jeudi 13 juin 2019

L'avenir des paroisses de notre Église... / « Si ton œil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi. Et si ta main droite est pour toi une occasion de péché, coupe-la et jette-la loin de toi ».(293,310)

Bonjour!
Vendredi 14 juin 2019
 
 


Voici la Parole de Dieu de ce jour...

PSAUME

(Ps 115 (116b), 10-11, 15-16ac, 17-18)
R/ Seigneur, je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce.
 (Ps 115, 17a)
Je crois, et je parlerai,
moi qui ai beaucoup souffert,
moi qui ai dit dans mon trouble :
« L’homme n’est que mensonge. »
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?
Je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.
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ÉVANGILE

« Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
 a déjà commis l’adultère »
 (Mt 5, 27-32)
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Alléluia. Alléluia. 
Vous brillez comme des astres dans l’univers
en tenant ferme la parole de vie.
Alléluia.
 (Ph 2, 15d.16a)
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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
    En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu ne commettras pas d’adultère.
    Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme avec convoitise
a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
    Si ton œil droit entraîne ta chute,
arrache-le et jette-le loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
    Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la et jette-la loin de toi,
car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres
que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
    Il a été dit également :Si quelqu’un renvoie sa femme,
qu’il lui donne un acte de répudiation.

    Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui renvoie sa femme,
sauf en cas d’union illégitime,
la pousse à l’adultère ;
et si quelqu’un épouse une femme renvoyée,
il est adultère. »
            – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
  

Nous pourrions intituler cet extrait : « de la concupiscence à l’amour ». La Loi n’est pas simplement un interdit régulateur de la vie sociale ; bien comprise, elle est un pédagogue sur le chemin de l’amour. Mais pour cela il faut pénétrer au-delà de la lettre jusqu’à l’intention du Législateur : c’est l’exercice que Jésus entreprend avec nous dans ces quelques versets.

L’adultère commence dans le regard qui ne voit plus dans la femme qu’un objet de plaisir ou de consommation. L’union charnelle de convoitise ne respecte pas l’autre dans sa différence : ce n’est pas la communion dans l’amour qui est recherchée, mais la fusion dans une jouissance narcissique qui n’honore pas l’altérité. Voilà pourquoi le précepte de la Loi ne se présente pas sous une forme anonyme – du genre : « Il est défendu de commettre l’adultère » – mais sous la forme dialoguale de l’interpellation personnelle : « Tu ne commettras pas d’adultère ». La Parole fait surgir la Personne divine, qui nous invite à demeurer dans la vérité des relations interpersonnelles. Elle agit comme un « glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur (Hb 4,12) ».
C’est précisément cette action « tranchante » que Jésus illustre de façon très imagée lorsqu’il dit : « Si ton œil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi. Et si ta main droite est pour toi une occasion de péché, coupe-la et jette-la loin de toi ». Il s’agit de jeter au loin ce qui nous rapproche de l’autre de manière captative, fusionnelle et inauthentique. Cette « mutilation » de notre concupiscence est une condition de l’amour et donc de l’accès au Royaume.
Le refus de la part du Seigneur de la répudiation s’inscrit dans la même logique. Il s’agissait d’une concession accordée par Moïse en raison de la dureté de cœur des fils d’Israël, c’est-à-dire de leur incapacité d’aimer de manière vraie et durable. Emportés par leur convoitise, ils répudiaient leur femme pour s’approprier un autre objet de désir. Pour échapper à la solitude et trouver la protection d’un foyer, la femme répudiée était amenée à consentir aux avances d’un autre homme et à s’engager avec lui dans une union illégitime.
Spontanément nous vient en mémoire la première conséquence du péché des origines : « alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus » (Gn 3, 7). Le regard de concupiscence pervertit désormais nos relations humaines ; l’opacité de la chair fait obstacle à la découverte de la dimension spirituelle de l’autre ; la hiérarchie des facultés se trouvant bouleversée, les passions de l’âme aveuglent l’intelligence et paralysent la volonté. La seule manière de sortir de ces rapports inhumains, est de renoncer à l’hégémonie du vieil homme avec ses convoitises totalitaires, pour retrouver la simplicité des relations fraternelles sous le regard du Père.
Mais ne rêvons pas : l’homme ancien en nous – « l’homme psychique et charnel » selon la terminologie de Saint Paul – ne désarme pas sur base d’une simple décision. Il ne se soumettra qu’au prix d’un long et douloureux combat de chaque instant. Les souffrances de l’Apôtre décrites dans la première lecture décrivent celles qu’aura à traverser chacun de ceux qui se sont engagés résolument dans le beau combat de la liberté : « Partout et toujours, nous subissons dans notre corps la mort de Jésus afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps ». Le renoncement à la vie ancienne et l’ascèse qu’implique un tel choix, ne sont pas un but en soi, mais constituent les conditions de l’accueil de la vie nouvelle dans l’Esprit, dont un des fruits est la maîtrise de soi (Ga 5, 23).
 Seigneur donne-nous assez de foi pour nous engager résolument dans le combat contre la convoitise sous toutes ses formes, dans la certitude que tu combles en surabondance ceux qui acceptent de mourir à eux-mêmes pour que la vraie vie puisse reprendre ses droits, et que tu puisses régner en eux par ton Esprit.
 

Abbé Philippe Link - Merci!

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L'avenir des paroisses de notre Église...
 
J'ai commencé hier à citer l'éditorial de Mgr Gaétan Proulx, l'évêque de Gaspé puisé dans le bulletin diocésain «L'Église de Gaspé» de juin 2019...
Mgr Proulx cite le Père James Mallon et voici ce que ce dernier dit à propos de nos paroisses:
 
La question au Père Mallon: «Pensez-vous que nos paroisses soient vraiment en danger? /
 
Père Mallon:    - Absolument. Nos paroisses existent encore sur un modèle chrétien ancien. Aujourd'hui, elles ne vivent par du tout leur identité missionnaire. Elles attendent que les gens viennent à elles. Or, un missionnaire va dehors, il dépasse les obstacles culturels. La plupart des paroisses ne font pas cela et s'attendent à ce que l'on vienne à elles. C'est exactement le contraire. En raison de changements profonds dans notre culture, dans une génération, il n'y aura plus  que les paroisses missionnaires qui survivront. Les autres s'effondreront. Si nous n'allons pas vers les gens, l'Église mourra. Seules les paroisses missionnaires ne tomberont pas. Une communauté qui prie, c'est d'une importance fondamentale, mais ce n'est pas suffisant en tant que tel. La prière doit conduire à l'action. l'action sans la prière ne fonctionnera pas mieux. Les deux sont nécessaires.  (À suivre...)
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Photo:
Jacques Cimon - Merci!
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«L'autre... Une personne dont il faut prendre soin.»
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Bonne journée!
Jean-Yves

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