samedi 22 décembre 2018


Dans la joie et l’humilité, pleine de charité, elle peut chanter : Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur./ «Le plan du Seigneur demeure pour toujours.» / (280,892)


«La vie d'un homme
va de naissance en naissance (...).
 Dans notre vie, il y a toujours un enfant à mettre au monde,
 l'enfant de Dieu que nous sommes.»


(Bx Christian de Chergé)
 
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Bonjour!
Samedi 22 décembre 2018
Voici la Parole de Dieu de ce jour...

Criez de joie pour le Seigneur,
chantez lui le cantique nouveau.

 
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
(Lc 1, 39-45)
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Psaume 32

Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l’ovation.

Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.
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Commentaire...
 

À quelques heures de la Nativité du Christ, le chant d’action de grâce de Marie prend des résonances toutes particulières.

Nouvelle Ève, elle parle d’abord au nom de tous les hommes. Elle se fait le porte-parole de la longue suite millénaire
dont la généalogie de Luc, si humaine et si universelle, nous rappelle l’attente depuis les origines (Lc 3,13-38).
Fille d’Israël, Marie parle ensuite au nom de tout le peuple de Dieu. Elle se fait porte-parole de la longue suite séculaire dont la généalogie de Matthieu, avec la mention
de tous les ancêtres du Christ, se fait aussi l’écho.
 
Porteuse de celui qui porte tout, Marie parle au nom de Zacharie, témoin, dans ses vieux jours, témoin de ce dernier petit reste de l’espérance du sacerdoce, encore fidèle au poste. 
Les temps sont accomplis. On est à l’avant-dernière heure. Zacharie peut rester muet. Bientôt c’est le Verbe qui va parler. 
Le nom de Jean est donné, disant la gratuité du don de Dieu. 
Marie aujourd’hui célèbre déjà, dans l’offrande du fruit de ses entrailles, le Christ Souverain Prêtre compatissant et rédempteur (He 2,17) dont la miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent (Lc 1,50).
 
Elle parle au nom d’Élisabeth, dernier témoin dans sa vieillesse et sa stérilité de ce peuple élu, usé par son attente humaine et ses infidélités à Dieu. Car aujourd’hui l’espérance d’Ève et le rire de Sarah ; les soupirs de Rébecca, les larmes de Rachel, les rêves de Ruth ; les prières d’Anne offrant déjà avec son fils Samuel
les prémices du pain et du vin ; les cris de Judith, les peurs d’Esther
et les insomnies de la Sulamite, cherchant partout le bien-aimé dans les rues de la ville, trouvent enfin leur point d’achèvement. La nouvelle alliance salue l’ancienne. Au signe que porte Élisabeth se joint le témoignage de Marie. 
Et la bonne nouvelle reçue
devient déjà la bonne nouvelle annoncée : 
Élisabeth a exulté. Marie, elle, peut exalter le Très-Haut
dont elle porte en elle le Fils très saint (Lc 1,35). 
Dans la joie et l’humilité, pleine de charité, elle peut chanter : Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse.
 
Lui qui a été tourmenté dans son cœur à cause d’elle, lui qui a été bouleversé dans son âme comme elle, lui qui a été déchiré dans son esprit tout près d’elle, il a fini par accepter le plus grand amour, la plus haute justice et la foi impossible.
 
Au nom de Joseph, elle peut rendre grâce. 
Lui qui a été tourmenté dans son cœur à cause d’elle, lui qui a été bouleversé dans son âme comme elle, lui qui a été déchiré dans son esprit tout près d’elle, il a fini par accepter le plus grand amour, la plus haute justice et la foi impossible. Mais rien n’est impossible à Dieu. Il est bien le père de Jésus, puisqu’il lui donnera son nom (Mt 1,21-25). 
Il est bien son époux à elle puisqu’il consent, comme elle, à la pleine volonté du Père par quoi se donne toute vraie filiation (Ep 3,14-15). 
Il pourra librement grandir en taille, en sagesse et en grâce, devant Dieu et devant les hommes, ce Jésus, le fils du charpentier (Mc 6,3 ; Jn 6,42) et le fils de Marie qui loua le Père du ciel en disant : Le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom (Lc 1,49).
 
C’est ainsi que Marie a rendu grâce et tressailli de joie
à l’aurore des temps nouveaux. Laissons-la donc porter
notre supplication et notre action de grâce
puisqu’elle est notre mère, la première rachetée ; et qu’elle a trouvé grâce aux yeux de Dieu (Lc 1,30). 
Celui qui déploie la force de son bras et disperse les superbes, Il renverse les puissants de leur trône, 
Il élève les humbles. 
Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides (Lc 1,51-53). Il est la Parole. Il est la Lumière. Il est la Vie. 
Nous allons bientôt pouvoir entendre son Verbe. 
Nous allons bientôt pouvoir marcher à sa Lumière (Jn 12,35-36). 
Nous allons goûter à sa Vie, en recevant tous de sa Plénitude (Jn 1,16).
 
Il nous suffit pour l’heure de retenir nos voix ; d’avancer encore un peu dans l’ombre, en espérant la Vie éternelle promise. 
Marie, aujourd’hui, chante en notre nom à tous, depuis Adam jusqu’à Zacharie, avec Abraham, David, Élisabeth et Joseph, toutes les saintes femmes, tous les sages, tous les prophètes, tous les prêtres, tous les rois et tout le peuple des anawim. Elle chante, avec tous ceux et celles qui la précèdent, le Cantique que chaque jour reprendront
tous ceux et celles qui la suivent, d’âge en âge (Lc 1,50). 
Redisant avec elle : Maranatha ! 
à Celui qui est déjà venu et qui revient. Ceux et celles qui, avec elle et pour elle, chaque soir, comme nous-mêmes ce soir encore, redisent à Dieu : Magnificat ! Le Seigneur fit pour nous des merveilles ; saint est son nom !     
Abbé Philippe LINK - Merci!
 
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    Paix et Joie!   
 
Bonne journée!
Jean-Yves
 
 

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