Bonjour!
Samedi 17 août 2024
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« N’empêchez pas les enfants de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19, 13-15)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
L’accueil réservé par Jésus aux enfants a incontestablement frappé les disciples. Et pour cause : la tradition juive n’idéalise pas l’enfance ; le Psaume 51 (50) n’affirme-t-il pas que l’homme est « pécheur dès le sein de sa mère » (vs 7) ? Ce n’est certes pas en raison d’une soi-disant perfection morale que Jésus nous donne l’enfant comme modèle. Et pourtant il soutient que « le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent » ; bien plus en Marc et Luc il précise même : « En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas » (Mc 10, 15 ; Lc 18, 17). Quelle est donc l’attitude de l’enfant qu’il nous faut impérativement adopter, pour pouvoir avoir part avec Jésus dans le Royaume de Dieu son Père ?
Avant tout, ces enfants désiraient « venir à » Jésus ; c’est du moins ce qui apparaît de notre péricope dans laquelle Notre-Seigneur reproche aux disciples de vouloir les empêcher de s’approcher de lui alors qu’ils cherchaient à le faire. Sans doute les compagnons de Jésus filtraient-ils les demandes et écartaient-ils ce « public » peu intéressant pour le Maître : ils ne posent pas de question pertinente, ils n’ont aucune influence en haut lieu, ils n’ont même pas besoin de guérison ; bref : ils lui font perdre son temps.
Or ce n’est pas ainsi que l’entend Jésus : la gratuité, le désintéressement de leur démarche est précisément ce qui le charme. Les enfants viennent simplement, sans aucune autre intention que d’être proche de lui ; parce que tel est le langage de l’amour dans la fraîcheur de sa spontanéité. Ils ne sont pas encombrés par la méfiance, l’esprit de critique, de calcul, ni par les complications en tous genres des adultes : ils viennent à Jésus parce qu’ils ont perçu sa bonté, sa douceur, son humilité, et qu’ils désirent simplement jouir de sa présence. Et ils habitent pleinement cette rencontre, avec toute l’intensité que seul un enfant peut investir dans l’instant présent. Jésus ne demande pas à ces enfants un certificat de bonne conduite : il les accueille tels qu’ils sont, il « les embrasse » (Mc 10, 13-16), et conformément à la tradition, il les bénit « en leur imposant les mains ».
Et si c’était cela le premier pas de l’esprit d’enfance ? Oser nous approcher de Jésus tels que nous sommes ; lui offrir la joie d’être avec lui, près de lui, d’accueillir sa bénédiction. Car somme toute, que pourrions-nous faire de plus ? Qu’aurions nous à lui offrir que nous n’ayons reçu ? Quelle bonté y aurait-il en nous qui ne résulte pas de l’action de sa grâce ? Et s’il n’y a en nous aucune bonté, à qui irions-nous pour en acquérir un peu ?
Certes il est louable de faire de grandes œuvres pour Dieu, et bien des Saints en ont accomplies d’étonnantes ; à condition que ce soit le Seigneur qui les accomplisse en nous. Vu sous cet angle, il est légitime de se demander ce que peut bien signifier une « grande œuvre » pour Dieu ? Si l’œuvre de création est infiniment dépassée par l’œuvre de Rédemption, nous pressentons que ce n’est pas dans le déploiement de puissance que se manifeste la grandeur pour Dieu, mais dans la pureté de la charité.
C’est bien ce qu’avait compris Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui pour être sûre de ne pas s’enorgueillir de ses œuvres, n’en a tout simplement accompli aucune. Elle s’est contentée de s’appliquer chaque instant de sa vie à faire avec le plus d’amour possible, le rien qui lui était confié, exprimant sa très grande affection par de tout petits gestes, comme seuls les enfants savent le faire.
On raconte que lorsque le jeune Dosithée frappa à la porte du monastère, Saint Dorothée de Gaza, voyant la santé plus que délabrée de ce novice, mais aussi son très grand amour de Dieu, le dispensa de toutes les rigueurs de la Règle, lui enjoignant seulement de renoncer à sa volonté propre en toutes choses, accomplissant le peu qu’il pouvait faire, avec tout l’amour dont il était capable. En peu de temps, le jeune homme s’éleva aux cimes de la sainteté, que les ascètes n’avaient fait qu’entrevoir de loin !
La confiance et la soumission filiales vécues dans le secret d’un cœur d’enfant, ont plus de prix aux yeux de Dieu, que toutes les ascèses extérieures.
Abbé Philippe Link - Merci!
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Bonne journée!
Jean-Yves
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