samedi 12 août 2023

« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » / (437,070)

 Bonjour!

Dimanche  le 13 août 2023

Voici la Parole de Dieu de ce 19e dimanche du temps ordinaire...



ÉVANGILE

« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-33)

Alléluia. Alléluia.
J’espère le Seigneur,
et j’attends sa parole.
Alléluia. (cf. Ps 129, 5)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
    Jésus obligea les disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l’autre rive,
pendant qu’il renverrait les foules.
    Quand il les eut renvoyées,
il gravit la montagne, à l’écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
    La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.

    Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux
en marchant sur la mer.
    En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés.
Ils dirent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mirent à crier.
    Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »
    Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
    Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
    Mais, voyant la force du vent, il eut peur
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
    Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit
et lui dit :
« Homme de peu de foi,
pourquoi as-tu douté ? »
    Et quand ils furent montés dans la barque,
le vent tomba.
    Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

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Commentaire...

Dans l’évangile de ce dimanche, nous voyons deux attitudes différentes de la foi. Les disciples se réjouissent de voir Jésus, mais ne font rien. Ils ne veulent pas prendre de risques. Pierre lui, ne peut attendre dans la barque. Il veut aller vers Jésus, il veut faire quelque chose.

Nous, dans la vie, nous sommes pris parfois dans des tempêtes, au milieu des vagues qui nous poussent d’un côté ou de l’autre, qui menacent notre équilibre affectif, spirituel ou autre. Alors à certains moments, notre foi consiste à attendre, à patienter, à espérer que Dieu vienne vers nous pour nous sortir de la tempête. A d’autres moments, nous ne pouvons rester tranquilles, nous devons faire quelque chose, entreprendre, risquer quelque chose.

Ainsi, parfois, nous sommes plus passifs, nous préférons une vie calme, sans tempête. Parfois, comme Pierre, nous lançons presque un défi à Jésus. Jésus respecte ces deux façons de vivre notre foi, mais il aime bien qu’on lui lance des défis quand nous sommes secoués, ébranlés par les événements de la vie (maladie, changements dans la famille, l’emploi)

Mais Pierre s’enfonce dans l’eau après que Jésus eut relever le défi de l’inviter à venir vers lui sur les eaux. Quand Jésus lui a dit : « Viens », Pierre n’a pas réfléchi longtemps. C’est un fonceur et il n’hésite pas. Il sort de la barque et marche vers Jésus.

Au début, tout va bien mais à un moment donné, il voit le vent et la mer et il prend peur et c’est alors qu’il s’enfonce. Il ne regarde plus Jésus mais les difficultés. Il doute et il s’enfonce.

Dans ma vie, quand je commence à ne plus voir que les difficultés, je commence à douter et je m’enfonce dans la peur et parfois la désespérance : « Je n’y arriverai pas… »

Il y a peut-être une autre raison qui a fait enfoncer Pierre. Pierre avait de l’amour, de l’enthousiasme pour Jésus, mais il avait peut-être aussi un peu de vanité. Il était quelque peu présomptueux en donnant un ordre à Jésus. Il pensait tout prévoir, tout contrôler. Jésus l’a laissé s’enfoncer dans sa présomption avant de lui tendre la main pour lui apprendre l’humilité. Il l’invite ainsi à ne pas se fixer sur les difficultés mais à continuer à le regarder, à le prier vraiment, du fond du cœur : « Seigneur, sauve-moi ».

Jésus nous invite, nous aussi à avancer, à faire des pas de foi, même si parfois nous nous enfonçons, nous tombons. Dans nos chutes, Jésus nous apprend quelque chose. Il ne cherche pas des chrétiens parfaits, mais des chrétiens avides de marcher avec lui, d’apprendre de lui, même si parfois on se mouille.

Il y a deux dangers dans la vie de foi. Ne rien faire, ne rien oser, ne pas croire suffisamment en la puissance de Dieu. Oser, vouloir à tout prix quelque chose, mais abandonner lorsqu’on s’enfonce un peu, lorsqu’il y a des imprévus. On enfonce alors au lieu de crier à Dieu, on se résigne, on abandonne.

Deux attitudes différentes mais le résultat est le même : nous restons sur place, nous n’avançons plus, parfois nous abandonnons la foi. Pour Jésus, l’important est d’avancer vers lui en lui faisant confiance en toutes circonstances.

 Quand notre barque est battue par les vagues, rends-nous la confiance, Seigneur ; quand le vent est contraire et que tout semble se liguer contre nous, viens vite à notre secours en la personne de ton Fils Jésus Christ, qui seul peut nous sauver.


Abbé Philippe Link / Merci!

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Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « La prière fait passer le temps avec une grande rapidité, et si agréablement, qu'on ne s'aperçoit pas de sa durée » (Saint Jean-Marie Vianney)

  • « Le Seigneur est "sur la montagne" du Père : Nous pouvons toujours l'invoquer » (Benoît XVI)

  • « Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils " (He 1, 1-2). Le Christ, le Fils de Dieu fait homme, est la Parole unique, parfaite et indépassable du Père. En Lui Il dit tout, et il n’y aura pas d’autre parole que celle-là (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique n° 65)

Méditation

Prédicateur

Frère Nicolas Burle

Couvent Saint Thomas d'Aquin à Lille


Dans tous les sens

Connaissez-vous les sens des Écritures ? Saint Thomas d’Aquin distingue le sens littéral où les choses sont signifiées par des paroles. Et le sens spirituel : les choses sont des figures d’autres choses. Petit exercice pratique avec cet évangile.

Au sens littéral, ce qu’il faut lire donc. Nous observons la puissance de Jésus qui marche sur les eaux et maîtrise les éléments. Mais aussi le fait que Jésus donne à saint Pierre son pouvoir de marcher sur les eaux !

Au sens spirituel allégorique, ce qu’il faut croire. Nous contemplons Jésus, tel un nouveau Moïse, descendre de la montagne et traverser la mer, royaume de la mort, pour sauver son peuple. Mais Jésus est plus que Moïse, plus qu’un prophète. Il prononce pour lui le nom divin : « c’est moi », « je suis ». Il révèle alors qui il est : le Fils de Dieu.

Au sens spirituel moral, ce qui est à faire. Nous sommes invités à imiter Pierre qui, au cœur de la tempête, continue de s’adresser au Christ et ne veut jamais être séparé de lui. Mais soyons humbles car même le premier des apôtres peut être un homme de peu de foi.

Au sens spirituel eschatologique, ce qui est à espérer. Nous sommes réconfortés par l’intervention de Jésus qui ne laisse pas la barque des apôtres couler et les conduit à bon port. Mais l’espérance est plus ambitieuse qu’un simple retour au calme après la tempête. Jésus a promis que les puissances de la mort ne l’emporteraient jamais sur son Église. N’ayons donc pas peur des tempêtes !


«Si tu veux être heureux, 

sois-le!»

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Bon dimanche!

Jean-Yves 

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