons pas lents à croire (Lc 24,25).

Et la foi d’elle-même viendra alors illuminer les yeux de notre cœur pour nous faire voir quelle espérance nous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous les croyants, selon la vigueur de sa force qu’il a déployé en la personne du Christ, le ressuscitant d’entre les morts (Ep 1,18-20).

À peine Jésus s’est-il fait reconnaître à la fraction du pain, qu’il disparaît. On ne peut que se demander pourquoi. La réponse que Jésus nous donne ici à découvrir est pleine de lumière : Dieu est trop grand pour être retenu. Il est trop haut pour être atteint. Nous devons donc sans cesse marcher plus avant, monter toujours, plus haut, plus haut. L’absence apparente de Dieu nous appelle à le quêter pour ce qu’il est en vérité : « l’Au-delà de tout ».

La route de la foi se prolonge alors en cheminement d’espérance. Et il nous suffit de lui dire dans l’amour :
Reste avec nous, Seigneur, en ce jour. Tu as ouvert pour nous le livre des Écritures et nous t’avons entendu. Tu as dressé pour nous la table de l’Eucharistie. À la fraction du pain, donne-nous de te reconnaître. Seigneur, sois béni pour ta présence au milieu de nous !


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Pendant ces jours-là, le Seigneur s’est joint, comme un de plus, aux deux disciples qui étaient en chemin et les a réprimandés pour leur réticence à croire. Leurs cœurs, par Lui illuminés, ont reçu la flamme de la foi et sont passés de tièdes à brûlants, tandis que le Seigneur leur ouvrait le sens des Écritures » (Saint Léon le Grand)

  • « La rencontre avec Dieu dans la prière, à travers la lecture de la Bible et dans la vie fraternelle vous aidera à mieux connaître le Seigneur et vous-mêmes, découvrant ainsi le projet d’amour qu’il a pour vos vies » (François)

  • « Les Évangiles sont le cœur de toutes les Écritures "en tant qu’ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur l’enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur" (Concile Vatican II) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 125)

Bon dimanche!

Jean-Yves 

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