Bonjour!
Jeudi 12 décembre 2019
Voici la Parole de Dieu de ce jour...
ÉVANGILE
« Personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste » (Mt 11, 11-15)
Alléluia, Alléluia. Ciel, répands ta rosée ! Nuées, faites pleuvoir le juste ! Terre, ouvre-toi, que germe le Sauveur ! Alléluia. (cf. Is 45, 8)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là,
Jésus déclarait aux foules :
« Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui.
Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent,
le royaume des Cieux subit la violence,
et des violents cherchent à s’en emparer.
Tous les Prophètes, ainsi que la Loi,
ont prophétisé jusqu’à Jean.
Et, si vous voulez bien comprendre,
c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire...
Cette péricope a vraiment de quoi surprendre : Jésus nous confronterait-il à nouveau au Dieu terrible, exigeant, sans cœur, égoïste, etc. ? Et cela au moment même où, grâce aux paraboles de la miséricorde, nous commencions à mettre notre espérance en un Père plein de tendresse et de compassion à notre égard ?
Ainsi donc, lorsqu’après une rude vie de travail ici-bas, nous nous présenterons devant Dieu au ciel, ce sera pour nous mettre « en tenue pour le servir » ? Et nous sommes avertis : nous n’aurons pas même droit à une once de « reconnaissance d’avoir exécuté ses ordres » ! C’est à se demander si l’enfer n’est pas plus enviable que l’espérance des bienheureux !
Cette interprétation est heureusement insoutenable, car Jésus ne saurait être contradictoire, lui qui nous décrivait il y a quelques jours à peine la joie débordante du Père accueillant son fils égaré, pour lequel il fait tuer le veau gras. Il doit donc y avoir un trésor caché dans ces paroles : à nous de le découvrir.
Pour comprendre l’enseignement du Seigneur, il faut nous souvenir qu’il ne nous demande jamais que ce qu’il accomplit en premier. C’est donc que Jésus se considère lui-même comme un « serviteur quelconque », qui n’a « fait que son devoir » en rassemblant par le sacrifice de la Croix, les enfants de Dieu dispersé que le Père lui avait confié.
N’est-il pas le bon Berger qui, après une journée de rude labeur, ne s’accorde aucun repos avant d’avoir nourri de son propre corps ceux dont il s’est fait le Serviteur ? Bien plus : ce qu’il a préfiguré le soir du Jeudi Saint en lavant les pieds de ses disciples et en instituant l’Eucharistie, il l’accomplit le lendemain en s’offrant comme le véritable Agneau de la Pâque nouvelle et définitive.
Or sur la Croix, Jésus n’a pas revendiqué la résurrection comme une « récompense » pour ses « bons et loyaux services » ou pour son obéissance ; il s’est contenté de remettre son esprit entre les mains de son Père, après avoir une dernière fois intercédé pour ses bourreaux : « Tout est accompli ; Père, j’ai mené à bien l’œuvre que tu m’as confiée ; maintenant tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta Parole ».
Son holocauste, expression suprême de l’Amour, ne peut être que pure gratuité afin que tous, sans exception et sans mérite, puissent venir y puiser l’Eau vive de l’Esprit. Jésus ne se soucie pas de son avenir, car il s’en remet totalement à l’amour bienveillant de son Père, dont il sait fort bien qu’il veille sur lui et le pourvoit « de l’être, du mouvement et de la vie » en surabondance.
« De même vous aussi, quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé… » : plût au ciel qu’un jour cela nous arrive ! Pourtant ce ne serait que le strict devoir de ceux qui ont été élevés à la dignité de serviteurs du Très-Haut. Y a-t-il honneur plus grand que celui de servir Dieu, en dispensant les biens de son Royaume qu’il nous a confiés ?
Et si déjà sur terre, nous qui sommes mauvais, éprouvons une intense joie à servir nos amis gratuitement, qu’en sera-t-il lorsque nous pourrons servir dans cette même gratuité celui qui est notre Ami par excellence ?
Et si paradoxalement Dieu se réservait de nous combler en nous permettant de lui manifester notre reconnaissance par notre service désintéressé ?
Il est trop clair que le Tout-Puissant n’en a guère besoin ; mais n’est-ce pas le moyen qu’il nous offre pour nous permettre de nous rapprocher de lui, de le découvrir dans son intimité, et d’expérimenter, au cœur même de ce service, la douceur de l’amour partagé ?
Cet amour de charité qui fait les délices du Fils unique, de tous les Anges et de tous les Saints, bref de tous ceux qui ont accepté de le servir comme « des serviteurs quelconques ».
Entrons donc dès à présent dans ces dispositions : Dieu n’attend pas de nous l’impossible, mais que nous fassions du mieux que nous pouvons le peu qui nous est confié ; il accomplira lui-même le reste par des chemins qu’il ne nous appartient pas de connaître.
Que le service désintéressé de Dieu et de nos frères n’ait d’autre but que de témoigner de notre reconnaissance pour la gratuité du salut immérité. Tout ce qui viendrait en plus serait un marchandage indigne de l’amour.
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