samedi 28 juillet 2018

Homélie de Mgr Pierre Goudreault à l'occasion de la Fête de sainte Anne



Homélie de Mgr Pierre Goudreault
Évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
 
 
à l'occasion de la fête de sainte Anne,
patronne du diocèse

Cathédrale Sainte-Anne,

La Pocatière, 26 juillet 2018

Aujourd’hui, un peu partout dans le monde, des croyants et des croyantes célèbrent sainte Anne, la grand-maman de Jésus. Nous sommes en communion de prière avec plusieurs pèlerins qui sont rassemblés au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, à Sainte-Anne-de-Roquemaure en Abitibi ou plus près de chez nous au sanctuaire Sainte-Anne-de-la-Pointe-au-Père près de Rimouski ou à la chapelle Sainte-Anne-des-ondes à Rivière-du-Loup. Ces lieux spirituels nous témoignent jusqu’à quel point la dévotion à sainte Anne s’est propagée dans les coeurs de nos ancêtres dans la foi. Il faut remonter à Mgr François de Laval, premier évêque de Québec, qui a apporté avec lui cette dévotion prise à la basilique Sainte-Anne d’Aurey, en Bretagne, en France. En 1951, un détachement du diocèse de Québec est devenu le territoire d’un nouveau diocèse, le nôtre, qui sera dédié à Sainte-Anne. Voilà pourquoi, nous célébrons aujourd’hui la fête patronale de notre diocèse.
 
Avec la première lecture, Ben Sira le Sage nous éveille à l’importance de faire l’éloge de ces femmes et de ces hommes glorieux qui sont nos ancêtres dans la foi. Sainte Anne s’inscrit bien parmi ces ancêtres. Certes la Bible est très discrète sur les parents de la Vierge Marie. Mais la dévotion à sainte Anne a commencé dès le 2e siècle pour se développer de manière plus significative à partir du 6e siècle à Constantinople. On reconnaît en sainte Anne l’épouse de saint Joachim, celle qui fut choisie entre toutes les femmes et la grand-maman de Jésus fidèle à la foi d’Abraham. Le prénom « Anne » d’origine hébraïque signifie « être miséricordieux », « faire grâce ». À la suite de sainte

Anne, nous sommes appelés à devenir des hommes et des femmes capables de miséricorde envers les autres.

Dans l’évangile proclamé en ce jour de fête, Jésus fait appel à certains sens des disciples : la vue et l’ouïe. Jésus veut ainsi les éveiller à la présence de Dieu qui fait route avec eux. Jésus disait à ses disciples : « Heureux vos yeux puisqu’ils voient… »

Nous pouvons nous demander : « qu’est-ce que sainte Anne a pu voir ? » Elle a vu Marie, sa fille, grandir en sagesse. Elle a possiblement eu le bonheur de la voir épouser Joseph selon les coutumes juives. Et elle a probablement eu la grande joie de voir Jésus, son petit-fils, qui a fait ses premiers pas, a travaillé le bois comme son père, a parlé aux gens dans le temple. Elle a probablement vu que Jésus, son petit-fils, était revêtu d’une mission importante et que l’Esprit de Dieu reposait sur lui.

Et nous, qu’est-ce que nos yeux arrivent à voir ? Est-ce que nous nous arrêtons aux premières apparences chez les autres ou si nous sommes capables de voir avec les yeux du coeur. Lorsque nous voyons avec les yeux du coeur, nous pouvons contempler ce qu’il y a de beau et de grand chez l’autre. En ces moments de la vie de notre Église diocésaine où nous vivons une conversion missionnaire, arrivons-nous à voir l’espérance qui est plus forte que tout ? Arrivons-nous à entrevoir des pousses nouvelles d’une Église en train de naître ? « Heureux vos yeux puisqu’ils voient… »

Jésus poursuit sa réflexion avec ses disciples en leur disant : « Heureux vos oreilles puisqu’elles entendent ! »

Nous pouvons nous demander : « qu’est-ce que sainte Anne a pu entendre ? » Elle a sûrement entendu la prière de louange du Sabbat juif. Elle a entendu Jésus, son petit-fils vouloir s’occuper des affaires de son Père du Ciel. Elle a tout probablement écouté les paroles de sagesse prononcées par Jésus. Des paroles à saveur d’amour et de paix qui appelaient ce qu’il y avait de meilleur en elle.

Et nous, qu’est-ce que nos oreilles entendent ? Est-ce que nos oreilles sont sélectives au point d’entendre ce qu’elles veulent bien entendre : médisances, préjugés, calomnies ? Ou est-ce que nos oreilles s’efforcent d’entendre les propos de bien sur l’autre et d’écouter la parole de Dieu ? Est-ce que nos oreilles entendent l’appel de Jésus à devenir disciples missionnaires aujourd’hui ? Est-ce que nos oreilles entendent la joie, la peine des autres afin de nous rendre plus solidaires d’eux ?

Que l’eucharistie que nous célébrons, nous permette de confier au Seigneur par l’intercession de sainte Anne nos familles, nos jeunes, nos efforts missionnaires et les défis que nous vivons dans notre diocèse. À la suite de sainte Anne, que nos yeux et nos oreilles s’ouvrent à la présence du Christ vivant dans nos vies.

Amen.
 
+ Pierre Goudreault, évêque
 

(Grand merci Mgr Pierre.)

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