jeudi 25 avril 2019

Quelques pensées... /Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage. (289,403)

Bonjour!
Jeudi 25 avril 2019
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«Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.»
(Ps. 24)
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«S'inquiéter c'est oublier
que Dieu veille sur nous.»
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«Ce n'est pas seulement l'endroit où l'on va 
qui donne un sens à la vie,
 mais aussi la façon dont on s'y rend.»
(Marc Lévy)
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Parole de Dieu de ce jour...

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
 qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour »
 (Lc 24, 35-48)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)
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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
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Commentaire... 

Parmi les acteurs de ce récit, on s’étonne de ne trouver que sept apôtres au lieu des onze attendus.

Sept pécheurs du lac de Galilée parmi lesquels l’évangéliste a soin de nommer les disciples de la première heure : Simon Thomas, Nathanaël, Jacques, Jean et deux autres dont nous ignorons le nom. Peut-être ces cases sont-elles laissées vides pour nous permettre de nous insérer personnellement dans le récit ? Pourtant ce n’est pas à un simple flash-back sur le temps des origines auquel nous convie l’évangéliste : ces artisans-pêcheurs sont spécifiés comme étant des « disciples ». Le double nom – Simon-Pierre – et le contexte d’une pêche miraculeuse, font écho à l’appel de celui qui deviendra le chef du collège apostolique. Le récit en Luc 5, 1-11 se termine par cette parole prophétique de Jésus adressée à son apôtre : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras » (Lc 5, 10). Et l’évangéliste d’ajouter : « Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 11). Rien ne nous autorise à penser que Simon-Pierre et ses compagnons seraient revenus sur cette décision. Nous pouvons donc interpréter la pêche nocturne en Jean 21 comme la description symbolique du travail d’évangélisation – comme le confirme d’ailleurs le nombre de poissons capturés en jetant le filet de la Parole sur l’ordre de Jésus : le chiffre « cent cinquante-trois » correspond au total des nations connues à l’époque de la rédaction du quatrième évangile. Ainsi donc derrière le langage symbolique de la pêche, il nous faut entendre l’annonce de la Parole. Cependant, contre toute attente, les efforts des disciples demeurent mystérieusement stériles. Pourtant, ils connaissent leur « métier » : n’ont-ils pas été à l’école du Seigneur lui-même ? On imagine sans peine le désarroi de ces hommes devant la fin de non-recevoir qu’opposent leurs interlocuteurs à leurs efforts d’évangélisation. Le Seigneur les aurait-il abandonnés ? L’Esprit se serait-il retiré ?
 
Un indice se trouve sans doute dans le fait qu’il n’est question de Jésus que dans la seconde partie du récit ; avant son apparition sur la rive au petit jour, les disciples ne font aucune référence ni au Seigneur, ni à l’Esprit Saint. C’est Simon-Pierre qui prend l’initiative de la mission, un peu comme il le faisait alors qu’il était encore marin-pêcheur. Il semble vouloir aborder la campagne d’évangélisation à la manière dont il menait ses affaires professionnelles, c’est-à-dire ne comptant que sur son savoir-faire. La conséquence ne se fait pas attendre : l’équipe est dans la « nuit » et ses efforts sont stériles
.
Tout va changer dès lors que les disciples se laissent interpeller par la présence du mystérieux personnage qui les sollicite depuis le rivage. En fait « Jésus était là » ; entendons : il avait toujours été là, mais les disciples ne pouvaient le percevoir, car leur attention n’était plus focalisée sur lui. On s’imagine sans peine que devant l’échec de leurs efforts, ils ont fini par se mettre en cause et se sont tournés vers le ciel. Du coup ils ont retrouvé la lumière, et « au lever du jour », ils ont aperçu le Maître, sans toutefois le reconnaître immédiatement. Disons qu’ils ont retrouvé la paix du cœur, la lumière de l’Esprit Saint ; mais là où est l’Esprit, là est le Seigneur. La jeune Eglise fait l’apprentissage de l’écoute intérieure de l’Esprit de son Seigneur ; elle ne « sait pas immédiatement que c’est Jésus » qui leur parle à travers le Paraclet, mais elle découvre que lorsqu’elle est docile à cette voix, ses efforts sont couronnés d’un succès tellement disproportionné, qu’il est évident que Dieu est à l’œuvre avec elle et en elle.
 
« Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : “C’est le Seigneur !” Quand Simon-Pierre l’entendit déclarer que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau ». Le pêcheur redevient disciple en se couvrant du vêtement de la foi, qu’il avait déposé en reprenant les choses en main, et adopte l’attitude juste : il fait confiance dans un acte d’abandon de tout son être. Simon retrouve son identité nouvelle, il redevient « Pierre », celui-là même qui « rempli de l’Esprit Saint, » déclarera aux chefs du peuple et anciens qui l’interrogent sur la guérison du paralytique : « Sachez-le, vous tous, ainsi que tout le peuple d’Israël : c’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri. Ce Jésus, il est la pierre que vous aviez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d’angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son nom, donné aux hommes, est le seuil qui puisse nous sauver » (1ère lect.).
C’est au cours du repas préparé par le Maître, que les disciples découvrent vraiment l’identité de l’Inconnu : « Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson » ; le singulier de ce dernier terme contraste avec les « cent cinquante-trois » poissons tirés sur le rivage, qui représentent la multitude des sauvés. Mais tous les hommes de toutes races, langues et nations ne sont-ils pas appelées à ne former qu’un seul Corps en partageant le même et unique Pain ? C’est dans l’Eucharistie que l’Eglise se constitue, se structure ; c’est dans l’Eucharistie qu’elle se retrouve et refait son unité. C’est de l’Eucharistie qu’elle est envoyée pour récolter ce qu’elle n’a pas planté, moissonner ce qu’elle n’a pas semé.
 
Seigneur donne-nous d’être assez humbles pour ne pas nous approprier ce que tu nous confies ; apprends-nous à ne pas confondre efficacité et fécondité. Et si nous nous sommes égarés, accorde-nous de savoir interpréter les temps de stérilité comme un appel à revenir à toi pour te laisser reprendre l’initiative dans nos vies personnelles, familiales ou communautaires. “En dehors de toi, il n’y a pas de salut ; ton nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver” (1ère lect.) : fais que nous demeurions toujours soumis à ton saint Nom, et que nous demeurions unis à toi en ton Eucharistie, car hors de toi, nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 5).

Abbé Philippe Link - Merci!

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Le Combat intérieur...
 
(Conte)
 
Un soir, un vieil Amérindien parlait à son petit-fils du combat qui se livre à l'intérieur de chacun de nous. Il l'expliquait comme suit: «Il y a deux loups en chacun de nous.
 
Le loup du Mal. C'est la colère, l'envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l'avidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, le ressentiment, l'infériorité, le mensonge, l'orgueil, la supériorité et l'égo.
 
Le loup du Bien. C'est la joie, la paix, l'amour, l'espérance, la sérénité, l'humilité, la bonté, la bienveillance, l'emphatise, la générosité, la vérité, la compassion.
 
Après y avoir réfléchi pendant un instant, le petit-fils demande: «Grand-papa, quel loup gagne?»
 
Le grand-papa lui répond simplement: «Celui que tu nourris».
 
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Bonne journée!
Jean-Yves 

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