Bonjour!
Dimanche 25 septembre 2022
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Lc 16, 19-31)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Le parcours de la parabole fait ressortir un triple aveuglement : sur soi-même, sur l’autre, sur le sort final de l’un et de l’autre. Une triple confrontation à plusieurs niveaux, et, en conséquence une triple exigence.
Un aveuglement sur soi-même, d’abord. La bonne chère du bon vivant, qui pourrait dégénérer en avidité insatiable, dont l’Apôtre dit qu’elle est un culte rendu aux idoles, dénote un manque, une insatisfaction fondamentale. Le ventre plein non seulement ne rencontre pas Dieu, mais révèle une anorexie spirituelle, un manque d’appétit pour la vie de l’esprit. La confrontation est vive : la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair. Il y a entre eux antagonisme… (Ga 5, 17). Le remède ? Maîtrise de soi, des pulsions de la chair et des passions, jeûne, pour alimenter une autre faim, ouvrir les yeux sur l’autre. N’aurait-il droit qu’aux miettes de la table ?
Le deuxième aveuglement porte sur le proche : Lazare est mon voisin, le proche, le pauvre, couché à ma porte, couvert de plaies, celles surtout de l’indifférence, de la méconnaissance, pire que le mépris. Il pourrait être rongé par des ulcères comme l’envie, la convoitise, la violence…On comprend. C’est intolérable.
Dans la parabole de Jésus, il souffre en silence, il apparaît presque résigné. La compassion vient du chien – animal impur – qui vient lécher ses plaies. Ici, la confrontation est avec le Christ lui-même, Lazare, souffrant en patience, mais son silence, dans la Passion, n’est pas résignation. Il est offrande, supplication.
Seigneur, ouvre mes yeux, ouvre nos yeux. « Tu t’imagines : me voilà riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien ; mais tu ne le vois donc pas : c’est toi qui es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! Aussi, suis donc mon conseil : achète chez moi de l’or purifié au feu pour t ‘enrichir ; des habits blancs pour t’en revêtir et cacher la honte de ta nudité ; un collyre enfin pour t’en oindre les yeux et recouvrer la vue » (Ap 3, 17-18). Demain, il sera trop tard !
Le troisième aveuglement concerne précisément le lendemain et affecte le regard sur le monde : ce monde-ci et l’autre monde… un abîme, le grand abîme ; il s’est creusé d’abord dans le cœur de l’homme, et devient infranchissable, quand les jeux sont faits. L’illusion est grande. Un monde de nantis redoute une revanche qui pourrait être redoutable, vu l’élargissement de la fracture entre riches et pauvres, entre nations sur-développées et démographies galopantes de peuples au seuil de pauvreté absolue, une subversion générale pourrait s’ensuivre. Spectre-épouvantail d’une confrontation qui pourrait une déflagration. Vous préférez ne pas voir, mettez des œillères, ou jetez un cache-misère ! Des théoriciens élaborent des « futuribles ». Mais qui pense à l’autre monde, le monde qui demeure éternellement, alors que celui-ci est fugitif. Mais tout y est joué. On ne reviendra pas en arrière. Justice sera faite : « Un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous ».
Quel remède ? La Parole de Dieu. Abraham, Moïse, les Prophètes, et surtout Jésus, notre grand Dieu et Sauveur, qui est allé jusqu’au séjour des morts, est ressuscité, Vivant. Écoutons-le, suivons-le. Qu’il nous ouvre les yeux à la fois, sur nous-mêmes, le pauvre, le monde, en sa profondeur de champ : le plan rapproché, l’arrière plan, le grand horizon : le monde qui ne passera pas. Il est Celui qui est, qui était et qui vient.
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