Bonjour!
À l'occasion des funérailles de Mgr Clément Fecteau,
évêque-émérite du Diocèse de Sainte-Anne-La Pocatière:
- Homélie de Mgr Yvon-Joseph Moreau,
évêque-émérite et administrateur
- Hommage à Mgr Fecteau
par Gaétan Godbout (serv. communications)
Prière: «À gloire de notre Dieu»:
pour rendre hommage
à l'évêque qui m'a ordonné diacre.
* * *
- Homélie de Mgr Yvon-Joseph Moreau,
évêque-émérite et administrateur
- Hommage à Mgr Fecteau
par Gaétan Godbout (serv. communications)
Prière: «À gloire de notre Dieu»:
pour rendre hommage
à l'évêque qui m'a ordonné diacre.
* * *
Homélie
pour les funérailles de Mgr Clément Fecteau – 13-01-2018
PAROLE DE
DIEU : Éphésiens 1, 3-12 ;
Jean 17, 24-26
Le
jour de la célébration du cinquantième anniversaire de son
ordination presbytérale,
après avoir
jeté un regard d’ensemble sur son parcours de prêtre et d’évêque,
notre frère
Clément affirmait :
Quand
je regarde ces 50 années, une seule pensée me vient,
c’est :
« Merci, mon Dieu.
Merci
de m’avoir fait l’immense honneur et le grand bonheur
d’avoir
pu accomplir un tant soit peu la mission que tu m’as confiée…
J’ai
voulu le faire, comme le dit cette parole de Paul que j’ai choisie
comme devise :
« À la louange de sa gloire. »
« À la louange de sa gloire. »
Le cantique
de la lettre aux Éphésiens d’où notre frère a tiré sa devise,
nous fait
voir que la louange est la prière
où notre
vie de fils et de filles de Dieu peut s’accomplir pleinement,
à la suite
de Jésus dont la vie tout entière a été pour la gloire de Dieu
son Père,
jusqu’au
don total de lui-même.
Son désir
de vivre « à la louange de sa gloire
»
– et il me
semble entendre notre frère préciser :
« Il s’agit
de sa gloire à lui, Dieu, et non de la mienne !... »,
notre frère
Clément l’a fait grandir ce désir
et l’a
renouvelé constamment dans le sacrement de l’eucharistie
qu’il
célébrait avec reconnaissance.
Si nous
prenons le temps de nous y arrêter et d’observer,
nous
découvrons comment ce désir de louer Dieu est très présent dans
l’Eucharistie :
Vraiment,
il est juste et bon de te rendre gloire,
affirmons-nous au début de la préface.
Et nous
retrouvons encore ce mouvement de louange, au terme de la prière
eucharistique :
Par
Lui (le Christ), avec Lui et en Lui, à toi Dieu le Père
tout-puissant,
dans
l’unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire pour les
siècles des siècles…
L’élan
de louange qui animait son cœur, notre frère l’a également
nourri
au contact
de la nature : la nature vallonnée de sa Beauce natale
qu’il
était toujours heureux de retrouver
en se
rendant à la ferme et à l’érablière familiales,
auprès de
sa sœur Thérèse et de son frère Daniel,
auprès de
ses nombreux neveux et arrière-neveux dont il était proche.
De même, au
contact de la nature grandiose au chalet du Collège de Lévis, à
Beaumont,
avec ses
ouvertures et ses beaux points de vue sur le grand fleuve
Saint-Laurent…
Tout en
respirant l’air de la campagne et du fleuve,
notre frère
respirait aussi dans la louange !
Aujourd’hui,
par cette eucharistie,
nous
reconnaissons devant Dieu que la vie de notre frère
a vraiment
été « à la louange de sa gloire
»,
selon la
devise qu’il s’était donnée comme évêque.
La longue
chaîne d’amitié et de reconnaissance dont j’ai été témoin
dans la
magnifique église de Sainte-Marie de Beauce, jeudi soir,
l’hommage
bien senti rendu par son neveu Michael, au nom de toute la famille,
l’hommage
livré hier soir avec estime et admiration
par le
responsable des communications de notre diocèse de Sainte-Anne,
enfin votre
présence aujourd’hui, malgré des conditions atmosphériques très
difficiles,
tous ces
faits attestent que la vie de notre frère a été pour nous un
reflet de l’Évangile
et de la vie
d’un vrai disciple à la suite de Jésus.
Lors de la
fête de l’Épiphanie, célébrée dans la basilique Saint-Pierre
de Rome,
samedi
dernier, le pape François déclarait :
L’Évangile
se réalise quand le chemin de la vie parvient au don.
Par sa
présence aimante lors des rassemblements avec sa famille,
par son
engagement d’éducateur au Collège de Lévis,
par son
dévouement et son travail de prêtre dans les paroisses de
Plessisville,
par son
ministère d’évêque au diocèse de Québec et au diocèse de
Sainte-Anne,
où il a été
un pasteur aimé durant 12 ans
– différentes
étapes de sa vie que mettront en valeur
les
intentions de prière qui seront énoncées dans quelques instants –,
notre frère
a avancé fidèlement sur ce chemin de la vie
où il a
réalisé au jour le jour le don de lui-même :
un don
fraternel et joyeux, vécu dans un esprit de simplicité et de
service.
De même
que notre frère a voulu vivre « à la
louange de sa gloire »,
nous
demandons aujourd’hui que Dieu notre Père l’accueille dans sa
gloire,
en faisant
nôtre la prière de Jésus que nous avons entendue dans l’Évangile :
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je
veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et
qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du
monde.
Cette gloire
dont parle Jésus, c’est la victoire sur toute mort,
c’est la
vie en abondance que nous promet l’Évangile, c’est la « gloire
de la résurrection »,
ainsi que nous le proclamerons dans la préface de ce jour :
ainsi que nous le proclamerons dans la préface de ce jour :
Oui,
nous sommes sauvés
par
la mort de ton Fils ;
et
nous attendons qu’un signe de toi
nous
éveille à la vraie vie
dans
la gloire de la résurrection.
C’est là
notre espérance pour notre frère
et c’est
aussi notre espérance pour chacun et chacune de nous
lorsque le
chemin de notre vie arrivera à son terme.
Cette vie
éternelle qui nous est promise peut nous sembler mystérieuse
et il est
possible qu’elle suscite en nous des questionnements, parfois même
des doutes…
Nous ne voyons pas, nous sommes dans l’ordre de la foi,
Nous ne voyons pas, nous sommes dans l’ordre de la foi,
dans
l’attitude de ceux et celles qui font confiance, au-delà de ce
qu’ils voient…
Ces derniers
jours, nous avons vu un corps que la vie avait quitté…
Mais nous
croyons que la vie de Dieu en notre frère est victorieuse,
au-delà de
ce que nous pouvons voir…
Parlant de
cette vie, dans son Encyclique Loué
sois-tu
– qui est
précisément une invitation à la louange –, le pape François
déclare :
La
vie éternelle sera un émerveillement partagé, où chaque créature,
transformée
d’une manière lumineuse, occupera sa place…
(no 243)
Nous
pouvons croire que Clément
est
maintenant transformé d’une manière
lumineuse,
et c’est
pourquoi je ne vois pas meilleure conclusion à cette homélie,
que celle
que lui-même faisait le jour de la célébration de ses 50 ans de
sacerdoce,
lors de la
fête qui vous avait rassemblés nombreux dans cette cathédrale.
Ce 26 août
2007, il déclarait :
Je
vous invite donc à faire de cette eucharistie
un
immense chant de reconnaissance,
d’action
de grâces à Dieu notre Père,
avec
Jésus son Fils,
en
souvenir de son sacrifice sur la Croix
et
en souvenir de sa résurrection bienheureuse.
Prenons un
moment de silence pour répondre à
l’invitation de notre frère et ami Clément,
et disposons
nos cœurs à faire de cette eucharistie un
immense chant de reconnaissance...
+ Yvon Joseph
Moreau
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Hommage
à Monseigneur Clément Fecteau
Cinq
jours après avoir été nommé au diocèse de Sainte-Anne,
Monseigneur Clément Fecteau disait au journaliste que j’étais
alors qu’il arrivait parmi nous avec l’intention de se mettre à
l’écoute des gens. Et il ajoutait qu’il était « un peu
curieux ». Ce que nous n’avions pas compris sur le moment,
c’est que pour être à l’écoute des gens, il lui fallait poser
d’innombrables questions… Tellement nombreuses qu’au début,
elles nous ont désarçonnés. Quand, autour de la table du Conseil
diocésain de pastorale, nous abordions quelques problématiques
rencontrées dans notre diocèse, bien vite il nous demandait :
« Et vous, qu’est-ce que vous en pensez? Qu’est-ce que
notre Église peut faire pour régler ce problème? »
Peu
de domaines échappaient à sa curiosité. Je veux croire que c’est
sa formation de scientifique qui l’avait habitué à questionner
afin de bien comprendre telle situation, telle façon de fonctionner.
S’il visitait une usine, il ne craignait pas de s’approcher des
ouvriers pour les questionner sur leur travail… Et il le faisait
comme s’ils étaient camarades de travail : « Comment tu
fais cela? » demandait-il. Ou encore : « Explique-moi
cela… » Même nous, des Services diocésains, avions droit à ce
genre de questionnement lorsque nous lui présentions l’un ou
l’autre des dossiers que nous portions.
De
Monseigneur Fecteau, je retiens aussi la grande confiance qu’il
nous manifestait lorsqu’il nous confiait un mandat. Et s’il nous
arrivait de nous écarter quelque peu, il nous reprenait avec grande
délicatesse, sans crainte de nous expliquer pourquoi nous avions
dévié de la route. Ce trait de caractère, ses confrères du
Collège de Lévis l’avaient déjà remarqué. Parlant de Clément
Fecteau, directeur des élèves du Collège de Lévis, Mgr Jean
Gagnon disait qu’il « fut toujours proche des personnes et
attentif à maintenir une discipline intelligente plutôt que
contraignante ». (Pastorale Québec, 7 août 1996) Ainsi le
percevaient ses confrères du Collège de Lévis; ainsi nous qui
étions ses collaborateurs au diocèse pouvons encore le décrire.
Cette
attention qu’il accordait aux personnes qu’il rencontrait,
Monseigneur Fecteau a aussi voulu l’appliquer aux besoins de
l’Église qui lui avait été confiée. Peu après son arrivée, il
s’est lancé dans une vaste consultation de toutes les personnes
impliquées en Église afin de définir des orientations pastorales
qui correspondent aux besoins de notre temps. Publiées en 1998, ces
orientations insistent particulièrement sur la responsabilité qui
incombe à tous les baptisés d’annoncer l’Évangile et de voir à
l’organisation de la vie ecclésiale. N’était-ce pas là
l’amorce de la transformation missionnaire que notre Église
diocésaine vit actuellement?
Son
passage au diocèse de Sainte-Anne fut certes marqué de quelques
moments tristes mais aussi de belles réalisations… Dans les
semaines et mois qui ont suivi son arrivée chez nous, il a voulu se
faire proche de son presbyterium. Ainsi, il a fait en sorte que tous
les prêtres du diocèse puissent partager sa table pour des repas de
fête. En modifiant continuellement la constitution des groupes
invités, il s’est assuré que ces moments de rencontre
permettraient aux participants de nouer des liens entre eux.
C’est
sans doute sa sollicitude à l’égard de ses prêtres qui l’on
conduit à autoriser la mise en place dans notre diocèse du
Mouvement des Marguerites dont il a lui-même composé la prière. «
Seigneur Jésus, a-t-il écrit, nous te prions pour les prêtres que
tu as choisis pour être signes de ta présence, pour rassembler tes
fidèles en ton nom et présider aux sacrements. »
Souvenons-nous
aussi que c’est lui qui a insisté pour que nous revalorisions la
fête de sainte Anne, patronne de notre Église paroissiale et
diocésaine. Grâce à lui, nous avons pu profiter de l’enseignement
de prédicateurs de qualité et rendre hommage à la grand-maman de
Jésus pour qui il avait un attachement et une affection
particulière.
Son
passage chez nous fut aussi marqué par l’accueil de quatre
paroisses du secteur Transcontinental que le diocèse de Rimouski
parvenait difficilement à desservir. Avec l’accord de son clergé,
Monseigneur Fecteau leur a ouvert grand les bras. Dans la Lettre
pastorale qu’il destinait aux fidèles de ces communautés, il ne
craignait pas d’affirmer que « la sollicitude de leur évêque
leur était assurée », ajoutant qu’en solidarité avec le
personnel pastoral du diocèse, il voulait « les accompagner,
les soutenir et les guider sur la route qui conduit à la rencontre
du Dieu vivant. »
Le
travail d’évêque consiste aussi à veiller à la bonne gestion
financière du diocèse qui lui est confié, ce qui permet d’assurer
la pérennité des services dispensés au profit des fidèles. Voilà
pourquoi il a travaillé à la réorganisation des Services
diocésains, à l’assainissement et à la consolidation financière
du diocèse, incluant la création du Club Soutien 2000. Là encore,
il a su puiser à même les compétences de certaines personnes
avantageusement connues de notre milieu et qui ont accepté de prêter
main-forte à cette nouvelle forme de levée de fonds.
Au
chapitre des événements heureux, on ne peut oublier que c’est
durant son passage chez nous que nous avons célébré le 50e
anniversaire de création de notre diocèse, en juillet et septembre
2001. À cette occasion, nous avons accueilli l’ensemble des
évêques du Québec venus tenir chez nous leur plénière d’automne
et célébrer avec nous cet heureux anniversaire.
Durant
ses années à Sainte-Anne, l’occasion lui fut aussi donnée
d’aller à Rome rencontrer le pape Benoît XVI dans le cadre de la
visite ad limina en plus de participer, comme délégué de la
Conférence des évêques du Canada, au synode sur « l’Eucharistie,
source et sommet de la vie et de la mission de l’Église ».
Si,
comme je viens de l’évoquerp, il a présidé à de fort belles
réalisations, Monseigneur Fecteau a aussi connu quelques épreuves
durant son mandat d’évêque de Sainte-Anne. Sans nous appesantir,
mentionnons simplement le départ subit de ses deux vicaires
généraux, les abbés Roland Picard et Jean-Luc Pelletier. Il a
aussi conduit à leur dernier repos plus d’une quarantaine de ses
prêtres dont quinze pour les seules années 1997-1998.
À
mes yeux, Monseigneur Fecteau vous aviez l’allure d’un géant.
Physiquement, on peut dire que la différence de taille était
visible. Malgré tout, jamais je n’ai senti que vous me regardiez
de haut. Ni moi ni personne d’ailleurs! Encore moins les jeunes qui
venaient vous rencontrer à l’évêché en préparation de leur
confirmation. Visiblement, le courant passait bien entre les jeunes
et vous.
Monseigneur
Fecteau, le doux géant que vous étiez profite désormais du sommeil
des justes. Dans la demeure éternelle, vous avez rejoint ceux et
celles que vous aimiez et qui ont marqué votre vie terrestre. Sachez
toutefois que l’exemple de service, d’accueil, de simplicité et
de générosité que vous nous laissez restera à jamais gravé dans
le cœur de ceux et celles qui ont eu l’honneur de collaborer avec
vous dans la poursuite de la mission confiée à son Église par le
Christ Jésus.
Gaétan
Godbout
11
janvier 2018
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Prière:
À la gloire de notre Dieu
Nous te louons, Dieu notre Père,
pour la manifestation de ta gloire
dans ta création et dans notre vie.
Nous nous réjouissons, Jésus Christ, Fils du Père,
pour l'oeuvre de salut et de guérison
que tu accomplis en nous à chaque jour.
Nous reconnaissons, Esprit saint,
ta puissance infinie d'amour et de consolation,
Toi qui agis en nous et nous dynamise.
Puisse notre langage humain te plaire toujours,
Dieu trois fois Saint,
autant dans nos moments de recherche et de silence
que dans nos manifestations de grande communion.
Qu'il nous soit donné de te louer
et de célébrer ta gloire chaque jour
en étant accueillants et disponibles.
Que l'expression de ton amour infini et déjà partagé
grandisse en nous jusque dans la plénitude éternelle,
là où tout se dépasse et s'accomplit.
Que ce même amour se reflète dans notre vie
avec une intensité qui dérange,
et réveille la foi endormie
de ceux et celles qui nous entourent.
Que notre foi s'incarne toujours plus dans notre vie
à travers les événements qui nous arrivent.
Que notre espérance qui nous fait tendre
vers un bonheur infini et indescriptible, se développe.
Que notre amour, qui anticipe la communion parfaite,
éclaire la nuit de ceux et celles qui ont perdu le goût de vivre.
Et que, par notre témoignage,
d'autres hommes et d'autres femmes se lèvent
pour travailler à la construction de ton Royaume
avec Marie, notre mère et en communion avec l'Église.
Alléluia! Amen.
Jean-Yves Fortin, diacre
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