mercredi 15 février 2023

« Tu es le Christ. – Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » / (398,949)

 Bonjour!

jeudi 16 février 2023

Voici la Parole de Dieu de ce jour...


ÉVANGILE

« Tu es le Christ. – Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Mc 8, 27-33)

Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

    En ce temps-là,
    Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »
    Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »
    Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
    Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.
    Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
    Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
    Mais Jésus se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

L’écho de la rumeur publique rapportée par les disciples ne nous apprend rien de nouveau : nous l’avions déjà entendue dans l’entourage d’Hérode (6, 14-16). Le peuple reste donc dans le flou quant à l’identité de ce Rabbi, malgré tous les signes qu’il a accomplis sous ses yeux.

Après ce constat à vrai dire peu encourageant, Notre-Seigneur sollicite avec insistance l’opinion de ses proches ; la formulation de sa question semble supposer qu’il attend de leur part une prise de position plus claire : « Mais vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

Pierre se risque à proposer une réponse, mais contrairement à ce que nous trouvons dans le récit parallèle de Mattieu que nous méditerons demain, elle ne suscite pas de félicitation de la part de Jésus. Notre-Seigneur ne renie pas la confession de son Apôtre – à laquelle les autres disciples semblent adhérer – mais « il leur défend vivement de parler de lui à personne ». Sans doute n’était-il pas prudent de faire allusion au titre de « Messie » devant les foules, car elles auraient projeté sur Jésus leur rêve d’un royaume messianique politique et terrestre.

La suite du récit suggère que les proches du Seigneur se situent eux-mêmes dans cette perspective : Pierre se permet de « faire de vifs reproches » à son Maître lorsque celui-ci fait allusion aux souffrances qu’il aura bientôt à endurer à Jérusalem. Ce faisant, Pierre prend bien involontairement le relai du Satan, qui au désert avait déjà tenté Jésus sur ce point ; aussi Notre-Seigneur est-il obligé de rabrouer son apôtre.

Saint Marc précise que « Jésus se retourna et voyant ses disciples interpella vivement Pierre » : c’est en contemplant ses compagnons – parmi lesquels il entrevoit déjà chacun d’entre nous – que Notre-Seigneur puise la force de résister à la tentation, de dépasser son horreur de la Passion à venir, et de choisir d’aller jusqu’au bout de sa mission.

« Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Que les pensées de Satan ne coïncident pas avec celles de Dieu ne nous étonne guère, mais il est plus inquiétant d’entendre que l’Ennemi n’a même pas à déployer un discours qui lui soit propre pour nous égarer en matière religieuse : il lui suffit pour nous perdre, d’emprunter « les pensées des hommes », c’est-à-dire nos propres pensées, lorsqu’elles se développent hors de la lumière de la Révélation.

Seigneur tu nous as dit clairement que “personne ne connaît le Fils sinon le Père” (Mt 11, 27). Ne permets pas que la suffisance nous égare et que nous ayons la présomption de parler de toi à partir de nos évaluations et de nos raisonnements humains. Rends-nous dociles à l’Esprit Saint : qu’il nous “introduise dans la vérité tout entière” (Jn 16, 13), et nous donne de proclamer avec assurance que tu es le “Christ, le Fils du Dieu vivant”.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Bonne journée!

Jean-Yves 

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