jeudi 25 juillet 2019

Fête de sainte Anne / Seigneur, donne-nous d’accueillir ta Parole dans un cœur pauvre, humble et contrit... / (295,951)

Vendredi 26 juillet 2019

   FÊTE DE SAINTE ANNE   

 Patronne de la Province de Québec
Patronne de notre diocèse
Patronne de de notre paroisse.


Statue sculptée dans la Cathédrale de Sainte-Anne
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Voici la Parole de Dieu de ce jour...

PSAUME

(Ps 18b (19), 8, 9, 10, 11)
R/ Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle.
 (Jn 6, 68c)
La loi du Seigneur est parfaite,

qui redonne vie ;

la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits,

ils réjouissent le cœur ;

le commandement du Seigneur est limpide,
il clarifie le regard.

La crainte qu’il inspire est pure,

elle est là pour toujours ;

les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables :

plus désirables que l’or,

qu’une masse d’or fin,

plus savoureuses que le miel
qui coule des rayons.
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ÉVANGILE

« Celui qui entend la Parole et la comprend porte du fruit »
 (Mt 13, 18-23)
Alléluia. Alléluia. 

Heureux ceux qui ont entendu la Parole

dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Alléluia. 
(cf. Lc 8, 15)


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,

Jésus disait à ses disciples :

    « Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
    Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre,
le Mauvais survient
et s’empare de ce qui est semé dans son cœur :
celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
    Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux,
c’est celui qui entend la Parole
et la reçoit aussitôt avec joie ;
    mais il n’a pas de racines en lui,
il est l’homme d’un moment :
quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il trébuche aussitôt.
    Celui qui a reçu la semence dans les ronces,
c’est celui qui entend la Parole ;
mais le souci du monde et la séduction de la richesse
étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit.
    Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre,
c’est celui qui entend la Parole et la comprend :
il porte du fruit
à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...

Dans le quatrième Évangile, Jésus se désigne comme le chemin ; dans la parabole que nous méditons, l’image est différente : Notre-Seigneur est le Semeur ; le chemin fait partie du sol auquel est confiée la semence.

« L’homme, précise Jésus, est le terrain ensemencé au bord du chemin ». Un chemin dans un champ balise le parcours utilisé par tous les passants afin d’éviter d’abimer la récolte. La terre piétinée sous les pas, se durcit et ne peut recevoir la semence en son sein. Le chemin est le lieu des opinions multiples et contradictoires que nous entendons sans vraiment les accueillir ; elles restent à la périphérie de notre être et se remplacent au fil du temps. L’homme qui entend la Parole de Dieu comme une information parmi d’autres, sans vraiment la comprendre (la prendre en soi), se la voir ravir par le Mauvais.
Les pierres n’ont pas leur place dans un champ ; ni sur le chemin d’ailleurs : la pierre est ce qui fait trébucher le marcheur, et ce qui empêche la graine de prendre racine. La détresse, le scandale, la persécution : voilà autant de pierres qui risquent de « faire tomber » ceux dont la foi n’est pas encore bien aguerrie.
Les ronces sont des créatures de Dieu qui ont droit à l’existence, mais qui n’ont pas davantage leur place dans un champ de blé : le cultivateur fait tout pour empêcher que l’ivraie se multiplie sur sa terre, car il sait qu’elle risque d’étouffer le bon grain. Les ronces ne poussent pas sur le chemin ni dans les pierres, mais dans la bonne terre, c’est-à-dire dans le cœur de l’homme. Il est sans doute inévitable que des grains d’ivraie soient semés par le vent dans les champs, même les mieux entretenus. Difficile d’accuser la terre de nos campagnes d’être complice de l’ivraie en lui donnant la nourriture pour sa croissance ; mais si nous passons de l’image à la réalité, il en est tout autrement : le cœur de l’homme, que Jésus identifie à la terre, est le lieu de sa liberté. Les ronces ne peuvent pousser dans notre champ qu’avec notre complicité. C’est parce que nous nous laissons séduire par les richesses et étouffer par les soucis du monde, que « le grain ne donne pas de fruit ».
Il n’est guère possible – et peut-être même n’est-il pas opportun – d’éviter tout souci ; il ne nous est pas non plus demandé de vivre dans la misère ; mais le Seigneur nous invite à ne pas nous laisser submerger par les soucis ni aliéner par les richesses, afin de demeurer disponibles pour l’unique nécessaire : sa Parole de Vie éternelle qui donne sens à tout ce que nous entreprenons sur cette terre. C’est en gardant le regard fixé sur cette Parole que nous pourrons traverser les soucis sans en être écrasés, et que nous pourrons user des biens de ce monde sans en devenir esclaves.
Si nous parvenons ainsi à relativiser les heurs et malheurs de cette vie qui passe eu égard à la promesse d’éternité qui nous est offerte dans le Christ, nous « porterons du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un ».
Seigneur, tu as changé notre deuil en joie, tu nous offres la consolation du matin de Pâque après la peine du vendredi saint ; tu nous as libérés des mains d’un plus fort, tu nous rassembles, nous gardes et nous conduits comme un berger son troupeau, et nous demeurons aveuglément, obstinément, enfermés dans nos soucis, incapables d’accueillir ta grâce en raison de notre manque de foi. Tu nous offres les trésors de la vie éternelle, et nous demeurons cramponnés à nos richesses éphémères. Ton amour devrait nous faire “danser de joie”, et nous restons enfermés dans nos tristesses. Donne-nous d’accueillir ta Parole dans un cœur pauvre, humble et contrit : qu’elle puisse accomplir en nous ton dessein de salut et qu’elle porte son fruit, un fruit qui demeure.

Abbé Philippe Link - Merci!

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Photo:
Statue de sainte Anne
prise en Bretagne
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«La prière est la lumière de l'âme.»
(Homélie du Ve siècle)
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«L'homme ne peut pas exister pleinement par lui-même,
 par la seule mise en oeuvre de ses ressources physiques, 
intellectuelles, psychiques, affectives. 
Il ne peut s'accomplir en tant qu'homme
 qu'en répondant aux appels qui lui sont adressés par Dieu
 - certes discrètement et mystérieusement -
 mais de manière réelle et constante 
tout au long de son existence.»
(Jacques Philippe)
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«Si Dieu n'avait pas eu besoin de vous là où vous êtes,
 il ne vous y aurait pas mis.»
(Paul Claudel)
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«Tout ce qui rassemble et  tout ce qui fait vivre et aimer 
sont les fruits que nous avons à produire.»
(Jacques Marcotte)
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Au Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré




Bonne journée!
Jean-Yves 

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