vendredi 12 juillet 2024

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » / (472,379)

 Bonjour!

Samedi 13 juillet 2024

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 24-33)

Alléluia. Alléluia.
Si l’on vous insulte pour le nom du Christ,
heureux êtes-vous :
l’Esprit de Dieu repose sur vous.
Alléluia. (1 P 4, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître,
ni le serviteur au-dessus de son seigneur.
    Il suffit que le disciple soit comme son maître,
et le serviteur, comme son seigneur.
Si les gens ont traité de Béelzéboul le maître de maison,
ce sera bien pire pour ceux de sa maison.
    Ne craignez donc pas ces gens-là ;
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,
rien n’est caché qui ne sera connu.
    Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le en pleine lumière ;
ce que vous entendez au creux de l’oreille,
proclamez-le sur les toits.
    Ne craignez pas ceux qui tuent le corps
sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne
l’âme aussi bien que le corps.
    Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille.
    Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
    Soyez donc sans crainte :
vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
    Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes,
moi aussi je me déclarerai pour lui
devant mon Père qui est aux cieux.
    Mais celui qui me reniera devant les hommes,
moi aussi je le renierai
devant mon Père qui est aux cieux. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

En première lecture, ce passage d’évangile présente l’état et la mission du disciple sous un angle qui n’est pas particulièrement paisible ! Les contrepoints crépitent comme un feu d’artifice : « le monde voile ? Eh bien dévoilez. Il murmure dans l’ombre ? Proclamez sur les toits. Ce qu’il garde secret : faites-le connaître ». On comprend qu’à force de nous mettre ainsi en porte à faux par rapport à la mentalité ambiante, nous finirons par nous faire traiter de Démons !

Jésus nous répond : « Qu’à cela ne tienne : le monde et ceux qui lui appartiennent ne peuvent rien contre vous. Non seulement ils n’ont aucun pouvoir sur votre âme, mais ils n’en ont sur votre corps que dans la mesure où votre Père le permet. “Sois sans crainte petit troupeau” (Lc 12, 32) : de même que le Père m’a arraché à la mort pour me glorifier auprès de lui, ainsi vous sauvera-t-il vous aussi, et il vous donnera part à sa propre vie dans l’Esprit ».

A force de ruminer et de se laisser pénétrer par ces versets, la première impression un peu oppressante cède progressivement le pas à un sentiment de liberté et de joie : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? » (Rm 8, 31-32). Le monde entier pourrait bien se déchaîner contre nous : ne sommes-nous pas dans la main de Dieu ? Or « nul ne peut rien arracher de la main du Père » (Jn 10, 29). Oui, « j’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 8, 38-39).

A condition bien sûr de ne pas le « renier devant les hommes » ; car Notre- Seigneur ne s’impose pas à nous : il s’offre à notre liberté, pour qu’en le choisissant nous puissions retrouver notre orientation originelle vers Dieu, Source et Fin de notre vie. Jésus s’engage même solennellement à intercéder auprès de son Père en faveur de ceux qui ne craignent pas de se compromettre, en prenant position pour lui devant les hommes. « Je me prononcerai pour eux devant mon Père » signifie que Notre-Seigneur se fait notre avocat, bien plus : notre « goël » (Lv 25, 48), le frère aîné qui rachète, fût-ce au prix de sa propre liberté, le petit cadet devenu insolvable.

Nous touchons à nouveau le paradoxe de l’Évangile. Nous rêvions d’un Dieu manifestant sa toute-puissance en nous préservant de la souffrance, qu’il n’aurait aucune peine à maîtriser du haut de sa grandeur. Or lorsque Dieu se révèle, il n’apparaît pas « au-dessus » de nous, mais au-dessous, et même au plus bas, lui qui s’est « s’abaissé jusqu’à mourir et à mourir sur une croix », afin qu’aucun des enfants du Père tombés dans le péché n’échappe à sa miséricorde.

Ne cherchons pas à être « au-dessus de notre Maître » : c’est sous les ailes de la poule que les poussins sont à l’abri ! Ne désirons pas une autre condition que celle qui nous échoit, puisque le Verbe, en l’assumant, lui a donné un poids de gloire éternelle. « Contentons-nous d’être comme notre Maître », recevant tout de la main du Père et lui rendant grâce en toutes circonstances : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger » (Mt 11, 28-30).

Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle, par ce même Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Abbé Philippe Link -- Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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