samedi 29 janvier 2022

Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs / (377,464)

Bonjour!

Dimanche 30 janvier 2022



Voici la Parole de Dieu de ce jour... 

ÉVANGILE

Jésus, comme Élie et Élisée, n’est pas envoyé aux seuls Juifs (Lc 4, 21-30)

Alléluia. Alléluia.
Le Seigneur m’a envoyé,
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération.
Alléluia. (Lc 4, 18cd)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
dans la synagogue de Nazareth,
après la lecture du livre d’Isaïe,
    Jésus déclara :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre »
    Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Ils se disaient :
« N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
    Mais il leur dit :
« Sûrement vous allez me citer le dicton :
‘Médecin, guéris-toi toi-même’,
et me dire :  
‘Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !’ »
    Puis il ajouta :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays..
    En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
    pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
    Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »

    À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
    Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
    Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Les habitants de Nazareth n’ont pas saisi la portée de cet aujourd’hui qui donne à Jésus toute sa singularité. Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. C’est aujourd’hui que le Père du ciel répand son Esprit sur le Fils, qu’il l’enfante à sa mission : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré (Ps 2).

C’est l’aujourd’hui d’un enfantement, c’est l’aujourd’hui qui fait de ce présent un commencement. Fils de Joseph, Jésus l’est, bien sûr, et il le restera, mais chaque présent de la vie de Jésus est un avènement à sa condition de Fils bien-aimé du Père. Prophète, Jésus le devient car l’Esprit-Saint est sur lui et fait toutes choses nouvelles. C’est ce même Esprit qui donne à Jésus de voir le cœur endurci des habitants de Nazareth qui ne sont pas prêts à accueillir sa parole. Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas. Ils ne sont pas prêts à vivre l’aujourd’hui de Dieu dans leur propre vie.

Combien de fois agissons-nous comme ces contemporains de Jésus ! Nous enfermons notre fils, notre conjoint, notre frère, notre sœur, notre ami, notre collègue de travail dans ce qui nous est connu de lui, d’elle et nous refusons de voir cette terre vierge qu’ensemence l’Esprit de Dieu. Nous n’avons pas le droit de désespérer de quiconque, de lui dire : « Tu n’es que ceci ou cela… »

Jésus n’est pas que le fils de Joseph. Il est bien plus que cela. Il est Jésus qui se reçoit du Père, qui a du prix à ses yeux. Il est Jésus avec sa mission personnelle, cette Bonne Nouvelle à annoncer aux pauvres. Toute vie est une histoire sacrée que l’Esprit féconde et sanctifie. Toute vie est révélation de Dieu, avènement de son amour.

Nous qui sommes des familiers de Jésus, qui le connaissons parfois depuis bien longtemps, prenons garde aussi de ne pas devenir ce Nazareth incrédule.

N’enfermons pas Jésus dans nos convictions toutes faites, dans l’étroitesse de notre sensibilité. Ayons l’audace de briser « l’idole-Jésus » que nous avons peut-être fabriqué de nos mains…
Accueillons l’aujourd’hui de Jésus qui se présente à nous comme il le veut.

Laissons-nous surprendre par sa parole. C’est lui qui doit nous conduire à la vérité de son être. Acceptons les imprévus de son Esprit qui souffle où il veut et comme il veut. Quelle chance avons-nous d’être ce Nazareth qui côtoie Jésus de si près ! N’essayons pas de le précipiter dans un escarpement de la colline de nos certitudes.

Mais Jésus vient aussi visiter ces terres étrangères de notre cœur, là où l’Esprit n’a pas encore apporté son baume de paix et de réconciliation. Il donne la vie là où la mort semble l’emporter. Il purifie là où le mal détruit. Jésus vient récapituler en lui toute notre humanité, à la fois tous ces Nazareth qui lui sont familiers et toutes ces terres étrangères à évangéliser.

Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. Jésus ne passe pas à côté, mais au milieu d’eux, au milieu de notre humanité blessée en quête de salut. Jésus passe, il vit sa pâque de la mort à la vie. Il nous conduit au Père, nous révèle à chacun notre véritable identité : Fils bien aimé du Père, cohéritier du Christ et Temple de l’Esprit. En un seul mot : enfant de Dieu.

Seigneur notre Dieu, ton Fils, venu pour accomplir les Écritures, a été rejeté par les siens. Ouvre nos cœurs à sa parole, même lorsqu’elle nous déconcerte. N’est-il pas le prophète, celui qui parle en ton nom et nous apporte ton message de grâce ? Accorde-nous, Seigneur, de pouvoir t’adorer sans partage, et d’avoir pour tout homme une vraie charité.


Abbé Philippe Link / Merci!

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À Percé... - Photo: Louise Cardin - Merci!

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Bon dimanche!

Jean-Yves

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