mardi 9 juillet 2024

« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » / (472,005)

 Bonjour!

Mercredi 10 juillet 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 10, 1-7)

Alléluia. Alléluia.
Le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Alléluia. (Mc 1, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus appela ses douze disciples
et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs
et de guérir toute maladie et toute infirmité.
    Voici les noms des douze Apôtres :
le premier, Simon, nommé Pierre ;
André son frère ;
Jacques, fils de Zébédée,
et Jean son frère ;
    Philippe et Barthélemy ;
Thomas et Matthieu le publicain ;
Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ;
    Simon le Zélote
et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra.
    Ces douze, Jésus les envoya en mission
avec les instructions suivantes :
« Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes
et n’entrez dans aucune ville des Samaritains.
    Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.
    Sur votre route, proclamez
que le royaume des Cieux est tout proche. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’appel que Jésus adresse aux Douze, les fait sortir du groupe des disciples et les place aux côtés du Maître. Comme au matin de la Genèse, cette séparation est un acte créateur, qui instaure une réalité nouvelle : le Royaume n’est plus simplement présent dans la Personne du Verbe fait chair ; il est désormais présent dans ce groupe d’hommes investis de l’appel et de la mission que Jésus leur confie. Au cœur du monde déchu, une Réalité nouvelle est instaurée, qui ne passera pas, mais subsistera pour l’éternité, car elle participe de la vie même de Dieu.

Certes l’Église n’est fondée qu’à la Pentecôte, lorsque les Apôtres sont rendus participants de l’Esprit Saint, qui les envoie poursuivre l’œuvre du Christ ressuscité. Mais pour que la jeune Église puisse interpréter correctement ce qui lui arriverait en ce jour-là, il fallait que Notre-Seigneur lui ait fait pressentir le mystère de sa fondation. L’appel et l’envoi que nous venons d’entendre, préfigurent la mission universelle, qui ne peut être que le fruit de la Pâques. C’est pourquoi cette préfiguration se limite à l’annonce aux « brebis perdues de la maison d’Israël ».

Les pouvoirs conférés aux Douze nous instruisent sur ce que Jésus est venu réaliser pour nous : seul celui qui accomplit de manière absolue la justice divine, bafouée par le péché de l’homme, peut prendre autorité sur les « esprits mauvais » qui gardent l’humanité en leur pouvoir. Non seulement Notre-Seigneur vient nous délivrer de cette aliénation spirituelle, mais il vient aussi nous « guérir » de toutes ses conséquences, nous restaurant ainsi dans notre dignité originelle et dans les dons de la grâce dont Dieu nous avait ornés à l’origine. Ce n’est que sur l’horizon de cette transformation primordiale, de cette recréation de l’image divine défigurée en nous, que nous pourrons ensuite établir des relations vraies avec nos frères et construire avec eux la famille de Dieu.

L’instant est solennel, et la description que nous en donne l’évangéliste le fait bien ressentir. Les disciples élus sont désignés nominativement. Les douze colonnes du Temple de la Cité sainte, les douze portes de la Jérusalem céleste sont dressées ; les prémisses du nouveau Peuple de Dieu sont investies du pouvoir d’accomplir pour les autres ce dont ils furent les premiers bénéficiaires. Pourtant ils demeurent des hommes en chemin, fragiles, pécheurs : leur « chef » reniera son Maître, et l’un d’eux le livrera. Telle est l’Église de tous les temps : cheminant à travers ombres et lumières à la suite du Christ, qui demeure le garant de notre fidélité malgré toutes nos trahisons ; parce qu’il est le Dieu de l’« Amen » qui garde sa Parole ; parce qu’il nous a par avance purifiée de tous nos péchés afin que nous puissions toujours revenir à lui et reprendre la route ; parce qu’il nous aime, et que l’amour « supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout » (1 Co 13, 7).

Seigneur, sur nous aussi tu as posé ton regard ; tu nous as appelés par notre nom ; tu nous as fait confiance ; tu nous as investis de la puissance de l’Esprit pour que nous allions et portions un fruit qui demeure (cf. Jn 15, 16). Renouvelle-nous dans la confiance, fortifie notre espérance, et embrase-nous de charité afin que nous puissions nous relever de nos chutes, et courir à ta rencontre en témoignant joyeusement que “le Royaume des cieux est tout proche.

Abbé Philippe Liink - Merci!

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Méditation

Frère Lionel Gentric

Frère Lionel Gentric

Couvent Saint-Jacques à Paris

Onze plus un : douze


L’Évangile ne nous livre pas les apôtres en vrac ; un certain ordre règne. Tous n’occupent par la même place dans le collège. Pierre est promis à une certaine primauté ; Judas occupe la douzième place, pas loin de la sortie.

Cependant, l’Évangile insiste : ces hommes ne sont pas apôtres à titre individuel, mais seulement en ce qu’ils prennent place dans un corps : les Douze. Aucun des douze ne peut être apôtre sans les onze autres qui, avec lui, font douze. S’il en manque un, c’est la crise ! Ainsi après la mort de Judas : « Vite vite, vite, réparons la brèche ! » Il en faut douze : Matthias est élu.

Une fois n’est pas coutume, le nombre parle. Le nombre douze renvoie à l’idée d’un peuple dans sa plénitude, à l’image des douze tribus issues des fils de Jacob, l’Israël idéal.

Jésus, par le groupe des Douze, établit un peuple nouveau, lié par une communion, promis à la plénitude. Bientôt les Douze se multiplieront, par douzaines de milliers… jusqu’au nombre plus-que-parfait de 144 000, douze fois douze fois mille, le peuple des peuples, qui représente, dans le livre de l’Apocalypse, l’Église dans son achèvement et sa radicale universalité.

Chacun de nous est nécessaire à cette perfection : prenons-y pleinement notre place !



Bonne journée!

Jean-Yves 

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